La Bible en ses Traditions

Sagesse 12,2–22

G V
S

C’est pourquoi tu châties peu à peu ceux qui tombent

Vs'égarent

et leur rappelant

Vles avertissant quant à ce en quoi ils péchent, tu les avertis

Vexhortes

afin que renonçant à leur méchanceté ils croient en toi Seigneur.

...

Car haïssant les anciens habitants de ta terre sainte

...

par ce qu'ils faisaient de détestables œuvres

Vpar de sortilèges et de rites d'initiation impies

Vsacrifices injustes

...

G
V
S

les meurtres impitoyables d'enfants

le banquet des dévore-entrailles de chairs humaines et de sang

les initiés au milieu du festin

les meurtriers sans miséricorde de fils

les dévoreurs de viscères humaines

et la dévoration de sang loin du milieu de tes mystères

...

G V
S

les parents assassins

Vgarants de vies sans défense

tu as voulu les détruire par la main de nos pères

...

afin que reçût une digne colonie d’enfants de Dieu

la terre la plus précieuse de toutes selon toi.

...

Cependant tu les as épargnés parce qu'ils étaient des hommes

et tu as envoyé, comme avant-coureurs de ton armée, des frelons

pour les faire périr peu à peu.

...

N'étant pas incapable, dans la bataille

VNon que tu n'étais pas capable, dans la guerre, de faire tomber ces impies sous la main des justes

ou de les exterminer d’un seul coup par des bêtes féroces ou par une parole brusque

...

10 mais punissant par degré tu leur donnais l'occasion du repentir

quoique n'ignorant pas que leur lignée

Vnation était perverse

que leur méchanceté était innée

et que leurs pensées ne pourraient changer dans l'éternité

10 ...

11 car c’était une race maudite dès le commencement.

Ce n’est pas non plus par crainte de quelqu'un que tu as donné l'impunité

Vdonnais le pardon pour ce en quoi ils ont péché

Vleurs péchés.

11 ...

G
V
S

12 Car qui dira : — Qu’as-tu fait ?

Qui s’opposera à ton jugement ?

Qui t'accusera de faire périr les nations que tu as faites ?

Qui viendra pour t'apporter l'apaisement comme défenseur d’hommes injustes ?

12 Car qui dira :  — Qu’as-tu fait ?

Qui s’opposera à ton jugement ?

Qui viendra à ta vue en défenseur d'hommes injustes ?

Qui t'accusera de faire périr les nations que tu as faites ?  

12 ...

G V
S

13 Car il n’y a pas d’autre Dieu que toi qui prends soin de tout

afin de montrer que tu n'as pas jugé injustement.

13 ...

14 Il n’y a ni roi ni tyran Vdevant ta face

qui puisse te résister

Vdemander des comptes quant à ceux que tu as châtiés

Vfait périr.

14 ...

15 Mais,

VPuisque donc tu es juste, tu gouvernes tout justement

et tu regardes comme étranger à ta puissance

Vforce de condamner celui qui ne mérite pas de châtiment

Vdoit pas être puni.

15 ...

16 Car ta force est le commencement de la justice

et que tu domines

Vdu fait que tu es le Seigneur de tout

fait

Vtu fais que tu épargnes tout.

16 ...

17 C’est à ceux qui ne croient pas à l'accomplissement de ta puissance

Vforce que tu montres ta force

et tu confonds l’audace en ceux qui la connaissent.

17 ...

18 Toi, maîtrisant

Vmaître de la force, tu juges avec douceur

Vtranquilité

et tu nous gouvernes avec beaucoup d'indulgence

car le fait de pouvoir est avec

Vpouvoir dépend de toi quand tu le veux.

18 ...

19 Tu as appris à ton peuple par cette conduite

qu'il faut que le juste soit humain

et tu as fait à tes fils bonne espérance

de donner le

V, en jugeant, l'occasion du repentir pour les péchés.

19 ...

20 Car si tu as puni

Vsupplicié avec tant de ménagement

les ennemis de tes enfants

Vserviteurs qui étaient dignes de mort et les as sauvés

leur donnant le temps et l’occasion

par lesquels ils pussent se détourner

Vconvertir de leur méchanceté,

20 ...

