Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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7 Et il l'apportera devant YHWH
Sle Seigneur et il
Samle prêtre fera propitiation sur elle
et elle sera pure
Spurifiée de la source de son sang.
Telle est l’instruction de celle qui enfante un garçon
Sfils ou une fille.
7 Et il apportera devant le Seigneur et le prêtre fera propitiation pour elle
et il la purifiera de la source de son sang.
Telle est la loi de celle qui enfante un garçon ou une fille.
7 Celui-ci l'offrira devant le Seigneur et il sollicitera pour elle
ainsi elle sera purifiée du flux de son sang.
Telle est la loi de celle qui enfante un garçon ou une fille.
8 Et
GMais si sa main ne trouve pas
assez pour une tête de petit bétail
Gassez pour un agneau
Vet ne peut offrir un agneau
M G Samalors elle prendra deux tourterelles ou deux petits de colombe
Gcolombes
l'un en holocauste
Samsacrifice pour le péché et l'autre en sacrifice pour le péché
G Vpour le péché
Samen holocauste
et le prêtre fera propitiation sur
Gfera propitiation pour
Vpriera pour elle et Vainsi elle sera pure.
G Vpurifiée.
8 Et s'il n'arrive pas dans ses mains [assez]
pour qu'elle fasse venir un agneau
elle prendra deux tourterelles ou deux petits de colombe
l'un en sacrifice pour le péché et l'autre en holocauste de paix
et le prêtre fera propitiation sur elle et ainsi elle sera purifiée.
7b source Sens figuré Comme le confirme Lv 20,18, māqôr pris au sens figuré, désigne le sexe féminin. À partir de sa signification originelle, il est utilisé comme métaphore pour la femme elle-même (Pr 5,18). En outre, le sang ayant partie liée à la vie (Lv 17,10-12), il est sans doute possible de comprendre l’expression « la source de son sang » comme renvoyant aussi à une source de vie.
5a.8a Mais si + Et si — Fonction de la conjonction M : wᵉ’im introduit un cas secondaire (naissance d’une fille au v.5 ; offrande du pauvre au v.8).
7a Et il apportera (G) Absence de complément G a simplement kai prosoisei (« Et il apportera »), sans complément d'objet direct, sans doute pour éviter l’ambiguïté du suffixe masc. sg. de l’hébreu (wᵉhiqrîbô), qui pourrait faire croire qu’on ne présente qu’un seul des deux sacrifices du verset précédent.
2–8 Impureté du nouveau-né et nécessité du baptême → 8,3-4, cherchant prudemment à comprendre les raisons de l’impureté de la parturiente (« Pour moi, en de telles matières, je n’ose rien dire ») en vient à parler de l’impureté du nouveau-né et de la nécessité du baptême. Hom. Lev.
7a il : M | G Sam : le prêtre G, Sam et →Tg. Ps.-J. rappellent le sujet en ajoutant « le prêtre ». Pour l’ensemble du Lv, G réitère 19 fois cette insertion du mot « prêtre » à un endroit où il est absent de l’hébreu.
8bc une tête de petit bétail, alors elle prendra Lexique juridique, indice de datation On désigne également ainsi le montant de la réparation légale d’un préjudice. Le vocabulaire différent du reste du chapitre (v.8b śê « tête de petit bétail » au lieu de v.6b kebeś « agneau », et v.8c lqḥ « prendre » au lieu de v.6b bw’ « apporter ») tend à confirmer que cette loi est un supplément plus tardif (Procédés littéraires Lv 12,8 : hyperbate).
1–8 THÉOLOGIE BIBLIQUE Pureté rituelle et sainteté L’impureté de la parturiente n’a aucun caractère moral : tout tourne autour des dichotomies pur/impur et saint/profane.
Pour les auteurs de Lv, le sang c’est la vie (Lv 17,10-12) et la vie appartient à Dieu. Toute perte de sang — ce qui est le cas pour l’accouchement comme pour les menstrues (Lv 15,19-30) — entraîne une perte de vitalité qui, non maîtrisée, conduit à la mort et, contredisant en quelque sorte le dynamisme de vie du Dieu créateur, provoque l’impureté.
L’impureté s’oppose donc à la sainteté comme la mort à la vie. Et c’est ce conflit — compte tenu de l’exigence faite au peuple d’être saint (Lv 19,2) pour que le Dieu saint puisse résider en son sein — qui commande un processus de purification.
8ab Et si sa main ne trouve pas assez pour Expression stéréotypée dans le registre du culte Expression comparable en Lv 5,7 ; 25,26.28.
