La Bible en ses Traditions

Psaumes 6,6

M
G S
V

Car celui qui meurt n’a plus souvenir de toi

qui te louera dans le shéol ?

...  

Parce qu'il n'est dans la mort personne qui se souvienne de toi

et dans l'enfer qui confessera sa foi en toi ? 

6 Dans la mort, nul souvenir de Dieu Ps 30,10 ; 88,11ss ; 115,17 ; Is 38,18

Réception

Comparaison des versions

6 V—IUXTA HEBR.

  • Car il n'y a pas dans la mort le souvenir de toi | qui te louera en enfer ?

Arts visuels

2–11 Le thème du pénitent. En art, le thème du pénitent a été élargi à d'autres figures bibliques que David, y compris des figures de justes persécutés, comme celle de Job.

Léon Bonnat (1833-1922), Job, huile sur toile, 1880, 1,61 × 1,29 m

Musée d'Orsay, Paris

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Dans le tableau de Léon Bonnat, le corps nu et décharné tranche sur le fond sombre : Job est en état de supplication, comme David dans ce psaume.

Littérature

6c qui confessera sa foi (V) FRANÇAIS BIBLIQUE Un terme merveilleusement ambivalent V dit littéralement « qui te confessera ?», on a étoffé un peu ici, car en français courant (comme dans celui de fidèles dès le 4e s. à en croire saint Augustin : Tradition chrétienne Ps 118,1.29 !), les mots « confession » ou « confesser » évoquent surtout le sentiment de culpabilité, l'auto-accusation, ou le ... confessionnal ! Mais ces significations devenus habituelles ne sont que dérivées.  Dans l'Écriture, et particulièrement dans le psautier latin, le verbe confiteor traduit le verbe grec exomologeô qui signifie « promettre, consentir, avouer, confesser, glorifier, rendre grâce » ; le sens dominant de l'acte de parole désigné par le verbe est celui de la confessio laudis

  • « Confesser » c'est d'abord proclamer la grandeur de Dieu et de ses actes sauveurs. La « confession » est alors profession publique ou cultuelle de foi en Lui. Cette « confession de foi », attitude enracinée dans la nature de l'homme, conduit de la connaissance de Dieu à la reconnaissance envers lui : action de grâces et louange (Ps 22,23). La louange est avant tout confession des grandeurs de Dieu, confessio laudis. Aussi, dans l'AT, la confession, la louange et l'action de grâces s'interpénètrent-elles : elles prennent toutes trois appui sur l'œuvre créatrice de Dieu (Ps 104) et surtout sur son œuvre salvatrice (Ps 105).Le psalmiste, quand il décrit ces œuvres, en fait l'élément central de la confession. Il proclame les perfections de Dieu (Ps 40,10s ; Ps 92,5s ; cf. Jdt 16,13), il affirme la grandeur et la gloire de son nom (Ps 86,9s ; Ps 113,1s, etc. ; cf. Jr 10,6).
  • Même l'aveu des péchés est louange de Dieu, puisque avouer c'est louer la miséricorde de Dieu qui pardonne et guérit ! Quand le psalmiste confesse son injustice Ps 31,5 il le fait toujours dans un acte de foi porté par la grâce divine. Sa confession est alors un témoignage de la misère de l'homme et une louange de la grandeur de la miséricorde de Dieu.

Pour évoquer toute la richesse de ce mouvement de l'âme si profond, la traduction gardera autant que possible les mots « confession » ou « confesser ».

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2–11 FRANÇAIS BIBLIQUE Le premier des sept « psaumes pénitentiels »   Depuis Cassiodore, ce psaume est considéré traditionnellement comme le premier d'une série de sept psaumes dits « pénitentiels » (Ps 6 ; 32 ; 38 ; 51 ; 102 ; 130 ; 143). Ce groupement de psaumes exprime la tristesse du péché, même si les Ps 6 ; 102 ; 143 n'en parlent pas explicitement. On établissait naturellement dans les sociétés antiques entre péché et maladie ou malheur, même si notre époque attribuerait plus immédiatement l'affaiblissement et les larmes à une cause extérieure (épreuve infligée par des adversaires) plutôt qu'intérieure (le péché). Le regroupement des sept psaumes a inspiré nombre d'œuvres musicales ou littéraires, par exemple les admirables Sept psaumes pénitentiaux→ par Pierre Corneille en 1670 (traduction, et amplification).

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