La Bible en ses Traditions

Isaïe 33,6

M V
G
S

Telle sera la sécurité de tes jours :

Vet ton temps sera un âge de foi :

les richesses du salut seront la sagesse et la connaissance.

La crainte de YHWH

Vdu Seigneur sera son trésor.

On se soumettra à sa loi,

et ses trésors seront notre salut : sagesse, connaissance,

piété à l'égard du Seigneur sont des trésors de justice.

...

Réception

Histoire des traductions

6c la crainte de YHWH c'est là ton trésor 

Tradition juive

6c la crainte de YHWH c'est là ton trésor Crainte de Dieu, trésor unique de la trésorerie divine

  • b. Meg. 25a « Rav Hanina n'a-t-il pas dit au nom de Rabbi bar Shimon Yochaï : 'L'Éternel n'a dans sa trésorerie que le trésor de la crainte du Ciel, car il a été dit : '(Is 33,6)' ? » (Levinas L'Au-delà 110).
  • Levinas L'Au-delà « L'amour qui n'est pas une 'reconnaissance du ventre' enveloppe la crainte de Dieu qui en fixe le niveau. Elle est le point névralgique et incontournable de la relation à Dieu. Crainte qui ne serait pas simple peur suscitée par la menace, laquelle devrait être bel et bien parmi les pouvoirs d'une toute-puissance ! Crainte qui répond par conséquent, primordialement, non pas à la toute-puissance pensée à partir des forces du monde, mais à l'absolument Autre. Celui-ci ne saurait manifester son altérité, sans la trahir par cette manifestation même, que dans l'hétéronomie reconnue par l'obéissance comme supériorité sans violence, comme unique, comme supériorité spécifiquement divine : voilà la vraie hauteur du Ciel. [...] Crainte libre : reconnaissance en guise d'obéissance, mais d'obéissance sans servitude dans la découverte des obligations sans nécessité au-delà des lois qui régissent l'être. Effroi devant le mal inscrit dans la désobéissance au plus haut. Crainte de Dieu qui, concrètement, se manifeste comme crainte pour l'autre homme. Mais effroi qui témoignerait de Dieu (Is 43,10). Témoignage qui serait sa signification ou sa révélation originaire. Mais la possibilité d'adhérer à cette altérité totale et unique, c'est-à-dire de témoigner par cette obéissance à la Hauteur, définirait — et justifierait — l'humanité de l'Homme, et décrirait sa liberté. La crainte du Ciel n'est pas dans la puissance du Ciel, dit Rav Hanina, mais il dit aussi que cette crainte est l'unique richesse du Ciel. Pour son unique trésor, Dieu est demandeur. L'homme est à même d'y répondre. [...] la crainte de Dieu est trésor de Dieu dans la mesure où cet état d'âme appartient rigoureusement en propre à l'homme » (119-120).