Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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1 Selon Matthieu
VICI COMMENCE L'ÉVANGILE SELON MATTHIEU
Livre de la genèse
Vgénération de Jésus-Christ, fils de David, fils d’Abraham.
2 Abraham engendra Isaac
Isaac engendra Jacob
Jacob engendra Juda et ses frères
3 Juda engendra Pharès et Zara de Thamar
Pharès engendra Esrom
Esrom engendra Aram.
4 Aram engendra Aminadab
Aminadab engendra Naasson
Naasson engendra Salmon
5 Salmon engendra Boes
VBooz de Rachab
VRahab
Boes
VBooz engendra Jessai
VJessé de Routh
VRuth
Jobed
VObed engendra Jessai
VJessé
VJessé engendra le roi David.
6 Byz S TR NesJessai engendra le roi David
Byz V TRLe roi David engendra Solomon
VSalomon de celle Vqui fut [femme] d’Ourias
VUrie
7 Solomon
VSalomon engendra Roboam
Roboam engendra Abia
VAbia
Abia
VAbias engendra Asaf
Byz V S TRAsa
8 Asaf
Byz V S TRAsa engendra Josaphat
Josaphat engendra Joram
Joram engendra Ozias
9 Ozias engendra Joatham
Joatham engendra Achaz
VAhaz
Achaz
VAhaz engendra Ézéchias
10 Ézéchias engendra Manassé
Manassé engendra Amos
Byz V S TRAmon
Amos
Byz V S TRAmon engendra Josias
11 Josias engendra Jéchonias
VJéconias et ses frères au temps de la déportation de Babylone.
12 Après la déportation de Babylone
Jéchonias
VJéconias engendra Salathiel
Salathiel engendra Zorobabel
13 Zorobabel engendra Abioud
VAbiud
Abioud
VAbiud engendra Éliakim
Byz S TRÉliakeim
VÉliaquim
Éliakim
Byz S TRÉliakeim
VÉliaquim engendra Azor
14 Azor engendra Sadok
VSaddoc
Sadok
VSaddoc engendra Achim
Byz S TRAcheim
Achim
Byz S TRAcheim engendra Élioud
VÉliud
15 Élioud
VÉliud engendra Éléazar
Éléazar engendra Matthan
VMathan
Matthan
VMathan engendra Jacob
16 Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle fut engendré
Vest né Jésus, qu'on appelle « Christ ».
17 Donc toutes les générations depuis Abraham jusqu’à David : quatorze générations
depuis David jusqu’à la déportation de Babylone : quatorze générations
depuis la déportation à Babylone jusqu’au Christ : quatorze générations.
18 Or Byz S TR Nesde Jésus [comme] Christ la Byz S TR Nesgenèse se fit ainsi :
comme Marie, sa mère, avait été fiancée à Joseph
il se trouva, avant qu’ils eussent habité ensemble, qu’elle [l']avait dans ses entrailles de par l'Esprit Saint.
18 Or, la génération du Christ se fit ainsi :
comme Marie, sa mère, avait été fiancée à Joseph
il se trouva, avant qu’ils eussent habité ensemble, qu’elle [l']avait dans ses entrailles de par l'Esprit Saint.
19 Joseph, son époux, qui était juste et ne voulait pas la faire montrer du doigt
Vtraduire [en justice]
se proposa de
Vvoulut la renvoyer secrètement.
20 Comme il était dans cette pensée
Vméditait cela
voici, un ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit :
— Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi
Vd'accueillir Marie ton épouse
car certes ce qui est engendré
Vné en elle est de l'Esprit Saint.
21 Et elle enfantera un fils et tu l'appelleras du nom de « Jésus »
car lui-même sauvera son peuple de ses péchés.
22 Tout cela arriva
pour que s'accomplît la parole dite
V Sce qui a été dit par le Seigneur à travers le prophète qui disait :
23 « Voici, la Vierge sera enceinte et enfantera un fils, et on l'appellera du nom d'"Emmanuel" »
ce qui se traduit : « Dieu avec nous ».
