Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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6 Toi, fils d’homme, ne va donc pas les craindre
et ne crains pas
Vni redouter leurs paroles
Vdiscours
parce que des chardons et des épines
Vdes incrédules et des subversifs sont avec toi et c'est avec des scorpions que tu habites :
leurs paroles, ne les crains pas et leurs visages, ne t'en effraie pas
car ils sont
Vcar c’est une maison de rébellion !
Vexaspérante !
6 ...
6 des incrédules et des subversifs sont avec toi (V) INCULTURATION Allusion à la littérature classique ? Le fier grammaticus disciple de Donat qu’est Jérôme, semble ne pas résister au plaisir de nouer des liens entre le texte qu’il compose par sa traduction, et des passages de la grande littérature latine. L’elocutio (choix des mots) de Ez 2,6 semble ici faire écho à l’historien Tacite et son œuvre les Annales :
Dans son Commentaire sur Ézéchiel, Jérôme précise ce qu'il entend par « subversores » : « Ils feront cela parce qu'ils sont incrédules et méprisent les commandements de Dieu. » (Hoc autem facient, quia increduli sunt et Dei imperia contemnentes) (→). Le sens de « mépriser » (contemnere) doit être compris non pas comme la négligence ou le dédain des commandements, mais comme leur renversement, voire leur destruction. C'est dans ce sens très précis que Tacite l'emploie également, lorsqu'il rappelle que Pompée détruisait les décrets qu'il avait lui-même édictés. Cette façon de s’exprimer n’est pas habituelle. Nous pouvons donc supposer que Jérôme a repris le mot de Tacite. Comm. Ez.
Parfois identifiée comme la célèbre poétesse Sapho, cette femme portant, songeuse, son stylet à ses lèvres — comme en quête du juste mot à écrire sur sa tablette de cire—, n'est-elle pas un beau symbole de la quête d'inspiration des auteurs antiques ?