Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
Pour nous apporter votre aide, cliquer ici
16 et
G VEt Gtu feras la fête de la moisson, des prémices de tes travaux
Vton travail, de ce que tu auras semé dans le
Gton champM G,
ainsi que
G Vet M Vaussi la fête de la récolte
Gde l'accomplissement
V au sortir
Và la fin de l’annéeM G,
quand tu récolteras
Vquand tu recueilleras
Gà la récolte des champs [le fruit de] tes travaux
G[du fruit] de tes travaux issu de ton champ
Vtous les fruits de ton champ.
16 ...
16s la fête de la moisson Sukkot à la synagogue
(1869 - 1934), Sukkot à la synagogue (huile sur toile, 1894), 109,2 x 138,4 cm
Lodz, Pologne, Jewish Museum, New York→
© Domaine public, Ex 23,16-17 ; Ex 34,22 ; Lv 23,34-43 ; Nb 29,12 ; Dt 16,13-16 ; Jg 9,27
1,11 ; 3,18 ; 4,1–33 ; 5,1–23 ; 7,1–25 ; 8,1–32 ; 9,1–17 ; 10,1–29,13 Let my people go
Louis
(1901-1971), Go Down Moses, 1958© Licence YouTube standard→, Ex 3,18.4,1-33.5,1-23.8,1-32.7,1-25.9,1,13.17.1,11.10,1-29.13,15.17,1-16.11,1-10
Go Down Moses est un negro-spiritual, inspiré par l'Ancien Testament de la Bible, (Exode 5:1 et 8:1). Israël représente les esclaves africains d'Amérique alors que l'Égypte et le Pharaon représentent les maîtres esclavagistes. Cette chanson a été popularisée par Paul
. Le 7 février 1958, elle est enregistrée à New York par Louis avec Sy Oliver's Orchestra.Go down, Moses, way down in Egypt land, tell old Pharaoh to let my people go. Now when Israel was in Egypt land (Let my people go) oppressed so hard they could not stand (Let my people go), so the Lord said : go down, Moses way down in Egypt land, tell old Pharaoh to let my people go. So Moses went to Egypt land (Let my people go), he made old Pharaoh understand (Let my people go), yes the Lord said : go down, Moses way down in Egypt land, tell old Pharaoh to let my people go. Thus spoke the Lord, bold Moses said, (Let my people go), if not I'll smite your firstborn dead (Let my people go), 'cause the Lord said : go down Moses way down in Egypt land, tell old Pharaoh to let my people go, tell old Pharaoh to let my people go.
19,1–34,35 Emplacement du mont Sinaï
Le mont Sinaï, (numérique, 2022)
M.R. Fournier © BEST AISBL, Lv 1-27 ; Nb 9 ; Ex 3 ; Ex 19-34
Le mont Sinaï sur cette carte est associé au djebel Musa au sud de la péninsule du Sinaï, où se trouve le monastère Sainte-Catherine. D'autres localisations ont été proposées au nord de la pénisule ou encore au Negeb par ceux qui adoptent un autre itinéraire pour les Hébreux. Toponymie Sinaï, Horeb.
Mohammed
, Vue du sommet du Mont Sinaï (Jabal Musa , جَبَل مُوسَىٰ), (photographie, 2013)16 La fête de la Récolte Shavouoth La fête des Semaines, Shavouoth (qui signifie « semaines » en hébreu), correspond à la Pentecôte. Elle est aussi appelée :
Avec Pâque et la fête des Tentes, Shavouoth est l'une des trois fêtes de pèlerinage (regalim) pendant laquelle on montait au Temple de Jérusalem.
, Célébrations au Mur du Temple à Jérusalem
(Vidéo numérique, 2022)
À l’origine c’est une fête agricole célébrant le début des moissons puis dès la période hellénistique elle a acquis son sens actuel de commémoration du don de la Tora au Sinaï.
La fête est aussi mentionnée en
Cette fête a lieu cinquante jours après Pâque, le 6 du mois de Sivan dans le calendrier hébreu, date qui tombe au mois de mai ou de juin du calendrier grégorien. En dehors d’Israël, la fête dure deux jours, les 6 et 7 de Sivan.
