La Bible en ses Traditions

Genèse 2,4–9

M S Sam
G
V

Voici les générations des cieux et de la terre quand ils furent créés

au jour où YHWH

Sle Seigneur Dieu

fit une terre et des cieux

S Samdes cieux et une terre

Voici le livre de la génération du ciel et de la terre quand ils furent créés

au jour où le Seigneur Dieu fit le ciel et la terre

Voici les générations du ciel et de la terre quand elles furent créées

au jour où le Seigneur Dieu fit ciel et terre

et  tout arbrisseau

Stous les arbres 

des champs avant qu'il ne soit sur la terre

et toute herbe des champs avant qu'elle ne pousse

car YHWH

Sle Seigneur Dieu n’avait pas fait pleuvoir

Sdescendre la pluie sur la terre

et il n’y avait pas d’homme pour travailler Ssur le sol.

et toute plante verte du champ avant qu'elle ne soit sur la terre

et toute herbe des champs avant qu'elle ne pousse

car le Seigneur Dieu n’avait pas fait pleuvoir sur la terre

et il n’y avait pas d’homme pour travailler la terre.

et tout arbrisseau du champ avant qu'il ne levât en terre

et toute herbe de plaine avant qu'elle ne germât

car le Seigneur Dieu n’avait pas fait pleuvoir sur la terre

et il n’y avait pas d’homme qui travaillât la terre.

M Sam
G V S

Et une vapeur montait de la terre

et irriguait toutes les faces du sol.

Mais

SEt une source montait de la terre et irriguait

Virriguant toute la face

Stoutes les faces

Vla surface entière de la terre.

M S Sam
G V

Et YHWH

Sle Seigneur Dieu façonna l’homme de la poussière du sol

et il souffla dans ses narines une respiration de vies

et l’homme devint une âme vivante.

Le Seigneur Dieu

GEt Dieu façonna alors l’homme de la poussière de la terre

et il insuffla en sa face un souffle de vie

et l’homme devint une âme vivante.

M G S Sam
V

Et YHWH

G Sle Seigneur Dieu planta un jardin

Sparadis en ‘Ēden

GEdem à l'orient

et il y plaça l’homme qu’il avait façonné.

Or, le Seigneur Dieu avait planté un paradis de volupté depuis le principe

et il y plaça l’homme qu’il avait façonné.

M S Sam
G V

Et YHWH

Sle Seigneur Dieu fit pousser du sol

Sde la terre tout arbre agréable à voir et bon à manger

et l’arbre des vies au milieu du jardin

et l’arbre de la connaissance du bien et du mal.

Et le Seigneur Dieu fit sortir de la terre

Vdu sol tout arbre agréable à voir et bon

Vsuave à manger

et

Vaussi l’arbre de la vie au milieu du paradis 

et l’arbre de la connaissance du bien et du mal. 

Réception

Musique

1,1–2,7 La Création

20e s.

Aaron Copland,  In the Beginning (CD, 2015), 1947

 James Morrow (dir.), Susanne Mentzer (mezzo-soprano), University of Texas Chamber Singers

American Classics, Naxos, © License YouTube Standard→, © NaxosofAmerica

Composition

Cette œuvre représente l'histoire de la création, chantée a cappella, c'est-à-dire sans accompagnement instrumental. Aaron Copland la composa suite à une commande pour un Symposium sur la critique musicale à l'Université de Harvard. Chaque partie du texte est exprimée de manière appropriée au fur et à mesure que la musique se déroule avec une originalité sonore propre à Copland.

Arts visuels

4–7 de la poussière du sol Adam

Art contemporain

L'énergie du souffle créateur qui agite ces versets retient l'attention des plasticiens, dont le geste, sur toile ou sur papier, imite la puissance de la main divine qui, de la poussière, sort l'humain.

