La Bible en ses Traditions

Cantique des cantiques 2,3

M
G S
V

— Comme un pommier au milieu des arbres de la forêt, tel est mon bien-aimé parmi les jeunes hommes.

À son ombre j'ai désiré m'asseoir et son fruit est doux à mon palais.

— Tel le pommier entre les arbres des forêts, tel mon préféré parmi les garçons 

(à son ombre, que j'avais désirée je m'assis et son fruit est doux à ma gorge 

3 Sous le pommier 8,5

Réception

Histoire des traductions

3 Comme un pommier au milieu des arbres de la forêt, tel est mon bien-aimé parmi les jeunes hommes

  • Levinas Lectures « Comme le pommier parmi les arbres de la forêt, tel est mon bien-aimé parmi les jeunes gens » (99, d'après b. Šabb. 88a).

Tradition juive

3a Comme un pommier Le pommier : les fruits avant les feuilles

Faire avant d'entendre

  • b. Šabb. 88a « Rav Hama bar Hanina a dit : (Ct 2,3). Pourquoi Israël est-il comparé à un pommier ? Réponse : Pour vous apprendre que, tout comme sur le pommier les fruits précèdent les feuilles, Israël s’est engagé à faire avant d’entendre » (Tradition juive Ex 33,6 Tradition juive Ps 103,20) (Levinas Lectures 99).

Tout dès le début

  • Levinas Lectures « Rien ne prouve, disent-ils [i.e. les tossafistes], que le texte hébraïque parle de pommiers et de pommes. Il s’agit de cédrats. Les cédrats restent sur l’arbre pendant deux ans, et peuvent donc sembler attendre les feuilles. L’image est belle. Nous voici dans un verger merveilleux où les fruits viennent avant les feuilles. Merveille des merveilles : histoire dont l’aboutissement précède le développement. Tout est là dès le début. […] L’histoire ne développe pas, mais étend. L’ordre définitif attend les feuilles parmi lesquelles d’autres fruits surgiront » (99-100).

Philosophie

3 Comme un pommier La Tora : le bien au devant de la liberté

  • Tradition juive Levinas Lectures « […] la Tora est reçue en dehors de tout marche exploratrice, en dehors de tout developpement progressif. Le vrai de la Tora se donne sans précurseur, sans s’annoncer d’abord dans son idée […] c’est le fruit mûr qui se donne et se prend ainsi […]. Le vrai qui s’offre d’une telle manière (Tradition juive Ex 33,6), c’est le bien qui précisément ne laisse pas, à celui qui l’accueille, le temps de se retourner et d’explorer, dont l'urgence n'est pas une limite imposée à la liberté, mais atteste, plus que la liberté, plus que le sujet isolé que la liberté constitue, une responsabilité irrécusable au-delà des engagements pris où peut-être se conteste déjà le moi absolument séparé prétendant à détenir l'ultime secret de la subjectivité » (100).

1,1–8,15 Le Cantique comme symbole de la révélation Rosenzweig Stern (p. 235-242) interprète le caractère dialogal du Ct comme une instance de la structure dialogale de la révélation elle-même.  

  • Une première partie, intitulée « création », décrit une relation non personnelle, en 3e pers. et au passé, entre Dieu et le monde.
  • Au cœur de l'ouvrage, Rosenzweig fait de son commentaire du Ct le fil conducteur de la présentation de ce qu'il appelle « La révélation », c'est-à-dire le passage au « tu » et au présent et ainsi à l'avènement d'une relation personnelle entre Dieu et l'homme. Tout le Ct est un dialogue (à l'exception de Ct 8,6) : il ne dit pas que la révélation est dialogale, il le montre en étant lui-même dialogue et étant presque uniquement cela.

Révélation performée : importance du dialogue

La révélation n'est donc pas pour Rosenzweig la communication d'un ensemble d'informations sur Dieu, mais la naissance d'une relation entre Dieu et l'homme. Le Ct est pur dialogue — sans jamais de passage à la 3e pers. — et histoire au présent. Ces deux caractéristiques sont le fondement de la révélation : le dialogue et le présent.

Il ne s'agit donc plus de parler de la relation entre Dieu et l'homme, comme les prophètes qui décrivaient cette relation à l'aide de la métaphore des noces, mais de faire parler cette relation elle-même.

