La Bible en ses Traditions

Isaïe 61,0 ; 1,1–2,22

M G V S

VICI COMMENCE LE LIVRE DU PROPHÈTE ISAÏE

Vision d’Yᵉša‘yāhû

GÊsaias

VIsaias

S’Eš‘ayo' fils d’’Amôç

GAmôs

VAmos

S’Amoç, qu’il a vue au sujet de

Gcontre Juda et de

Gcontre Jérusalem

aux jours

Gsous le règne  d'‘Ūzziyāhû

G VOzias

S‘Ozyo', de Yôtām

GIôatham

VIoatham

SYotom, d’’Āḥāz

GAchaz

VAhaz

S’Oḥoz et d’Yᵉzqiyāhû

GÉzéchias

VEzechias

SḤezaqyo', rois de

Gqui régnèrent sur Juda.

M G V
S

Cieux, écoutez !

GCiel, écoute ! terre, prête l’oreille !

car YHWH

G Vle Seigneur parle : 

— J’ai fait grandir

Gengendré

Vnourri des fils et je les ai élevés

Vexaltés, mais eux se sont révoltés contre moi.

Vm'ont méprisé.

...

M G V S

Le bœuf connaît son possesseur et l’âne, la crèche de son maître :

Ø

Set

Gmais Israël ne connaît pas, mon peuple ne réfléchit pas.

Sne connaît pas et mon peuple ne réfléchit pas.

Gne me reconnaît pas et mon peuple ne m'écoute pas.

Malheur, nation pécheresse,

S au peuple pécheur, le

V à la nation pécheresse, au peuple chargé d’iniquité,

Siniquité, la

Viniquité, à la

Giniquités, semence de méchants,

S mauvaise, les

G mauvaise,

V mauvaise, aux fils corrompus !

Grebelles !

Ils ont

G SVous avez abandonné YHWH, méprisé

Sle Seigneur, irrité

Vle Seigneur, blasphémé le Saint d’Israël, ils se sont expropriés, retournant en arrière.

S, vous êtes retournés en arrière.

G.

M V
G S

serez-vous frappés

Vvous frapperai-je encore ? Vous ne

V, vous qui ne cessez d'augmenter l'apostasie

Vla prévarication ?

Toute la tête est malade, tout le cœur est affaibli

...

M V
G
S

de la plante des pieds au sommet de la tête il n’y a en lui rien de sain :

ce n’est que fracture, blessure, plaie infectée

qui n'ont pas été pansées, ni bandées, ni adoucies

Vn’a pas été bandée, ni soignée par médicament, ni frottée à l’huile.

des pieds à la tête ni blessure ni meurtrissure ni plaie enflammée, il n'y a pas d'émollient à appliquer ni d'huile ni bandage 

...

M G V
S

Votre pays

Vterre : désolation ;

Vdéserte ; vos villes : consumées par le feu

votre terre, devant vous des étrangers le

Vla dévorent

la désolation : comme un bouleversement d'étrangers.

Gelle a été dévastée retournée par des peuples étrangers.

Velle sera désolée comme lors de la dévastation d'un ennemi. 

...

la fille de Sion restera

Vsera délaissée comme une cabane dans une vigne

comme une hutte dans un champ de concombres

comme une ville entourée.

Gqui est dévastée. 

...

Si YHWH

G Vle Seigneur des armées ne nous avait laissé une petite survivance

G Vune semence

nous aurions été comme Sodome, nous serions devenus semblables à Gomorrhe.

...

10 Écoutez la parole

Vle verbe de YHWH

G Vdu Seigneur, chefs de Sodome

prêtez l’oreille

Gattention à la Révélation

G VLoi de M Vnotre Dieu, peuple de Gomorrhe :

10 ...

M V
G S

11 — Pourquoi ? Est-ce pour moi, une telle multiplication de vos sacrifices,

Vvictimes, dit YHWH ?

Vle Seigneur ?

Je suis rassasié !

Vrempli !

Holocaustes de béliers, graisse des bêtes grasses

sang de veaux, d'agneaux et de boucs : je n'en veux plus !

11 ...

12 Quand vous venez pour faire une apparition : — voilà ma face !

Vêtes venus en ma présence

qui a demandé tout ça à vos mains pour fouler

Vque vous déambuliez dans mes parvis ?  

12 ...

M G V
S

13 Ne continuez pas d’apporter d'offrande vaine !

GC'est en vain que vous m'apportez de la fleur de farine.

VN'apportez plus de sacrifice vain !

l’encens m’est en abomination

nouvelle lune et sabbat, convocation d'assemblée...

V et autres festivités...

je n'en peux plus : idolâtrie et célébration !

Vje ne supporterai plus : vos assemblées sont iniques.

13 ...

M V
G
S

14 Vos nouvelles lunes

Vcalendriers liturgiques et vos offices, mon âme les déteste !

Ils me sont à charge, je suis las de les supporter.

