Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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13 Dès lors, heureuse la stérile sans tache
Vnon contaminée
qui n'a pas connu de couche dans le
Vle pieu comme un délit :
elle aura son fruit à la visite
Vrétribution des âmes !
13 ...
13.16 (V) pieu FRANÇAIS BIBLIQUE Jeu de mot ? V utilise ici deux fois le terme torus,i, qui signifie toute espèce d'objet faisant saillie ou protubérance, de l'anatomie (muscle, veine, etc.) à l'ameublement (« coussin, couche, lit »), avec des usages dérivés (« amant, conjoint, liaison, mariage »).
Parce que ce double emploi encadre une allusion aux fantasmes érotiques de l'impuissant ou de l'eunuque (V—Sg 3,14), et parce que le torus iniquus de V—Sg 3,16 d'où provient la semence perverse peut désigner, par synecdoque, aussi bien l'alcôve d'ébats illégitimes que le membre viril non modéré par la loi morale qui y sévit, il vaut la peine de ne pas euphémiser la traduction.
On rend ici l'ambiguïté du texte latin par le terme « pieu », qui peut désigner aussi bien familièrement un lit (CNRTL→), qu'argotiquement le membre mâle (cf. E. et Jean , Les Mots qui font mâle. Petit lexique littéraire et poétique du sexe masculin, Paris: Hoëbeke, 2015).
Cf. V—Jg 21,12 : virgines quae nescierunt viri torum ; V—Nb 5,19 si non polluta es deserto mariti toro ; V—1Ch 5,1: ipse quippe fuit primogenitus eius sed cum violasset torum patris, etc. ; V—1M 1,28 quae sedebant in toro maritali lugebant.