La Bible en ses Traditions

Isaïe 62,6

M V
G
S

Sur tes remparts, Jérusalem, j’ai placé des gardiens

tout au long du jour, tout au long de la nuit, jamais ils ne se tairont.

Vous qui entretenez la mémoire de YHWH : pas de silence pour vous !

Vdu Seigneur, ne vous taisez pas !

Et sur tes remparts, Jérusalem, j'ai placé des gardes tout le jour et toute la nuit, qui ne se tairont jamais,

se rappelant du Seigneur

...

Réception

Liturgie

61,10–63,9 LITURGIE JUIVE (rite séphardi) Haftara du sabbat Nitsabim (51)

Arts visuels

6 Sur tes murs, Jérusalem Gardes sur les remparts de Jérusalem

Enluminure française du 14e s.

La Bible moralisée est un genre qui fleurit entre le 13e et le 15e siècles. Ce genre d'ouvrages s'attache à illustrer la plupart des chapitres de l'Ancien Testament, et à leur donner un sens allégorique ou typologique.

Jean Pucelle (1319-1334), Gardes sur les remparts de Jérusalem, (enluminure, 1345-1355)

in Bible moralisée, f.176v, Paris, Bibliothèque nationale de France→, département des Manuscrits. Français 167

© Domaine public

Légende

Super muros tuos Ierusalem institui custodes tota die & tota nocte perpetuo non tacebunt. (Is 62,6)

Jérusalem j'ai mis garde sur tes murs et ne se tairont jour ni nuit de louer dieu.

Composition

Sur cette enluminure illustrant Is 62,6, on aperçoit le prophète au pied des murs de Jérusalem, sur lesquels se tiennent des gardes ; certains sonnent de la trompette.

Liturgie

6 Liturgie synagogale : Karev yom Ce verset est inclus dans une pièce de la liturgie juive intitulée Karev yom (« Le jour est proche »), chantée le sabbat de la semaine qui précède la nuit de Pâque, jour, appelé shabbat hagadol, ou « grand shabbat ». Les paroles sont, à l'origine, celles de la dernière strophe du poème liturgique (piyut) Az Rov Nissim, écrit par Yannai, compositeur de l'époque byzantine du 6e ou 7e s. ap. J.-C. Cette pièce apparait aussi dans la Haggada de Pratto, composée au début du 13e s. 

Interprétations

À l'époque des fondations de l'état contemporain d'Israël, un célèbre interprète en donne une version mémorable

Mélodie hassidique traditionnelle, קרב יום (Qarev yom : « Le jour est proche... »), 6e s. (?)

Chant : Theodore Bikel, Theodore Bikel Sings Songs of Israel (ELK-132), Vinyl LP, Elektra Entertainment Company : 1958, piste 7

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Interprété par une voix féminine :

Mélodie hassidique traditionnelle, קרב יום (Qarev yom : « Le jour est proche... »), 6e s. (?)

 (CD, 1995), Chant : Shuly Nathan, album אנעים זמירות ושירים אארוג (Songs of Praise), Hed-Arzi–15751—NMC United Entertainment : 1995, piste 11

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Un groupe juif contemporain adapte des mélodies anciennes sans compromettre la saveur de la mélodie hassidique : 

Mélodie hassidique traditionnelle, קרב יום (Qarev yom : « Le jour est proche... »), 6e s. (?)

Chant : Eviatar Banai, Groupe klezmer הלב והמעיין (The Heart and the Wellspring, « Le cœur et la source »), album Shira Hadasha (« Poésie nouvelle »), CD, Hindik Production : 2010, piste 1.

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Texte

  • "קָרֵב יוֹם אֲשֶׁר הוּא לֹא יוֹם וְלֹֹא לַיְלָה, רָם הוֹדַע כִּי לְךָ הַיוֹם אַף לְךָ הַלַּיְלָה, שׁוֹמְרִים הַפְקֵד לְעִירְךָ כָּל הַיוֹם וְכָל הַלַּיְלָה, תָּאִיר כְּאוֹר יוֹם חֶשְׁכַּת לַיְלָה."
Paroles translittérées pour la lecture courante
  • Karev yom, karev yom asher hu lo yom velo laila. Karev yom, karev yom asher hu lo yom velo laila. —— Ram hoda, hoda, hoda Ki lekha hayom af lekha halaila. Ram hoda, hoda, hoda Ki lekha hayom af lekha halaila. —— Shomrim hafked, hafked leirkha Kol hayom vekhol halaila. Shomrim hafked, hafked leirkha Kol hayom vekhol halaila. ——Tair, tair, tair, tair Tair keor yom kheshkhat laila. Tair, tair, tair, tair Tair keor yom kheshkhat laila. ——Karev yom, karev yom Asher hu lo yom velo laila. Karev yom, karev yom Asher hu lo yom velo laila. Karev yom asher hu lo yom velo laila Karev yom asher hu lo yom vehu lo laila.
Traduction
  • Le jour approche, le jour approche, le jour approche, qui n’est ni jour ni nuit. Le jour approche, le jour approche, qui n’est ni jour ni nuit. —— Très-Haut, fais connaître, fais connaître, fais connaître, que ce jour et cette nuit sont à toi. Très-Haut, fais connaître, fais connaître, fais connaître, que ce jour et cette nuit sont à toi. —— Poste des gardes pour ta ville, tout le jour et toute la nuit. Poste des gardes pour ta ville, tout le jour et toute la nuit. —— Éclaire, éclaire, éclaire, éclaire, éclaire l’obscurité de la nuit comme la lumière du jour. Éclaire, éclaire, éclaire, éclaire, éclaire l’obscurité de la nuit comme la lumière du jour. —— Le jour s’approche, le jour s’approche, qui n’est ni jour ni nuit. Le jour s’approche, le jour s’approche, qui n’est ni jour ni nuit. Le jour s’approche qui n’est ni jour ni nuit. Le jour s’approche qui n’est ni jour ni nuit.

Sources

  • Za 14, 7 ; Is 62,6 ; Ml 3,24 
  • Ce chant contient un verset de la haftara —seconde lecture du jour après celle de la Tora —, lue ce jour : « Voici que j'envoie devant vous Élie le prophète, avant la venue du jour grand et redoutable » (Ml 3,24). Le lien entre les trois passages se fait par le mot de "jour", et par le thème de l'opposition symbolique entre le jour et la nuit, selon le procédé du Midrash.
  • Il fait aussi allusion à un passage du Midrash hagadol sur l'Exode (Bamidbar 20), dans lequel on montre, par une longue liste, que tous les miracles accomplis en faveur d'Israël pour sa rédemption eurent lieu de nuit. Il est chanté le sabbat précédant la nuit de la célébration de la sortie d'Égypte, événement-type de la rédemption d'Israël.