14 Ces jeûnes et ces jours fériés et vos nouvelles lunes et vos fêtes, mon âme les hait. Je suis rassasié de vous, je ne tolérerai plus vos péchés.

14 ...

M V
G S

15 Quand vous étendez

Vétendrez vos mains, je me voile les

Vdétournerai mes yeux devant vous

Vde vous

quand vous prolongez

Vprolongerez la prière, je n’écoute pas :

Vn’écouterai pas :

vos mains sont pleines de sang.

15 ...

16 Lavez-vous, purifiez-vous, ôtez la malice de vos actions

Vle mal de vos pensées de devant mes yeux

arrêtez de faire le mal

Vd'agir de façon perverse 

16 ...

17 apprenez à faire le bien

recherchez la justice, redressez l’oppresseur

Vvenez en aide à l'opprimé

jugez l’orphelin, défendez la veuve.

17 ...

M G V
S

18 Venez et argumentons, dit YHWH :

Gdiscutons, dit le Seigneur :

Vaccusez-moi, dit le Seigneur

si vos péchés sont comme l’écarlate, ils deviendront

Gje les rendrai blancs comme la neige

et s’ils sont rouges comme la pourpre, ils deviendront

Gje les rendrai blancs comme la laine.

18 ...

19 Si vous voulez et si vous Gm'écoutez

vous mangerez les biens de la terre 

19 ...

20 mais si vous refusez

G Vne voulez pas, si vous vous obstinez,

Gme désobéissez,

Vme provoquez à la colère, vous serez livrés en nourriture à l'épée

G Vle glaive vous dévorera 

 car la bouche de YHWH

G Vdu Seigneur a parlé.

20 ...

21 Comment est-elle devenue une prostituée, la cité fidèle, GSion pleine de jugement ?

La justice habitait en elle mais maintenant, des meurtriers.

21 ...

M V
G S

22 Ton argent s’est changé en scories, ton vin a été mêlé d’eau

22 ...

23 tes princes sont des rebelles,

Vinfidèles, compagnons des voleurs

chacun aime le pot-de-vin et poursuit

Vtous aiment les présents et poursuivent les rétributions

ils ne rendent pas justice à l’orphelin et la cause de la veuve n'arrive pas jusqu'à eux.

23 ...

24 C’est pourquoi, oracle du Seigneur YHWH Sabaoth

Vdit le Seigneur des armées, le Fort d’Israël :

— Malheur ! Je me consolerai de mes adversaires, je me vengerai de mes ennemis !

24 ...

M V
G
S

25 Je tournerai ma main sur toi et je fondrai comme avec de la potasse

Vje purifierai par le feu tes scories

j'enlèverai tout ton alliage.

Vétain.

25 Je vais metttre la main sur toi pour te fondre et te purifier, je vais faire périr les rebelles

et te débarrasser de tous les criminels, et rabaisser tous les orgueilleux.

25 ...

M V
G S

26 Je rétablirai tes juges comme dans le passé

Vils étaient autrefois et tes conseillers comme aux premiers temps

après cela on t’appellera

Vtu seras appelée « Ville-de-la-justice

V-du-juste », « Cité-fidèle ».

26 ...

27 Sion sera rachetée par la droiture

et ses convertis par

Vils la ramèneront dans la justice.

27 ...

28 Mais destruction des

Vil détruira rebelles et Mdes pécheurs ensemble :

ceux qui abandonnent YHWH

Vle Seigneur seront consumés.

28 ...

M G V
S

29 Car ils seront confondus à cause des térébinthes où vous preniez plaisir

Gde leurs idoles qu'ils aimaient 

Vpar les idoles auxquelles ils ont sacrifié

et vous rougirez des jardins que vous aviez choisisM :

29 ...

M V
G S

30 Mlorsque vous serez comme un térébinthe au feuillage flétri

Vchêne dont les feuilles tombent

et comme un jardin sans eau.

30 ...

31  L’homme fort deviendra de

VVotre force sera comme la cendre de l’étoupe et son

Vvotre travail Vcomme une étincelle

ils s'embraseront l'un l'autre ensemble et il n'y aura personne pour éteindre.

31 ...

M G
V
S

2,1 Parole qu’a vue Isaïe fils d’Amos

GLa parole réalisée par le Seigneur à Isaïe fils d’Amos au sujet de Juda et de Jérusalem :

Verbe que vit Isaïe fils d'Amos au sujet de Judas et de Jérusalem :

...

M G V
S

2,2 — Il arrivera dans la suite des

G Vles derniers jours que la montagne de

Gdu Seigneur et la maison de YHWH

G Vdu Seigneur sera stable, en tête

Gvisible au sommet

Vpréparée, au sommet des montagnes

elle s'élevera au-dessus des collines et vers elle afflueront toutes les nations

...