Roberto Mangú Quesada (1948-), Genesi, (huile sur toile, 2003), 195 x 142 cm

Coll. part., D.R.R.M.→ © BEST a.i.s.b.l

À la forge de la Création, deux vagues à profils d’animaux, face-à-face flammes d'un brasier sous-terrain ou forces telluriques d’une tectonique originaire, dessinent une silhouette vaguement humaine à tête à double hampe, au cœur embrasé — mais le carmin du feu et le turquoise de l’eau sont encor et dedans et dessus et dehors : tout est mouvant encor sur l’enclume dans le souffle du Créateur (O.-Th.V.)

Aneta Fausek-Kaczanowska (1996 - ), Adam, création depuis la poussière, (acrylique, fineliner sur le carton), A4

Coll. part © Courtesy Vera Icon→

2,1–3,24 PERSONNAGE Adam

Une représentation antique d'Adam

Adam et Eve (fresque, 300-337), Catacombes de Marcellin et Pierre (Rome)

© Domaine public→, Gn 2,16

Cette représentation d’Adam et Ève compte parmi les premières représentations d’Adam et Ève. Placés de chaque côté de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, Adam et Ève cachent leur nudité et se tiennent tête inclinée, yeux baissés, honteux de la faute qu’ils viennent de commettre.

1. Attributs iconographiques

  • Jeune adulte séduisant et le plus souvent nu.
  • Dans les représentations après le péché, Adam tient une feuille de vigne ou de figuier pour cacher sa nudité. Il peut être habillé d’une peau de bête. 
  • Dans certaines iconographies paléochrétiennes un agneau et une gerbe de blé, fruits du labeur de l’homme, accompagnent Adam pour représenter les conséquences du péché (Gn 3,19).
  • Adam est parfois représenté avec sa pelle ou sa houe.

 Statue d'Adam (1260), Notre-Dame de Paris, Musée national du Moyen Âge

Photo : Thesupermat © CC-BY-SA-3.0→

Cette statue d'Adam nu est la preuve que les médiévaux connaissaient bien l'anatomie humaine : les muscles, les côtes, correspondent à la réalité.

2. Iconographie narrative

  • La création d’Adam (Gn 1,26-31 ; 2,7,21-22 ; Arts visuels Gn 2,7s).
  • Adam nomme les animaux (Gn 2,20 ; Arts visuels Gn 2,20).
  • La création d’Ève tirée d’Adam (Gn 2,21-22) : Adam est représenté endormi et la femme émerge de sa cage thoracique. Parce que Dieu crée par sa Parole, dans les représentations médiévales, c’est le Verbe, sous les traits de Jésus, qui préside à la création d’Adam et Ève. Dans les représentations modernes, c'est Dieu le père, sous les traits d’un vieillard à barbe qui crée (Arts visuels Gn 1,26–31).
  • Adam et Ève au paradis terrestre avant le péché (Gn 1,26-30 ; Arts visuels Gn 2,15).
  • La chute (Gn 3,1-24) : dans l’art paléochrétien, Adam et Ève sont d’abord représentés uniquement avec l’arbre puis avec le serpent qui s’entortille sur l’arbre. À l’époque médiévale, Adam est placé à gauche de l’arbre et Ève est représentée à droite en train de prendre le fruit ou de le passer à Adam. À partir du 13e s., le serpent est représenté avec un visage de femme (la représentation la plus illustre est celle du panneau de Michel-Ange dans la chapelle Sixtine : Arts visuels Gn 2,1–6).
  • Confrontation entre Dieu et Adam et Ève, après le péché (Gn 3,7-10) : face à Dieu le Père qui apparaît dans le ciel, Adam et Ève, vêtus d’une ou plusieurs feuilles de figuier (ou feuille de vigne), pleurent. Parfois ils montrent de leurs mains celui qu’ils accusent. Dans certains cas, leurs vêtements sont fait de peau : Arts visuels Gn 3,8.
  • Adam et Ève chassés du paradis terrestre (Gn 3,24) : Adam et Ève, le visage accablé, sont chassés par un ange portant une épée à la main (Arts visuels Gn 3,24).
  • Le travail pénible d’Adam et Ève (Gn 3,17-18) : Adam est représenté avec une pelle ou une houe en train de travailler la terre ; Ève, assise, file le lin ou la laine puisqu'elle porte une quenouille (Arts visuels Gn 3,17–23).
  • Adam et Ève et leurs enfants (Arts visuels Gn 4,1s).
  • Adam et Ève découvrant Abel mort (Gn 4,8.10.25 ; Arts visuels Gn 4,8).
  • La mort d’Adam (Gn 5,5 ; Arts visuels Gn 5,5).
  • Le Christ descend chercher Adam et Ève aux enfers : le Christ ressuscité descend chercher ceux qui l’ont précédé dans la mort. Adam et Ève sont les premiers qu’il fait sortir. Adam porte souvent une barbe et des cheveux longs blancs. En Orient, le couple est vêtu, tandis qu’en Occident il est parfois représenté nu (Arts visuels Ps 130,1–8 ; Arts visuels Mt 28,1–20 ; →Descente aux enfers).

