Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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1 Ainsi donc, nous aussi, environnés que nous sommes d’une telle nuée de témoins
Vayant une si grande nuée de témoins posée sur nous
rejetant
Vdéposant tout fardeau et le péché qui nous entoure
courons avec endurance l'épreuve qui nous est proposée,
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1–29 nuée de témoins L'eschatologie : jugement et triomphe Sur la fresque suivante, l'Église triomphante et l'Église militante figurent mêlées, cette dernière devenant triomphante.
À gauche, au pied de la cathédrale Sainte-Marie de Florence, figure un groupe de fidèles, prélats, notables ou gens humbles. On peut y reconnaître les traits de différents personnages, comme ceux des poètes Dante, Boccace et Pétrarque, figures emblématiques de la Renaissance italienne. On peut également identifier le pape Innocent VI, ou encore Simone Saltarelli, commanditaire des fresques et prieur de l'illustre couvent dominicain de Santa Maria Novella, admonestant Guillaume d'Ockham et Michel de Césène, adversaires du thomisme. Le bestiaire médiéval qui se trouve à leurs pieds est à lire de manière allégorique : les brebis représentent le troupeau du peuple de Dieu, défendu de l'attaque des loups par les chiens à la robe noire et blanche, rappelant l'habit dominicain. À droite sont représentés deux aspects de la mission de saint Dominique : réfutant les arguments des hérétiques d'un côté, enseignant la Bible à des fidèles de l'autre.
Plus haut, une scène le représente confessant des pénitents tandis que derrière le confessional sont représentés les péchés confessés : vanité, gourmandise et luxure. Au centre de la composition, saint Dominique semble faire le lien entre la cité des hommes et la cité de Dieu, entre l'Église militante et l'Église triomphante. Il indique aux pénitents la porte du royaume de Dieu, où les accueillent saint Pierre et deux saintes qui ornent leur tête de couronnes de fleurs. Derrière la porte se tiennent des saints, parmi lesquels on devine des évangélistes, saint Laurent et son gril, saint Jean-Baptiste ou encore saint François d'Assise, reconnu par les dominicains comme « leur Père » avec saint Dominique dans leur martyrologe.
Enfin, la partie supérieure de la composition représente un Christ en gloire dans une mandorle, adoré par la Vierge et des myriades d'anges. Au pied de son trône est représenté un agneau en signe du sacrifice du Christ pour la rédemption des pécheurs, ainsi que les symboles des quatre évangélistes.
1s endurance Courir les yeux fixés sur le Christ
Pierre et Jean courent et regardent dans la même direction, celle du Christ, à l'instar de la Création entière qui s'achemine vers lui. Ainsi l'objet de la vision est hors champ, et l'artiste choisit de concentrer son regard et le nôtre sur les deux apôtres, qu'un arbre du jardin protège. Attacher son regard aux envoyés du Christ ou s'attacher à lire et écouter leurs paroles, c'est commencer à contempler quelque chose du mystère de Dieu, qui se révèle ainsi par un peu d'encre obscure sur un papier lumineux. Livre de la vie et livre des Écritures se rejoignent dans cette bonne épreuve qu'il nous est proposé de courir.