Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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12 Alors j'ai tourné les regards vers la sagesse pour la comparer avec la sottise et la folie.
Car quel est l’homme qui pourrait venir après le roi, lui à qui on a conféré cette dignité depuis longtemps ?
12 Je suis passé à la contemplation de la sagesse pour la comparer avec des erreurs et de la folie.
— Qu'est-ce que l'homme, ai-je dit, qui pourrait suivre le roi, son créateur ?
12 …
13 Et j’ai vu que la sagesse a autant d’avantage sur la folie que la lumière sur les ténèbres
13 …
14 Le sage a ses yeux
VLes yeux du sage sont à la tête
Vdans sa tête, Met l’insensé marche dans les ténèbres.
V et j'ai appris que l'un et l'autre mouraient.
14 …
15 Et j’ai aussi reconnu qu’un même sort les atteindra tous deux, et j’ai dit dans mon cœur :
Le même sort que celui de l’insensé m’atteindra moi aussi, à quoi bon donc toute ma sagesse ?
Et j’ai dit dans mon cœur que cela encore est une vanité.
15 Et j'ai dit dans mon cœur :
— Si mon sort et celui de l’insensé est le même, à quoi bon me suis-je appliqué à accroître ma sagesse ?
Et j’ai dit dans mon cœur et j’ai compris que cela encore est une vanité.
15 …
1,1–12,14 Liturgie synagogale : une des lectures principales de la fête de Sukkoth (Tentes)
La lecture du Livre de Qohelet au cours de l'office du matin du sabbat de hol hamoëd (« [période] profane du temps fixé » : période de quelques jours mi-chômés entre le début et la fin de la fête de Pâque et de la fête ddes Tentes), ou du premier jour de la fête, si le 15 tishre est un sabbat, est une institution rabbinique tardive visant à maintenir les manifestations de joie à un seuil raisonnable. Les discussions sur la vanité de l'existence et le rappel que l'homme rendra compte de tous ses actes devant Dieu viennent tempérer l'allégresse. Arts visuels Qo 1,1–12,14
1,1–2,26 Vanité des vanités
1,1–14,14 SYNAGOGUE Lecture juive à Sûkkôt De nos jours, à la synagogue, de nombreux Juifs lisent Qohélet (l'Ecclésiaste) à la fête des Huttes (Sûkkôt). Le choix de ce livre vient de ce que cette fête célèbre dans la joie (Musique) le souvenir des huttes où Dieu avait fait habiter son peuple après la sortie d’Égypte et du fait que Qo est censé faire la promotion de la joie (Qo 2,24ss ; 3,12.22 ; 5,17ss ; etc.).
Peut-être peut-on aussi voir dans les tentes, les Sûkkôt que construisent les Juifs pour cette fête, et dans laquelle ils vivent durant plusieurs jours, un vivant symbole et un rappel liturgique de la fragilité du séjour de l'homme sur la terre, thème si central dans le livre de Qohélet ?
Le temps de la fête, pieds des immeubles et balcons se transforment, avec des planches, en résidences plus frêles, où revivre l'expérience de la liberté et de la joie des nomades au désert ...
La proximité des éphémères constructions de Sukkot et du mur occidental, vestige du Temple résidence du Nom sur la terre, donne à méditer, dans l'esprit de l'Ecclésiaste, sur ce qui est stable et sur ce qui passe, dans la relation entre l'homme et Dieu...
14 les yeux du sage sont dans sa tête Interprétation typologique Le latin traduit littéralement l'hébreu, qui veut peut-être dire platement « le sage a les yeux où il faut », ainsi que l'a étonamment choisi la traduction liturgique officielle (cf. →LH, 7e semaine du Temps Ordinaire, Lundi, Office des Lectures), rendant presque incompréhensible la lecture proposée pour le même office !
Au plus près du sang rédempteur dont le Christ fait don à la terre, Dominique lève les yeux vers Celui qui le sauve, et qui est par le baptême devenu sa tête (Col 1,18 ; 1Co 12,12-27).
1,1–12,14 Questions sur l’inspiration du livre (Séminaire des Sources Chrétiennes — HiSoMA→)
Qo a fait l’objet d’un nombre appréciable de commentaires, d’homélies et de citations chez les auteurs patristiques, qui reconnaissaient généralement le caractère inspiré, et même prophétique, du livre.
Le mot rêmata, « paroles » (Qo 1,1), amène en particulier des réflexions sur l’inspiration de l’Esprit Saint et le caractère prophétique de l’Ecclésiaste, par exemple
Le caractère déroutant de certaines affirmations a de fait conduit certains exégètes à les interpréter comme dites au nom d’autres personnes.
Selon plusieurs, Salomon aurait donc rapporté dans son livre maintes doctrines impies ou hérétiques afin de les combattre. Par exemple :
Cela peut conduire à élargir le propos à toute l’Église, sans remettre en question le bien-fondé des affirmations :
Les témoignages de rejet ou de prudence vis-à-vis du livre sont assez rares :