2–8 Construction : double chiasme
1–8 Les rites entourant les naissances Lv 12 décrit les principaux rites de naissance considérés surtout du point de vue de la femme qui vient d’accoucher (mise en quarantaine plus ou moins prolongée selon le sexe du nouveau-né et offrande d’un sacrifice à la fin de la période). Le processus purificatoire de la parturiente s’accomplit en deux étapes.
Malgré une apparence composite (Procédés littéraires Lv 12,8), le discours est soigneusement composé. Hors introduction, il est divisé en deux parties bien distinctes :
Chacune d’elles constitue un chiasme (Procédés littéraires Lv 12,2–8) :
Si la structure du discours reflète une certaine cohérence conceptuelle, on peut supposer que l’ordre dans lequel les sujets sont traités et la manière dont ils sont introduits ne doivent rien au hasard, mais sont eux-mêmes significatifs.
Si cette logique prévaut aussi pour l’organisation de la première partie (v.2-5), on peut en conclure
Ce chapitre permet de comprendre les rites entourant la naissance de Jésus (cf. Lc 2,22-24 ; Milieux de vie Lv 12,1–8), et les Pères y découvrent même de prophétiques allusions à la conception virginale de Jésus (Tradition chrétienne Lv 12,2b) et à son mystère pascal (Tradition chrétienne Lv 12,3).
1–8 Rites autour de la naissance dans l'Antiquité Les rituels autour de la naissance ont un fondement anthropologique et appartiennent au patrimoine commun à toutes les civilisations :
De même, l’idée d’impureté de la parturiente et la disparité des périodes purificatoires pour la naissance d’un enfant sont universelles.
1–8 Période d’impureté plus longue pour la naissance d’une fille Dans un rituel hittite de la cité de Kizzuwatna, intitulé Quand une femme conçoit, la période d’impureté est également plus longue pour la naissance d’une fille que pour celle d’un garçon :
1–8
La pratique juive n’a pas été la seule à être influencée par la législation vétérotestamentaire (Tradition juive Lv 12,4a). L’idée que la parturiente était impure et devait se rendre au sanctuaire après la naissance pour sa purification est aussi passée dans l’Église orientale, puis dans celle d’Occident. Et cela d’autant plus que Marie accomplissant les préceptes de la Loi (Lc 2,22-24) offrait un modèle parfait à toutes les mères chrétiennes.
De nos jours une nouvelle accouchée juive, en plus des lois habituelles de niddâ (Procédés littéraires Lv 12,2d), se contentera de s’immerger dans un bain rituel à l’issue de la période d’impureté rituelle.
7c Telle est l’instruction de Formule juridique stéréotypée M : zō’t tôrat : locution qui se retrouve à 13 reprises en Lv pour introduire (Lv 6,2.7.18 ; 7,1.11 ; 14,2) et/ou pour conclure (Lv 11,46 ; 12,7 ; 13,59 ; 14,32.54.57 ; 15,32) une série de prescriptions sur un sujet donné et dont le respect et la mise en œuvre incombent particulièrement à la responsabilité des prêtres.
8
Ce verset adaptant le rite au cas de la femme pauvre vient, de manière surprenante, après la formule conclusive du v.7c (« Telle est l’instruction… »).
Pour cette raison, ce verset final est souvent considéré comme une addition plus tardive (Vocabulaire Lv 12,8bc).
Une fois la structure rhétorique de l’ensemble mise en lumière, on découvre cependant qu’il participe bien à la cohérence du discours (Procédés littéraires Lv 12,2–8). Il n’est pas exceptionnel qu’en Lévitique un discours divin s’achève, comme ici, par une mesure concernant les pauvres (voir Lv 5,7-13 ; 14,21-32 ; 23,22).
Ce verset établit un parallèle avec les v.6-7a (sacrifice/propitiation/déclaration de pureté), renforce la portée du discours et permet, peut-être, de résoudre l’énigme de la disparité des périodes d’impureté, entre garçon (v.2-4 : 7+33 jours) et fille (v.5 : 14+66 jours).
7b elle sera pure : M Sam | V S : elle sera purifiée | G : il la purifiera G : kathariei autên, mais la purification n’est pas une action supplémentaire accomplie par le prêtre ; elle est la conséquence de la propitiation.
8 Le rite dans le NT Offrande pour les pauvres attestée par le NT (présentation de Jésus au Temple : Lc 2,22-24), avec cependant une différence notable : la procédure de purification en Lv ne concerne que la mère seule alors que Luc parle de « leur purification » (tou katharismou autôn, v.22), sans préciser le référent du pronom (Marie et Jésus ou Marie et Joseph ou toute la famille ?).
8 Dieu s’est fait pauvre