Révélation lyrique : importance de la subjectivité

Le discours du Ct est donc tout entier porté par la subjectivité.

  • Cela se manifeste par l'importance du « je » sous la forme du je-marqué (’ănî en héb.). Le Ct est le texte biblique qui utilise, proportionnellement à sa taille, le plus ce « je », après le livre du Qo (fréquence de 6,03 emplois pour 1000 mots en Ct, et de 6,50 en Qo).
  • Cela se remarque aussi au fait que les premiers mots du Ct expriment une comparaison : « tes amours sont meilleures que le vin » (Ct 1,2b), c'est-à-dire une appréciation subjective et non un simple constat, auquel cas un comparatif n'eût pas été nécessaire.

Dès le début du texte, la focalisation n'est pas celle d'une narration objective mais celle d'une subjectivité : les choses ne sont pas décrites pour elles-mêmes, l'enjeu est d'emblée perspectiviste. 

Critique de la réception moderne du Cantique

Rosenzweig critique les analyses modernes du Ct (à partir des 18e et 19e s.) qui ont cherché à effacer cette dimension dialogale du texte.

  • Il vise d'abord Herder et Goethe, qui ont fait du Ct un chant d'amour purement humain, prisonniers qu'ils étaient du préjugé que ce qui est humain ne peut être divin et que Dieu ne peut pas aimer. Cependant, leur tentative eut au moins le mérite de conserver cet aspect essentiel du Ct : le fait qu'il s'agisse d'un chant lyrique, de l'expression de deux subjectivités.
  • D'autres tentatives ont suivi, plus condamnables parce qu'elles ont réduit le Ct à un simple récit, narration entre plusieurs personnages : un roi, un berger, une paysanne. Dans ce dernier type d'interprétation le cœur du Ct, à savoir son caractère lyrique, est perdu et l'œuvre demeure incompréhensible.

Musique

1–17 Le Cantique des Cantiques

Le Cantique des cantiques illustré dans un film :

Keeping Mum (Secrets de famille) (2005), Niall Johnson, Niall Johnson ; Richard Russo, Dickon Hinchlife

Licence YouTube standard→

Rowan Atkinson, alias Mr Bean et Kristin Scott Thomas, dans Secrets de famille de Niall Johnson (2006). Un homme regarde sa femme faire sa toilette tandis que le narrateur déclame un hymne composé à partir des versets du Cantique des Cantiques.

1–11 Je suis le narcisse de Saron

18e s.

William Billings (1746-1800), I am the rose of Sharon, 1778 

Ross W. Duffin (dir.), Quire Cleveland

© Licence YouTube standard→, Ct 2,1-11

Paroles

I am the Rose of Sharon and the lily of the valleys. As the Lily among the thorns, so is my Love among the Daughters. As the Apple tree, among the trees of the wood, so is my Beloved among the Sons. I sat down under his shadow with great delight, And his fruit was sweet to my taste, taste. He brought me to the Banqueting House, His Banner over me was Love. Stay me with Flagons, Comfort me with Apples, for I am sick, sick of Love. I charge you, O ye Daughters of Jerusalem, by the Roes and by the Hinds of the Field, that you stir not up nor Awake, Awake my Love till he please. The voice of my Beloved, Behold, he cometh, Leaping upon the mountains, skipping upon the Hills. My Beloved spake and said unto me: rise up, my Love, my fair one, and come away, for Lo, the Winter is past, the rain is over and gone. (Ct 2,1-11)

Compositeur

William Billings (né à Boston le 7 octobre 1746, mort dans cette même ville le 26 septembre 1800) est un compositeur américain de musique chorale, et est considéré comme le père de la musique chorale américaine. À l'origine tanneur de métier et autodidacte, Billings a créé ce qui est maintenant reconnu comme un style spécifiquement américain de la musique vocale.

Contexte

Milieux de vie

3 FLORE Lis 

Lis blanc (lilium candidum), Photo : Zachi Evenor (mai 2015)

Wadi Kelach, Mont Carmel (Israël) © CC-BY-2.0→

1R 7,19.22.26 ; 2Ch 4,5 ; (M) Ps 45,1 ; (M) Ps 60,1 ; Ct 2,16 ; 4,5 ; 5,13 ; 6,2-3 ; (G) Si 39,14 ; 50,8 ; Os 14,6 ; Mt 6,28-30 ; Lc 12,27-28

Le lis est aussi gracieux et doux que les épines sont redoutables. Fleur exceptionnelle, elle incarne à merveille l'élection et la préférence de l'amour, divin comme humain.

