Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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7 mais il s’est anéanti lui-même prenant une forme d'esclave
devenu semblable aux hommes
et reconnu à sa figure comme un homme
7 ...
8 il s’abaissa
Vs'humilia lui-même devenant obéissant jusqu’à la mort,
mais la mort de la croix.
8 ...
9 Voilà pourquoi Dieu l’a exalté
et lui a donné un
Nesle nom qui est au-dessus de tout nom
10 afin qu’au nom de Jésus
tout genou fléchisse
aux cieux, sur terre et dans les profondeurs
Venfers,
11 et que toute langue confesse
que le Seigneur c’est Jésus Christ
VJésus-Christ pour
Vdans la gloire de Dieu le
Sson Père.
8s Christus factus est
Le Graduel Christus factus est (5e mode) constitue le leitmotiv de la Semaine Sainte, dont il termine chaque jour l’Office des Ténèbres, et même, sans chant, chacune des Heures. Simple adaptation, sans doute, à un type mélodique antérieur, mais merveilleusement réussie, tant elle souligne l’opposition entre l’humiliation de la croix (1re partie), et l’exaltation triomphale dont la croix fut la condition et la rançon (verset).
8 la mort de la croix CHRISTOLOGIE Convenait-il que le Christ souffre sur la croix ?
La responsio développe sept raisons de convenance : (1) donner un exemple de vertu, en nous montrant que la mort n'est pas à craindre pour qui mène une vie droite ; (2) nous racheter du péché originel — Adam a péché en mangeant du fruit de l'arbre, le Christ nous rachète en étant attaché au bois de la croix ; (3) sanctifier l'air - selon Jean Chrysostome - après avoir sanctifié la terre en y marchant durant sa vie terrestre ; (4) préparer notre ascension au ciel - toujours selon Jean Chrysostome ; racheter l'ensemble des hommes (Grégoire de Nysse) les quatre branches pouvant signifier les points cardinaux, et les bras étendus les juifs d'un côté, les païens de l'autre ; (6) par la forme de la croix, symboliser des vertus comme la persistance et la persévérance par la position débout, l'espérance ou encore la gratuité de la croix ; (7) répondre à des préfigurations — Augustin voit ainsi dans l'arche en bois de Noé, dans le bâton de Moïse ou encore l'arche d'alliance, des préfigurations de la croix du Christ.
8s Le Christ s'est fait obéissant
Anton
est un compositeur autrichien et organiste.Christus factus est pro nobis obediens usque ad mortem, mortem autem crucis. Propter quod et Deus exaltavit illum et dedit illi nomen, quod est super omne nomen.
Le Christ s'est fait pour nous obéissant jusqu'à la mort, et la mort sur la croix. C'est pourquoi aussi Dieu l'a élevé et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom.
Compositeur italien de la fin de la Renaissance et du début de la période dite baroque, Felice
appartient à l'École romaine des compositeurs. Il est le frère aîné d'un autre compositeur important et légèrement plus moderniste, de la même période, Giovanni Francesco .6ss L'énigme de l'humilité dans le Dieu biblique
6–11 Ignatius Cantata
Cette cantate est une synthèse musicale des exercices spirituels d'Ignace de Loyola. Les mouvements I, II, III et IV parcourent les quatre phases des exercices: émerveillement sur la création, suivre le Christ, s'adonner à la croix, ressusciter avec Lui. Ces quatre idées centrales sont explicitées par des citations des exercices (chantées en Sprechstimme par le bariton), qui sont commentés par des versets bibliques illustratifs, chantés par le chœur. Le premier mouvement est précédé par un prologue (la fameuse prière de Thérèse d'Avila), le dernier est suivi par un épilogue qui donne une dernière synthèse.
Dans le premier mouvement, le retraitant s'apprête pour l'émerveillement en se rendant compte de sa propre humilité et de la grandeur de Dieu. Le psaume 123, notamment par l'image de la servante qui regarde la main de sa maîtresse, décrit cette idée. Voir aussi Ps 51,19.