24 Réveillé de son sommeil, Joseph fit comme l’ange du Seigneur lui avait prescrit
et il reçut
Vaccueillit son épouse.
25 Et il ne la connut pas jusqu’à ce qu’elle eût enfanté un fils
Byz V S TRson fils premier-né
et il
Selle l'appela de son nom « Jésus ».
2,1 Jésus étant né
VComme Jésus était né à Bethléem de Judée aux jours du roi Hérode
voici, des mages d’Orient arrivèrent
Vvinrent à Jérusalem
2,2 disant :
— Où est le roi des Juifs qui a été enfanté
Vest né ?
Car nous avons vu son étoile à l’orient
et nous sommes venus l’adorer.
2,3 En entendant [cela] le roi Hérode fut troublé, et tout Jérusalem avec lui.
2,4 Et, rassemblant tous les chefs des prêtres et les scribes du peuple,
il s'enquit auprès d'eux : — où le Christ devait naître ?
2,5 Ils lui dirent : — À Bethléem de Judée
car ainsi a-t-il été écrit par le prophète :
2,6 « Et toi Bethléem, Byz V TR Nesterre de Juda, tu n’es pas la moindre parmi les chefs-lieux
Sroyaumes de Juda
car de toi sortira un chef
Vprince Byz S TR Nes, celui qui paîtra
Vrégira mon peuple Israël. »
2,7 Alors Hérode, ayant secrètement appelé les mages, se fit préciser par eux
Vse renseigna avec soin auprès d'eux sur le moment où l’étoile était apparue.
2,8 Et, les envoyant à Bethléem, il dit :
— Allez, informez-vous précisément
Vavec soin au sujet de l’enfant.
Et quand vous aurez trouvé, faites-moi l'annonce
Vfaites-moi un rapport
afin que moi aussi j’aille l’adorer.
2,9 Quant à eux, ayant
VQuand ils eurent entendu le roi, ils partirent.
Et voici, l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait
Vmarchait devant eux
jusqu’à ce que, en venant au-dessus du lieu où était l'enfant, elle s'arrêta.
V' elle vienne s'arrêter au-dessus de là où était l'enfant.
2,10 En voyant l'étoile, ils se réjouirent d'une très grande joie.
2,11 En entrant dans la maison, ils virent
Byz V S TRtrouvèrent l’enfant avec Marie, sa mère,
et, tombant
Vse prosternant, l’adorèrent ;
et, leurs trésors ouverts, ils lui présentèrent
Voffrirent des dons : de l’or, de l’encens et de la myrrhe.
2,12 Et ayant été avertis en songe
Vreçu dans des songes l'oracle de ne pas retourner vers Hérode
par un autre chemin regagnèrent leur région.
2,13 Alors qu'ils s'en étaient retournés
voici, un ange du Seigneur apparut en songe à Joseph, disant :
— Lève-toi, prends l’enfant et sa mère
et fuis en Égypte
et reste là-bas jusqu’à ce que je te dise
car il arrivera qu'Hérode cherchera l’enfant pour le faire périr
Vperdre.
2,14 Lui,
SJoseph, s'étant levé, prit avec lui l'enfant et sa mère de nuit et se retira en Égypte.
2,15 Et il fut là-bas jusqu’à la mort d’Hérode
afin que fût accomplie la parole dite
Vaccompli ce qui avait été dit par le Seigneur à travers le prophète, disant :
« D'Égypte j'ai appelé mon fils. »
2,16 Alors Hérode, voyant que les mages s'étaient joués de lui, fut très en colère
et il envoya tuer tous les enfants Vqui étaient dans Bethléem et dans toute sa région
depuis l’âge de deux ans et au-dessous, d’après le temps qu'il s'était fait préciser par les mages.
