Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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1 Ainsi parle YHWH
G Vle Seigneur : — Observez le jugement et pratiquez la justice
car mon salut est près d’arriver et ma justice
Gmiséricorde va être révélée.
1 ...
2 Heureux l’homme qui fait cela
et M Vle fils de l’homme qui s’y tient :
la garde du sabbat
Gdes sabbats pour ne pas le
Gles profaner
et la garde de sa main
G Vses mains pour ne faire aucun mal.
2 ...
3 Que le fils de l’étranger qui s'attache à YHWH
G Vadhère au Seigneur ne parle pas en disant :
— YHWH m'excluera définitivement
GAlors le Seigneur m'exclura
VLe Seigneur me coupera de son peuple par une séparation !
et que l’eunuque ne dise pas : — Voici, je suis un arbre sec !
3 ...
4 Car ainsi parle YHWH
G Vle Seigneur aux eunuques :
— ceux qui auront gardé mes sabbats, choisi ce qui me plaisait
Gque je veux
Vque je voulais et maintenu mon alliance
4
5 je leur donnerai dans ma maison et dans mes murs
Gmon mur un monument et un nom
Vlieu et un nom
Glieu renommé, meilleur que des fils et des filles
j'y apposerai
G Vje leur donnerai un nom éternel qui
G et il ne sera pas enlevé.
Vpérira pas.
Gdisparaîtra pas.
5 ...
6 Et les fils de l’étranger qui sont
Gaux étrangers attachés à YHWH
G Vau Seigneur pour lui rendre un culte
et aimer son
Gle nomM V, Gdu Seigneur pour être à lui comme serviteurs
Gserviteurs et servantes
tous ceux qui gardent le sabbat
Gmes sabbats pour ne pas le
Gles profaner et qui maintiennent mon alliance
6 ...
7 je les amènerai à la
Vma montagne de ma sainteté
Vsainte
et je les réjouirai dans la maison de ma prière
leurs holocaustes et leurs sacrifices
Vvictimes me seront en faveur,
Gacceptés,
Vagréables, sur mon autel
car ma maison sera appelée « maison de prière » pour tous les peuples
Gtoutes les nations
7 ...
8 oracle d'Adonaï YHWH
Vdit le Seigneur Dieu
qui rassemble les exilés
Vdispersés d’Israël.
Je rassemblerai encore autour d'elle avec les siens déjà rassemblés en elle.
8
8 ...
9 Vous toutes, bêtes des champs, venez dévorer toutes les
V, vous toutes, bêtes de la forêt !
9 ...
10 Ses gardiens sont aveugles, tous, ils ne savent rien
tous, des chiens muets qui ne peuvent aboyer
rêvant, allongés
Vvoyants d'illusions, dormant, aimant rêvasser
Vles rêveries
10 Voyez comme ils sont tous devenus aveugles, ils ne connaissent rien : ce sont tous des chiens muets, ils ne peuvent pas aboyer, rêvant au lit, ils aiment à sommeiller.
10 ...
11 mais ces chiens à l'âme féroce
Vd'une impudence extrême ignorent le rassasiement...
Eux, des pasteurs ?
ils ne savent rien comprendre...
V Ils ignorent l'intelligence...
Tous se détournent vers
Vdéclinent dans leur propre chemin
chacun selon son intérêt, jusqu'au bout.
Vvers son avarice, du premier jusqu’au dernier.
Gpour soi.
11 ...
12 — Venez, je vais prendre
Vprenons du vin et remplissons-nous de boisson forte
Vjusqu'à l'ivresse
et demain sera comme aujourd’hui : un énorme excès !
Vet même bien davantage !
12 Ø
12 Ø
7 LITURGIE JUIVE (rite séphardi) Verset lu dans les récitatifs d'introduction à la prière journalière du matin.
7s Mission prophétique d'Israël
8
9 Vous toutes, bêtes des champs Les bêtes des champs
La Bible moralisée est un genre qui fleurit entre le 13e et le 15e siècles. Ce genre d'ouvrages s'attache à illustrer la plupart des chapitres de l'Ancien Testament, et à leur donner un sens allégorique ou typologique.
Omnes bestiae agri venite ad devorandum universae bestiae saltus. (Is 56,9)
Toutes bestes de champs venez pour dévorer et toutes bestes de parc.
Sur cette enluminure illustrant Is 56,9, on aperçoit des humains en train de se faire dévorer par des animaux, tandis que l'intervention de Dieu est manifestée par la présence de la main divine qui pointe du doigt Isaïe.
7 Je les réjouirai dans ma maison - Communion
5 Yad Vashem Lors d’un pèlerinage officiel, en mai 2009, le pape Benoît XVI s’arrêta à Yad Vashem et y prononça un discours.
« Je leur donnerai dans ma maison et dans mes remparts un monument et un nom (…) ; je leur donnerai un nom éternel qui jamais ne sera effacé » (Is 56, 5).