M G
V
S

2,3 des peuples nombreux viendront et diront :

— Venez ! montons à la montagne de YHWH,

Gdu Seigneur, à la maison du Dieu de Jacob :

il nous révèlera ses voies

Gindiquera son chemin et nous marcherons dans ses sentiers

Gen lui

car de Sion sortira la Révélation

Gla Loi et de Jérusalem la parole de YHWH.

Gdu Seigneur.

des peuples nombreux viendront et diront : 

— Venez, montons à la montagne du Seigneur, à la maison du Dieu de Jacob ; 

il nous enseignera ses voies et nous marcherons dans ses sentiers

parce que c'est de Sion que sortiront la loi et le verbe du Seigneur : de Jérusalem !

...

M G V
S

2,4 Il jugera entre les

Gau milieu des

Vles nations et accusera des peuples

Gun peuple nombreux

Ils forgeront

Gréduiront leurs épées en socs et leurs lances en faucilles.

On ne lèvera plus l'épée nation contre nation

elles n'apprendront

Vne s'exerceront plus Ø

Gà faire

Và la guerre.

... 

2,5 Maison

GEt maintenant, maison de Jacob, venez, marchons à la lumière de YHWH !

G Vdu Seigneur !

...

M V
G
S

2,6 Oui, tu as délaissé

Vrejeté ton peuple, maison de Jacob !

Parce qu’ils sont remplis d'Orient

Vcomme autrefois

(de gens qui pratiquent la divination,

Vqu'ils ont eu des devins, comme des PhilistinsV)

et qu'ils abondent en

Vse sont attachés aux  enfants étrangers

Il a lâché son peuple, la maison d'Israël, parce que le pays s'est rempli de devins comme aux premiers jours, quand il était habité par des étrangers, et que beaucoup d'enfants d'origine étrangère y sont nés.

...

M G V
S

2,7 sa

Gleur

Vla terre est remplie d’argent et d’or : ses

Gleurs trésors sont sans fin

...

2,8 sa terre est remplie de chevaux : ses chars sont sans fin

Vinnombrables

sa terre est remplie d’idoles : ils se prosternent devant

Gse sont prosternés devant

Vont adoré l’ouvrage de leurs mains, que leurs doigts ont fabriqué

...

2,9 le mortel s'est abaissé

G Vcourbé, l’homme a été humilié : ne leur pardonne

Gje ne les abandonnerai pas !

...

M V
G
S

2,10 Entre dans le rocher, cache-toi dans la poussière

Vdans les creux dans la terre

 devant la terreur de YHWH

Vloin de la face terrible du Seigneur et l’éclat

Vde la gloire de sa majesté.

10 Et maintenant entrez dans les rochers et cachez-vous dans la terre

devant la face de la crainte du Seigneur et devant la gloire de sa force

quand il se lèvera pour briser la terre.

10 ...

2,11 Les yeux hautains du mortel humilé

Vdu mortel hautain ont été humiliés

la hauteur des hommes se rabaissera

Vsera courbée 

YHWH

Vle Seigneur  seul sera exalté en ce jour-là

11 Les yeux du Seigneur sont hauts, l'homme est bas ; la hauteur des hommes sera rabaissée, seul le Seigneur sera élevé en ce jour.

11 ...

M V
G S

2,12 oui, jour pour YHWH

Vcar tel sera le jour du Seigneur des armées contre

Vsur tout ce qui est orgueilleux et élevé

et contre tout ce qui se dresse, afin qu'il soit abaissé !

Vsur tout être arrogant, et il sera humilié

12 ...

M G V
S

2,13 contre

G Vsur tous les cèdres

Gtout cèdre du Liban Gparmi ceux qui sont hauts et élevés

et contre

G Vsur tous les chênes

Gtout arbre à gland de Basan

13 ...

2,14 contre

G Vsur toutes les hautes montagnes

Gtoute montagne

et contre

G Vsur toutes les collines élevées

Gtoute colline élevée 

14 ...

2,15 contre

G Vsur toute tour élevée

et contre

G Vsur toute muraille inaccessible

Gtout mur élevé

Vtout mur fortifié 

15 ...

2,16 contre

G Vsur tous les vaisseaux de Tarsis et contre tout vaisseau magnifique.

Gde la mer et sur tout le spectacle des beaux navires.

Vde Tarsis et sur tout ce qui est beau à voir.

16 ...

2,17 L'arrogance du mortel s'humiliera

GTout homme sera abaissée

VLa hauteur des hommes sera courbée et la hauteur des hommes s'abaissera

G tombera

V sera abaissée

YHWH

G Vle Seigneur seul sera élevé en ce jour-là

17 ...

M V
G S

2,18 les idoles disparaîtront entièrement

Vseront entièrement détruites

18 ...

M G V
S

2,19 et ils entreront

GIls les transporteront  dans les cavernes des rochers et dans les abîmes de la poussière

Vterre

devant la terreur

Vloin de la face effrayante de YHWH

Vdu Seigneur et de l’éclat de sa majesté, quand il se lèvera pour épouvanter

Vfrapper  la terre.

