La Bible en ses Traditions

Sagesse 12,1–7

G V
S

Car ton esprit incorruptible

Vbon est en tous.

...

C’est pourquoi tu châties peu à peu ceux qui tombent

Vs'égarent

et leur rappelant

Vles avertissant quant à ce en quoi ils péchent, tu les avertis

Vexhortes

afin que renonçant à leur méchanceté ils croient en toi Seigneur.

...

Car haïssant les anciens habitants de ta terre sainte

...

par ce qu'ils faisaient de détestables œuvres

Vpar de sortilèges et de rites d'initiation impies

Vsacrifices injustes

...

G
V
S

les meurtres impitoyables d'enfants

le banquet des dévore-entrailles de chairs humaines et de sang

les initiés au milieu du festin

les meurtriers sans miséricorde de fils

les dévoreurs de viscères humaines

et la dévoration de sang loin du milieu de tes mystères

...

G V
S

les parents assassins

Vgarants de vies sans défense

tu as voulu les détruire par la main de nos pères

...

afin que reçût une digne colonie d’enfants de Dieu

la terre la plus précieuse de toutes selon toi.

...

Réception

Liturgie

1 Que ton esprit est bon, Seigneur ! Alleluia

« O quam bonus »

Traditionnel, Alleluia - O quam bonus

Chœur des moines de l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux, (enregistrement en direct)

© Abbaye du Barroux→, Sg 12,1

Arts visuels

1 ton esprit incorruptible est en tous Liturgie cosmique

Art contemporain, 21 s.

Hubert Dolinkiewicz (1998 - ), Bo we wszystkim jest Twoje nieśmiertlene Tchnienie [Car ton souffle immortel est en tous]], (xylographie sur papier), courtesy Vera Icon→, Sg 12,1

Toute la création participe à la liturgie céléste. La composition imite la disposition des iconostases byzantins et des portes des cathédrales romanes.

4ss Comble de l'abomination : les parents mangeant leurs enfants La défaite des Cananéens est ici expliquée par leur pratique des sacrifices d'enfants : cf. Dt 12,29-31. C'est un objet d'épouvante qui revient en diverses circonstances au fil des Écritures. 

Horreurs de la guerre : motif récurrent dans les récits de sièges

Heinrich Merz (1806-1875), Destruction de Jérusalem (détail) (gravure, 19e s.)

Library of Congress, Washington (États-Unis) © Domaine public→

Il s'agit d'une malédiction annoncée en cas de désobéissance à l'alliance : Lv 26,22.29 ; Dt 28,53-57

Elle est réalisée lors du siège de Samarie (2R 6,26-30) et lors du siège de Jérusalem par Babylone (Lm 2,20 ; 4,10). Le motif de la mère dévorant son enfant se retrouve dans le récit du siège de Jérusalem de 70 : cf.  Josèphe B.J. 6.3.4 [201-213].

Elle est dénoncée par les prophètes (Ez 5,9).

Un rite sacrificiel offert au dieu Moloch

La même abomination en vient à caractériser le culte illicite des idoles locales : interdiction (Lv 18,21 ; 20,2-3) et dénonciation par les hagiographes et les prophètes (2R 23,10 ; Jr 32,35).

Charles Foster, Sacrifice à Moloch (gravure, 1897)

in Bible Pictures and What They Teach Us © Domaine public→

Une légende accompagne la gravure :  

« Ceci est une idole nommée Molech. Un grand nombre de personnes avaient l'habitude de prier cette idole. Il avait une tête de veau et était en laiton. Il était creux à l'intérieur. Il y avait un endroit sur le côté pour y faire du feu. Quand il faisait très chaud, les méchants mettaient leurs petits enfants dans ses bras. Les petits enfants ont été brûlés vifs là-bas. L'homme de l'image est sur le point de mettre un petit enfant dans les bras de l'idole. D'autres hommes sonnent des trompettes, battent du tambour et font beaucoup de bruit pour que personne ne puisse entendre le pauvre petit enfant pleurer. »

William Blake (1757-1827), Le vol de Moloch (stylo et aquarelle sur papier vélin, ca. 1815), 16 x 12,5 cm

Bibliothèque Huntington (États-Unis) © Domaine public→

Le diable dévoreur

Rien d'étonnant à ce que ces scènes de dévoration anthropophage soient projetées dans la représentation du mal par excellence qu'est le diable :

Dante Alighieri (Florence, 1265-Ravenne, 1321), Le diable dévoreur (enluminure, 14e s.)

Codex Altonensis, f.48r, Bibliotheca Gymnasii Altonani, Hamburg (Allemagne) © Domaine public→

Mythologie-psychologie des profondeurs : les parents mangeant leurs enfants

Saturne ou Cronos

Dans la mythologie grecque, Chronos, pour éviter que ne s'accomplisse la prédiction selon laquelle il serait détrôné par l'un de ses fils, dévore chacun d'eux à leur naissance.

Francisco de Goya (1746-1828), Saturne dévorant son fils (peinture murale à l'huile transférée sur toile, ca. 1819-1823), 143 cm × 81 cm

Musée National du Prado, Madrid (Espagne) © Domaine public→

Cette peinture fait partie de la série Black paintings que l'artiste espagnol Francisco de Goya a peintes directement sur les murs de sa maison entre 1819 et 1823.

Ce motif du parent dévorant son enfant est profondément à l'œuvre dans le récit du massacre des innocents : Hérode assassine tout petit qui pourrait lui succéder.