Au milieu de la première phase des exercices, le retraitant éclate en émerveillement et joie sur la création. La musique monte pas à pas, le chœur monte dans des progressions harmoniques qui ouvrent chaque fois un nouveau monde (un nouvel élément énuméré dans le psaume 148), le bariton parle à travers en énumérant plus ou moins les mêmes éléments comme ils apparaissent dans le texte ignacien.
Retour vers la conscience de sa propre humilité. Le verset du psaume 51 (l'offre de mon cœur broyé) rappelle le psaume 123. La mélodie reprend celle du ps 123 en mouvement miroir rétrograde.
La deuxième phase des exercices ignaciennes se concentre sur la volonté de suivre le Christ. Ce concept est illustré musicalement par un basson seul qui joue une mélodie légère, sautante, quasi improvisée, en croches constantes - décrivant quelqu'un qui se met en route. Sur cette mélodie apparaissent de courts fragments avec des citations bibliques sur ce thème. La première expression de la volonté de suivre le Christ, chantée en forme de chorale, est celle de l'Annonciation, où Marie se confie à la promesse de l'ange Gabriel. Voir aussi Lc 9,57-61 et Jn 6,68.
La deuxième expression de la volonté de suivre le Christ est la promesse - pourtant conditionnelle - de divers gens de suivre le Christ. Celui-ci répond en Espagnol (rappellant les exercices ignaciennes) "Sigue me", "Suis-moi". Voir aussi Lc 1,38 et Jn 6,68.
La troisième expression de la volonté de suivre le Christ, citation de l'évangile selon St Jean, est mise de nouveau (comme la première, Lc 1,38) en forme de chorale. Voir aussi Lc 1,38 et Lc 9,57-61.
Dans la troisième phase des exercices ignaciennes, le retraitant réalise que la croix est inévitable en suivant le Christ. Après la citation de la phrase centrale des exercices par le bariton, le début du prologue revient, maintenant joué par la guitare. De cette manière l'auditeur se souvient de la prière de Thérèse d'Avila: "Je suis à vous". La tête de la mélodie de la prière est maintenant jouée par les instruments à vent et tenue longue en point d'orgue. Les versets du psaume 68 (69) sont superposés sur ce tapis harmonique, mêlant ainsi la notion de l'abandon et la notion de la croix. Le bariton chante régulièrement, comme troisième couche, "Sigue me", "Suis-moi", ce qui rappelle le deuxième mouvement, notamment Lc 9,57-61.
La conviction que le Christ ressuscité est apparu tout d'abord à Marie, sa mère, est typiquement jésuite. L'histoire du jeune Jésus qui est retrouvé après trois jours dans le temple, peut être vu comme une justification biblique de ce passage des exercices ignaciens. Deux motifs musicaux sont repris et superposés: la mélodie continue du basson (voir la deuxième phase dans Lc 1,38, Lc 9,57-61 et Jn 6,68) - maintenant jouée par le hautbois - et le chant de l'humble servante (voir ps 123, 2). L'humble servante est comparée à Marie qui s'écrie en retrouvant Jésus.
La quatrième et dernière phase des exercices conclut par une réconciliation: le retraitant se réconcilie avec Jésus et ses émotions ou conflits intérieurs en déclarant son amour pour le Christ ressuscité, illustré par Jn 21,15-17. La mélodie du prologue, où le chœur chantait la prière de Thérèse d'Avila, notamment "Que mandais hacer de mi?" ("Que veux-tu que je fasse?"), sonne maintenant dans les instruments à vent comme une formule répétée pp. C'est sur cette couche que les confessions de Pierre à Jésus sont chantées, en alternance entre ténors (Jésus) et le reste du chœur.
6–11 A Dieu
Cette Cantate est composée pour le cinquième Dimanche du carême sur la transfiguration. Sept scènes méditent sur les paradoxes qui sont au cœur des évangiles: Jésus homme divin; se perdre pour se retrouver; Dieu visible-invisible. Un soliste présente une mélodie dodécaphonique qui revient légèrement transformée dans chaque scène, rendant la transfiguration audible.