19 ...

2,20 En ce jour-là l’homme jettera les idoles de son argent et les idoles de son or 

qu’il s’était faites pour se prosterner, aux rongeurs

G Vadorer les rats  et aux

G Vles chauves-souris

20  

M V
G S

2,21 pour aller

Vet il entrera dans les fentes des pierres et les cavernes des rochers

devant la terreur de YHWH

Vloin de la face effrayante du Seigneur et l’éclat de sa majesté quand il se lèvera pour épouvanter

Vfrapper la terre.

21 ...

2,22   Arrêtez-vous, loin du mortel qui a son souffle vital dans le nez

Vles narines car quelle valeur a-t-il ?

Vil s'est considéré lui-même élevé.

22 

Réception

Liturgie

1,1–27 LITURGIE JUIVE (rite séphardi) Haftara du sabbat Debarim (44)

2,5 LITURGIE JUIVE (rite séphardi) Ce verset se dit dans la partie conclusive de l'office du matin des jours ouvrables.

Arts visuels

1,1–31 Le Prophète Isaïe Raphaël réalise en 1511-1512 une fresque monumentale représentant Isaïe, pour la basilique Saint-Augustin de Rome.

Raffaello Sanzio, dit Raphaël (1483, Urbino-1520, Rome), Le Prophète Isaïe, (fresque monumentale, 1511-1512), 2,50 x 1,55m

3ème pilier de la nef, Basilique Saint-Augustin, Rome

© Domaine public→

Entouré par des putti à l'arrière-plan qui entourent une plaque d'inscription grecque, Isaïe déroule un rouleau présentant en hébreu sa prophétie de l'ouverture du ciel : (Is 26,2-3) « Ouvrez les portes et laissez entrer la nation juste, celle qui reste fidèle ! À celui qui est ferme dans ses intentions tu assures [une paix profonde parce qu’il se confie en toi]. » Au-dessus de sa tête se troube une inscription dédicatoire à sainte Anne en grec : « À Sainte Anne, mère de la Vierge, à la sainte Vierge, mère de Dieu, et au Christ, Jo[hannes] Go[ritius]. »

Composition

Cette fresque a été commandée à Raphaël par le chancelier-chef de la cour papale, Johannes Goritz de Luxembourg. Vasari rapporte dans ses Vies qu'après avoir vu les Prophètes de Michel-Ange au plafond de la chapelle Sixtine (cf. Arts visuels Is 3,1–24), Raphaël aurait repris entièrement sa première version d'Isaïe. Son travail a été retouché par d'autres peintres à travers les siècles, et a fait l'objet d'une restauration en 1960.

Littérature

1,10–18 Prière avortée d'un meurtrier

  • Shakespeare Hamlet acte 3, scène 3 : Le roi Claudius ressent un « élan » et un « besoin » de prier. Il espère en la miséricorde de Dieu : « [...] si ma main maudite / S'est vraiment épaissie du sang d'un frère, / Les cieux si doux n'ont-ils assez de pluie / Qui me la rende blanche comme neige ? » mais il reconnaît que sa prière est faussée car il « s'obstine » à ne vouloir ni se déposséder de son ambition, de sa couronne et de sa reine (107). 

Musique

1,3 Le bœuf et l'âne de la crèche

16e s.

Noël traditionnel, Entre le Boeuf et l'âne gris, 16e siècle

© Licence YouTube Standard→, Is 1,3

Composition

« Entre le bœuf et l'âne gris » est l'un des chants de Noël les plus anciens car il daterait du début du 16e siècle. Les paroles de cette chanson font référence à la crèche où est né Jésus, et où figurent traditionnellement un âne et un bœuf. La présence de l'âne et du bœuf dans la crèche doit son origine à Isaïe : « Le bœuf connaît son possesseur et l'âne, la crèche de son maître: Israël ne connaît pas, mon peuple ne comprend pas » (Is 1,3).

2,12 Dies irae Galina Oustvolskaïa ne cherche pas à plaire. Elle est le plus singulier et le plus puissant des compositeurs que l'URSS ait produits.

Galina Ustvolskaya (1919-2006), Composition No.2 "Dies Irae"

Laura Mancini (cube de bois), Fabrizio Ottaviucci, Marino Formenti (pianos), Rohan de Saram (violoncelle) ; Ludus Gravis Contrabass Ensemble, Stefano Scodanibbio ; CD Galina Ustvolskaya: Composition No. 2, Sonata No. 6 & Grand Duet, Wergo, 2011

D.R. The Orchard Enterprises © Licence YouTube standard, So 1,15-16 ; Ap 20,11-15; Mt 25,31-45 ; 1Th 4,16 ; 2P 3,7

Littérature

2,1 verbe que vit (V) FRANÇAIS BIBLIQUE

Du latin ...