Identification

Le mot hébreu « šûšan » traduit le plus souvent par « lis » en francais, pourrait désigner des fleurs d’espèces variées. D’après la Bible, cette plante pousse dans les vallées (Ct 2,1), les prairies (Ct 2,16 ; 6,3), les champs (Ct 4,5), les jardins (Ct 6,2), près des eaux (Si 50,8) et même au milieu des épines (Ct 2,2). Elle donne des fleurs magnifiques, de parures royales (Mt 6,28-30 ; Lc 12,27-28) qui ont la forme de coupes (2Ch 4,5) et exhalent un merveilleux parfum (Si 39,14). Ces fleurs poussent en abondance (Os 14,6).

Il est possible que les diverses mentions bibliques du « lis » fassent référence à plusieurs espèces de fleurs car aucune espèce ne possède toutes ces caractéristiques à la fois. Les botanistes et commentateurs de la Bible ont donné de nombreuses possibilités :

  • Lilium candidum 
  • Hyacinthus orientalis
  • Lilium chalcedonicum 
  • Anemone coronaria
  • Anthemis palaestina
  • Pancratium maritinum
  • Urginea maritima
  • Ixiolirion tataricum
  • Nymphaea lotus
  • Iris pseudacorus
  • Cyclamen persicum
  • Asphodelus
  • Gladiolus

Le lis de la Madone (lilium candidum) tient une place importante dans cette liste puisqu’il est l’espèce appelée communément « lis » aujourd'hui (« šûšan » en hébreu moderne) et qu’il est chargé de toute la symbolique du lis biblique.

 Illustration de Lilium Candidum, (aquarelle, Pierre Joseph Redouté, 1805)

 Photo : rawpixel © CC-BY-SA-4.0 →

Classification
  • Famille : liliaceae
  • Genre : lilium
  • Espèce : candidum
Localisation

Cette plante originaire des Balkans et du Moyen-Orient s’est largement répandue en Europe, en Afrique du Nord et en Amérique (Mexique). Elle est cultivée depuis plus de 3000 ans. Elle pousse encore aujourd’hui à l’état sauvage sur les collines de Galilée et sur le Mont Carmel.

Description
  • Plante à bulbe vivace.
  • Tige entre 1 et 2 m de hauteur qui pousse au printemps.
  • Plusieurs grandes fleurs à 6 pétales d’une grande blancheur poussent à l’extrémité de chaque tige. Elles dégagent une odeur suave.
  • Feuilles vertes brillantes, elliptiques, lancéolées. Tandis que la plupart des lis perdent leurs feuilles en hiver, cette espèce garde à sa base une rosette de petites feuilles.
Usage
Cosmétique
Ornemental
  • Les lis sont utilisés pour confectionner des bouquets.
  • Ils sont utilisés comme motifs architecturaux et sont représentés sur de nombreux tableaux pour leur symbolique. On les retrouve sur des bas-reliefs assyriens.
Histoires
  • Selon une légende l'apôtre Thomas, ne croyant pas aux rumeurs qu'il avait entendues sur l'assomption de la Bienheureuse Vierge Marie, fit ouvrir son tombeau. À l'intérieur, au lieu de son corps, il trouva le tombeau rempli de lis et de roses.
  • D'après la mythologie grecque, le lis serait né d’une goutte de lait tombée du sein d’Héra allaitant Héraclès.
Symbolique
Pureté, virginité, amour pur
  • L’extrême blancheur du lis en a fait le symbole de la pureté.
  • En raison de sa beauté et de la parure somptueuse dont Dieu l’a dotée (Lc 12,27-28) cette fleur est devenue le symbole de l’élection divine et donc de l’amour.
Sainteté
  • Le lis exhale un parfum agréable qui est symbole de l’odeur de sainteté (Si 50,8-9).
  • Il est, dans l’iconographie, l’attribut de nombreux saints : la Vierge Marie, saint Joseph, saint Bernard, saint Dominique, sainte Claire, saint Louis, sainte Catherine de Sienne, saint Antoine de Padoue...
Royauté
  • Jésus présente la fleur de lis comme une parure plus belle encore que celle du roi Salomon (Mt 6,28-30 ; Lc 12,27-28).
  • La fleur de lis (qui représente plutôt un iris) fut prise comme emblème par les rois de France.
La Vierge Marie

Les peintres au Moyen Âge représentaient la Vierge avec un lis. En raison de cette association, le nom de « lis de la Madone » a été donné à cette espèce de lilium.