2,17 Alors s'accomplit la parole dite
Vce qui a été dit par Jérémie le prophète disant :
2,18 « Une voix en Rama a été entendue, Byz TRlamentations, pleurs et plaintes nombreuses :
Rachel pleure ses enfants ; et elle ne voulait
Vvoulut pas être consolée, parce qu’ils ne sont plus. »
2,19 Hérode étant mort
voici, un ange du Seigneur apparut en songe à Joseph en Égypte
1,16 Jacob autem
Communion - Jacob autem
Chœur des moines de l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux
1,18 Cum esset
Offertoire - Cum esset
Chœur des moines de l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux
2,1–23 Bethléem (Voir Repères historiques et géographiques 1S 16,4). ou Éphrath, Éphrata. Une ville qui appartenait à la tribu de Juda (1Ch 2,51) , située à 10 kilomètres au sud de Jérusalem. Le roi David et Jésus y sont nés.
, Le parvis de la basilique de la Nativité, photographie, vers 1930
Sainte-Anne, Jérusalem (Ste A-Cont.407)
© Couvent St-Étienne de Jérusalem — É.B.A.F. 1S 16,4
Le parvis de la basilique de la Nativité, dans son état ancien, avec les gros pavés. Le monument byzantin est à l’arrière-plan : la façade orientale, les contreforts ajoutés après-coup et les entrées dans le monument rétrécies en trois moments. À droite, le couvent arménien.
, Le narthex de la basilique de la Nativité, photographie, vers 1930
Sainte-Anne, Jérusalem (Ste A-Cont.409)
© Couvent St-Étienne de Jérusalem — É.B.A.F.
Le narthex de la basilique de la Nativité. Au centre droit, une des belles colonnes monolithes byzantines ; juste derrière elle, sur sa droite, l’escalier de la sortie de la grotte de la Nativité, sous le chœur des Grecs. À gauche, au premier plan, un autel latéral arménien.
, La Grotte de la Nativité, photographie, vers 1930
Sainte-Anne, Jérusalem (Ste A-Cont.404)
© Couvent St-Étienne de Jérusalem — É.B.A.F.
À l’intérieur de la basilique, dans la crypte, l’emplacement de la grotte de la Nativité. Ce cliché original montre deux policiers municipaux du mandat britannique montant la garde devant l’autel sous lequel se trouve la célèbre étoile en argent, lieu traditionnel de la naissance de Jésus, et objet de la vénération liturgique des trois communautés chrétiennes y ayant un droit d’accès : Grecs, Arméniens et Catholiques.
1,2 Livre de la génération de Jésus L'arbre de Jessé La représentation de la généalogie du Christ par l'arbre de Jessé (cf. Is 11,1) est un motif récurrent dans toute l'histoire de l'art.
, L'enfance du Christ et l'arbre de Jessé (vitrail, ca. 1144), chapelle de la Vierge
Basilique de Saint-Denis (France) © CC-BY-SA 3.0→
, L'Arbre de Jessé (vitrail, 1145-1155), côté ouest orienté nord
cathédrale Notre-Dame de Chartres (France) © Domaine public→
, L'Arbre de Jessé (vitrail, 1522-1524)
église Saint-Étienne, Beauvais (France) © Domaine public→
Lyévin Varin ou
, Jehan et Balthazard Godon ou , L'Arbre de Jessé (vitrail, 1502-1503), 12,4 x 4,2 m, baie n°116, fenêtre haute du transept sudcathédrale Saint-Étienne, Sens (France), photo : lavieb-aile→ © Domaine public→
, L'Arbre de Jessé (vitrail, 16e s.), collatéral nord, chapelle des évêques
Cathédrale Saint-Lazare, Autun (France), photo : Denis Krieger © Domaine public→
, L'Arbre de Jessé (bois, 17e s.)
Église Saint-François, Porto (Portugal) © CC-BY-2.0→
Cf. Arts visuels Mt 1,16.