Le nom verbum, omniprésent dans les Écritures, signifie « mot, énoncé, parole(s) » et beaucoup plus encore. Il assume les significations de dabar et de logos, cristallisant la méditation sur la présence d'un « langage » transcendant avec le Créateur, participé dans la création. Cet usage culmine dans le Nouveau Testament pour désigner le mystère personnel de Jésus.

L'expression verbum Domini, en particulier, crée donc un fil continu de révélation, de livre en livre. Pour les scribes latins :

  • elle dénote non seulement les paroles attribuées à Dieu, mais aussi Jésus-Christ comme ce Verbe ultime ;
  • elle connote donc aussi sa prééxistence, dans des proportions difficilement déterminables.

... au français

CNRTL →:

  • En littérature, un verbe peut encore signifier un énoncé, une parole ou une suite de paroles : Paul VerlaineSagesse, Paris : Vanier, 1902, (OC. vol. I) : « Aime-moi ! Ces deux mots sont mes verbes suprêmes » (238).
  • En théologie, le Verbe est la Parole divine adressée aux hommes, Dieu lui-même incarné en sa deuxième Personne en Jésus-Christ. 

Autant que possible, nous traduisons donc verbum  par « verbe », le plus souvent sans majuscule, parfois avec.

Drapeau de la francophonie→ © Domaine public

Arts visuels

2,1 Isaïe Représentation du prophète Isaïe

Peinture française du 19e s.

James Tissot (1836-1902), Le Prophète Isaïe, (aquarelle), ca. 1888

Wikimedia Commons→, © Domaine public

1,9 ; 6,9 ; 7,14 ; 8,14s Accomplissement des Écritures : la paix perpétuelle

Gravure classique

G, Cranach L. ill (?), Accomplissement des Écritures, (gravure sur bois), h. 36 cm,

in Goeree, Willem (1635-1711), Voor-bereidselen tot de bybelsche wysheid, en gebruik der heilige en kirklijke historien: uit de alder-oudste gedenkkenissen der Hebreen, Chaldeen, Babyloniers, Egiptenaars, Syriers, Grieken en Romeinen... Door een liefhebber der Joodische oudheden [= Préliminaires à la sagesse biblique et à l'usage de l'histoire sainte et ecclésiastique : d'après les mémoires les plus anciens des Hébreux, des Chaldéens, des Babyloniens, des Égyptiens, des Syriens, des Grecs et des Romains... Par un amateur d'antiquités juives], Amsterdam: Goeree, 1690 ; 2 vols., ill, cartes, fol.) 43 illustrations par L. Cranach, 3 par Hans Brosamer, 9 par le Meister der Jacobsleiter et les artistes aux monogrammes AW and MS,

 © Domaine public — numérisation : Pitts Theology Library→ , Candler School of Theology, Emory University,

Sur une stèle que Moïse invite à lire de son index pointé, sont gravés les versets de prophéties accomplies dans le Nouveau Testament. En haut, Moïse tournant le dos à une idole brisée contemple les rois mages apportant leurs présents à l'Enfant.

2,20 Rats ailés et chauves-souris : messages prophétiques et plénitude évangélique dans le retable de l’Annonciation d’Aix, ou : Quand un artiste dépasse la typologie Les petits animaux évoqués par V—Isaïe ici ont permis en 2024 la réinterprétation passionnante d’un retable majeur de la peinture européenne du milieu du 15e s., montrant comment l’art de la fin du Moyen Âge constitue une véritable exégèse visuelle.

Barthélemy d'Eyck (fl.1444-1469), rat ailé et chauve-souris, (huile sur panneau de bois, ca 1442-1445),

détail du panneau central du Triptyque de l'Annonciation d'Aix,

Aix-en-Provence :  église de la Madeleine, en dépôt temporaire au musée du Vieil Aix © Domaine public

En effet, cette Annonciation célèbre n’exprime pas, comme on l’a longtemps cru, une confrontation entre la vérité du Nouveau Testament et ce qui serait l’obscurité de l’Ancien : leur relation n’y est pas pensée en termes d’opposition, mais dans une parfaite cohérence entre la parole des prophètes et l’accomplissement évangélique.

Barthélemy d'Eyck (fl.1444-1469), le Père envoie le Fils - rat ailé et chauve-souris, (huile sur panneau de bois, ca 1442-1445), détail du panneau central du Triptyque de l'Annonciation d'Aix

Aix-en-Provence, église de la Madeleine, en dépôt temporaire au musée du Vieil Aix

 D.R. photo Meisterdrücke→ © Domaine public

L’œuvre et l’artiste

Un triptyque perdu et retrouvé

Une double reconstitution, menée à travers tout le 20e s., forme la base à partir de laquelle un nouveau regard pouvait être mené sur l’œuvre. Le premier point concerne la réalité matérielle du retable.

