Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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1 Et elle me dit :
— Fils d'homme, tiens-toi sur tes pieds et je te parlerai.
1 ...
1 Voici la vision de l'apparence de la gloire du Seigneur !
Je vis et je tombai la face contre [terre]
et j’entendis la voix de quelqu’un qui parlait ; il me dit :
— Fils d'homme, tiens-toi sur tes pieds, et je parlerai avec toi.
2 Et l'esprit entra en moi comme il me parlait
Vaprès m'avoir parlé
il me fit tenir sur mes pieds
et j'écoutai celui qui me parlait
2 ...
3 Il me dit :
Vet qui me disait :
— Fils d’homme, je t’envoie, moi, vers les enfants
Gla maison d’Israël
vers les nations, les rebelles
Vles nations apostates
Gles rebelles contre moi qui se sont rebellés contre
Véloignées de moi :
M Geux et leurs pères ont péché contre moi
Vont prévariqué contre mon pacte jusqu’à ce jour même...
V !
3 ...
4 Ces fils à la face endurcie et au cœur indomptable, c’est vers eux que moi, je t’envoie.
Et tu leur diras : — Ainsi a parlé
VVoici ce que dit le Seigneur YHWH
VDieu
4 ...
5 (s'ils viennent à écouter et s'ils viennent à se taire
parce que ils sont
Vc’est une maison de rébellion !)
Vexaspérante !)
et ils sauront qu’un prophète s'est trouvé au milieu d’eux.
5 ...
6 Toi, fils d’homme, ne va donc pas les craindre
et ne crains pas
Vni redouter leurs paroles
Vdiscours
parce que des chardons et des épines
Vdes incrédules et des subversifs sont avec toi et c'est avec des scorpions que tu habites :
leurs paroles, ne les crains pas et leurs visages, ne t'en effraie pas
car ils sont
Vcar c’est une maison de rébellion !
Vexaspérante !
6 ...
7 Et tu
VTu leur diras donc mes paroles
s'ils écoutent
Gs'ils écoutent ou s'ils sont terrifiés
V(s'ils viennent à écouter et à se taire, parce que ce sont des rebelles
Vdes provocateurs)
Gune maison exaspérante.
7 ...
8 Mais toi, fils d’homme, écoute ce que je te dis, quoi que ce soit,
et ne sois pas rebelle
Vm'exaspère pas comme [cette] maison de rébellion
Vqui est exaspérante :
ouvre la bouche et mange ce que je te donne, quoi que ce soit.
8 ...
9 Et je vis et voici qu’une main était tendue vers moi et voici qu’en elle il y avait un rouleau de livre.
9 ...
9 Et je vis... et voici, une main fut envoyée vers moi dans laquelle se trouvait un livre enroulé
et elle le déploya devant moi
(il était écrit au-dedans et au-dehors) :
y étaient écrits lamentations, incantation et malédictions.
10 il le déroula devant moi
et il était écrit en dedans et en dehors
et ce qui My était écrit Mvers lui était des lamentations, un soupir et des plaintes.
10 ...
10
3,1 Et il me dit : — Fils d’homme, ce que tu trouveras
Vce que tu trouves, quoi que ce soit, mange-le !
Mange ce rouleau et vite, va parler aux fils d’Israël !
1 ...
3,2 J’ouvris la bouche et il me nourrit de ce rouleau.
2 ...
3,3 Et il me dit : — Fils d’homme, ton ventre mangera et tes entrailles seront remplies
de ce rouleau que moi, je te donne.
Et je le mangeai, et il devint dans ma bouche doux comme le miel.
3 ...
3,4 Et il me dit : — Fils d’homme, va vite trouver la maison d’Israël, et tu leur diras mes paroles ;
4 ...
3,5 car ce n’est pas vers un peuple au parler obscur et à la langue inconnue que tu es envoyé, mais vers la maison d’Israël !
5 ...
3,6 ni vers des peuples nombreux au parler obscur et à la langue inconnue
dont tu ne pourrais pas comprendre les paroles
(mais qui, si c'était vers eux que tu avais été envoyé, t'écouteraient) !
6 ...
3,7 Mais la maison d’Israël refusera de t’écouter puisqu’ils refusent de m’écouter ;
et surtout, toute la maison d’Israël a le front insolent et le cœur endurci...
7 ...
3,8 Voici, j’ai rendu ta face plus dure
Vpuissante que leurs faces
et ton front plus dur que leurs fronts ;
8 ...
3,9 comme un diamant plus dur que le roc
V, comme une pierre dure, j'ai rendu ta face :
ne les crains pas et ne redoute pas leur face, puisqu'ils sont
Vpuisque c’est une maison de rébellion.
Vexaspérante.
9 ...
3,10 Et il me dit : — Fils d’homme, toutes les paroles que je te dirai,
Vdis,
saisis-les dans ton cœur et écoute-les de tes oreilles !
10 ...
3,11 Va vite, rends-toi en exil vers les enfants de ton peuple
tu leur parleras et tu leur diras :
— Voici ce que dit le Seigneur YHWH
VDieu, s'ils viennent à écouter et à se taire.
11 ...
3,12 Et l'esprit m'enleva et j’entendis derrière moi le bruit d'un grand ébranlement :
— Bénie soit la gloire de YHWH
Vdu Seigneur depuis son lieu !
12 ...
3,13 le bruit des ailes des créatures qui battaient l’une contre l’autre,
le bruit des roues à leurs côtés
Vqui suivaient les créatures et le bruit d’un grand ébranlement
13 ...
3,14 et puis l’esprit me souleva et m'enleva ;
je m’en allai, plein d'amertume, dans l'indignation de mon esprit
et la main de YHWH
Vdu Seigneur était sur
Ven effet avec moi, dure
V pour me réconforter...
14 ...
2,6 des incrédules et des subversifs sont avec toi (V) INCULTURATION Allusion à la littérature classique ? Le fier grammaticus disciple de Donat qu’est Jérôme, semble ne pas résister au plaisir de nouer des liens entre le texte qu’il compose par sa traduction, et des passages de la grande littérature latine. L’elocutio (choix des mots) de Ez 2,6 semble ici faire écho à l’historien Tacite et son œuvre les Annales :
Dans son Commentaire sur Ézéchiel, Jérôme précise ce qu'il entend par « subversores » : « Ils feront cela parce qu'ils sont incrédules et méprisent les commandements de Dieu. » (Hoc autem facient, quia increduli sunt et Dei imperia contemnentes) (→). Le sens de « mépriser » (contemnere) doit être compris non pas comme la négligence ou le dédain des commandements, mais comme leur renversement, voire leur destruction. C'est dans ce sens très précis que Tacite l'emploie également, lorsqu'il rappelle que Pompée détruisait les décrets qu'il avait lui-même édictés. Cette façon de s’exprimer n’est pas habituelle. Nous pouvons donc supposer que Jérôme a repris le mot de Tacite. Comm. Ez.
Parfois identifiée comme la célèbre poétesse Sapho, cette femme portant, songeuse, son stylet à ses lèvres — comme en quête du juste mot à écrire sur sa tablette de cire—, n'est-elle pas un beau symbole de la quête d'inspiration des auteurs antiques ?