La Bible en ses Traditions

Exode 28,30

M G V
S Sam

30 Tu joindras au

M Gplaceras sur le  pectoral

Vrational du jugement l’Urim et le Tummim

Gla manifestation et la vérité

V« doctrine » et « vérité »

et ils

Get ce

Vqui seront

Gsera sur le cœur

G Vla poitrine d’Aaron lorsqu’il entrera Gdans le saint devant YHWH

G Vle Seigneur

et Aaron

Vil portera le jugement

Gles jugements des fils

Venfants d’Israël sur son cœur,

Gla poitrine,

Vsa poitrine, devant G Vle Seigneur, M Gpour toujours.

30 ...

Réception

Musique

1,11 ; 3,18 ; 4,1–33 ; 5,1–23 ; 7,1–25 ; 8,1–32 ; 9,1–17 ; 10,1–29,13 Let my people go

20e s.

Louis Armstrong (1901-1971), Go Down Moses, 1958

 © Licence YouTube standard→, Ex 3,18.4,1-33.5,1-23.8,1-32.7,1-25.9,1,13.17.1,11.10,1-29.13,15.17,1-16.11,1-10

Composition

Go Down Moses est un negro-spiritual, inspiré par l'Ancien Testament de la Bible, (Exode 5:1 et 8:1). Israël représente les esclaves africains d'Amérique alors que l'Égypte et le Pharaon représentent les maîtres esclavagistes. Cette chanson a été popularisée par Paul Robeson. Le 7 février 1958, elle est enregistrée à New York par Louis Armstrong avec Sy Oliver's Orchestra.

Paroles

Go down, Moses, way down in Egypt land, tell old Pharaoh to let my people go. Now when Israel was in Egypt land (Let my people go) oppressed so hard they could not stand (Let my people go), so the Lord said : go down, Moses way down in Egypt land, tell old Pharaoh to let my people go. So Moses went to Egypt land (Let my people go), he made old Pharaoh understand (Let my people go), yes the Lord said : go down, Moses way down in Egypt land, tell old Pharaoh to let my people go. Thus spoke the Lord, bold Moses said, (Let my people go), if not I'll smite your firstborn dead (Let my people go), 'cause the Lord said : go down Moses way down in Egypt land, tell old Pharaoh to let my people go, tell old Pharaoh to let my people go.

Contexte

Repères historiques et géographiques

19,1–34,35 Emplacement du mont Sinaï

Le mont Sinaï, (numérique, 2022)

M.R. Fournier © BEST AISBL, Lv 1-27 ; Nb 9 ; Ex 3 ; Ex 19-34 

Le mont Sinaï sur cette carte est associé au djebel Musa au sud de la péninsule du Sinaï, où se trouve le monastère Sainte-Catherine. D'autres localisations ont été proposées au nord de la pénisule ou encore au Negeb par ceux qui adoptent un autre itinéraire pour les Hébreux. Toponymie Sinaï, Horeb.

Mohammed Moussa, Vue du sommet du Mont Sinaï (Jabal Musa , جَبَل مُوسَىٰ), (photographie, 2013)

© CC-BY-SA-3.0→,

Milieux de vie

2–39 LITURGIE Ornements du grand prêtre La tenue liturgique du grand prêtre, telle qu'elle est connue par des sources bibliques : Ex 28,4-40 ; 29,8-9 ; 39,27-30 et extrabibliques : par exemple, Josèphe A.J. 3,172-178 ; Let. Aris. 96-99) semble correspondre à une époque où le culte fut pleinement établi et développé, pas avant l'époque post-exilique, plus qu'aux temps de l'errance au désert. 

En voici une reconstitution contemporaine. 

Théo Truschel, Les vêtements du grand prêtre, (image numérique, 2020)

D.R. Théo Truschel © BEST aisbl

Ex 28,4-40 ; 29,8-9 ; 39,27-30 ; Lv 21,10

En une seule image, voici un essai de visualisation de l'ensemble des ornements décrits en Ex 28,2-39 ; voir aussi les descriptions plus détaillées de l'éphod (Milieux de vie Ex 28,6–14), du pectoral (Milieux de vie Ex 28,15–30), et du (ou des ?) mystérieux Umim et Thummim (Milieux de vie Ex 28,29s). 

29s « doctrine » et « vérité » RELIGION Le Urim et le Thummim Cet objet (ou ces objets) constituent une des énigmes les plus populaires de la Bible, au point d'avoir été repris dans les légendes fondatrices des Rosicruciens, des Mormons, ou dans des romans d'initiation comme L'alchimiste de Paulo Coelho, et peut-être même dans la devise de l'Université de Yale (« Light and Truth », cf. infra). 

