La Bible en ses Traditions

Jean 20,19–26

Byz V S TR Nes

19 Donc le soir de ce même jour qui était le premier de la semaine

alors que les portes [là] où se trouvaient les disciples étaient fermées par peur des Juifs

Jésus vint et se tint au milieu et il leur dit :

— Paix à vous !

20 Et ayant dit cela, il leur montra ses mains et son côté.

Les disciples furent alors remplis de joie à la vue du Seigneur.

21 Jésus leur dit de nouveau :

— Paix à vous.

Comme le

Smon Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie.

22 Ayant dit cela, il souffla sur eux et leur dit :

— Recevez l’Esprit-Saint !

23 Ceux

SCelui dont vous remettrez les péchés, ils leur sont

Byz V TRleur seront

Slui seront  remis

et ceux

Scelui dont vous les retiendrez, ils sont retenus.

24 Mais Thomas, l’un des douze, appelé « Jumeau »

V« Didyme »

S« le Jumeau »

n’était pas avec eux lorsque vint Jésus.

25 Les Byz V TR Nesautres disciples lui disaient donc :

— Nous avons vu le Seigneur !

Mais il leur dit :

— Si je ne vois pas dans ses mains la trace

Vla forme

Sles lieux des clous

ni ne mets mon doigt dans la trace de ces clous

Vdans l'endroit des clous

Sen eux,

ni ne mets

Sn'étends  ma main dans son côté, Byz TR Nesnon, je ne croirai pas !

26 Huit jours plus tard, les disciples étaient de nouveau à l’intérieur

et Thomas avec eux.

Vient Jésus, les portes fermées.

il se tint au milieu et il Sleur dit :

— Paix à vous !

Réception

Liturgie

25–29 PARALITURGIE occidentale. Chemin de croix contemporain : une seizième station ! Pour retrouver une spiritualité moins doloriste, plus authentiquement pascale, de nombreux artistes occidentaux ne s'arrêtent pas à la mise au tombeau de Jésus et ajoutent des stations à la dévotion si populaire du →chemin de croix.

CONTEMPLATION Un Thomas chirurgien

Jerzy Duda-Gracz (1941-2004), 16 - Rencontre avec Thomas, (huile sur toile, 2000-2001), 185 x 117 cm

Chemin de croix ex voto de l'artiste, narthex, galerie haute du sanctuaire de l'icône miraculeuse, Sanctuaire de Czestochowa, Jasna Gora (Pologne)

© D.R. Jerzy Duda-Gracz Estate→ ; photo : J.-M. N. , Jn 20,24-29

Cette station est absolument extraordinaire : Thomas ! Thomas est habillé avec les vêtements d’un chirurgien. Voyez l’intelligence par rapport au thème de la vérité ! « Je veux voir les plaies, je veux vérifier, je veux toucher ! » Vérifier : vérifier cette mort pour vérifier la vie. Il y a Thomas, il y a un homme qui fait une expertise médicale, qui observe – c’est aussi très beau que Thomas soit un chirurgien, parce que Thomas est aussi un croyant. Ce n’est pas parce qu’on veut toucher qu’on est incroyant. Ce qu’exprime Thomas, c’est que la foi se vit dans la réalité de notre existence ; à travers Thomas c’est la communauté de ceux qui n’ont pas connu Jésus qui ont besoin d’éprouver cette présence. « Heureux ceux qui croient sans avoir vu ! » Mais nous avons toujours besoin de toucher ou d’avoir des preuves. Comme si seule la science était capable de vérité ! Non, il y a d’autres manières d’être en quête de la vérité, qui n’est pas simplement de l’ordre de l’explication scientifique, et quelqu’un d’autre accompagne Thomas : cet enfant ! cet enfant qui a une attitude de tendresse éperdue : l’expression de la vie, la rencontre, la force de la réalité d’une présence dit aussi des vérités intérieures bien plus fortes. Et face à l’orgueil de nos vanités, de cette tour de Babel sortie tout droit d’un tableau de Bruegel, il y a ce monde où la confusion des langages va s’intensifier à travers l’unité de ceux et de celle qui le cherchent. Vous avez sur la droite un enfant sur un fauteuil roulant ; il y a aussi une femme âgée, un vieillard dans un lit, un homme aveugle, un prêtre qui prie, mais pour tous, Thomas est le passage obligé de notre foi. Ne mettons pas en-dehors Thomas : « Thomas, porte ton doigt ici. Voici mes mains, avance ta main et mets-la dans mon côté ». Cela veut dire que nous cherchons toujours des preuves, nous avons besoin de preuves ; mais la foi n’a pas besoin de preuves, elle s’éprouve dans l’expérience intérieure du mystère d’une rencontre. Reconnaissons le Christ sans toucher ses plaies, parce que le Christ nous reconnaît en touchant nos propres plaies. On se demande toujours comment reconnaître le Christ, mais je dis : posez-vous la question inverse, le Christ nous reconnaît au cœur de nos propres plaies. Ce qui change souvent notre regard. Admirable geste ! Admirable attention et délicatesse ! Admirable travail aussi des chirurgiens ! (J.-M. N.)