Comme le lis, Marie est :

  • choisie entre toutes par Dieu ;
  • pleine de grâce, immaculée ;
  • vierge ;
  • de dignité royale (Lc 12,27-28) ;
  • elle exhale le parfum divin de la sainteté (Si 50,8-9).

3s FLORE Pommier Les Pères ont vu dans le pommier le type du Christ Grégoire de Nysse Hom. Cant.4,7. Ne donne-t-il pas en effet son vin et n'est-il pas celui qui ordonne la charité en ceux qui aiment (Ct 2,4) ?

 Pommier en fleurs à Murrhardt (Allemagne)

Photo : Jean-Marc Pascolo (mai 2009) © CC-BY-SA-3.0→

Pr 25,11 ; Ct 2,3-5 ; 7,9 ; 8,5 ; Jl 1,12

Identification

Le tappûaḥ  mentionné dans le Cantique des cantiques est un arbre assez grand, fournissant de l’ombre et possédant des fruits au goût et à l’odeur agréable. Bien que  tappûaḥ  signifie pommier, il pourrait s’agir d’un pommier particulier tel que :

  • Le citronnier que Théophraste Histoire des plantes1, 13, 4, au 4e s. av. J.-C., appelle « pommier médique » ou « pommier persique ». Mais son ombrage et sa taille ne suffisent pas pour que l’on se repose à son ombre.
  • L’abricotier (prunus armeniaca) qui est appelé par Dioscoride de Materia medica 1.2,c.165, « mailon armeniacon », soit « pommier d’Arménie ». 
  • Le cognassier dont les fruits sont appelés « coins », « pommes d’or » ou « pommes de Cydon ».

Mais les commentateurs modernes affirment qu’il s’agit d’un véritable pommier (malus). 

Il existe aujourd’hui environ 40 espèces de pommiers. L’espèce la plus ancienne et qui semble être à l’origine des autres espèces est l’espèce sauvage malus sieversii.

Illustration botanique du pommier commun (malus domestica)

in Flora von Deutschland, Österreich und der Schweiz, O. W. Thomé (1885) © CC-BY-SA-3.0→

Classification
  • Famille : rosaceae
  • Genre : malus
  • Espèce : sieversii
Localisation

Le pommier est originaire d’Asie Centrale, principalement du Kazakhstan.

Description
  • Fruit à l’enveloppe charnue avec, en son centre, des carpelles soudés.
  • La graine ou pépin possède un endocarpe cartilagineux.
Usage
Alimentation
  • La pomme peut être consommée telle quelle ou transformée (compote, pâtisseries, jus, cidre).
Médical
  • Ses fruits et son écorce sont utilisés en phytothérapie.
  • Ses bourgeons sont utilisés en gemmothérapie.
  • Ses propriétés thérapeutiques : aide à la digestion, antiseptique, amincissant, renforce les défenses immunitaires. 
Culture matérielle

Le bois de pommier est utilisé pour :

  • La confection de meubles 
  • Tournage
  • Instruments de précisions
  • Marqueterie
  • Lutherie
Ornemental
  • En raison de ses belles fleurs blanches, le pommier sert d’ornement.
Symbolique
Douceur
  • Son fruit est sucré et doux au palais Ct 2,3-5.
Naissance
  • Ct 8,5 présente l'ombre du pommier comme un lieu de repos et de conception.
L’arbre de la connaissance du bien et du mal
  • Le mot « malus » en latin pouvant signifier tout à la fois « pommier » ou « mauvais », beaucoup d’artistes, par ce jeu de mots, ont choisi de représenter l’arbre de la connaissance du bien et du mal sous la forme d’un pommier.
L’arbre de vie et le Verbe incarné

Pour les Pères de l’Église, le pommier du Cantique est l’arbre de vie et le Verbe incarné :