Les mots

Étymologie et sens
  • Les formes singulières ur et tumm ont parfois été rapprochés des termes babyloniens urtu et tamitu qui signifieraient oracle et instruction. On les a aussi rapprochés des mythologiques « Tablettes de la destinée » placées sur la poitrine de dieux ou de rois Adssyro-babyloniens ; cependant, ces tablettes conféraient puissance et primauté, elles n'avaient pas de fonction illuminatrice ni médiatrice entre les dieux et les hommes. 
  • On a rapproché Thummim de l'égyptien Thmei, représentant Thémis qui défend à la fois la justice et la vérité, dont les prêtres-juges égyptiens portaient l'effigie ; cependant ces pendantifs n'avaient pas de fonction divinatoire. 
  • On a proposé que אוּרִים (Urim) dérive de אּרּרִים (Arrim), qui signifie condamné : ainsi, Urim ou Thummim signifieraient coupable ou non coupable, en référence au jugement divin concernant un accusé. 
  • L'un commence  par la première, l'autre par la dernier lettre de l'alphabet 'alef et taw. Dans leur vocalisation traditionnelle, תּוּמִים (Thummim) semble dérivé de la racine consonantique תּמִם (tmm), signifiant perfection ; אוּרִים (Urim) dérive du mot signifiant lumière ou évidence. Urim et Thummim ont traditionnellement été traduits par lumières et perfections (cf. Théodotion), ou, en prenant l'expression allégoriquement, par révélation et vérité, ou doctrine et vérité (cf. Symmaque1 Esd.5,40 ; Vulgate de Jérôme et Hexapla d'Origène).
  • →b. Yoma 73b explique le mot Ourim par lumière.
Nombre

Les mots sont au pluriel, mais le contexte suggère qu'il s'agit d'un pluriel intensif, visant à rehausser la majesté des référents qu'ils visent (un peu comme le voussoiement pour s'adresser à une seule personne).

La fonction, l'usage et l'histoire

Le Urim et le Thummim servent (sert ?) à déterminer la volonté divine dans des domaines qui dépassaient la connaissance humaine, en une divination qui peut être espèce de loterie ou de tirage au sort sacrée, ou la lecture d'un signe (lumineux) sur ou dans l'objet ou les objets en question.

  • Le Urim et le Thummim donnaient une réponse par oui ou par non (cf. Jos 7,13-14 ; Jg 18,5-6 ; 20,26-28 ; 1S 10,20-21 ; 14,41-42 ; 1S 23,1-2 ; 30,8 ; 2S 5,19), ou bien un refus de réponse (sans doute en faisant sortir les deux ensemble ? : cf. 1S 28,6), si bien que consultation était parfois longue (cf. 1S 14,36-42).  
  • Autant Moïse s'adresse directement à Dieu, autant ses successeurs doivent passer par le Urim et le Thummim (cf. Nb 27,21) ; seuls les prêtres (Lv 8,8) ou les chefs du peuple pouvaient y avoir recours ; chaque fois que Moïse évoque les différentes tribus, il loue en particulier Lévi pour avoir reçu le Urim et le Thummim (cf. Dt 33,8). 
  • Le plus long récit biblique d'une de leurs utilisations semble être donné, de façon assez cryptique et critique, en 1S 14,24-48 (cf. 1S 14,36-42 : Comparaison des versions 1S 14,41).
  • Dans l'histoire sainte racontée par la Bible, l'usage tombe en désuétude après le règne de David et n'est pas rétabli (cf. Esd 2,63 = Ne 7,65) : les oracles prophétiques semblent se substituer à cette ancienne manière d'apprendre la volonté de Dieu. 
  • D'après →m. Soṭa 9,14 l'oracle du Urim et du Thummim cessa « depuis la mort des premiers prophètes » c'est-à-dire (cf. →m. Soṭa 9,48b), depuis l'époque dite du Second temple, Aggée, Zacharie et Malachie étant considérés comme « derniers prophètes. »

Flavius Josèphe transmet la croyance antique selon laquelle des phénomènes lumineux dans le Urim et le Thummim signalaient la présence de Dieu : 

  • Josèphe A.J. 3.214-18 « Toutefois je veux rappeler d'abord un détail que j'avais laissé de côté touchant les vêtements du grand-prêtre. Moïse ne laissait aux coupables manœuvres des imposteurs aucune occasion de s'exercer, au cas où il y aurait eu des gens capables d'abuser de l'autorité divine, car il laissait Dieu absolument maître de présider aux sacrifices, quand il lui plaisait, ou de n'y pas assister. Et ce point, il a voulu qu'il apparût clairement non seulement aux Israélites, mais encore à tous les étrangers qui pourraient se trouver parmi eux. De ces pierres, en effet, que j'ai dit précédemment que le grand-prêtre portait sur ses épaules, — c'étaient des sardoines, et je crois superflu d'en indiquer les propriétés, qui sont parvenues à la connaissance de tout le monde —, il arrivait, lorsque Dieu assistait aux cérémonies sacrées, que celle qui servait d'agrafe sur l'épaule droite se mettait à briller, car une lumière en jaillissait, visible aux plus éloignés, et qui auparavant n'appartenait nullement à la pierre. Ce seul fait doit sembler merveilleux à ceux qui ne font pas les sages en décriant les choses divines » (trad. Reinach). 

