La Bible en ses Traditions

Psaumes 69,1–10

M
G S
V

Au maître de chant. Sur les lys. De David.

...

POUR LA FIN. POUR CEUX QUI SERONT CHANGÉS. DAVID.

Sauve-moi, ô Dieu, car les eaux arrivent jusqu’à mon âme.

...

Sauve-moi, ô Dieu, maintenant que les eaux ont pénétré jusqu'à mon âme

Je suis enfoncé dans une fange profonde

et il n’y a pas où poser le pied

Je suis descendu au fond des eaux et le courant me submerge.

...

Je suis fixé dans la boue de l'abîme et il n'a pas fond

arrivé aux profondeurs de la mer et la tempête m'a submergé

Je me fatigue à crier, ma gorge est en feu 

mes yeux se consument dans l’attente de mon Dieu.

...

Je me suis fatigué en criant, ma gorge est devenu rauque

mes yeux se sont épuisés tandis que j'espère en mon Dieu.

Plus nombreux que les cheveux de ma tête, ceux qui me haïssent sans raison

ils sont puissants ceux qui veulent me perdre, qui sont à tort mes ennemis.

Ce que je n’ai pas dérobé, il me faudrait le rendre.

...

Ils se sont multipliés plus que les cheveux de ma tête,

ceux qui me haïssent sans raison

ils se sont fortifiés, mes ennemis qui me persécutèrent injustement :

ce que je n’ai pas dérobé, je devais pourtant le rendre.

M V
G S

O Dieu, toi, tu connais ma folie

et mes fautes ne te sont pas cachées.

...

M
G S
V

Que ceux qui espèrent en toi n’éprouvent pas de honte à cause de moi

Seigneur, YHWH des armées 

Que ceux qui te cherchent ne soient pas confondus à mon sujet

Dieu d’Israël !

...

Que ceux qui t'attendent ne rougissent pas à cause de moi, Seigneur, Seigneur des puissances

qu'ils ne soient pas confondus à mon sujet ceux qui te cherchent, Dieu d'Israël !

Car c’est à cause de toi que je porte l’opprobre

que la confusion couvre mon visage.

 ...

puisque à cause de toi j'ai supporté l'opprobre

la confusion a couvert ma face

M V
G S

Je suis devenu un étranger pour mes frères

et un inconnu pour les fils de ma mère.

...

10 Car le zèle de ta maison me dévore

Vm'a dévoré

et les outrages

Vl'outrage de ceux qui t’insultent retombent

Vest tombé  sur moi.

10 ...

Réception

Liturgie

1–37 Tous mes amis Répons

« Omnes amici mei »

Traditionnel, Vendredi Saint - 1° Nocturne: répons " Omnes amici mei"

(CD, 2005) Dom Jean Claire, Choeur Des Moines de L'Abbaye De Solesmes

© Abbaye de Solesmes→, Ps 69

2.3.10 Le zèle de ta maison Antienne

« Zelus Domus »

Traditionnel, Jeudi Saint - 1° Nocturne: Antienne " Zelus Domus" et Psaume 68

(CD, 2005) Dom Jean Claire, Choeur des Moines De L'Abbaye De Saint-Pierre De Solesmes

© Abbaye de Solesmes→ Ps 69

"Zelus Domus tuae" est la première antienne de l'Office des Ténèbres du Jeudi Saint. Le Psalmiste, dont Absalom complotait le meurtre, écrit d'une manière prophétique pour prédire la souffrance et l'abandon de Notre-Seigneur pendant son agonie dans le jardin des Oliviers. Ici, Notre Seigneur Jésus-Christ appelle Son Père à l'aide.

Arts visuels

1–37 La plainte depuis la citerne boueuse : l'épisode de Jérémie

Bourgogne romane, 12e s.

Anonyme, Abdémélech obtient la grâce de Jérémie (bas-relief, sculpture sur pierre, 12e s.)

chapiteau historié de la partie haute du côté sud de la nef

Basilique Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay, Bourgogne, © D.R.→

Liturgie

2 Sauve-moi, ô Dieu - Alleluia

« Salvum me fac »

Traditionnel, Alleluia - Salvum me fac

Chœur des moines de l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux, (enregistrement live)

© Abbaye du Barroux→, Ps 69,2

Musique

10 Nous ne néglierons pas la maison de notre Dieu

19e s.

