39 Et, quand ils eurent achevé tout ce qui était conforme à la loi du Seigneur,
ils retournèrent en Galilée, dans leur ville à Nazareth.
40 Cependant l'enfant grandissait, se fortifiait dans l'Esprit, rempli
V Nes, rempli
Sdans l'Esprit et se remplissait de sagesse
et la grâce de Dieu était sur lui.
Contexte
Repères historiques et géographiques
22–50Un des lieux de l'enfance de Jésus : le Temple de Jérusalem
Réception
Arts visuels
22–39ils le menèrent à Jérusalem pour le présenter au SeigneurLa Présentation de Jésus au Temple selon la Biblia pauperum Dans la planche précédente (planche C : Arts visuels Mt2) une offrande était faite à Dieu ; dans celle-ci, c'est Dieu lui-même qui est offert au prêtre, conformément à la loi selon laquelle tout premier-né devait être consacré à Dieu et racheté par une offrande.
Registre supérieur
Lectures
à g. On lit au livre du Lévitique, au chapitre 12, que toute femme ayant accouché de son premier-né, devrait le racheter avec une brebis. Mais les pauvres qui ne pouvaient pas avoir de brebis devaient offrir pour l'enfant [deux] tourterelles ou deux petits de colombes, et ce pour leur purification. C'est ce qu'accomplit la glorieuse Vierge bien qu'elle n'eût pas besoin d'être purifiée (Lv 12).
à dr. On lit au premier livre des Rois, au chapitre 1, que lorsqu'Anne, la mère de Samuel l'eut sevré, elle offrit au prêtre Eli, dans la tente de Dieu, ce même Samuel, offrande qui préfigurait l'offrande de Dieu à Syméon dans le Temple (1S 1).
Prophètes
à g. David : « Le Seigneur dans son temple saint » (Ps 11,5).
à dr. Malachie : « Il viendra dans son temple saint le souverain que vous cherchez » (Ml 3,1).
Distique droit : « Ce Samuel te désigne, ô Christ | toi, [cet enfant] qui a été offert ».
Prophètes inférieurs
à g. Zacharie : « Voici que moi je viens et j'habiterai au milieu de vous » (Za 2,10).
à dr. Sophonie : « Le Roi d'Israël, le Seigneur, [est] au milieu de toi » (So 3,15).
Commentaire : La présentation de Jésus au Temple selon la Biblia Pauperum
L'image de gauche est censée représenter la purification de la femme ayant accouché. Elle est surprenante, car elle montre une mère tenant un enfant debout sur l'autel. Il n'est pas question de circoncision, d'agneau, ni même de tourterelles ou de colombes, comme le voudrait la lectio de gauche à propos de Lv 12. Selon Françoise Chêneau, il ne s'agit pas d'une scène de l'Ancien Testament préfigurant un épisode de la vie du Christ, mais de « la mise en images de ce que nous dit l'évangeliste Luc à propos de la Présentation de Jésus au Temple : « selon ce qui est écrit dans la loi » (Lc 2,23) » (La Bible des pauvres, p. 105). Détail intéressant et qui tendrait à conforter cette lecture : l'enfant de cette planche joint ses doigts à la manière du Christ qui vient bénir par le signe de croix.
Détails remarquables :
La scène centrale suggère trois événements : la prophétie de Siméon, la purification de la mère après quarante jours, rendue rituellement impure par l'accouchement selon la Loi mosaïque et la fête de la Chandeleur. Celle-ci est suggérée par le cierge tordasé portant une flamme, la « lumière pour la révélation des nations » (Lc 2,32).
Un parallèle est fait entre l'image centrale et l'image de droite: de la même façon que Marie a eu son fils par la grâce de Dieu, Anne a eu Samuel par un don du Seigneur. De surcroît, les deux enfants sont consacrés à Dieu. Anne est ainsi une préfiguration de Marie, tout comme Samuel l'est de Jésus, comme le précise le distique droit : « Ce Samuel te désigne, ô Christ | toi, [cet enfant] qui a été offert ». Ce lien apparaît également dans l'étymologie des prénoms. Anne implore le Seigneur en lui demandant un fils qu'elle nomme Samuel (« Dieu a entendu »). Jésus est quant à lui l'affirmation de la présence divine parmi les hommes ; il est l'Emmanuel (« Dieu est avec nous »), donné par le Seigneur.
Les trois représentations montrent un enfant se tenant debout sur un autel, ce qui suggère le sacrifice de Jésus sur la croix ou l'Eucharistie.
La Sainte Vierge regarde le spectateur d'un œil douloureux. Pense-t-elle à la première des souffrances du Christ, la circoncision ? Son absence de coiffe contraste avec les planches précédentes (planches B : Arts visuels Lc 2,1–7 et C : Arts visuels Mt 2,1) et renforce l'impression que son visage nous dévisage.