La Bible en ses Traditions

Apocalypse 5,9–10

Byz V S TR Nes

Et ils chantaient

Vchantent un cantique nouveau en disant :

— Tu es digne de recevoir le livre et d’en ouvrir les sceaux

car tu as été immolé et tu nous as rachetés

Nesas racheté pour Dieu par ton sang

Byz S TR Nesdes hommes de toute tribu, langue, peuple et nation

Byz V TR Nes
S

10 et tu as fait d'eux,

TRde nous, pour notre Dieu, des rois

V Nesun royaume et des prêtres, et ils régneront

TRnous régnerons sur la terre.

10 ...

Réception

Cinéma

1,1–22,21 Allusions à l'Apocalypse

  • Ingmar Bergman, Det sjunde inseglet [« le septième sceau »] (1957).
  • Vincente Minnelli, The Four Horsemen of the Apocalypse (1961).
  • Andrei Tarkovski, Offret [« le sacrifice »] (1985).
  • Peter Jackson, The Lord of the Rings (en particulier le 3e film, 2003).

Liturgie

9s Tu nous as rachetés par ton sang - Introït

« Redemisti nos »

Traditionnel, Introït - Redemisti nos

Chœur des moines de l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux, (enregistrement en direct)

© Abbaye du Barroux→, Ap 5,9s Ps 89,2

Chant d'entrée pour la Messe de la fête du Précieux Sang.

Arts visuels

1–14 un Agneau était debout : il semblait avoir été immolé Contemplation(s) de l'Agneau

12e s.

Beatus de Silos, Commentaire de l'Apocalypse (enluminure sur parchemin, 1109) 38 x 24 cm, Add MS 11695, f. 86v

abbaye Saint-Dominique de Silos (Espagne), British Library de Londres (Angleterre, Royaume-Uni) © Domaine public→

Anonyme, L'Agneau mystique (mosaïque, clipeus dans la voûte de la chapelle du Saint-Sacrement)

cathédrale Santa Maria Assunta, Torcello (Italie) © Domaine public→

Au zénith de la voûte de la chapelle, dans un cercle aux mosaïques chatoyantes où apparaît la couronne de la victoire, est représenté l’Agneau de laine blanche ; surmonté de la croix avec l’étendard de la résurrection dont il porte la hampe de la patte droite, et la tête nimbée d’une auréole crucifère. De son poitrail jaillissent huit jets de deux couleurs : de sang et d’eau.

Il y a là la représentation explicite de « l’Agneau égorgé » et vainqueur, tel que le célèbre le livre de l’Apocalypse (Ap 5,6-12), qui fait référence à plusieurs reprises au « juste » immolé décrit par Isaïe (Is 53,7). Grand prêtre et victime, le Christ sera l’ultime Agneau sacrifié : saint Jean (Jn 19,31) situe la mort de Jésus la veille de la Pâque juive, au moment où traditionnellement on immolait dans le Temple les agneaux pour le repas pascal en souvenir de l’exode. Dans le même évangile (Jn 1,29), prophétiquement, Jean-Baptiste désigne Jésus comme « l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde », Celui que présente le prêtre à chaque Eucharistie.

L’agneau symbole du Christ ressuscité trône donc avec une juste majesté au sommet de la chapelle du Saint-Sacrement. « Notre pâque, le Christ, a été immolé » comme le proclame saint Paul (1Co 5,7). Saint Irénée ajoute : « Dieu sauva les fils d’Israël…à travers l’immolation d’un agneau sans tache… ». L'Église est le peuple nouveau sauvé par l’Agneau immolé… (Cf. Père J.-M. Nicolas).

17e s.

Le célèbre agneau de Zurbaran n'est pas représenté debout et victorieux, mais les pattes liées pour le sacrifice, prêt à être immolé :

Franscisco de Zurbarán (1598-1664), Agnus dei (huile sur toile, entre 1635 et 1640), 38 x 62 cm

salle 010A, inv. P07293, musée du Prado, Madrid (Espagne)  © Domaine public→, Lv 22,17-30 ; G—Is 53,7-8 ; Ac 8,32

Peintre espagnol du siècle d'or, Francisco de Zurbaran se distingue dans les peintures religieuses où son art révèle une grande force visuelle et un profond mysticisme. Il a réalisé six versions de ce sujet qui diffèrent peu les unes des autres. L'agneau est traité avec un grand réalisme, et la toile porte l'inscription : « Comme une brebis, il fut conduit à l’abattoir ; comme un agneau muet devant le tondeur, il n’ouvre pas la bouche. » (Ac 8,32). L'animal ne se débat pas et consent humblement à son sort. L'absence de décor et la surface occupée par l'agneau met chacun devant sa responsabilité : « Ce sont nos souffrances qu’il a portées, c'est de nos douleurs qu’il s’est chargé ; et nous l’avons considéré comme puni, frappé de Dieu, et humilié. Mais il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités ; le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. » (Is 53,4-5

Musique

9 par ton sang Le sang de Jésus nous rachète personnellement

Musique contemporaine

« Le Fils de l'homme n'a pas d'endroit où reposer la tête » (Mt 8,20)

Anonyme et Gavin Bryars (1943-), Personne sans-domicile-fixe chantant un couplet bref, Jesus' Blood Never Failed Me Yet ["Le sang de Jésus ne m'a jamais manqué"], arrangement minimaliste, 1971, Queen Elisabeth Hall, 1972, 

Obscure (Brian Eno), The Sinking of The Titanic, [Merlin] IDOL Distribution, UMG (au nom de GB Records) © Licence YouTube standard

Paroles

Jesus' blood never failed me yet — Never failed me yet — Jesus' blood never failed me yet — This one thing I know for he loves me so.

Le sang de Jésus ne m'a jamais fait défaut, ne m'a jamais fait défaut. C'est la seule chose dont je sois certain, car il m'aime à ce point.

Composition

D'abord enregistrée lors d'un documentaire sur la vie de la rue à Elephant and Castle et Waterloo, à Londres, la mélodie de ce sans-abri inconnu retient l'attention de Bryars qui la trouve ajustée à son piano et réductible à 13 mesures. Des harmonies riches, composées de cordes et de cuivres, se superposent progressivement sur la boucle de cette brève strophe improvisée. pour le premier enregistrement, Bryars était limité à une durée de 25 minutes; plus tard, il créa une version de 60 minutes de la pièce en cassette ; puis de 74 mn pour CD. Plus de détails sur cette pièce très émouvante ici→