18s Histoire de la Nativité Une intense poésie se dégage de ce film d'animation russe.
Mikhail
, Noël (мультфильм Михаила Алдашина), (film d'animation, 1997)musique : Johann Sebastian ; L. van , Symphonie No. 7 en A Major, Op. 92: II. Allegretto (Rafael Frühbeck de Burgos; Wyn Morris ; London Symphony Orchestra).
, Concerto en D minor pour clavecin, BWV 1052 (Clavecin: Jim Long)Prod. : Primoluz, Рождество © Licence YouTube standard, Mt 1,1-2,19 ; Lc 1,26-2,20
Le film Noël du réalisateur et artiste Mikhail Aldashin cherche à faire toucher au miracle de la naissance du Sauveur parmi les hommes. L'intrigue respecte le texte canonique, en y ajoutant bien des traits naïfs et émouvants tirés des récits apocryphes. Mikhail Aldashin est l'un des principaux réalisateurs du studio Pilot. Ses films ont remporté le succès dans de nombreux pays, dans divers festivals internationaux. Le film Noël, tourné en 1997 la même année, a reçu le prix de la meilleure réalisation et la première place dans une classification professionnelle au Festival panrusse d'animation de Tarus ; au Golden Fish International Film Festival à Moscou et de nombreuses autres récompenses.
La scène de l’appel des trois mages endormis dans le même lit et tirés de leur sommeil par un petit ange qui les touche du doigt vient directement d’un chapiteau du 12e s. de la cathédrale Saint-Lazare d’Autun, sculpté par maître Gislebertus : Arts visuels Mt 2,1s
1,18 Or, la génération du Christ se fit ainsi Iconographie contemporaine
Éric
(1964 -), Incarnation. Page Chi-Rhô., (enluminure sur vélin : pigments à l'orpiment, minium, garance, ocre doré, lapis-lazuli, vert de gris, cochenille, indigo, 2020), 33 x 25,5 cmColl. part., France
D.R. É. Mortreuil→© BEST aisbl
Enlumineur depuis 2016, É. M. s’inspire de textes bibliques et chrétiens et de la spiritualité scoute pour élaborer des compositions dans la tradition de l’enluminure occidentale, avec une préférence pour le style irlandais « insulaire » (Livre de Kells, Evangiles de Lindisfarne, etc.) et pour le gothique du 13e s.
La page Chi-Rhô (folio 34r du Livre de Kells) est emblématique des manuscrits insulaires. Elle désigne le chrisme, composé des lettres grecques X (khi) et P (rhô), initiales de Jésus-Christ en grec.
, Livre de Kells, (vélin avec de l'encre noire, rouge, mauve ou jaune, ca. 800), Manuscrit illustré de motifs ornementaux, Folio 34r, 33 x 25
Irlande, Bibliothèque du Trinity College Dublin→© BEST aisbl
En s'inspirant de l'illustration Chi-Rhô, É. M. illustre les premiers mots de la péricope de Saint Matthieu : « XPI (Christi) autem generatio sic erat ».
L'enluminure de É. M. intègre aussi des éléments symétriques et circulaires, ainsi que des motifs celtiques médiévaux, comme ceux du Bouclier de Battersea.
, Le bouclier de Battersea, (bronze et verre, ca. 350 BC - 50 BC), 77,7 x 35,7 cm, N° d’inventaire : 1857,0715.1
British Museum→© BEST aisbl
La calligraphie quant à elle est empruntée aux lettres du folio 95r des Évangiles de Lindisfarne.