José Maria Xavier (1819-1887), Zelus domus tuae

Orquestra Sinfônica de Minas Gerais

© Licence YouTube Standard→, Ne 10,1-40 Ps 69,10

Paroles

« Car le zèle de ta maison me dévore, et l'outrage de ceux qui t’insultent est retombé sur moi ».

123,2 ; 148,1–4 ; 51,19 ; 69,8ss Ignatius Cantata

21e s.

Kris Oelbrandt, OCSO (1972-), Ignatius Cantata op.34, 2014

Joris Derder (bariton), Nico Couck (guitare), I Solisti del Vento (ensemble)→, Musa Horti (choeur)

 © Kris Oelbrandt→, Ps 123,2.148,1-4.51,19.69,8-10 Lc 1,38.9,57-61.2,48s Jn 6,68.21,15ss Ph 2,6-11

Composition

Cette cantate est une synthèse musicale des exercices spirituels d'Ignace de Loyola. Les mouvements I, II, III et IV parcourent les quatre phases des exercices: émerveillement sur la création, suivre le Christ, s'adonner à la croix, ressusciter avec Lui. Ces quatre idées centrales sont explicitées par des citations des exercices (chantées en Sprechstimme par le bariton), qui sont commentés par des versets bibliques illustratifs, chantés par le chœur. Le premier mouvement est précédé par un prologue (la fameuse prière de Thérèse d'Avila), le dernier est suivi par un épilogue qui donne une dernière synthèse.

  • Mouvement I (00:00 - 12:55):

Dans le premier mouvement, le retraitant s'apprête pour l'émerveillement en se rendant compte de sa propre humilité et de la grandeur de Dieu. Le psaume 123, notamment par l'image de la servante qui regarde la main de sa maîtresse, décrit cette idée. Voir aussi Ps 51,19.

Au milieu de la première phase des exercices, le retraitant éclate en émerveillement et joie sur la création. La musique monte pas à pas, le chœur monte dans des progressions harmoniques qui ouvrent chaque fois un nouveau monde (un nouvel élément énuméré dans le psaume 148), le bariton parle à travers en énumérant plus ou moins les mêmes éléments comme ils apparaissent dans le texte ignacien.

Retour vers la conscience de sa propre humilité. Le verset du psaume 51 (l'offre de mon cœur broyé) rappelle le psaume 123. La mélodie reprend celle du ps 123 en mouvement miroir rétrograde.

  • Mouvement II (12:55 - 23:00):

La deuxième phase des exercices ignaciennes se concentre sur la volonté de suivre le Christ. Ce concept est illustré musicalement par un basson seul qui joue une mélodie légère, sautante, quasi improvisée, en croches constantes - décrivant quelqu'un qui se met en route. Sur cette mélodie apparaissent de courts fragments avec des citations bibliques sur ce thème. La première expression de la volonté de suivre le Christ, chantée en forme de chorale, est celle de l'Annonciation, où Marie se confie à la promesse de l'ange Gabriel. Voir aussi Lc 9,57-61 et Jn 6,68.

La deuxième expression de la volonté de suivre le Christ est la promesse - pourtant conditionnelle - de divers gens de suivre le Christ. Celui-ci répond en Espagnol (rappellant les exercices ignaciennes) "Sigue me", "Suis-moi". Voir aussi Lc 1,38 et Jn 6,68.

La troisième expression de la volonté de suivre le Christ, citation de l'évangile selon St Jean, est mise de nouveau (comme la première, Lc 1,38) en forme de chorale. Voir aussi Lc 1,38 et Lc 9,57-61.