  • La merveilleuse Annonciation, visible depuis 1791 dans l’église de la Madeleine, à Aix-en-Provence, n’a longtemps été considérée qu’à travers ce seul panneau peint, d’un auteur resté anonyme. Cette composition d’une extrême beauté avait encore gagné en rayonnement lors de sa présence à Paris, en 1904, à la fameuse exposition des Primitifs français, au Louvre. Mais on ignorait qu’elle constituait le centre d’un triptyque dont les volets avaient disparu lors de la Révolution.

  • La réapparition de trois panneaux, de 1901 à 1923, a permis la reconstitution d’une œuvre qui prend à nouveau tout son sens. Un personnage en pied réapparaît vers 1900 en Angleterre dans la collection Cook, et une Nature morte aux livres est acquise en 1909 par le Rijksmuseum d’Amsterdam. En 1923 une peinture présentant le prophète Jérémie est acquise par les Musées de Bruxelles. Elle est identifiée comme un volet de l’Annonciation d’Aix, ce qui permet de voir dans le personnage isolé et la nature morte précédente les deux fragments du volet gauche du retable, Isaïe en symétrie de Jérémie.

  • Le panneau d’Isaïe aboutit en 1958 au musée de Rotterdam. Le retable fermé présentait le Christ et Marie-Madeleine du Noli me tangere.

L’ensemble a été présenté dans plusieurs expositions. L’Annonciation est provisoirement en dépôt au musée du Vieil Aix, pendant la restauration, en cours, de l’église de la Madeleine. Le retable est donc démembré depuis au moins la fin du 18e s., le cœur étant à Aix, les autres éléments à Bruxelles et Rotterdam. Christian Heck propose deux montages, qui permettent de comprendre cette œuvre extraordinaire.

La représentation du Noli me tangere, sur le retable fermé, ne pose pas de problème iconographique particulier. Elle n’est pas à relier à la présence tardive (au 19e s.) du panneau central dans l’église aixoise de la Madeleine, mais simplement à la très grande dévotion des provençaux pour cette sainte.

Barthélemy d’Eyck (fl. 1444–1469), Retable de l’Annonciation, montage photographique du retable fermé, Noli me tangere, (huile sur panneau de bois, Aix, 1443-1444)

Cf. Cf. Christian Heck, Le retable de l’Annonciation d’Aix. Récit, prophétie et accomplissement dans l’art de la fin du Moyen Âge, Dijon, 2024, volet gauche en deux fragments, Marie-Madeleine (Rotterdam, musée Boijmans Van Beuningen), revers de la nature morte (Amsterdam, Rijksmuseum, en dépôt à Rotterdam) ; volet droit, le Christ (Bruxelles, musées royaux des Beaux-Arts de Belgique)

© éditions Faton→

Un anonyme identifié et situé

L’œuvre aixoise n’est pas signée, et les patients travaux des historiens de l’art ont fini par montrer que le Maître de l’Annonciation d’Aix est le peintre qui a réalisé les sublimes miniatures des romans écrits par le roi René, comte de Provence, et qu’il s’agit d’un certain Barthélémy d’Eyck, qui apparaît à de nombreuses reprises dans la comptabilité du roi René, comme peintre en titre.

  • Il accompagne le roi René dans son expédition napolitaine de 1438 à 1442.

  • Les archives montrent qu’il est originaire des anciens Pays-Bas, mais son lien familial avec les peintres Hubert et Jan Van Eyck, créateurs du Retable de l’Agneau mystique, à Gand, reste une hypothèse.

  • Le noble aixois Pierre Corpici, drapier, commande le retable d’Aix dans son testament du 9 décembre 1442, pour sa sépulture prévue à la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix, à droite de l’entrée du grand chœur. Alors que le testament ne donne pas le nom du peintre, la recherche montre que c’est à Barthélémy d’Eyck qu’on le doit, et qu’il est terminé en 1444.

Savoir que ce peintre est l’auteur de l’Annonciation d’Aix n’est pas secondaire si l’on cherche à comprendre l’œuvre, car on sait que Barthélemy était proche du roi René, prince d’une vaste culture, et lecteur assidu de la riche et très variée bibliothèque personnelle qui était la sienne.

Barthélemy d’Eyck (fl. 1444-1469), Retable de l’Annonciation, montage photographique du retable ouvert, L’Annonciation, entre les prophètes Isaïe et Jérémie, (huile sur panneaux de bois, Aix, 1443-1444), panneau central 155 x 176 cm

cf. Christian Heck, Le retable de l’Annonciation d’Aix. Récit, prophétie et accomplissement dans l’art de la fin du Moyen Âge, Dijon, 2024 © éditions Faton→ 

Les cadres et les charnières sont virtuels.

