La Bible en ses Traditions

Apocalypse 1,19

Byz V S TR Nes

19 Écris Byz V S Nesdonc les choses que tu as vues et celles qui sont et celles qui doivent arriver ensuite

Réception

Cinéma

1,1–22,21 Allusions à l'Apocalypse

  • Ingmar Bergman, Det sjunde inseglet [« le septième sceau »] (1957).
  • Vincente Minnelli, The Four Horsemen of the Apocalypse (1961).
  • Andrei Tarkovski, Offret [« le sacrifice »] (1985).
  • Peter Jackson, The Lord of the Rings (en particulier le 3e film, 2003).

Arts visuels

17ss Quand je le vis + Écris donc les choses que tu as vues ... Enluminer : voir et écrire

8e s. 

Les Beatus sont des manuscrits ibériques des 10e, 11e et 12e s., plus ou moins abondamment enluminés, où sont copiés notamment les Commentaires de l'Apocalypse rédigés au 8e s. par le moine Beatus de Liébana. Le Beatus de Ferdinand et de Sancha appelé aussi Beatus de Facundus, fut écrit et peint vers 1047.

Ce manuscrit contient 114 miniatures d'influence mozarabe. Elles illustrent un commentaire de l'Apocalypse de saint Jean écrit par Beatus de Liébana au 8e s. Les miniatures sont inspirées d'autres manuscrits antérieurs du 10e s. comme le Beatus de Valladolid ou le Beatus de Morgan. Elles reproduisent notamment les mêmes bandes de couleur de fond. Cependant, leur style plus délicat et élégant dénote peut-être une influence romane à laquelle a sans doute été sensible Ferdinand Ier

Beatus de Liébana (ca. 730-798), Commentaire sur l'Apocalypse (ca. 784, manuscrit, Latin 8878, folio 31v)

Bibliothèque Nationale de France, Paris (France) © Domaine Public→

De nombreux objets de la vision sont ici représentés, notamment les sept étoiles et les sept chandeliers d'or (avant les lettres aux « sept Églises », que symbolisent ici sept autels, chacun au-dessous du nom de leur Église correspondante). Mais on voit aussi la « ceinture d'or à la hauteur des seins » et les « clefs de la mort et de l'enfer » sur le personnage central. Figurent les personnages suivants : l'« ange » du premier verset, ainsi que le duo formé par Jean et ce « quelqu'un semblable à un Fils d'homme », aux pieds duquel Jean tombe et qui pose sa main droite sur lui. Ce personnage mystérieux est représenté en train de trôner : ce n'est pas présent dans le texte, mais cela permet d'illustrer l'autorité du personnage. À l'inverse, ses caractéristiques physiques spectaculaires décrites en détail dans le texte (blancheur des cheveux, yeux « comme une flamme de feu », pieds « semblables à de l'airain qu'on aurait embrasé », « glaive » sortant de la bouche et visage « comme le soleil ») ne sont pas représentées. Elles sont en effet à la limite du représentable. Les omettre permet par ailleurs d'humaniser ce personnage surnaturel et de le faire ressembler à Jésus en son humanité, identifiable sans erreur possible grâce à son auréole crucifère.

Texte

Procédés littéraires

2.11.17.19 THÉMATIQUE Isotopie de la vision (eidon, eides, eiden). Témoin privilégié qui « a vu » (eiden Ap 1,2), Jean offre le récit de visions qu’il a reçues, en extase, le « jour du Seigneur » (Ap 1,10). Mais l’emploi de l’aoriste (Ap 1,11.17.19) suggère également que ces visions concernent le futur et s’ancrent dans l’éternité: « Écris donc les choses que tu as vues, et celles qui sont et celles qui doivent arriver après elles » (Ap 1,19).

L'iconographie de Jean a fortement mis en scène sa dimension de voyant, en le représentant sur le promontoire d'une île, à la lisière du terrestre et du céleste, écrasé par l'ampleur des visions que lui dévoile le ciel : 

Pol, Hermann et Jannequin de Limbourg (1370–1416) ; Jean Colombe (ca 1440–93), Saint Jean sur l'île de Patmos, enmuminure dans  Les Très Riches Heures du Duc de Berry, (tempera sur parchemin de veau, ca 1411-1416), 29 x 21 cm

folio 17, ,Musée de Condé— Ms.65 © Domaine public→