La Bible en ses Traditions

Isaïe 24,7–8

M G V
S

Le jus de la vigne est en deuil, le cep languit

GLe vin pleurera, la vigne pleurera

VElle a pris le deuil, la vendange, elle est étiolée, la vigne

tous ceux qui avaient la joie au cœur gémissent ;

Gtous ceux qui se réjouissent l'âme gémiront ;

Vil se sont mis à geindre, tous ceux se réjouissaient en leur cœur ; 

...

il a cessé, le son joyeux

Velle a cessé, la gaieté des tambourins

le bruit des plaisirs a pris fin,

Gla suffisance a pris fin, et la richesse des impies

Vil s'est calmé, le son des réjouissances le son joyeux de la harpe a cessé ;

Velle s'est tue, la douceur de la cithare ;

...

Réception

Arts visuels

7ss Chant sur la ville détruite

Enluminure française du 14e s.

La Bible moralisée est un genre qui fleurit entre le 13e et le 15e siècles. Ce genre d'ouvrage s'attache à illustrer la plupart des chapitres de l'Ancien Testament, et à leur donner un sens allégorique ou typologique.

Jean Pucelle (1319-1334), Chant sur la ville détruite, (enluminure, 1345-1355)

in Bible moralisée, f.170v, Paris, Bibliothèque nationale de France→, département des Manuscrits. Français 167

© Domaine public

Dans cette enluminure conçue pour illustrer Is 24,7-9, on aperçoit quatre personnages se tenant debout ; à leurs pieds se trouvent une cithare et une harpe.

Liturgie

1–23 Sion, tu seras renouvelée - Antienne

« Sion renovaberis »

Traditionnel, Antienne - Sion renovaberis

Chœur des moines de l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux

© Abbaye du Barroux→, Ap 21,5 Is 62,2.43,19

Antienne chantée aux vêpres du mercredi après le deuxième Dimanche de l'Avent.

Paroles

Sion, tu seras renouvelée, et tu verras ton juste qui va venir en toi.

Musique

8s La fin de la musique : écho paradoxal dans le Hit Parade de l'opéra italien ? La musique désertée de cette lamentation se fait entendre dans le célébrissime « chœur des esclaves » de Giuseppe Verdi, Nabucco qui évoque la détresse des juifs dans le chœur de la troisième partie, le Va, pensiero des Hébreux auxquels s'identifiait la population milanaise alors sous occupation autrichienne. Cet air célébrissime est tiré du troisième acte : sur les bords de l'Euphrate, les Hébreux, vaincus et prisonniers, se rappellent avec nostalgie et douleur leur chère patrie perdue.

Giuseppe Verdi (1813-1901) Nabucco, Va pensiero, ou « Chœur des esclaves », Livret : Temistocle Solera, opéra en quatre actes tiré d'Auguste Anicet-Bourgeois et de Francis Cornu, Nabuchodonosor, drame (1836), Scala de Milan, 1842

Riccardo Muti dir., Chœur et orchestre de l'Opéra, Théâtre Costanzi, Rome (Italie), juillet 2013

© Licence Youtube standard, Ps 137 (136) ; Ez 3,15 ; Lm 3,48 ; 5,14; Is 24,8 ; Jr 25,10 

Paroles 
  • "Va', pensiero, sull'ali dorate; — Va, ti posa sui clivi, sui colli, — ove olezzano tepide e molli — l'aure dolci del suolo natal! — Del Giordano le rive saluta, — di Sionne le torri atterrate… — Oh mia Patria sì bella e perduta! — O membranza sì cara e fatal! — Arpa d'or dei fatidici vati, — perché muta dal salice pendi? —— Le memorie nel petto raccendi, — ci favella del tempo che fu! —  O simile di Solima ai fati, — traggi un suono di crudo lamento; — o t'ispiri il Signore un concento — che ne infonda al patire virtù!"
  • "Va, pensée, sur tes ailes dorées, — Va te poser sur les versants, sur les collines, Où embaume, tiède et suave, — L'air doux de la terre natale ! — Salue les rives du Jourdain, — Les tours renversées de Sion. — O, ma patrie, si belle et perdue ! O souvenir, si cher et funeste ! — Harpe d'or des prophètes du destin, — Pourquoi, pends-tu, muette, aux branches du saule ? — Ravive les souvenirs gravés dans nos coeurs,— Parle-nous du temps passé ! — Rappelle-nous le sort de Solime — Dans une complainte aux tristes accents, — Laisse le Seigneur t'inspirer une harmonie — Qui nous donne la force d'endurer nos souffrances !"