Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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1 VLAMENTATIONS ALEPH. Comment est-elle assise solitaire, la cité populeuse ?
Elle est devenue comme une veuve, celle qui était grande parmi les nations,
la reine des provinces a été rendue tributaire !
1 ....
2 BETH. Elle pleure, elle pleure,
VElle pleure et repleure dans la nuit, ses larmes sur ses joues
il n'y a personne qui la console parmi tous ses amants
Vêtres chers
tous ses amis l’ont trahie,
Vrepoussée et ils sont devenus ses ennemis.
2 ...
3 GHIMEL. Juda s’en est allée en exil misérable et condamné à un rude travail.
Và cause de l'affliction et de la grande servitude.
Elle habite chez
Va habité parmi les nations sans trouver le repos
ses
Vtous ses persécuteurs l’ont atteinte dans d’étroits défilés.
3 ...
4 DALETH. Les chemins de Sion sont dans le deuil parce que nul ne vient plus à ses fêtes,
toutes ses portes sont en ruines, ses prêtres gémissent,
ses vierges se désolent
Vsont négligées et elle-même est dans
Voppressée par l’amertume.
4 ...
5 HÉ. Ses oppresseurs ont le dessus, ses ennemis prospèrent
car YHWH
Vle Seigneur l’a affligée
Va parlé contre elle à cause de la multitude de ses offenses,
ses petits enfants s’en sont allés captifs
Vont été conduits en captivité devant l’oppresseur.
5 ...
6 VAV. La fille de Sion a perdu toute sa gloire
Vbeauté,
ses princes sont
Vsont devenus comme des cerfs qui n’ont pas trouvé
Vbêliers ne trouvant pas de pâture,
et s’en vont
Vpartirent sans force devant celui qui les poursuit
Vpoursuivait.
6 ...
7 ZAÏN. Jérusalem se souvient
Vs'est souvenue , aux
Vdes jours de son affliction et de sa vie errante,
de tous ses biens précieux
Vdésirables qu'elle avait eus depuis les jours anciens.
Maintenant
VLorsque que son peuple est tombé sous la main de l’oppresseur et que personne ne vient
Vvint à son aide,
ses ennemis la voient
Vvirent et ils rient
Vrirent de son chômage
Vses sabbats.
7 ...
8 HETH. Jérusalem a multiplié ses péchés
c’est pourquoi elle est devenue une chose souillée, tous ceux qui l’honoraient la méprisent car ils ont vu sa nudité,
elle-même gémit et détourne la face.
8 ...
9 TETH. Sa souillure apparaît sous les pans de sa robe
Vsur ses pieds et elle ne songeait pas à sa fin
elle est tombée d’une manière étrange
Vviolemment et nul ne la console.
Vois, YHWH
VSeigneur ma misère car l’ennemi triomphe.
9 ...
10 JOD. L’oppresseur a étendu la main sur tous ses trésors
car elle a vu les nations entrer dans son sanctuaire
V entrer dans son sanctuaire les nations
les nations au sujet desquelles tu avais dit Elles n’entreront pas dans ton assemblée.
Vauxquelles tu avais prescrit de ne pas entrer dans ton assemblée.
10 ...
11 CAPH. Tout son peuple gémit ; ils cherchent
V et cherche du pain.
Ils donnent
Vont donné leurs joyaux pour des aliments qui leur rendent la vie.
Vois, YHWH
VSeigneur, regarde l’abjection où je suis tombée
Vcombien je suis avilie.
11 ...
12 LAMED. Pas pour vous tous qui passez par le chemin
contemplez
Gretournez et voyez s’il y a une douleur comme ma douleur qui me fait mal
Gest arrivé, ayant proclamé en moi
que YHWH a affligé
Gle Seigneur m'a humiliée au jour de l'ardeur
Gla vengeance de sa colère.
12 LAMED. Ô vous tous qui passez par le chemin
contemplez et voyez s’il y a une douleur comme ma douleur car elle m'a vendangée
comme le Seigneur a dit au jour de la colère de sa fureur.
12 ...
