La Bible en ses Traditions

Psaumes 39,12–13

M
G S
V

12 Quand tu corriges l’homme, en châtiant la faute

tu détruis, comme la mite, ce qu’il a de précieux.

Oui, tout homme n’est qu’un souffle.

- Séla.

12 ...

12 Sous la force de ta main j'ai défailli 

par des réprimandes à cause de son iniquité tu as corrigé l'homme 

et tu as putréfié son âme comme l'araignée

Oui, c'est en vain ÷ que s'inquiète : tout homme 

DIAPSALMA

13 Écoute ma prière, YHWH

prête l’oreille à mon cri

ne sois pas sourd à mes larmes 

Car je suis un étranger chez toi

un hôte comme tous mes pères

13 ...

13 Écoute ma prière, Seigneur

et ma supplication

ne sois pas sourd à mes larmes

Ne garde pas le silence puisque je suis un étranger auprès de toi et un voyageur

comme tous mes pères

Réception

Arts visuels

1–14 Vanité du monde, silence et brûlure du soupir : la Madeleine pénitente Peinture française du 17e s

Georges de La Tour a peint quatre versions de la « Madeleine pénitente ». Chaste silence de la méditation et clair-obscur mimant le passage progressif des ténèbres à la lumière, ou le renoncement aux vaines lumières de ce monde, ces compositions invitent à la conversion intérieure.

Georges de La Tour (1593-1652), La Madeleine à la flamme filante, (1638-1640), 117 x 92,

Los Angeles County Museum of Art, Los Angeles © Wikicommons→

Georges de La Tour (1593-1652), La Madeleine au miroir, ou Madeleine Fabius (huile sur toile, 1635-1640), 113 x 92, 7

National Gallery of Art, Washington © Wikicommons→

Madeleine se regarde, mais par un jeu de miroir dont La Tour est coutumier, le spectateur ne voit que le reflet du crâne : efficace memento mori

Georges de La Tour, La Madeleine aux deux flammes, (huile sur toile, vers 1640), 133 x 102 cm

Metropolitan Museum of Art, New-York

© Domaine Public→

Marie-Madeleine se tient assise devant une table sur laquelle repose un cierge, dont la flamme effilée se reflète dans un miroir au cadre orné de motifs. Le collier de perles placé sous le miroir et les bijoux qui gisent à ses pieds, abandonnés dans l'ombre symbolisent la vanité des plaisirs et de la vie légère à laquelle elle a renoncé. Câlé entre ses genoux et ses mains repose un crâne, élément classique du genre pictural de la vanité. La bougie déjà bien entamée et la flamme vacillante, qu'un souffle peut faire mourir, évoquent la fragilité et l'évanescence de la vie humaine. On entend alors de façon nouvelle les mots de saint Jacques : « Vous êtes une vapeur qui paraît un instant et s'évanouit ensuite » (Jc 4,14). Le regard de la pénitente, dont le visage pénétré et baigné de lumière est tourné de trois quarts, plonge au-dessus du miroir vers un rideau d'ombre, nous invitant nous aussi à contempler des réalités d'un autre ordre. La finesse des plis, le blanc lumineux de la chemise, ainsi que la délicatesse des mains jointes en prière sont remarquables.

Georges de la Tour (1593-1652), La Madeleine à la veilleuse, (huile sur toile, ca. 1640-1645), 128 × 94 cm,

Musée du Louvre, Paris © Wikicommons→

Comparaison des versions

13 V—IUXTA HEBR. 

  • Écoute ma prière, Seigneur, et exauce mon cri | ne sois pas sourd à mes larmes | parce que je suis étranger chez toi | un voyageur comme tous mes pères.

12 V—IUXTA HEBR. 

  • Sous la violence de ta main je me suis consumé | par des réprimandes tu as corrigé l'homme pour son iniquité | et tu as détruit comme la teigne ses désirs | Oui, tout homme n'est que vanité TOUJOURS.

Musique

13 Écoute ma prière Seigneur Symphonie des Psaumes

20e s.

Igor Stravinsky (1882-1971), Symphony of Psalms (1/3): I. Exaudi orationem meam, Domine, 1930

Toshiyuki Shimada, Yale Symphony Orchestra and Yale Glee Club

© License YouTube Standard→, Ps 39,12s

Composition

Igor Fiodorovitch Stravinsky est un compositeur, chef d'orchestre et pianiste russe (naturalisé français en 1934, puis américain en 1945) de musique moderne, considéré comme l'un des compositeurs les plus influents du XXe siècle. L'œuvre de Stravinsky se caractérise par sa grande diversité de styles. Pour lui, la musique est destinée à « instituer un ordre dans les choses, y compris et surtout un ordre entre l'homme et le temps [...]. La construction faite, l'ordre atteint, tout est dit. »

La Symphonie de Psaumes est commandée en 1929 par Serge Koussevitzky pour le 50e anniversaire de l'Orchestre symphonique de Boston. Gabriel Paichadze, son éditeur, souhaite une pièce “populaire” mais Stravinsky donne à ce terme le sens “d’universellement admiré” et non la signification de “s’adapter à la compréhension populaire”. La particularité de cette pièce est le jeu que fait Stravinsky envers les traditions. En effet, une symphonie est de nature profane (sans lien avec la religion) et le psaume appartient au domaine du sacré. Cette pièce est une nouveauté car elle brise les coutumes.