La Bible en ses Traditions

Hébreux 6,13–20

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S

13 Car faisant promesse à Abraham Dieu,

comme il n'avait personne de plus grand par qui jurer,

jura par lui-même

13 ...

14 disant :

« — Oui, je te bénirai en te bénissant

et je te multiplierai en te multipliant ! »

14 ...

15 et ainsi, ayant patiemment attendu, il obtint ce qui avait été promis.

15 ...

16 Certes les

V NesLes hommes jurent, en effet, par un plus grand qu’eux

et de toute contestation entre eux la fin se trouve dans la confirmation du serment : 

16 ...

17 aussi Dieu, voulant montrer davantage aux héritiers de la promesse l’immutabilité de son dessein,

fit-il intervenir le serment

17 ...

18 afin que par deux réalités immuables

par lesquelles il est impossible que Dieu mente

nous ayons le plus puissant réconfort, nous qui avons trouvé refuge dans le fait de tenir

Ven tenant ferme l’espérance qui nous est proposée.

18 ...

19 Nous la gardons comme une ancre de l’âme, sûre et ferme 

et qui pénètre jusqu'au-delà

Vjusqu’à l'intérieur du voile

19 ...

20 là où Jésus est entré pour nous en précurseur

devenu grand prêtre

Vpontife pour l'éternité selon l’ordre de Melchisédech.

20 ... 

Réception

Arts visuels

19s ancre de l’âme Espérance cruciforme

Contemplation

L’ancre, compas et poissons (gravure sur pierre, ca. 200), relevé de Wilpert

catacombe de Domitille, Rome (Italie) © Domaine public→ — Photo : Dr. Ralph F. Wilson

L’ancre est un symbole cher aux Grecs et aux Latins signifiant à la fois l’espoir et la stabilité. Le navire pris dans la tempête aspire à pouvoir jeter l'ancre en sécurité. Le christianisme primitif va reprendre ce thème iconographique et y inscrire la forme de la croix, cette ancre qui est plongée dans l’océan de la mort pour nous faire émerger à l'air libre du salut.

L’idée de dissimuler la croix sous la forme d’une ancre est apparue dès le 2e s. Pour les premiers chrétiens, tout repose sur l’espérance d’accéder à l’au-delà. La lettre aux Hébreux compare explicitement cette vertu théologale à une ancre : « En l’espérance, nous avons pour notre âme comme une ancre sûre et solide, qui pénètre au-delà du voile du Temple, là où Jésus est entré pour nous. » (He 6,19-20)

Cette ancre cruciforme est aussi un hameçon auquel viennent mordre deux poissons représentant les fidèles repêchés par la croix. Cela fait allusion aux paroles du Christ aux pêcheurs qui devinrent ses premiers disciples : « Je ferai de vous des pêcheurs d’hommes » (Mt 4,18-22). À nous de nous accrocher à l’ancre du salut qui vient nous retirer des profondeurs abyssales de nos peurs et de nos nuits. (Cf. P. J.-M. Nicolas)