La Bible en ses Traditions

Tobie 5,1–28

G
V
S

Alors Tobie dit en retour à son père :

Je ferai tout ce que tu m'as recommandé. 

Alors Tobie répondit à son père, en disant :

— Tout ce que tu m’as ordonné, je le ferai mon père.

...

Mais comment pourrai-je prendre l'argent ? Je ne connais pas l'homme. 

Mais je ne sais comment je pourrai retirer cet argent.

Cet homme ne me connaît pas, et il m’est également inconnu 

quel signe lui donnerai-je ?

Je ne sais pas même le chemin qui conduit en ce pays-là. 

...

Et son père lui remit le manuscrit et il lui dit :

Cherche un homme qui puisse t'accompagner et je lui donnerai un salaire si je suis en vie

et toi, va recevoir l'argent. 

Son père lui répondit en disant : — J’ai son écrit entre les mains 

aussitôt que tu le lui auras montré, il te remboursera.

...

Et il sortit chercher un homme et il trouva Raphaël qui était un ange mais il ne le savait pas. 

Mais va maintenant chercher un homme fidèle qui aille avec toi, moyennant salaire

afin que tu rentres en possession de cet argent, pendant que je vis encore.

...

Et il lui dit : Est-ce que je pourrai aller avec toi à Ragès de Médie et est-ce que tu connais les lieux ? 

Tobie, étant sorti, trouva un beau jeune homme, debout et ceint, comme disposé à se mettre en route.

...

Et l'ange lui dit :

Je partirai avec toi et je connais le chemin, j'ai même séjourné chez notre frère Raguel. 

Ignorant que ce fût un ange de Dieu, il le salua et lui dit :

— D’où es-tu, bon jeune homme ?

...

Et Tobie lui dit : Attends-moi, je vais le dire à mon père. 

L’ange répondit : — Je suis un des fils d’Israël.

Et Tobie lui dit : — Connais-tu la route qui conduit au pays des Mèdes ?

...

Et l'ange lui dit : Va et ne tarde pas. 

Il lui répondit : — Je la connais, j’ai souvent parcouru tous ces chemins

et j’ai logé chez Gabélus, notre frère,

qui demeure à Ragès, ville des Mèdes, laquelle est située dans les montagnes d’Ecbatane.

...

Et étant rentré, il dit à son père :

Voici que j'ai trouvé quelqu'un qui va m'accompagner.

Celui-ci lui répondit : Appelle-le près de moi afin que je sache de quelle tribu il est et s'il y a sûreté à ce qu'il voyage avec toi. 

Tobie lui dit : — Attends-moi, je te prie, jusqu’à ce que j’aie annoncé cela à mon père.

...

10 Et il l'apppela, il entra et ils se saluèrent mutuellement. 

10 Alors Tobie étant rentré raconta tout à son père.

Sur quoi le père émerveillé demanda qu’on fît entrer le jeune homme.

10 ...

11 Et Tobit lui dit :

Frère, de quelle tribu et de quelle famille paternlle es-tu ? Fais-le moi connaître. 

11 Celui-ci entra et salua, en disant :

— Que la joie soit toujours avec toi !

11 ...

12 Et il lui répondit :

Est-ce ma tribu ou ma famille que tu demandes ou un enployé qui accompagne ton fils ?

Et Tobit lui dit : Je veux, frère, connaître ta famille et ton nom. 

12 — Quelle joie puis-je avoir, répondit Tobie, moi qui suis assis dans les ténèbres et qui ne vois pas la lumière du ciel ?

12 ...

13 Et l'ange dit : Je suis Azarias, fils du grand Ananias, un de tes frères. 

13 Le jeune homme lui dit : — Aie bon courage ! Il est facile à Dieu de te guérir.

13 ...

14 Et Tobit lui dit :

Sois le bienvenu, frère et ne te fâche pas de ce que j'ai demandé à connaître ta tribu et ta famille 

il se trouve que tu es mon frère qui viens d'une belle et bonne maison.

Car moi, j'ai connu Ananias et Jonathas, fils de Sémeï le Grand quand nous allions ensemble adorer à Jérusalem, offrant les premiers nés de nos troupeaux et nos dîmes

ils ne tombaient pas dans l'égarement de nos frères. Tu es d'une belle souche, frère. 

14 Ensuite Tobie lui dit : — Pourrais-tu bien conduire mon fils chez Gabélus, à Ragès, ville des Mèdes ?

À ton retour, je te donnerai ton salaire.