  • Nil d’Ancyre Comm. Cant.2,3, 43 écrit que le pommier est de bois comme les autres arbres de la forêt, mais c’est un bois fécond qui donne de nombreux fruits qui réjouissent l’œil, séduisent l’odorat et comblent le sens du goût.
  • Grégoire de Nysse Hom. Cant. 4,7  Le Verbe incarné, qui est lumière, sainteté et « vie pour ceux qui le mangent », « est devenu pommier parmi les arbres de la forêt, afin de greffer sur lui-même tous les rameaux sauvages de la forêt et de les rendre aptes à produire un fruit semblable au sien » (cf. Rm 11,17-27). La pomme elle-même est le Verbe incarné : « Celui qui par amour des hommes a germé dans la forêt de notre nature en participant à la chair et au sang s’est fait pomme. […] Par sa blancheur il imite le caractère propre de la chair, tandis que le rouge dont il est teint témoigne par son aspect d’une parenté avec la nature du sang ».

Réception

Arts visuels

1–17 Cantique des Cantiques

Peinture espagnole du 17e s.

Le Cantique des Cantiques présente le chant de l’amour d’un homme vers sa femme. Ce chant introduit le lecteur dans le mystère de la relation d’amour qui unit deux époux. De nombreux passages de ce texte invitent à contempler l’attitude masculine face à celle qui est aimée.

Cercle de Bartolomé Estéban Murillo, Jacob et Rachel au puits  (huile sur toile, 17e s.), 9,30 x 1,492 m

Espagne, Dulwich Picture Gallery, Londres (Royaume-Uni) © Domaine public→

« Trop d’hommes sont amputés d’eux-mêmes. 'La virilité n’est plus une valeur en Occident', écrit Paul François Paoli dans La Tyrannie de la faiblesse (2010). Elle n’est pourtant pas l’agressivité, ni la dureté du cœur, encore moins la vulgarité. Mais le don de son corps et de son sang pour devenir gardien de l’épouse dans la vulnérabilité de son enfantement, pour protéger la vie fragile (...). Voilà ce qui conduit l’homme à son accomplissement, et la femme à porter la vie. On ne peut porter la vie que dans l’union au Corps d’un autre. L’homme est une force qui doit s’incliner au rang de serviteur, afin de ne jamais tomber dans la brutalité despotique de celui qui n’a jamais fait de sa puissance un service. La logique de l’amour d’un homme est eucharistique : « Maris, aimez vos femmes, comme le Christ a aimé l’Église et a donné sa vie pour elle » (Lettre de Saint Paul aux Éphésiens). »

Cette conception de la virilité semble rejoindre une citation de Simone de Beauvoir dans Le deuxième sexe (1949) : « Personne n'est plus arrogant envers les femmes, plus agressif ou méprisant, qu'un homme inquiet pour sa virilité. »

Liturgie

1–17 LITURGIE JUIVE Un chant pascal Le Cantique est lu après la amida durant la semaine de Pessach. Le choix serait motivé par la mention des chars de Pharaon en Ct 1,9 où l'on voit une allusion à l'Exode. 

Traditionnel, Megillat Shir HaShirim, c. 2  lu par Abraham Shmuelof (1913-1994), Maison Saint-Isaïe des Dominicains, Jérusalem, années 1970,

Audio Scriptures International (numérisation) ; Mechon Mamre→ (mise en ligne), © Sœurs du Carmel (enregistrements originaux)

Abraham Shmuelof né en 1913 dans le quartier Meah Shearim de Jérusalem, dernier de seize enfants dans une grande famille juive ultraorthodoxe de Bucharan qui avait émigré de Perse à la fin du 19e siècle devint une figure légendaire à Jérusalem, passant du statut de juif ultraorthodoxe au catholicisme romain, moine trappiste, bénédictin, retournant aux trappistes et enfin servant dans l'Église gréco-catholique de Galilée. Dans les années 1970, il trouva sa place à « La Maison Saint-Isaïe » fondée à Jérusalem par les Dominicains français, où il collabora au développement d'une liturgie catholique hébréophone avec le P. Jacques Fontaine. C'est à cette époque qu'il se chargea de la tâche d'enregistrer l'intégralité du Tanakh en hébreu.