La Bible en ses Traditions

Isaïe 17,1–10

M G V
S

Oracle sur

GParole contre

VFardeau de Damas :

— Voici, Damas n'est plus une cité

Gne comptera plus au rang des cités

Vcessera d'être une cité

et elle ne sera plus qu’un monceau de ruines

Gdeviendra une ruine

Vsera comme un monceau de pierres en ruine !

...

M V
G
S

Abandonnées, les villes d’Aroër seront aux troupeaux

ils s'y reposeront et il n'y aura personne pour les effrayer.

Pour toujours abandonnée, pour [être] un gîte de troupeaux

et un lieu de repos et il n'y aura personne qui [les] poursuit.

...

M V
G S

La fortification

VLe soutien d'Éphraïm disparaîtra et la royauté de Damas.

Il en sera du reste d'Aram

Vdes restes de la Syrie comme de la gloire des fils d'Israël, dit YHWH

Vle Seigneur des armées. 

...

M G V
S

Et il arrivera en ce jour-là que la gloire de Jacob sera affaiblie

et la graisse de sa chair amaigrie.

Gtremblera.

...

M V
G
S

Il arrivera comme lorsque le moissonneur récolte le blé

Vcelui qui recueille pendant la moisson ce qui est resté

et Mque son bras coupe

Vramassera les épis

il arrivera comme lorsqu’on ramasse

Vcelui qui cherche des épis dans la vallée de Raphaïm

Vdes Raphaïtes :

Et ce sera comme si quelqu'un récolte la moisson qui a grandi et recueille le grain des épis dans son bras,

et ce sera comme si quelqu'un récolte un épis dans une vallée rude

...

M V
G S

il restera un grappillage

Vsur lui comme une grappe de raisin

comme lorsqu’on secoue l’olivier

deux, trois olives en haut de la cime

Vd'une branche, quatre, cinq

aux branches de l’arbre

Và ses cimes, oracle de YHWH

Vdit le Seigneur Dieu d’Israël.

...

M G V
S

En ce jour-là, l’homme regardera vers

Gs'en remettra à

Vs'inclinera vers celui qui l’a fait

et ses yeux regarderont vers le Saint d’Israël.

...

Il ne regardera

Vs'inclinera plus vers les autels, œuvre de ses mains

V que ses mains ont faits

il ne regardera plus ce qu'ont façonné ses doigts,

les Ashéras et les autels d'encens.

Vles bois sacrés et les sanctuaires.

Gses abominations. 

...

M V
G
S

En ce jour-là, les villes de sa protection

Vforce seront comme l'Abandonnée :

Vabandonnées

ramure et cime qui furent abandonnées

Vcomme les charrues et les moissons qui furent abandonnées devant la face des fils d’Israël, et elle sera désolée

En ce jour-là, tes villes seront abandonnées de la manière que les Amorites et les Hivvites [les] abandonnèrent devant la face des fils d’Israël, et ils seront désertés.

...

M G V
S

10 parce que tu as oublié le Dieu de ton salut

G VDieu, ton sauveur

du Rocher de ton refuge,

Vdu Fort, ton secours, tu ne t’es pas souvenu.

C’est pourquoi tu plantes des plants de délices et sèmes une vigne étrangère.

Gplanteras des plantes et sèmeras des graines trompeuses.

Vplanteras un plant fidèle et sèmeras une semence étrangère.

10 ...

Réception

Arts visuels

1 Oracle sur Damas

Photographie

20e s.

Agence Rol [photographie de presse], Damas, mur par où s'est enfui Saint Paul, (photographie, juillet 1920), 13 x 18 cm

in ensemble documentaire BbLevt0, Rol, 60234, Bibliothèque nationale de France→, département Estampes et photographie, EI-13 (723)

© Domaine public

Contexte

Repères historiques et géographiques

Texte

Vocabulaire

13,1 ; 15,1 ; 17,1 ; 19,1 ; 21,1.13 ; 22,1 ; 23,1 ; 30,6 Charge Polysemie: Une parole avec du poids qui peut lever

Lexicologie

Très souvent traduit par « oracle », le substantif massā’ vient de la racine ns’ « porter » ou « lever ».

