La Bible en ses Traditions

1 Rois 3,4–11

M G V
S

Le roi alla

GEt il se leva et alla

VIl s'en alla donc à Gabaôn

VGabaon pour y sacrifier

car c’était le grand haut lieu.

Gplus haut et le grand [haut lieu].

Vplus grand haut lieu.

Salomon offrit mille holocaustes

Vvictimes en holocauste sur cet 

Gl'autel G Và Gabaon.

...

M V
G
S

MA Gabaôn, YHWH

VLe Seigneur apparut à Salomon dans

Và travers un songe, la nuit. Dieu dit :

V, disant :

Demande. Que te donnerai-je ?

VDemande ce que tu veux que je te donne.

Et le Seigneur apparut à Salomon dans son sommeil pendant la nuit, et le Seigneur dit à Salomon :

— Demande une demande pour toi-même. 

...

M G
V
S

GEt Salomon dit : 

— Toi, tu as pratiqué avec ton serviteur David mon père une grande bienveillance

Gcompassion

comme il a marché

Gpassé en face de toi dans la vérité, Get dans la justice, Get dans la droiture de cœur avec toi

Get tu lui as gardé cette grande bienveillance

Gcompassion

et tu lui as donné un fils qui siège

Gpour donner son fils sur son trône, comme Men ce jour.

Et Salomon dit :

— Toi, tu as pratiqué avec ton serviteur David mon père une grande miséricorde

comme il a marché à ton regard dans la vérité et la justice et d'un cœur droit avec toi

tu lui as gardé ton ample miséricorde

et tu lui as donné un fils siégeant sur son trône, comme aujourd’hui même.

...

M G V
S

G VEt maintenant, YHWH

G VSeigneur M Gmon Dieu, G Vtoi tu as fait régner

Gdonné ton serviteur à la place de David mon père ;

et

Vor, moi je suis un petit garçon,  je ne sais comment me conduire.

Get je ne sais pas ma sortie et mon entrée.

Vignorant ma sortie et mon entrée.

...

Ø

GMais

VEt ton serviteur est au milieu de ton

Vdu peuple que tu as choisi

peuple nombreux, qui ne se dénombre et ne se compte pas, à cause de la multitude.

Gpeuple nombreux, qui ne sera pas compté.

Vpeuple infini, qui ne peut être compté et évalué, à cause de la multitude.

...

M G
V
S

Donne

GEt tu donneras à ton serviteur un cœur qui écoute

Gpour écouter

Get pour juger ton peuple Gdans la justice, pour discerner le bien du mal.

Gentre le bien et le mal.

Car qui pourrait

Gpourra juger ton peuple, ce poids

G[peuple] pesant ?

Tu donneras donc à ton serviteur un cœur docile

pour qu'il puisse juger ton peuple et discerner entre le mal et le bien.

Qui en effet peut juger ce peuple, ton peuple, celui-ci nombreux ?

...

M G V
S

10 La chose plut au regard de YHWH

GEt il plut face au Seigneur

VLe fait plut donc face au Seigneur

que Salomon eût demandé cette chose.

Vune chose de ce genre-ci.

10 ...

M G
V
S

11 Dieu

GEt le Seigneur lui dit : 

Parce que tu as

GPour cela, que tu m'as demandé cette chose, Get que tu n’as pas demandé pour toiG-même de nombreux jours

Get que tu n’as pas demandé Mpour toi la richesse, que tu n’as pas demandé la vie

Gni demandé les vies de tes ennemis

mais que tu as demandé pour toiG-même le discernement

Gla compréhension pour entendre le bon jugement

11 Et Dieu dit à Salomon :

— Parce que tu as fait cette demande-ci, et que tu n’as pas recherché pour toi de nombreux jours

ni les richesses, ou la vie de tes ennemis

mais que tu as demandé pour toi la sagesse pour discerner le [bon] jugement 

11 ...

Réception

Arts visuels

5–14 Le « Songe de Gabaon » : de la simple image aux préfigurations de la bande dessinée et retour Un passage aussi édifiant que celui-ci ne pouvait échapper à l'attention des artistes visuels qui illustrèrent en particulier les manuscrits composés à l'usage des gouvernants de leurs époques.  

Miniatures 

Bas Moyen âge
15e s.

Herman de Valenciennes, Songe de Gabaôn, (miniature sur parchemin, 15e s.), 28,5 cm x 18,8 cm,

dans Roman de Dieu et de sa mère, f.044v, n°0550, Bibliothèque municipale→, Besançon,

© CC Initiales→ 

Peut-être l'enlumineur est-il ici inspiré par le titre même de l'ouvrage marial pour lequel il peint cette belle image ? Le dialogue entre Salomon et le Seigneur ressemble à une Annonciation, avec un ange porteur de la parole au monarque. 

Renaissance
16e s.

Etienne Collault, Le songe de Gabaon (page décorée sur parchemin, 1523-1524), 25,8 cm x 17,3 cm,

dans Instruction du prince chrétien, f. 002v, n°2217, Bibliothèque Sainte-Geneviève→ Paris,

© CC Initiales→

Les phylactères (cf. Arts visuels Dt 6,8) permettent ici à l'enlumineur de donner à voir le dialogue édifiant entre Dieu et son roi-messie, pour le grand plaisir des yeux et de l'intelligence du lecteur, et pour son édification. Collault semble avoir fait des émules, si l'on en juge à cette image qui déploie encore plus largement les paroles  : 

Anonyme (Erasmus traducteur), Songe de Gabaôn, (page décorée sur parchemin : or, couleur, 1526), 17,5 cm x 11,2 cm

dans Institution du prince chrétien, f. 005v, n°0316 (1122), Musée Condé→, Chantilly

© CC Initiales→

Peinture de l'âge classique

Le dialogue du visible et du lisible n'est pas conservé hors des illustrations de livres : un simple rayon lumineux entre Dieu et le roi endormi semble suffire à figurer leur dialogue.  

École napolitaine, 17e s.

Luca Giordano (1634-1705), Dream of Solomon (ca. 1694-1695), Huile sur toile, 245 x 361 cm

Musée du Prado, Madrid (Espagne) © Domaine public→