Scène 1: paradoxe de celui qui sauve son être en le perdant à cause de Jésus et l'Annonce.
Scène 2: le récit de la transfiguration au mont Tabor.
Scène 3: La kénose de Dieu donne lieu à la naissance de Jésus qui, à son tour, s'humilie jusqu'à la croix.
Scène 4: méditation poétique de Rutger Kopland (« De grazige weiden » dans « Al die mooie beloften ») sur le Christ crucifié.
Scène 5: jubilation sur le Christ ressuscité.
Scène 6: L'histoire de Dieu que nous ne voyons que de dos illustre le paradoxe de Celui qui nous est tellement proche, mais dont nous ne voyons jamais le visage. Le verset de Paul Éluard, « Il fallait bien qu'un visage réponde à tous les noms du monde », sert d'illustration.
8.10s Qu'au nom du Seigneur
Introït chanté pour la fête de Saint Ignace de Loyola le 31 juillet et pour la fête du Saint Nom de Jésus.
7a il s'est anéanti (G) Acception métaphorique d'inanition de kenoô
→ La « Vulgate a bien traduit : 1982exinanivit, ''Il s'anéantit lui-même''. Le verbe dénominatif factitif kenoô, employé ici à l'indicatif aoriste et sans complément, mais suivi d'un pronom réfléchi n'a aucun parallèle en grec et fait figure d'hapax ; il ne signifie pas une renonciation volontaire, ni même un dépouillement, mais une inanition. Son acception est métaphorique ; ce n'est donc pas un terme ''théologique'' technique, mais celui d'une âme religieuse contemplant le mystère du Christ, et ayant le sens de la transcendance divine et du néant de la créature. C'est dire à la fois qu'il ne faut pas renoncer à la traduction ''anéantir'', elle dit ce qu'elle veut dire, surtout dans une hymne, et que cette kénose est relative. Le Christ n'a pas cessé d'être Dieu et n'est pas devenu autre chose, c'est son mode d'exister et sa morphê qui ont changé lorsque le Verbe a assumé une condition terrestre par son incarnation, mais son identité personnelle est immuable.
Le sujet de ekenôsen n'est pas le Christ incarné, mais le Seigneur préexistant que l'assomption de la nature humaine ''réduit à rien'' ; expression légitime à une époque où l'on n'avait pas encore défini qu' ''Il'' avait une seule Personne et deux natures. Le meilleur parallèle est 2Co 8,9 : ''eptôcheusen plousios ôn. Il se fait pauver, quoiqu'il fût riche''. » (402s).
9ss aux cieux, sur terre et dans les enfers Christogramme
Ιησους », ou « IHΣOYΣ » en majuscules), translittérées imparfaitement mais néanmoins traditionnellement : iota, êta, sigma. C'est le nom de Jésus qui sauve, comme cela foisonne dans les Actes des apôtres. En bas à gauche, des hommes se prosternent devant le nom de Jésus. Parmi eux, on reconnait le roi d'Espagne Philippe II (au centre, vêtu de noir), le Doge Alvise Mocenigo vêtu d'une chape doré et le pape Pie V qui leur fait face. La présence de ces trois personnages suggère la Sainte Ligue, alliance ayant pour objectif de contrer la progression turque durant la guerre entre Venise et la puissance ottomane au début des années 1570. En bas à droite, la gueule béante d'un monstre laisse entrevoir les damnés gisant dans les feux de l'enfer.
offre à ce verset de Paul une parfaite illustration. Dans la partie supérieure du tableau, le nom de Jésus figure, auréolé de lumière et surmonté d'une croix, adoré par des myriades d'anges en prière dans le ciel. Ce nom n'est ni un sigle, ni un acronyme, comme on le croit trop souvent dans le monde latin, en interprétant les trois lettres comme indiquant « Iesus, Hominum Salvator ». Il s'agit plutôt des trois premières lettres grecques du nom de Jésus («