, Évangiles de Lindisfarne, (Enluminures sur parchemin, ca. 700-715), Manuscrit enluminé, 34 × 27 cm,
N° d’inventaire : Cotton Ms. Nero D.IV, Folio 95r,
Lindisfarne, British Library
L'enluminure Incarnation. Page Chi-Rhô d'É. M. peut évoquer :
2,16 il envoya tuer tous les enfants qui étaient dans Bethléem et de toute sa région Le massacre des innocents selon la Biblia Pauperum Première planche où Marie n'est pas représentée, elle apparaît toutefois en typologie, sous les traits de Josaba, fille de Joram, qui soustrait Joas pour le remettre à la nourrice (panneau droit).
(continuant ), « Massacre des prêtres de Nov par Saül, Le massacre des innocents, Massacre de la descendance royale par Athalie », (impression xylographique, 1460s, Pays-Bas ou Rhin inférieur), 27,5 x 20,5 cm
Planche G, 7v de Biblia pauperum seu historiæ Veteris et Novi Testamenti, Bibliothèque nationale de France→,
Les massacres des prêtres de Nov et de la descendance royale par la reine Athalie présentent des ressemblances typologiques. À travers l'assassinat des prêtres oints (messies), c'est le Messie que l'on cherche à atteindre. De même, Joas, qui a été soustrait aux mains d'Athalie pour rester en vie auprès de sa nourrice, représente le Christ. Bien qu'il ne soit pas cité dans la généalogie selon saint Matthieu, Joas est l'un des maillons de la promesse faite à David : « l'enfant soustrait à la mort figure le Christ secrètement arraché au massacre du roi Hérode » (Lectio Droit).
2,19–23 va en terre d'Israël La Sainte Famille revient d'Égypte selon la Biblia Pauperum Le Retour d'Égypte revêt ici une grande importance : il marque à la fois la fin du thème comprenant la Fuite en Égypte et le Retour (planches E à H), et plus largement celui de l’Enfance du Christ (planches A à H), qui représente un cinquième de l’ensemble de l'œuvre.
(continuant ), « Retour de David après la mort de Saül, La Sainte Famille revient d'Égypte, Retour de Jacob au pays de Canaan », (impression xylographique, 1460s, Pays-Bas ou Rhin inférieur), 27,5 x 20,5 cm
Planche H, f.8r de Biblia pauperum seu historiæ Veteris et Novi Testamenti, Bibliothèque nationale de France→,
La planche consacré au retour d'Egypte est construit en miroir avec la planche consacré à la fuite. Contrairement à la fuite en Égypte (Arts visuels Mt 2,13), le retour dans la région de Galilée est marqué par le fait que Jésus est assez grand pour marcher. Prenant le chemin inverse de celui indiqué sur la planche E, la Sainte Famille est entourée, comme lors de la fuite, par David et Jacob. Seulement, ceux qui apparaissaient respectivement à gauche (Jacob) et à droite (David) lors de la fuite (planche E), apparaissent ici renversés, comme si le retour avait inversé leur position (David à gauche et Jacob à droite).
2,1 voici, des mages d'Orient vinrent à Jérusalem L'Épiphanie selon la Biblia Pauperum La visite des mages est au centre ; les images latérales représentent le roi David et le roi Salomon. Celui qui est « Roi des rois et Seigneur des seigneurs » (Ap 19,16) surprend par sa petitesse, en comparaison des rois d'Israël qui le flanquent.
(continuant ), « Abner, chef de l'armée de Saül, se rend chez David, l'Épiphanie, La reine de Saba se rend chez Salomon », (impression xylographique, 1460s, Pays-Bas ou Rhin inférieur), 27,5 x 20,5 cm
Planche C, f.3v de Biblia pauperum seu historiæ Veteris et Novi Testamenti, Bibliothèque nationale de France→,
David et Salomon, sceptre en main et couronne sur la tête, encadrent l'Épiphanie. Ils se distinguent de Jésus qui n'est pas assis sur un trône à baldaquin, mais sur les genoux de Marie. Celle-ci tient délicatement entre ses mains celui qu'annoncent les paroles d'Isaïe dans le phylactère au-dessus : « Et ils adoreront les traces de tes pas » (Is 60,14).