La date de cette fête, qui n’est pas explicitement précisée dans le texte biblique, fit l’objet de controverses dans l’Antiquité. Dans la mesure où ce passage figure dans un chapitre décrivant un calendrier rituel fixé dans un ordre chronologique, il est certain que le point de départ du décompte est lié aux deux fêtes qui viennent d’être évoquées, Pessah et les jours suivants, les Azymes. La détermination de la date de Shavouoth dépend seulement du sens que l’on donne à l’expression « lendemain du sabbat » (Lv 23,15), seule indication de la Tora, et notamment au terme « sabbat » dans la première occurrence de la fête. Il peut signifier soit « le jour du sabbat », pour une lecture littérale, soit « le jour de la fête » pour une interprétation fondée sur l’usage d’appeler le sabbat « fête », comme dans Lv 23,24 ou Lv 23,32. Selon l’interprétation littérale, on commence le décompte à partir du dimanche suivant les six jours des Azymes. Dans ce cas, la date de la fête n’est pas fixe, puisque Pâque peut tomber n’importe quel jour de la semaine. La fête avait lieu un dimanche, lendemain du sabbat autour du 15 Sivan. Des textes de Qumrân témoignent de ce choix et de la controverse avec les Pharisiens :
Selon les sages du Talmud, il faut compter à partir du 16 Nissan, c’est-à-dire, le soir du premier jour de Pâque. Pour eux, le sabbat désigne le jour de la fête de Pâque, que ce soit ou non un sabbat :
Par ailleurs, dans l’Antiquité tardive est apparu le principe du redoublement des jours de fête majeurs en diaspora :
Cette pratique, originellement apparue à cause des incertitudes du calendrier, fut par la suite maintenue pour des raisons théologiques :
Le erouv, qui donne son titre au traité, sert à délimiter, pour des raisons pratiques, un espace à partir duquel on peut calculer ce que l’on peut transporter le jour du sabbat sans enfreindre la sainteté du jour. Pour Shavouoth et certaines autres solennités, le erouv est symboliquement délimité dans le temps : on élargit le périmètre temporel de la fête pour être sûr de la garder. C’était le premier motif des deux jours d’observance, à cause de l'incertitude de la date. Dans ce passage, l’exil (en Syrie) est considéré comme un châtiment de l’infidélité du peuple, qui doit la réparer en célébrant les solennités pendant deux jours. C’est la raison qui fonde la différence d’observance entre Israël et le reste du monde aujourd’hui.
La fête de Shavouoth ne comporte pas de rite particulier. L’essentiel de la célébration est intégré à la liturgie synagogale, où on lit les passages de la Tora portant sur l’institution de la fête ainsi que sur la révélation du Sinaï. La plupart des rituels accomplis sont similaires à ceux des fêtes de réjouissance majeures, notamment l’allumage de bougies et la récitation du Hallel. Outre la veillée d’étude pratiquée dans certaines communautés, on lit en entier le livre de Ruth :
Cependant aucun traité du Talmud n'est dédié à cette fête bien qu'elle soit l'une des trois convocations annuelles au Temple de Jérusalem (avec Souccot et Pessah qui font chacune l'objet d'un traité). Cette omission pourrait être le signe d'une polémique avec les chrétiens qui reprennent le sens de cette fête comme don de la Tora au Sinaï dans Ac 2.
Sont lus le premier jour de la fête :
Sont lus le second jour (hors d'Israël) :
En Israël, où le jour de Shavouoth est férié, la fête a pris depuis le début du 20e siècle une dimension champêtre mettant en avant les productions agricoles. Des processions de villages et de kibboutz sont donc organisées, modelées sur la description d’une cérémonie d’offrande des prémices au Temple tirée du Talmud. De nombreux spectacles sont également organisés.
, Mizmor de Shavouoth (psaume 68)
(Tradition Hazanout Ashkénaze, Enregistrement numérique audio, 2017)
L’offrande collective des prémices de la nouvelle récolte du blé est définie dans le Deutéronome comme un pèlerinage au Temple de Jérusalem (Dt 16,11.16) et s’accompagnait de nombreux sacrifices publics et individuels, détaillés à plusieurs reprises dans la Torah (Lv 23,18-20 ; Nb 28,26-30).
, Champ de blé mûr
(Photographie numérique, 2018)
Dans le livre de Tobie (Tb 2,1ss), vraisemblablement composé au 2e siècle av. J.-C., un juif installé dans l’empire assyrien — c’est-à-dire cinq siècles plus tôt — célèbre Shavouoth dans la ville de Ninive en prenant un « déjeuner copieux » avec sa famille.
La fête est liée à l’événement de la sortie d’Égypte dès la période hellénistique :
On trouve cette association dans la tradition rabbinique, de manière elliptique :
La commémoration du don de la Tora au Sinaï confère à la fête un caractère mystique propice aux phénomènes surnaturels, comme des dédicaces du Temple, ou d’autres événements, comme l'atteste la littérature péritestamentaire :
Dans le Livre des Jubilés, composé à la fin du 2e siècle avant notre ère, un ange envoyé à Moïse présente la fête des Semaines comme une « célébration de l’Alliance », thème rappelant le don de la Loi au Sinaï :
(1802-1885), dans son recueil La Légende des siècles (1859-1883), écrivit le poème « Booz endormi ».
Le péplum américain L'histoire de Ruth (1960) de
(1905-1988) évoque de manière romancée l'histoire de ce livre biblique.(1760-1837) composa en 1811 un oratorio intitulé Ruth et Noëmi.
(1928-1999) également composé un oratorio intitulé Ruth - An oratorio en 2019.
, Ruth - An Oratorio (Vidéo numérique, Beth Shalom, 8 juin 2019)
Phil Baron (Booz), Sarah Fortman Zerbib-Berda (Noémi), Bryce Megdal (Ruth), Michelle Baron (narrateur) et Chris Hardin (piano)