  • Mouvement III (23:00 - 30:40)

Dans la troisième phase des exercices ignaciennes, le retraitant réalise que la croix est inévitable en suivant le Christ. Après la citation de la phrase centrale des exercices par le bariton, le début du prologue revient, maintenant joué par la guitare. De cette manière l'auditeur se souvient de la prière de Thérèse d'Avila: "Je suis à vous". La tête de la mélodie de la prière est maintenant jouée par les instruments à vent et tenue longue en point d'orgue. Les versets du psaume 68 (69) sont superposés sur ce tapis harmonique, mêlant ainsi la notion de l'abandon et la notion de la croix. Le bariton chante régulièrement, comme troisième couche, "Sigue me", "Suis-moi", ce qui rappelle le deuxième mouvement, notamment Lc 9,57-61.

La conviction que le Christ ressuscité est apparu tout d'abord à Marie, sa mère, est typiquement jésuite. L'histoire du jeune Jésus qui est retrouvé après trois jours dans le temple, peut être vu comme une justification biblique de ce passage des exercices ignaciens. Deux motifs musicaux sont repris et superposés: la mélodie continue du basson (voir la deuxième phase dans Lc 1,38, Lc 9,57-61 et Jn 6,68) - maintenant jouée par le hautbois - et le chant de l'humble servante (voir ps 123, 2). L'humble servante est comparée à Marie qui s'écrie en retrouvant Jésus.

  • Mouvement IV (30:40 - 36:49)

La quatrième et dernière phase des exercices conclut par une réconciliation: le retraitant se réconcilie avec Jésus et ses émotions ou conflits intérieurs en déclarant son amour pour le Christ ressuscité, illustré par Jn 21,15-17. La mélodie du prologue, où le chœur chantait la prière de Thérèse d'Avila, notamment "Que mandais hacer de mi?" ("Que veux-tu que je fasse?"), sonne maintenant dans les instruments à vent comme une formule répétée pp. C'est sur cette couche que les confessions de Pierre à Jésus sont chantées, en alternance entre ténors (Jésus) et le reste du chœur.

Partitions→

Comparaison des versions

1 V—IUXTA HEBR. 

  • AU VAINQUEUR POUR LES LYS. DE DAVID

2 V—IUXTA HEBR. 

  • Sauve-moi, Dieu, puisque les eaux sont arrivées jusqu'à [mon] âme

3 V—IUXTA HEBR. 

  • Je suis enfoncé dans une fange profonde et je ne peux pas subsister | je suis descendu au fond des eaux et le courant m'a submergé

4 V—IUXTA HEBR. 

  • je me suis fatigué en criant, ma gorge a été irritée | mes yeux se sont épuisés dans l'attente de mon Dieu.

5 V—IUXTA HEBR. 

  • Ils se sont multipliés plus que les cheveux de ma tête ceux qui me haïssent sans raison | ils se sont fortifiés, mes ennemis qui me persécutaient injustement : ce que je n'avais pas dérobé, je devais pourtant le rendre.

6 V—IUXTA HEBR. 

  • Dieu, toi tu connais ma sottise | et mes péchés ne te sont pas cachés

7  V—IUXTA HEBR. 

  • Que ceux qui t'attendent, Seigneur, Dieu des armées, ne soient pas confondus à cause de moi | qu'ils ne soient pas confondus à cause de moi ceux qui te cherchent, Dieu d'Israël !

8  Seigneur, Dieu des armées

  • parce que à cause de toi j'ai supporté l'opprobre | la confusion m'a couvert la face

Musique

4 Je me suis fatigué en criant Laboravi clamans

18e s.

Jean-Philippe Rameau (1683-1764), Laboravi clamans

Philippe Herreweghe (dir.), La Chapelle Royale

© Licence YouTube Standard→, Ps 69,4

Composition

Jean-Philippe Rameau, né le 25 septembre 1683 à Dijon et mort le 12 septembre 1764 à Paris (paroisse Saint-Eustache), est un compositeur français et théoricien de la musique. L'œuvre lyrique de Rameau forme la plus grande partie de sa contribution musicale et marque l'apogée du classicisme français, dont les canons s'opposèrent avec force à ceux de la musique italienne jusque tard au cours du XVIIIe siècle.

Paroles

Laboravi clamans, raucæ factæ sunt fauces meæ: defecerunt oculi mei, dum spero in Deum meum.