2,13 La fuite en Égypte selon la Biblia Pauperum Dans la Biblia pauperum, cette planche marque le début d'un deuxième volet.
Les planches A à D formaient un premier groupe couvrant l'Annonciation jusqu'à la première souffrance du Christ (sa circoncision).
Les planches E à H forment un deuxième groupe, délimité par la fuite en Égypte et le retour d'Égypte. La deuxième souffrance du Christ se distingue de la circoncision dans la mesure où le danger est représenté. Alors que dans la Présentation de Jésus au Temple, seule la nudité de Samuel suggérait la circoncision (Arts visuels Lc 2,22–39), le danger est ici manifeste. Que ce soit à travers Ésaü et son arc (signe distinctif qui réapparaît sur la Planche K : Arts visuels Lc 2,4), l'âne en mouvement ou les fantassins qui pourchassent David, cette page est marquée par le danger et la fuite.
(continuant ), « Fuite de Jacob, La fuite en Égypte, Fuite de David pourchassé par Saül », (impression xylographique, 1460s, Pays-Bas ou Rhin inférieur), 27,5 x 20,5 cm
Planche E, f.5v de Biblia pauperum seu historiæ Veteris et Novi Testamenti, Bibliothèque nationale de France→,
Enchâssée entre la fuite de Jacob et l'évasion de David, la fuite en Égypte fait partie des épreuves que Joseph, Marie et Jésus doivent endurer. Les agresseurs, absents de la scène centrale, sont présents dans les images latérales.
2,11b se prosternant l'adorèrent L'adoration des mages
L’épisode de la visite des mages est la première à frapper l’imagination des artistes, qui la représentent selon un modèle assez vite standardisé : suivant l’étoile dans la direction de Marie et de son fils qui attendent leurs exotiques visiteurs, ils marchent en procession rythmique.
, Adoration des mages (fresque, 3e-4e s. ap. J.-C.), peinture murale, au-dessus d'une arche
Catacombe de Priscille, Capella Graeca, Rome (Italie) © Collection personnelle→
C'est la première attestation du nombre des mages : Matthieu mentionnant trois types d'offrandes, il semble qu'on en déduisit qu'elles étaient portées par trois personnes.
Les mages occupent le plus d’espace dans la composition, sur l’axe central au sommet de l’arc : le spectateur est pris dans leur mouvement de recherche intense du Fils. La mise en scène fait entrer le spectateur dans un récit de quête et de découverte, dont il devient participant — adorant Dieu fait enfant — en s’appropriant les attitudes des personnages.
Les postures d’offrande et de réception de dons abondent dans l’art gréco-romain ancien et le choix des offrandes informe sur l’identité du donateur aussi bien que du destinateur.
L’attitude rappelle celle du culte de l’empereur dans les cérémonies impériales.
Dans leurs célébrations et prédications, les Églises locales semblent s’être diversement concentrées sur les évangiles de Matthieu et de Luc. La popularité du thème des Rois mages dans l’art, avant celui de la mangeoire, peut être un signe d’une préférence pour Matthieu plutôt que Luc, mais pourrait tout simplement venir de sa capacité de synthétiser les deux récits et même de faire allusion au prologue de Jean.
À Rome, les évangiles de Luc et de Jean sont préférés pour Noël. Dans la mosaïque de Sainte-Marie Majeure, les Mages arrivent devant un enfant et sa mère, impériaux, sans présence d’aucun des bergers du récit lucanien.
, Adoration des mages (mosaïque, ca. 435), arc triomphal, côté gauche, deuxième registre à partir du haut
Basilique Santa Maria Maggiore, Rome (Italie) © CC-BY-SA 3.0→
Sur la mosaïque de Sainte-Marie-Majeure, les Mages arrivent devant un enfant et sa mère impériaux, sans la présence d’aucun des bergers du récit lucanien.