  • panneau central, Annonciation (Aix-en-Provence, église de la Madeleine, en dépôt temporaire au musée du Vieil Aix) ;
  • volet gauche en deux fragments, Isaïe (Rotterdam, musée Boijmans Van Beuningen), nature morte avec des livres (Amsterdam, Rijksmuseum, en dépôt à Rotterdam) ;
  • volet droit, Jérémie (Bruxelles, musées royaux des Beaux-Arts de Belgique) 

Quelques corrections dans la lecture de l’iconographie du retable

Par-delà « le Nouveau contre l’Ancien » 

On a longtemps vu dans cette œuvre, avant tout, l’expression d’une opposition entre l’Ancien et le Nouveau Testaments. Cette lecture se fondait en particulier sur une erreur d’identification des personnages figurés en statuettes sur le retable de Broederlam à Dijon, et sur la volonté de retrouver une confrontation, à Aix, entre Jérémie qui représenterait l’Ancienne Loi, face à Isaïe symbolisant le Nouveau Testament.  Cette vision déformée d’une Annonciation qui exprimerait avant tout ce qui serait la vérité du Nouveau Testament, face à l’obscurité de l’Ancien, reprise et appliquée en un système, a suscité des interprétations ponctuelles partant dans de fausses directions.

  • Le singe posé au sommet du lutrin est vu « grimaçant », et avec un « air mauvais », représentant « le démon » face à la Descente du Saint-Esprit sous la forme de l’Enfant. Mais la face de ce singe ne présente ni rictus, ni crispation ; il est habité par une attente tranquille, presque sereine. Il est effleuré par la lumière divine qui va essentiellement toucher la Vierge, mais qui ne lui est pas interdite.

  • De la même manière, les petites figures en grisaille des deux prophètes de l’édicule sont présentées comme « des statues caricaturales », alors qu’il suffit de les regarder réellement pour voir qu’elles correspondent à ce qu’elles représentent dans la pensée médiévale : des personnes dans l’attente de la Révélation, témoins d’une période qui n’est pas en conflit avec l’âge de la grâce, mais qui est une étape, pleine et entière, dans l’histoire totale du monde et dans le plan divin du Salut.

Du pressoir à la roue à livres

Il faut écarter un autre contresens : l’axe du lutrin posé devant la Vierge, parce qu’il est en forme de vis, a été considéré comme symbolisant le pressoir mystique, image présente dans l’art médiéval, et dans laquelle le Christ est pressé comme une grappe de raisin, son sang devenant la source des sacrements de l’Eglise. Mais s’il est exact que dans de telles œuvres c’est l’action d’une vis qui fait abaisser la traverse du pressoir, celle de notre retable n’a rien à voir avec ce thème, mais est simplement l’axe de la « roue à livres » des clercs et des écrivains du 15e s., qui permettait de présenter divers livres sur un plateau tournant et pouvant se positionner à différentes hauteurs.

Des chauve-souris et des dragons

Une direction essentielle, la compréhension du retable de l’Annonciation d’Aix, est l’analyse des deux animaux qui occupent les écoinçons de l’édicule de style gothique dans lequel se tient l’ange.

  • Celui de droite est clairement reconnaissable comme une chauve-souris, et a longtemps été lu, avec son compagnon, comme un être diabolique, exprimant le mal, en conformité avec cette idée avant tout négative de l’Ancien Testament. Sur une interprétation erronée de Bernard de Clairvaux, pour qui le péché originel aurait été présent dans la Vierge avant l’Annonciation, des chercheurs pourtant sérieux ont été jusqu’à imaginer que le dragon et la chauve-souris s’envolent du porche de l’oratoire, que ces bêtes comme de, symboles des péchés humains, s’échapperaient de l’utérus de la Vierge à l’instant où l’archange Gabriel prononce Ave Maria.

Il faut revenir à l’unité du retable, en particulier dans son aspect ouvert. Puisque les prophètes Isaïe, à gauche, et Jérémie, à droite, sont présents sur les volets et encadrent l’Annonciation, vers laquelle ils se tournent, la lecture des deux livres bibliques qui portent leur nom, et des exégèses de ces textes, apporte un éclairage neuf sur la signification du retable.

Proposition : un peintre bibliste et théologien ?

La conflation d’Isaïe et de Jérémie pour commenter l’incarnation comme remède à l’idolatrie
  • Le texte au cœur de ces questions est le verset d’Is 2,20 dans la rédaction de la Vulgate, la Bible lue et utilisée alors. La traduction de ce verset par la philologie du 20e s. ne peut pas être utilisée pour l’étude de la pensée et de la création artistique du Moyen Âge.

Si l’on ajoute d’autres passages d’Isaïe, et des versets de Jérémie, la présence de la chauve-souris et de son compagnon prend une tout autre dimension, essentielle.

  • Isaïe désigne du doigt la scène centrale du retable, scène qui est la réalisation concrète d’un passage majeur de ses prophéties, bien connu, « Et voici une vierge sera enceinte, elle aura un enfant, on l’appellera Emmanuel » (Is 7,14), verset que l’art médiéval a souvent mis en relation directe avec l’Annonciation. Et nous lisons par ailleurs, dans ces mêmes prophéties, « En ce jour-là, l’homme rejettera loin de lui ses idoles d’argent et ses statues d’or, les images des taupes et des chauves-souris, qu’il s’était faites pour les adorer » (Is 2,20). 