13 MEM. D’en haut il a lancé dans mes os un feu qui les dévore
il a étendu un filet devant mes pieds, il m’a fait reculer,
il m’a jetée dans la désolation, je languis tout le jour.
13 ...
14 NUN. Le joug de mes iniquités est conservé dans sa main
VEn sa main, le joug de mes iniquités pèse continuellement
elles s'entrelacent, elles ont monté sur
Vse sont enroulées et appliquées à mon cou
il a fait chanceler ma force :
Vma force est affaiblie : le Seigneur m’a livrée à des mains auxquelles
Vune main dont je ne puis résister.
Vpourrai ressusciter.
14 ...
14 il a fait chanceler ma force PARALITURGIE Adaptation au chemin de Croix CONTEMPLATION Troisième station : Jésus tombe pour la première fois
Le Christ tombe, la base de la croix constitue cet horizon de la mort, et derrière lui, se tient une théorie d’évêques ; la dérision de la croix et de la crosse. Duda ne condamne pas, loin de là, puisqu’il est profondément catholique. Il faut dire qu’il a été l’ami du cardinal Wojtyla, puis Jean-Paul II bien sûr – et lorsque pour la première fois je suis allé le rencontrer dans la Librairie, lorsque j’étais séminariste, il y avait deux tableaux de Duda dans ce qu’on appelle la bibliothèque du pape. On voit déjà ici que c’est l’Eglise qui contemple le Christ mourant, cette Eglise qui en appelle à la vigilance de ses pasteurs, cette vigilance où même les anges semblent se retourner, au-dessus de ces hommes mitrés. Ils s’interrogent : qu’avons-nous fait du Christ en croix ? Ils s’interrogent encore plus lorsque nous regardons cet homme au milieu de ce groupe d’ecclésiastiques, qui plonge son visage dans ses mains et qui pleure ! L’ange qui prie au pied de la croix, cet ange prie pour que l’heure s’accomplisse. L’Eglise, c’est l’Eglise de Pierre, cette Eglise aveugle et effrayée nous rappelle également et réactualise la faiblesse de celui qui a renié ; Pierre, le roc sur lequel est bâtie Son Eglise, qui n’est Eglise que dans l’ordre de la miséricorde ; que dans cette réalité miséricordieuse et non pas au cœur des titres mais dans la vérité d’un service, de ce service qui va jusqu’au don de soi, jusqu’à la mort. Et un grand nombre des membres de l’Eglise sont allés jusqu’au bout de la croix : nous le verrons, l’artiste nous le donnera à voir. Je cite un passage du cardinal Karol Wojtyla lors de la retraite au Vatican en 1976 — il est devenu pape en octobre 1978 : « Nous oublions que Dieu accomplit le salut du genre humain par les chutes du Christ chargé de la croix, la croix se rappelle ces chutes. C’est dans la chute de la croix que l’Eglise naît ». (J.-M. N.)
2–22 LITURGIE JUIVE (rite séphardi) Le livre des Lamentations est lu en entier lors du jeûne du 9 ab, à deux reprises : après la prière du soir (Arbit) et pendant l'office du matin. L'intonation employée lors de sa lecture lui est propre.
Voici l'interprétation de Lm 1 par une grande voix judéo-chrétienne du 20e s.
Abraham Shmuelof né en 1913 dans le quartier Meah Shearim deJérusalem, dernier de 16 enfants dans une grande famille juive ultraorthodoxe de Bucharan qui avait émigré de Perse à la fin du 19e siècle devint une figure légendaire à Jérusalem, passant du statut de juif ultraorthodoxe au catholicisme romain, moine trappiste, bénédictin, retournant aux trappistes et enfin servant dans l'Église gréco-catholique de Galilée. Dans les années 1970, il trouva il trouve sa place à « La Maison Saint-Isaïe » à Jérusalem fondée par les Dominicains français, où il a collaboré au développement d'une liturgie hébraïque avec le P. Jacques Fontaine . C'est à cette époque que le P. Abraham se chargea de la tâche d'enregistrer l'intégralité du Tanakh en hébreu.