Les choses

Même si Josèphe les assimile aux deux pierres des épaulettes du pectoral (Ex 28,9-12), en contradiction avec Ex 28,30, on n'a aucune documentation sur leur taille, leur forme ni le matériau dont ils étaient faits, bien qu'ils soient décrits comme des objets familiers pour Moïse.

  • Le Urim et le Thummim, distincts des 12 pierres du pectoral (Milieux de vie Ex 28,15–30) et des 2 pierres des épaulettes de l'éphod (Milieux de vie Ex 28,5–14) semblent avoir été conservés dans une poche intérieure carrée ou une pochette de l'éphod, de sorte que le grand prêtre pouvait le porter contre sa poitrine lorsqu'il entrait dans le Temple.
  • La désignation de du pectoral comme « pectoral du jugement » (Ex 28,15) au moment où l'on doit y placer leUrim et le Thummim (Ex 28,29-30), indique peut-être que ceux-ci ou celui-ci étai(en)t utilisé(s) pour prendre des décisions.

Galet de sélénite, fragment de tourmaline noire (photographie) ©D.R→

Ces cristaux ne sont ici rien d'autre qu'une évocation de l'énigmatique « Urim et Tummim » biblique, qui pourraient avoir relevé de la pséphomancie, ou divination par les pierres.

  • On a proposé, d'après les étymologies, qu'il se fût agi d'un objet clair et d'un objet sombre (caillou, bout de bois, dés, images allégoriques de Vérité et de Justice comme on en trouve au cou de momies de prêtres-juges égyptiennes ? Les traducteurs alexandrins auraient ainsi rendu Urim et Thummim en Justice et Vérité). 
  • Des parallèles ont également été établis avec la pratique de la pséphomancie (divination par des pierres marquées ou des cailloux tirés d'un récipient) en Mésopotamie : cf. Victor Hurowitz, "Urim and Thummim in light of a psephomancy ritual from Assur," (LKA 137),  Journal of the Ancient Near Eastern Society 21 (1992) 95-115).

olise peut-être l'autorité divine qui inspire la procédure. 

  • Il pourrait s'être agi d'un seul cristal précieux dont l'éclat ou le reflet particuliers aurait signalé un message de YHWH. Cf. Cornelis Van DamThe Urim and Thummim: A Means of Revelation in Ancient Israel (Winona Lake, Indiana: Eisenbrauns, 1997, p.224). Le grand prêtre sortait l'objet du pectoral, et la lumière qui y brillait éventuellement signalait que YHWH lui transmettait une révélation : l'Urim et le Thummim impliquait ainsi une lumière physique permettant au grand prêtre de voir de ses yeux.

Réception

Cinéma

2,1–40,38 Vies de Moïse au temps des images mouvantes  La toute première représentation cinématographique de la vie de Moïse est un court métrage muet. 

Pathé frères, La vie de Moïse, (1905), Scène biblique en six tableaux

© Licence YouTube standard→

La vie est racontée en six scènes filmées : 1. Moïse sauvé des eaux ; 2. Le Buisson ardent ; 3. Le Passage de la Mer Rouge ; 4. Les Hébreux au désert 5. Sur le Mont Sinaï ; 6. L'Adoration de Veau d'Or.

Le second grand film consacré à Moïse célèbre le législateur : Les dix commandements, film muet de Cecil B. DeMille (1923), annonce le grand péplum de 1956.

 Cecil B. DeMille (1881-1959), Jeanie MacPherson (scenario), The Ten Commandments, film muet, noir et blanc, 136 mn, USA : Paramount Pictures,  1923

avec Theodore Roberts, Charles De Rouche, Estelle Taylor, Julia Faye, Terrence Moore, James Neill, Lawson Butt, Clarence Burton, Noble Johnson, Edythe Chapman, Richard Dix, Rod La Rocque, Leatrice Joy, Nita Naldi, Robert Edeson, Charles Ogle

© Domaine public→

Celle histoire unique met en parallèle l'époque des dix commandements et l'époque moderne (les années 1920) pour montrer la pertinence de la moralité de l'Ancien Testament au cours de ces deux périodes.

  • La première partie montre l'époque de Moïse et le sauvetage des Juifs d'Égypte conduits vers la terre promise en un long exode au cours duquel ils reçoivent les dix commandements de Dieu.
  • La deuxième partie se déroule dans les temps modernes (les années 1920) avec une mère religieuse et ses deux enfants adultes. Un de ses fils croit en Dieu et l'autre non. Cela pousse l'un à vivre sa vie selon la parole de Dieu et l'autre à faire ce qu'il veut même si cela signifie briser plusieurs des dix commandements dans la poursuite du plaisir et du profit.