21 avec quelle précision as-tu jugé tes fils

aux pères desquels tu as donné des serments et des alliances de bonnes promesses !

21 ...

22 Quand tu nous corriges

Vdonnes une correction, donc, tu flagelles nos ennemis mille fois plus fort

pour que, quand nous jugeons, nous méditions ta bonté

et que, quand nous sommes jugés, nous espérions ta miséricorde.

22 ...

Réception

Arts visuels

4ss Comble de l'abomination : les parents mangeant leurs enfants La défaite des Cananéens est ici expliquée par leur pratique des sacrifices d'enfants : cf. Dt 12,29-31. C'est un objet d'épouvante qui revient en diverses circonstances au fil des Écritures. 

Horreurs de la guerre : motif récurrent dans les récits de sièges

Heinrich Merz (1806-1875), Destruction de Jérusalem (détail) (gravure, 19e s.)

Library of Congress, Washington (États-Unis) © Domaine public→

Il s'agit d'une malédiction annoncée en cas de désobéissance à l'alliance : Lv 26,22.29 ; Dt 28,53-57

Elle est réalisée lors du siège de Samarie (2R 6,26-30) et lors du siège de Jérusalem par Babylone (Lm 2,20 ; 4,10). Le motif de la mère dévorant son enfant se retrouve dans le récit du siège de Jérusalem de 70 : cf.  Josèphe B.J. 6.3.4 [201-213].

Elle est dénoncée par les prophètes (Ez 5,9).

Un rite sacrificiel offert au dieu Moloch

La même abomination en vient à caractériser le culte illicite des idoles locales : interdiction (Lv 18,21 ; 20,2-3) et dénonciation par les hagiographes et les prophètes (2R 23,10 ; Jr 32,35).

Charles Foster, Sacrifice à Moloch (gravure, 1897)

in Bible Pictures and What They Teach Us © Domaine public→

Une légende accompagne la gravure :  

« Ceci est une idole nommée Molech. Un grand nombre de personnes avaient l'habitude de prier cette idole. Il avait une tête de veau et était en laiton. Il était creux à l'intérieur. Il y avait un endroit sur le côté pour y faire du feu. Quand il faisait très chaud, les méchants mettaient leurs petits enfants dans ses bras. Les petits enfants ont été brûlés vifs là-bas. L'homme de l'image est sur le point de mettre un petit enfant dans les bras de l'idole. D'autres hommes sonnent des trompettes, battent du tambour et font beaucoup de bruit pour que personne ne puisse entendre le pauvre petit enfant pleurer. »

William Blake (1757-1827), Le vol de Moloch (stylo et aquarelle sur papier vélin, ca. 1815), 16 x 12,5 cm

Bibliothèque Huntington (États-Unis) © Domaine public→

Le diable dévoreur

Rien d'étonnant à ce que ces scènes de dévoration anthropophage soient projetées dans la représentation du mal par excellence qu'est le diable :

Dante Alighieri (Florence, 1265-Ravenne, 1321), Le diable dévoreur (enluminure, 14e s.)

Codex Altonensis, f.48r, Bibliotheca Gymnasii Altonani, Hamburg (Allemagne) © Domaine public→

Mythologie-psychologie des profondeurs : les parents mangeant leurs enfants

Saturne ou Cronos

Dans la mythologie grecque, Chronos, pour éviter que ne s'accomplisse la prédiction selon laquelle il serait détrôné par l'un de ses fils, dévore chacun d'eux à leur naissance.

Francisco de Goya (1746-1828), Saturne dévorant son fils (peinture murale à l'huile transférée sur toile, ca. 1819-1823), 143 cm × 81 cm

Musée National du Prado, Madrid (Espagne) © Domaine public→

Cette peinture fait partie de la série Black paintings que l'artiste espagnol Francisco de Goya a peintes directement sur les murs de sa maison entre 1819 et 1823.

Ce motif du parent dévorant son enfant est profondément à l'œuvre dans le récit du massacre des innocents : Hérode assassine tout petit qui pourrait lui succéder.