Lexicographie et sémantique

Comme l'indiquent ses usages en Jr 23,33-34.36.38 ; 2R 9,25, le substantif retient l’ambiguïté du verbe : seul le contexte d'une occurrence donnée de massā’ permet de comprendre s'il réfère quelque chose qui (se) lève ou, au contraire, qui pèse.

Hors du contexte prophétique 

Le terme massā’ dénote 

  • une action :  « levée du visage » = favoritisme (2Ch 19,7) ; « levée de l’âme » = joie (Ez 24,25) ;

plus souvent : une chose à porter

En contexte prophétique : usage technique 

Le terme apparaît dans un usage singulier, comme une espèce de titre ou de rubrique, dans la littérature prophétique. 

  • Une fois, en Ez 12,10, massā’ se réfère à un acte prophétique, il ne signifie donc pas seulement une générique « énonciation » (de la phrase « lever la voix »).
  • 24 fois le nom introduit un ensemble de paroles prophétiques (le plus souvent en Is; Na 1,1; Ha 1,1; Za 9,1 ; 12,1 ; Ml 1,1). 
  • Le terme hébreu massā’ n'est généralement pas à l'état construit, et les massorètes le séparent nettement du terme qui le suit par un accent disjonctif : aussi est-il abusif de traduire ce dernier comme un complément déterminatifs du premier (par exemple : « oracle contre x », ou « oracle sur y »).

Le symbole linguistique massā’ semble réactiver alors ses connotations étymologiques : les thèmes les plus fréquents des paroles qu'il introduit sont la violence et le jugement. Le terme semble ainsi signaler que  le message qui le suit a de l'importance et de la gravité : du poids. Peut-être aussi, inversement,  que l'écoute qui en sera faite, la mise en pratique de ses injonctions a la capacité de (re)lever ceux à qui il s'adresse.

Choix des traductions compréhension des versions traditionnelles

  • M :  La Bible en ses traditions traduit ces occurrences de massā’s avec un léger étoffement par : « [Paroles à] charge ». Charge évoquant en français aussi bien un registre de violence (une charge de cavalerie) qu'un registre judiciaire (un dossier à charge). 
  • G traduit par horasis (« vision, apparence »).
  • V traduit par onus (« poids, fardeau ; peine, entrave ; obligation, lien ; taxe, tribut ; embryon ; selles, excréments »). Le littéralisme produit un effet saisissant, car le terme n'a jamais eu un tel emploi avant le latin biblique, aussi La Bible en ses traditions le traduit-elle par : « fardeau ».

Réception

Musique

7 Dieu Créateur

16e s.

Thomas Tallis (1505-1585), Spem In Alium, 1570

Peter Philips (dir.), Tallis Scholars

© Licence YouTube standard→, Dt 8,2-4 Jdt 9 Mc 1,13

Composition

Spem in alium est un motet à quarante voix indépendantes, composé par Thomas Tallis ( c.1505 - 1585). On ne connait pas la destination exacte de ce motet bien qu’en latin ce ne soit pas une pièce utilisable lors d’une cérémonie religieuse ordinaire. Il pourrait sembler être le chef-d'œuvre, au sens ancien du mot, d’un ouvrier spécialisé dans la composition contrapuntique souhaitant passer maître.

Paroles

Spem in alium nunquam habui praeter in te, Deus Israel qui irasceris et propitius eris et omnia peccata hominum in tribulatione dimittis ; Domine Deus Creator caeli et terrae respice humilitatem nostram : je n'ai jamais mis mon espoir en personne d'autre que toi, Dieu d'Israël, toi qui t'irriteras et et seras favorable, toi qui remets tous les péchés des hommes dans la tribulation ; Seigneur, Dieu du ciel et de la terre, pose ton regard sur notre humilité.