La Bible en ses Traditions

Apocalypse 5,1–7.11

Byz V S TR Nes

Puis je vis dans la main droite de celui qui était assis sur le trône un livre écrit en dedans et en dehors

et scellé de sept sceaux.

Et je vis un ange puissant qui criait d’une voix forte :

— Qui est digne d’ouvrir le livre et de briser ses sceaux ? 

Byz V TR Nes
S

Et personne ni dans le ciel, ni sur la terre, ni sous la terre, ne pouvait ouvrir le livre ni le regarder.

...

Byz V Nes
S
TR

Et moi,

Nes[moi], je pleurais beaucoup parce que personne ne fut trouvé digne d’ouvrir le livre, ni de le regarder.

V même de le voir.

...

Et moi, je pleurais beaucoup parce qu’il ne se trouvait personne qui fût digne d’ouvrir, de lire le livre, ni de le regarder.

Byz V S TR Nes

Alors un des vieillards me dit :

— Ne pleure pas :

voici qu'il a vaincu, le lion de la tribu de Juda, le rejeton de David

[pour] ouvrir le livre et ses sept sceaux ! 

Et je vis et voici qu’au milieu du trône et des quatre animaux et au milieu des vieillards

un Agneau était debout : il semblait avoir été immolé

il avait sept cornes et sept yeux

qui sont les sept

Nes[sept] Esprits de Dieu envoyés par toute la terre.

Il vint et reçut S TRle livre de la main droite de celui qui était assis sur le trôneByz S TR Nes ;

11 Puis je vis et j’entendis autour du trône, des animaux et des vieillards, la voix d’une multitude d’anges 

et leur nombre était Byz S TR Nesdes myriades de myriades et des milliers de milliers

Réception

Cinéma

1,1–22,21 Allusions à l'Apocalypse

  • Ingmar Bergman, Det sjunde inseglet [« le septième sceau »] (1957).
  • Vincente Minnelli, The Four Horsemen of the Apocalypse (1961).
  • Andrei Tarkovski, Offret [« le sacrifice »] (1985).
  • Peter Jackson, The Lord of the Rings (en particulier le 3e film, 2003).

Arts visuels

1–14 un Agneau était debout : il semblait avoir été immolé Contemplation(s) de l'Agneau

12e s.

Beatus de Silos, Commentaire de l'Apocalypse (enluminure sur parchemin, 1109) 38 x 24 cm, Add MS 11695, f. 86v

abbaye Saint-Dominique de Silos (Espagne), British Library de Londres (Angleterre, Royaume-Uni) © Domaine public→

Anonyme, L'Agneau mystique (mosaïque, clipeus dans la voûte de la chapelle du Saint-Sacrement)

cathédrale Santa Maria Assunta, Torcello (Italie) © Domaine public→

Au zénith de la voûte de la chapelle, dans un cercle aux mosaïques chatoyantes où apparaît la couronne de la victoire, est représenté l’Agneau de laine blanche ; surmonté de la croix avec l’étendard de la résurrection dont il porte la hampe de la patte droite, et la tête nimbée d’une auréole crucifère. De son poitrail jaillissent huit jets de deux couleurs : de sang et d’eau.

Il y a là la représentation explicite de « l’Agneau égorgé » et vainqueur, tel que le célèbre le livre de l’Apocalypse (Ap 5,6-12), qui fait référence à plusieurs reprises au « juste » immolé décrit par Isaïe (Is 53,7). Grand prêtre et victime, le Christ sera l’ultime Agneau sacrifié : saint Jean (Jn 19,31) situe la mort de Jésus la veille de la Pâque juive, au moment où traditionnellement on immolait dans le Temple les agneaux pour le repas pascal en souvenir de l’exode. Dans le même évangile (Jn 1,29), prophétiquement, Jean-Baptiste désigne Jésus comme « l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde », Celui que présente le prêtre à chaque Eucharistie.

L’agneau symbole du Christ ressuscité trône donc avec une juste majesté au sommet de la chapelle du Saint-Sacrement. « Notre pâque, le Christ, a été immolé » comme le proclame saint Paul (1Co 5,7). Saint Irénée ajoute : « Dieu sauva les fils d’Israël…à travers l’immolation d’un agneau sans tache… ». L'Église est le peuple nouveau sauvé par l’Agneau immolé… (Cf. Père J.-M. Nicolas).

17e s.

Le célèbre agneau de Zurbaran n'est pas représenté debout et victorieux, mais les pattes liées pour le sacrifice, prêt à être immolé :

Franscisco de Zurbarán (1598-1664), Agnus dei (huile sur toile, entre 1635 et 1640), 38 x 62 cm

salle 010A, inv. P07293, musée du Prado, Madrid (Espagne)  © Domaine public→, Lv 22,17-30 ; G—Is 53,7-8 ; Ac 8,32

Peintre espagnol du siècle d'or, Francisco de Zurbaran se distingue dans les peintures religieuses où son art révèle une grande force visuelle et un profond mysticisme. Il a réalisé six versions de ce sujet qui diffèrent peu les unes des autres. L'agneau est traité avec un grand réalisme, et la toile porte l'inscription : « Comme une brebis, il fut conduit à l’abattoir ; comme un agneau muet devant le tondeur, il n’ouvre pas la bouche. » (Ac 8,32). L'animal ne se débat pas et consent humblement à son sort. L'absence de décor et la surface occupée par l'agneau met chacun devant sa responsabilité : « Ce sont nos souffrances qu’il a portées, c'est de nos douleurs qu’il s’est chargé ; et nous l’avons considéré comme puni, frappé de Dieu, et humilié. Mais il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités ; le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. » (Is 53,4-5

5 lion de la tribu de Juda Le roi de la jungle

12es.

Le lion peut être un emblème ambigu (voir Ap 2,10) mais ses représentations médiévales ne parviennent pas toujours à en rendre la majesté...

Lambert (Lambertus de Sancto Audomaro, †1120), Liber floridus (p.122 : image du lion, incipit du chapitre sur le bestiaire ; tempera sur parchemin, scriptorium de Saint-Omer, abbaye Saint-Bertin)

Université de Gand (Belgique) © Domaine public→