Caravage, La Madone au serpent (ou La Madone des palefreniers), Galerie Borghèse (Rome)

© Domaine public→, Gn 2,16 ; 3,15

3. Iconographie typologique

Adam/L’homme pécheur 

Parce qu'Adam a fait entrer le péché dans le monde, l'homme pécheur est assimilé à Adam. 

  • Dans La vocation de saint Matthieu de Caravage (Arts visuels Mt 9,9), le doigt de Jésus, prolongé par le doigt de Pierre, chef de l’Église, rappelle le doigt du Créateur qui donne la vie à Adam dans le tableau de Michel-Ange (Arts visuels Gn 2,7). Matthieu, considéré comme un pêcheur public, est appelé à renaître à la vie en suivant le Christ, qui l'appelle. 
  • Osée et sa femme infidèle Gomer (Os 1-2) sont mis en relation avec Adam et Ève, premier couple humain (Gn 2 ; Arts visuels Gn 1,26–31).
Adam/L’humanité entière
  • Le crâne d’Adam est souvent représenté au pied de la Croix dans l'iconographie chrétienne (Arts visuels Mt 27,35–56), en référence au lieu de la crucifixion de Jésus, le Golgotha, qui signifie « lieu du crâne » (sans doute en raison de la forme  du rocher : Vocabulaire Mt 27,33b). Les chrétiens ont vu dans ce nom, une image d'Adam par qui l'humanité est devenue pêcheresse et a connu la mort. En mourant sur la Croix, Jésus répand son sang sur l'humanité entière, symbolisée par le crâne d'Adam, afin de lui rendre la vie. 
Adam/Le Christ, nouvel Adam

Rapprochement entre Adam et Jésus Christ:

  • Les artistes médiévaux représentent  souvent le créateur avec le visage de Jésus Christ, Verbe de Dieu.   Adam, créé à l’image de Dieu, apparaît sous les même traits (Arts visuels Gn 2,18–25).
  • L’Annonciation : les peintres mettent en parallèle sur un même tableau Adam et Ève chassés du paradis terrestre et l’annonce faite à Marie, pour montrer qu’à l’Incarnation, c’est la rédemption de l’homme qui commence (Arts visuels Lc 1,38).
  • La Vierge à l’enfant : il n’est pas rare de voir représenté dans les bras de Marie un enfant Jésus tenant dans ses mains un fruit en référence au fruit de l’arbre du bien et du mal (Gn 3). Sur l’œuvre de Lucas Cranach l'Ancien, l’enfant et sa mère sont même placés sous un pommier, comme l’étaient Adam et Ève lors de la chute (Arts visuels Gn 3,15).
  • La crucifixion et la déposition de la Croix: pour symboliser l’humanité unie par Dieu à son amour trinitaire, Georges Desvallières, dans son tableau Nouvelle Alliance, représente Dieu le Père devant la croix glorieuse de son Fils, unissant Adam et Ève en joignant leurs mains. C'est une nouvelle naissance (Arts visuels Gn 1,26–31). Dans le diptyque de Vienne, Adam et Ève mangeant le fruit défendu et la déposition de Jésus de la croix sont mis en parallèle (Arts visuels Gn 3,23s).