La Bible en ses Traditions

Matthieu 13,7

Byz V S TR Nes

D’autres encore tombèrent sur les épines  

et elles montèrent, ces épines, à les étouffer.

1–9 Semeur  Mc 4,3-9 ; Lc 8,5-8 7 Épines Jr 4,3 (ne pas semer dans les épines) ; Jr 12,13 (blé semé pousse en ronces) ; Gn 3,18 ; 2S 23,6 ; Is 5,1-28 (chant de la vigne) ; Is 7,23; 32,13 ; He 6,7s (épines et feu comme châtiments de la terre) 1–52 Allusions aux conditions de l'Alliance ? Dt 29,1-29 (Moïse rappelle les "paroles de l'alliance" à observer sur "la terre" 29,1 pour y produire du fruit 29,23, et annonce les châtiments des transgresseurs : fin des semailles et des récoltes 29,22, feu de la colère et exil vers une autre terre 29,26). Actualisées à chaque lecture (Dt 29,14s), ces paroles reflètent les secrets du Seigneur (Dt 29,29).

Réception

Tradition chrétienne

3b–9 texte Év. Thom. 9 contient la parabole entière p.ê. avec des allusions aux rites gnostiques d’élévation de blé vers le ciel; cf. Corp. herm. 14,10; Hippolyte Haer. 5,3.

Propositions de lecture

1–9 Allusions au TaNaKh et un enseignement universel Dans une parabole pleine d’allusions multiples au TaNaKh Références en marge, Jésus redit à ses coreligionnaires à quelle condition la semence/ descendance peut porter du fruit dans la bonne terre/ terre promise Intertextualité biblique Tradition juive. Mais le symbolisme cosmique de cette parabole la rend disponible pour un enseignement religieux universel.

Lecture synoptique

1–9 Outre son style, habituellement plus élégant, Mt soigne plus que Mc (Mc 4,1-20) l’intégration de la parabole et de son « interprétation » en ciselant les parallélismes et en harmonisant systématiquement les nombres et les genres des différents actants (les grains, la pierraille…) dans les deux parties.

Mt et Lc sont d’accord contre Mc sur plusieurs points (construction grammaticale v.4; usage de xêrainô exclusivement pour les végétaux – cf. v.6 –; forme du dit v.9).

Mt et Mc présentent les fructifications dans des ordres inverses.

Contexte

Intertextualité biblique

3b–9 L’obéissance à la Parole Dans cette parabole, Jésus multiplie les allusions aux passages AT faisant de l’obéissance à la Parole la condition d’entrée et de prospérité dans la véritable →Terre promise qu’est le royaume de Dieu Références en marge: dans la ligne du sermon sur la montagne (il a été dit; moi je vous dis), il invite à entendre, comprendre et pratiquer sa parole comme la Torah.  

Milieux de vie

3b–9 exégèse juive traditonnelle Fidèlement à une technique d’enseignement oral traditionnel (plus tard codifiée dans →le PaRDeS), Jésus multiplie les allusions à des textes importants concernant les origines et l’histoire d’Israël, ainsi que ses relations avec Dieu. Références en marge Intertextualité biblique 

Réception

Tradition chrétienne

3b–9 natures humaines Jérôme Comm. Matt.:

  • « Valentin s’appuie sur cette parabole pour justifier son hérésie. Il introduit l’existence de trois natures: la spirituelle, l’animale et la terrestre. Mais ici, il y en a quatre: une le long du chemin, une autre pierreuse, la troisième pleine d’épines, la quatrième étant la bonne terre ».

Texte

Procédés littéraires

4–8 Énumération et ellipse Des catégories de grains sont par ordre croissant d’espérance de vie. Mais les mots "grain" ou "semence" n’apparaissent nulle part!

Réception

Tradition chrétienne

4–8 Collaboration de l'homme Jean Chrysostome est toujours attentif à ce qui souligne la part de collaboration à l’action de Dieu qui revient à l’homme, il se demande ce que devient la semence; 

  • Hom. Matt. 44,3: « Il s’en perd trois parties et il ne s’en sauve qu’une. Mais comment concevoir, me dites-vous, qu’on sème sur des épines, sur des pierres et dans des chemins? Je vous réponds que cela serait ridicule à l’égard d’une semence matérielle qu’on jette sur la terre; mais à l’égard de nos âmes et de la parole de Dieu, c’est une chose qui ne peut être que très louable. On blâmerait très justement un laboureur s’il perdait ainsi sa semence, parce que les pierres ne peuvent devenir de la terre et que les chemins ne peuvent cesser d’être des chemins, ni les épines d’être des épines. Mais il n’en est pas ainsi de nos âmes. Les pierres les plus dures peuvent se changer en une terre très fertile. Les chemins les plus battus peuvent n’être plus foulés aux pieds, ni exposés à tous les passants, mais devenir un champ bien préparé et bien cultivé. Les épines peuvent disparaître pour faire place à la semence, afin que le grain croisse et pousse en haut, sans qu’il trouvé rien qui l’empêche de monter. Si ces changements étaient impossibles, le semeur divin et adorable n’aurait jamais rien semé dans le monde. Et s’ils ne sont pas arrivés dans toutes les âmes, ce n’est point la faute du laboureur, mais de ceux qui n’ont pas voulu se changer. Il a accompli avec un soin entier ce qui dépendait de lui. Si les hommes, au lieu de correspondre à son ouvrage, l’ont au contraire détruit en eux-mêmes, il n’est point responsable de leur perfidie, après qu’il a témoigné tant de bonté et tant d’affection envers les hommes ».

4–8 Don offert indifféremment

  • Jean Chrysostome Hom. Matt. 44,3: « Il n’y a que la quatrième partie de toute la semence qui se sauve, et encore même avec beaucoup d’inégalité et de différence. Jésus-Christ voulait dire par là qu’il offrait indifféremment à toutes les instructions de sa parole. Car comme un laboureur ne choisit point en semant, et ne fait aucun discernement d’une terre d’avec une autre, mais répand sa semence également partout, Jésus-Christ de même, en prêchant, ne faisait point de distinction entre le riche et le pauvre, entre le savant et l’ignorant, entre l’âme ardente et celle qui était lâche et paresseuse. Il semait de même sur tous les cœurs, et il faisait de son côté tout ce qu’il devait faire, quoiqu’il n’ignorât pas quel devait être le succès de son travail ».

Contexte

Textes anciens

7a épines Les épines étouffent les plantes (Virgile Georg. 1,150-159).

Milieux de vie

7a épines Espèces Il y a plusieurs types d’épines (par exemples: Silybum marianum, Cyrana Syriaca, Onopordum, Notobasis syriaca, Cirsium phyllocephalum) prolifèrent auprès des chemins et atteint une hauteur de plus de deux mètres en avril.