Adoration des mages (mosaïque, 6e s.), mur gauche de la nef
église Saint-Apollinaire-le-Neuf, Ravenne (Italie) © CC-BY-SA 4.0→
Dierick
(ca. 1420-1475), Tryptique de la Dernière Cène (huile sur panneau, 1464-1468), 185 × 294 cmMusée de Louvain (Belgique) © Domaine public→
(ca. 1370-1427), L'adoration des mages (tempera sur panneau, 1423), 301,5 x 283 cm
Galerie des Offices, Florence (Italie) © Domaine public→
Chez
comme chez , à Florence, le plus jeune roi mage prend les traits de Laurent le Magnifique.(ca. 1395-1455), L'adoration des rois mages (fresque, 1438-1446)
Musée national San Marco, Florence (Italie) © Domaine public→
Jean
(1420-), L'adoration des rois mages (enluminure sur parchemin, ca. 1452-1460), 21 x 15 cmHeures d'Étienne Chevalier, Bibliothèque Condé © Domaine public→
Pieter
(ca. 1526-1569), L'adoration des Rois (huile sur bois, 1564), 111,1 x 83,2 cmNational Gallery, Londres (Royaume-Uni) © Domaine public→
Pieter
(1525-1565), L’Adoration des mages sous la neige (huile sur panneau, 1567), 35 × 55 cmMusée Oskar Reinhart « Am Römerholz », Winterthur (Suisse) © Domaine public→
La scène est située dans un village des Flandres sous la neige, un univers bien connu du peintre. À l’écart sur la gauche du tableau, dans une pauvre masure au toit prêt à s’écrouler, Marie présente son enfant ; Joseph dans l’ombre regarde, les deux Mages se prosternent devant elle, le troisième est avec le petit groupe qui s’avance.
Rien ne brille. Même pas les offrandes divines, masquées par la neige ou les lourds manteaux bruns. Il faut une loupe pour discerner la scène, humble et modeste, microcosme d’un événement qui va bouleverser le cours de l’histoire de l’humanité.
Jésus se donne à voir à ceux qui le cherchent, cette présence ne se perçoit pas à l’œil nu. Pour les villageois affairés, c’est un jour banal. Pour découvrir cet enfant, il faut marcher, passer par ce monde enneigé, où le quotidien devient le lieu de la rencontre : c’est là au milieu des gens « comme les autres » que
invite le contemplateur de son petit tableau à accueillir l’ordinaire de la vie pour être conduit au seuil du mystère.Il faut aiguiser son regard pour voir Celui qui humblement se donne à vivre, écouter le silence de cette Épiphanie ; laisser fondre la neige du cœur pour voir fleurir le printemps de la vie… À chacun de découvrir dans la banalité de son propre quotidien les signes fragiles de Sa Présence… (Père J.-M. Nicolas)
Pierre Paul
(1577-1640), L'adoration des rois mages (huile sur toile, ca. 1617-1618), 328 × 251 cmMusée des Beaux-Arts de Lyon (France) © Domaine public→
Nicolas
(1594-1665), L'Adoration des mages (huile sur toile, 1633), 160 × 182 cmGemäldegalerie Alte Meister, Dresde (Allemagne) © Domaine public→
Leonaert
(1596-ca 1674), L'adoration des mages (huile sur panneau, 1628-1630), 43 x 53 cmDetroit Institute of Arts, Detroit, MI (États-Unis) © Domaine public→
George
(1861-1950), Roi Mage Balthazar (gouache sur papier, ca. 1926), 54 x 36 cmCollection particulière, France © Succession Desvallières→
Un roi mage aux coloris de rêve bleu vient parler d’un mystère joyeux lors de l’exposition du deuxième groupe chez Druet au printemps 1926 aux côtés de grandes compositions graves remémorant la Grande Guerre. Par la suite, Desvallières proposa l’œuvre à l’exposition consacrée à son maître Gustave
et ses élèves.