14 ...

15 Mais dis-moi quel salaire j'aurai à te donner ?

Un drachme par jour et ce qui sera nécessaire à toi comme à mon fils.

15 — Je le conduirai, répondit l’ange, et je le ramènerai auprès de toi.

15 ...

16 Et je rajouterai encore à ton salaire si vous revenez en bonne santé. 

16 Tobie lui dit : — Dis-moi, je t’en prie, de quelle famille et de quelle tribu es-tu ?

16 ...

17 Et ils furent satisfaits ainsi. Et il dit à Tobie :

Sois prêt pour la route et bon succès.

Et son fils prit ce qu'il lui fallait pour la route. Son père lui dit :

Va avec cet homme. Que Dieu qui habite le ciel, vous guide au long de votre route et que son ange vous accompagne.

Ils sortirent tous les deux et le chien du jeune homme avec eux. 

17 L’ange Raphaël lui répondit :

— Est-ce la famille du mercenaire que tu cherches, ou le mercenaire lui-même, qui doit accompagner ton fils ?

17 ...

18 Mais Anne, sa mère, pleura et dit à Tobit :

Pourquoi as-tu envoyé là notre enfant ? N'est-ce pas le bâton sur lequel nos mains s'appuyaient quand il allait et venait devant nous ? 

18 Mais pour ne pas te rendre inquiet, je suis Azarias, fils du grand Ananie.

18 ...

19 Puisse cet argent ne plus avoir cours mais qu'il devienne l'ordure de notre fils !

19  — Tu es d’une noble race, lui dit Tobie.

Mais ne te fâche pas, je te prie, de ce que j’ai désiré connaître ta famille.

19 ...

20 Ce que le Seigneur nous avait donné pour vivre, nous suffisait bien.

20 Et l’ange lui dit :

— Je conduirai ton fils sain et sauf, et je te le ramènerai sain et sauf.

20 ...

21 Et Tobit lui dit :

— N'aie-pas d'inquiétude, sœur, il reviendra en bonne santé et tes yeux le verront. 

21 Tobie ajouta :

— Fais un heureux voyage ! Que Dieu soit sur votre chemin, et que son ange vous accompagne !

21 ...

22 Car un bon ange l'accompagnera et son voyage réussira, il reviendra en bonne santé. 

22 Quand on eut préparé tout ce qu’ils devaient emporter en voyage

Tobie dit adieu à son père et à sa mère, et il se mit en route avec l’ange.

22 ...

23 Et elle cessa de pleurer. 

23 Lorsqu’ils furent partis, la mère se mit à pleurer, en disant :

— Tu nous as ôté le bâton de notre vieillesse, et tu l’as éloigné de nous.

23 ...

24 Ø

24 Plût à Dieu que cet argent pour lequel tu l’as envoyé n’eût jamais existé !

24 ...

25 Ø

25 Car notre pauvreté nous suffisait

et c’était pour nous une richesse que de voir notre fils.

25 ...

26 Ø

26 Tobie lui répondit : — Ne pleure pas

notre fils arrivera sain et sauf, et il reviendra vers nous sain et sauf

et tes yeux le reverront.

26 ...

27 Ø

27 Car je crois qu’un bon ange de Dieu l’accompagne

et qu’il dispose heureusement tout ce qui lui arrive

en sorte qu’il reviendra vers nous avec joie.

27 ...

28 Ø

28 À cette parole, sa mère cessa de pleurer et elle se tut.

28 ...

Réception

Musique

1,1–10,1 Va! Tobie... Oratorio de Charles Gounod

19e s.

Charles Gounod (1818-1893), Tobie, quatuor "Par la main de ce fils", 1854

Jesko Sirvend (dir.), Jodie Devos, Kate Aldrich

© License YouTube Standard→, Tb 1,1-10,1

Composition

Introduit par des harmonies cristallines et alertes des bois, le récitatif de l’Ange — presque un arioso qui pourrait être celui d’un Page d’opéra — annonce au vieux Tobie que son fils va lui rendre la vue et, comme il sent quelque défiance, Raphaël insiste : « Quand c’est Dieu qui promet le doute est-il permis ? » avant de se lancer dans un air presque galant de ton, avec des arabesques de violons rebondissant sur le soutien des cors : « Va ! Tobie et sois sans crainte ». Tobie y répond symétriquement puis le père, la mère, le fils et l’ange se rassemblent pour une nouvelle reprise.

(France Musique © 2018)