Ce passage du Livre du prophète Isaïe offre les deux mots simples qui expriment solennellement le sens profond de ce lieu vénéré : yad « mémorial » ; shem « nom ». Je suis venu pour rester en silence devant ce monument, érigé pour honorer la mémoire de millions de juifs tuées dans l’horrible tragédie de la Shoah. Elles ont perdu leurs vies mais elles ne perdront jamais leurs noms, car ils sont profondément gravés dans le cœur de ceux qui les aiment, de leurs compagnons de détention qui ont survécu et de tous ceux qui sont déterminés à ne plus jamais permettre qu’une telle atrocité déshonore à nouveau l’humanité. Plus que tout, leurs noms est à jamais inscrits dans la mémoire du Dieu Tout-puissant.
Il est possible de dérober à un voisin ce qu’il possède, son avenir ou sa liberté. Il est possible de tisser un réseau insidieux de mensonges pour convaincre les autres que certains groupes ne méritent pas d’être respectés. Néanmoins, quoique vous fassiez, il est impossible d’enlever son nom à un être humain.
L’Écriture Sainte nous enseigne l’importance du nom pour conférer à une personne une mission unique ou un don spécial. Dieu appelle Abram, « Abraham », car il va devenir le « Père d’une multitude de nations » (Gn 17, 5). Jacob fut appelé « Israël » car il avait « été fort contre Dieu et contre les hommes et il l’avait emporté » (Gn 32, 29). Les noms inscrits dans ce sanctuaire auront toujours une place sacrée parmi les descendants innombrables d’Abraham. Comme lui, leur foi a été éprouvée. Comme Jacob, ils ont été plongés dans le combat pour discerner les desseins du Très-Haut. Que les noms de ces victimes ne périssent jamais ! Que leur souffrance ne soit jamais niée, discréditée ou oubliée ! Et que toutes les personnes de bonne volonté demeurent attentives à déraciner du cœur de l’homme tout ce qui peut conduire à de telles tragédies !
L’Église catholique, professant les enseignements de Jésus et attentive à imiter son amour pour tous les hommes, a une profonde compassion pour les victimes dont il est fait mémoire ici. De même, elle se fait proche de tous ceux qui, aujourd’hui, sont objet de persécution à cause de leur race, de leur couleur, de leur condition de vie ou de leur religion – leurs souffrances sont les siennes, et sienne est leur espérance de justice. En tant qu’Évêque de Rome et Successeur de l’Apôtre Pierre, je réaffirme l’engagement de l’Église à prier et à travailler sans cesse pour faire en sorte que cette haine ne règne plus jamais dans le cœur des hommes. Le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob est le Dieu de la paix (Ps 85, 9).
Les Écritures enseignent que nous avons le devoir de rappeler au monde que ce Dieu est vivant, même s’il nous est parfois difficile de comprendre ses chemins mystérieux et impénétrables. Il s’est révélé lui-même et il continue d’agir dans l’histoire humaine. Il est le seul à gouverner le monde avec justice et à se prononcer sur toutes les nations avec droiture (Ps 9, 9).
En regardant les visages qui se reflètent à la surface de la nappe d’eau immobile à l’intérieur de ce mémorial, on ne peut pas ne pas se rappeler que chacun d’eux porte un nom. Je peux seulement imaginer la joyeuse attente de leurs parents alors qu’ils se préparaient avec impatience à accueillir la naissance de leurs enfants. Quel nom donnerons-nous à cet enfant ? Qu’adviendra-t-il de lui ou d’elle ? Qui pouvait imaginer qu’ils auraient été condamnés à un sort aussi déplorable !
Tandis que nous sommes ici, en silence, leur cri résonne encore dans nos cœurs. C’est un cri élevé contre tout acte d’injustice et de violence. C’est le reproche continuel du sang innocent versé. C’est le cri d’Abel montant de la terre vers le Très-Haut. En professant fermement notre foi en Dieu, nous faisons monter ce cri en utilisant les mots du Livre des Lamentations qui sont si pleins de sens pour les Juifs comme pour les Chrétiens.
« Les faveurs du Seigneur ne sont pas finies, ni ses compassions épuisées ; elles se renouvellent chaque matin, grande est sa fidélité ! Ma part, c’est Dieu ! dit mon âme, c’est pourquoi j’espère en lui. » Le Seigneur est bon pour qui se fie à lui, Pour l’âme qui le cherche. Il est bon d’attendre en silence le salut de Dieu. » (Lm 3,22-26)
Chers amis, je suis profondément reconnaissant envers Dieu et envers vous de cette occasion qui m’a été donnée de m’arrêter ici, en silence : silence pour se souvenir, silence pour prier, silence pour espérer.
Discours du Pape Benoît XVI au mémorial de Yad Vashem, le lundi 11 mai 2009.