La Bible en ses Traditions

Psaumes 22,15–16

M
G S
V

15 comme l’eau je Msuis répandu

et tous mes os Msont disjoints

mon cœur Mest comme la cire

Mil fond au milieu de mes entrailles.

15   ...

15 Comme l'eau j'ai été répandu

et tous mes os ont été dispersés

mon cœur est devenu comme de la cire se liquéfiant au milieu de mon ventre

16 Ma force s’est desséchée comme un tesson d’argile

et ma langue Ms’attache à mon palais 

et tu Mme couches dans la poussière de la mort.

16   ... 

16 ma puissance s'est desséchée comme un têt

ma langue a adhéré à ma gorge

et dans le limon de la mort tu m'as fait descendre

Réception

Liturgie

1–32 Ils se partagent mes vêtements Antienne

«Diviserunt»

Traditionnel, Vendredi Saint — 1° Nocturne: Antienne " Diviserunt" et Psaume 21

(CD, 2005) Dom Jean Claire, chœur des moines de l'abbaye de Solesmes

© Abbaye de Solesmes→, Ps 22

Diviserunt sibi est le deuxième psaume chanté lors de la cérémonie du vendredi saint. Il est basé sur le Psaume 21. Le premier verset s'ouvre sur les paroles de Notre Seigneur alors qu'il déplore son abandon aux mains des hommes cruels. Élevé dans l'agonie sur la Croix, il semble que Dieu le Père lui-même a abandonné son Fils. Les soldats tirent au sort sur ses vêtements, mais à partir de cette désolation, notre Seigneur s'approche du moment où son sacrifice atteindra la rédemption de toute l'humanité.

15s PARALITURGIE Adaptation au chemin de croix Dans la volonté contemporaine de refonder les dévotions populaires dans leurs substrats bibliques, ces v. sont parfois proposés durant le chemin de croix, comme pour revivre l'expérience des narrateurs de la passion de Jésus qui la mirent très vite en lien avec le Ps 22. →Le Ps 22(21) dans le récit de la passion. En voici un exemple spectaculaire tiré du →chemin de croix du peintre Jerzy Duda-Gracz (1941–2004) à Jasna Gora.

CONTEMPLATION Neuvième station

Jerzy Duda-Gracz (1941-2004), 9 — Jésus tombe pour la troisième fois, (huile sur toile, 2000-2001), 185 x 117 cm

Chemin de croix ex voto de l'artiste, narthex, galerie haute du sanctuaire de l'icône miraculeuse, Sanctuaire de Czestochowa, Jasna Gora (Pologne)

© D.R. Jerzy Duda-Gracz Estate→; photo : J.-M. N., Ps 22,15-16

Jésus tombe pour la troisième fois : c’est la plus douloureuse, je trouve. Car là, il tombe pour qui ? Il traverse quelle station de l’état de vie des êtres ? C’est la station où les femmes précédentes pleuraient sur leurs enfants. Mais voici cette fois que c’est le Christ qui pleure sur les enfants. Ces enfants massacrés, abandonnés, ces enfants tués lors de la guerre. Certains qui jouent innocemment sur une balançoire, la jeune fillette en haut à gauche, ceux qui jouent avec une autre balançoire constituée d’un simple pneu, ceux qui montent sur l’échelle, ces enfants qui jouent dans un parc, mais qui ont vécu la mort, ces enfants qui n’ont jamais grandi. La Passion du Christ passe aussi en eux, et le Christ passe en eux. Ici, c’est la mort des Innocents, car la Passion achève aussi cette dimension du Salut : Jésus va au cœur de l’enfer ; mais l’enfer n’est pas sous terre, l’enfer, ce sont les hommes qui le produisent. (J.-M. N.)

Comparaison des versions

15 V—IUXTA HEBR.

  • comme l'eau je fus répandu | et tous mes os furent disjoints | mon cœur est devenu comme la cire | fondue au milieu de mes entrailles.

16 V—IUXTA HEBR.

  • Ma force s'est desséchée comme un tesson d'argile | et ma langue a adhéré à mon palais | et tu m'as traîné dans la poussière de la mort.