La Bible en ses Traditions

Hébreux 2,9

Byz V TR Nes
S

et pourtant, celui qui a été pour un peu de temps

Vun peu abaissé au-dessous des anges 

nous le voyons, Jésus, à cause de la souffrance de la mort, couronné de gloire et d’honneur

afin que par la grâce de Dieu pour tous il goûtât la mort.

... 

Réception

Musique

1–18 Couronné de gloire à cause de la souffrance de la mort

14e s.

Guillaume de Machaut (1300-1377), Motet No. 10: Obediens usque ad morten / Hélas!où sera pris confors

Ensemble Musica Nova

© Licence YouTube Standard→, He 2,1-18

Composition

Obediens usque ad mortem (motet n° 10) fait entendre un verset latin citant quelques mots de Ph 2,8 sous les trois voix qui chantent des vers d’amour courtois évoquant le feu du désir d’amour d’un homme pour une femme, qui le pousserait à désirer la mort. Vers la fin du moyen âge, un chanoine, Guillaume de Machaut, musicien et poète, met ainsi audacieusement en lien amour humain et geste pascal du Christ.

Arts visuels

9 à cause de la souffrance et de la mort couronné de gloire et d'honneur Continuité de la croix à la gloire Dans cette composition, le Christ en gloire figure à l'aplomb d'un Christ cloué sur la croix. La répartition de la surface du tableau entre les deux parties marque le triomphe de la Résurrection. Le peintre semble ainsi illustrer directement : « celui qui a été un peu abaissé au-dessous des anges, nous le voyons, Jésus, à cause de la souffrance de la mort couronné de gloire et d'honneur afin que par la grâce de Dieu pour tous il goûta la mort ». (He 2,9

Marco dal Pino (1521-1583), Le Pressoir mystique et le Christ en gloire (huile sur bois, 1571)

Pinacothèque du Vatican (Cité du Vatican) © Domaine Public→

Dans le tiers inférieur, le Christ porte sa croix, écrasé sous la vis du pressoir ; de son côté jaillit son sang que quatre saints à genoux puisent dans la cuve. Ce thème iconographique du pressoir mystique trouve sa source dans plusieurs références scripturaires de l'Ancien (Is 63,3) et du Nouveau Testament (Jn 15,1 ; Mt 21,33-41...). Représentant de manière synthétique les souffrances de la passion du Christ, il fait du sang versé pour la rédemption l'icône du vin eucharistique. Répandu dans toute l'Europe médiévale, ce motif connait au 16e s. un franc succès : son langage iconographique très fort correspond aux attentes de l'époque. À l'heure de la Contre-Réforme, il est aussi une expression efficace de l'eucharistie et de la réalité de la transsubstantiation. Le reste de la toile représente un Christ en gloire ; auréolé de lumière il présente les plaies de sa passion tandis que des anges, séraphins et chérubins l'adorent.