  • De son côté, Jérémie évoque à de multiples reprises « les idoles de Baal » mais aussi Israël « commettant des adultères avec des idoles de pierre et de bois […] ces idoles de bois n’enseignent que le néant […] l’orfèvre est heureux de son idole […] à Jérusalem, des autels où l’on offre l’encens à Baal […] nos pères n’ont eu en partage que de vaines idoles […] les idoles ne sont que vanité, il n’y a point en elles de souffle » (Jr 2,23 ; 3,9 ; 10,8 ; 10,14 ; 11,13 ; 16,19 ; 51,17). Enfin, Jérémie rapporte le reproche que lui transmet le Seigneur, une première fois en disant, « Car les enfants de Juda ont commis des crimes devant mes yeux. Ils ont mis leurs abominations dans la maison où mon nom a été invoqué, pour la profaner », et plus loin, avec encore plus de précision, « Ils n’ont voulu ni m’écouter, ni recevoir le châtiment. Ils ont mis des idoles dans la maison où mon nom a été invoqué, pour la profaner » (Jr 7,30 ; 32,33-34).

Si la chauve-souris est présente sur ce petit édifice qui porte deux statuettes de prophètes, c’est en lien direct avec les deux grands prophètes des volets : Jérémie souffrant de voir que des idoles ont été mises sur la maison où le nom du Seigneur est invoqué, Isaïe annonçant que le temps viendra où l’homme rejettera loin de lui de telles idoles. Les motifs représentés sculptés sur l’édicule ne sont pas là pour un simple effet décoratif, ni pour évoquer le monde des démons. Ils portent un sens fondamental, celui de la critique du culte des idoles, et se comprennent avec une parfaite clarté si on veut bien lire les prophéties des personnages majeurs des volets, témoins de la scène centrale et contribuant à l’insérer dans le récit biblique qui dépasse complètement le temps limité des hommes.

On rejoint ainsi la tradition iconographique et exégétique, qui établit un parallèle, et non un affrontement, entre ce qu’incarnent chacun de ces deux prophètes.

  • Bernard de Clairvaux, Traité des Louanges de la Vierge Mère, Homélie II l’exprime avec clarté en affirmant, à propos de l’Annonciation, que « ce qui fut publié plus clairement par Jérémie de la femme et de l’homme, a été déclaré très clairement par Isaïe de la Vierge et de Dieu » (Saint Bernard, Textes choisis et présentés par Etienne Gilson, Paris, 1949, 69.71. 

L’ensemble du retable ouvert s’éclaire enfin si on accepte pleinement les représentations des deux volets. L’œuvre manifeste une intelligence des temps successifs du message biblique —l’Ancienne et la Nouvelle Alliance—, à travers l’adéquation parfaite de la figure des prophètes et de l’événement de l’Annonciation.

L’éclairage d’un théologien rhénan : la chauve souris symbole de l’humble grandeur de l’intellect humain

Un autre éclairage à cette présence de la chauve-souris vient de la scolastique. Dans un très grand nombre de ses textes, l’immense théologien qu’est Albert le Grand, mort en 1280, accorde une place centrale à un passage de la Métaphysique d’Aristote : 

  • Aristote Metaphysiques α, 1, 993b, 1-12 « Ce que les yeux de la chauve-souris sont, en effet, à l’éclat du jour, l’intelligence de notre âme l’est aux choses qui sont de toutes les plus naturellement évidentes » (éd. J. Tricot, Paris, 2003, 107-108).

Albert reprend systématiquement cette comparaison, et fait de ce rapport de la chauve-souris avec la lumière, l'analogue la situation de l’intellect humain, limité par nature, mais qui peut néanmoins connaître une montée vers le divin. Cf.  Albert Le Grand, Metaphysica, L.2, c.2,  (Opera omnia, éd. de Cologne, XVI/1) éd. 1960, 92 ; Summa theologiae, L.1, pars 1, prol. ;  tr.1, q.5, c.5 (Opera omnia, éd. de Cologne, XXXIV/1) éd.1978, 3.16-17. Barthélémy avait accès à ces textes : le roi René avait, à travers les livres de sa bibliothèque, un intérêt particulier pour la théologie, la patristique et la philosophie. Et la lecture des inventaires de ses livres montre qu’il possédait entre autres la Métaphysique d’Aristote. 

Une œuvre majeure de la peinture européenne du milieu du 15e s. trouve ainsi la plénitude de son sens, à travers l’accord profond entre les prophéties d’Isaïe et Jérémie d’une part, et l’évènement de l’Incarnation, d’autre part, et dans une densité d’analyses et d’exégèses – impossible à citer toutes – des Pères de l'Église jusqu’aux figures de la théologie et de la spiritualité tant de l’époque romane que de la scolastique.