Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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1 Et le sabbat étant passé,
Marie la Magdaléenne
VMarie-Madeleine, Marie [mère] de Jacques et Salomé achetèrent des aromates
afin de venir l’embaumer.
2 Et de grand matin, le premier [jour] de la semaine, elles viennent au tombeau, le soleil s'étant Vdéjà levé.
3 Et elles se disaient entre elles :
— Qui roulera pour nous la pierre hors de l'entrée du tombeau ?
4 Et en levant les yeux,
Ven regardant, elles voient que la pierre a été roulée :
or, elle était Vvraiment fort grande.
5 Et en entrant dans le tombeau
elles virent un jeune homme assis à droite
vêtu
Vcomplètement couvert d’une robe blanche
et elles furent effrayées.
Vfrappées de stupeur.
6 Et il leur dit :
— Ne soyez pas effrayées.
Vous cherchez Jésus, le Nazaréen, le crucifié : il est ressuscité, il n’est pas ici.
Voici l'endroit où ils l’ont déposé.
7 Mais allez Vet dites à ses disciples et à Pierre
qu’il vous précède en Galilée :
là vous le verrez comme il vous l’a dit.
8 Mais sortant, elles s’enfuirent
SLorsqu'elles eurent entendu, elles s'enfuirent et sortirent TRvite du tombeau
V S Nescar les avaient saisies le tremblement et la stupeur
Sl'étonnement et le tremblement les avaient saisies
et elles ne dirent rien à personne
car elles avaient peur.
Byz S TR Nes[ ? Et elles annoncèrent brièvement à ceux de l'entourage de Pierre tout ce qui leur avait été annoncé. Après cela, Jésus lui-même les envoya porter de l'orient au couchant l'annonce sacrée et incorruptible du salut éternel.]
9 Ressuscité le matin, le premier [jour] de la semaine
il apparut d’abord à Marie la Magdaléenne
VMarie-Madeleine, de laquelle il avait chassé sept démons.
10 S'en allant, celle-ci l’annonça à ceux qui avaient été avec lui, et qui s'affligeaient et pleuraient.
11 Et eux, entendant S[dire] qu’il vivait et qu’il avait été vu par elle
Selles, ne la
Sles crurent pas.
12 Après cela, il se manifesta
Vmontra sous une autre forme
S ressemblance à deux d’entre eux qui allaient
Vmarchaient, se rendant à la campagne.
13 Et ceux-ci, s'en allant, l'annoncèrent aux autres
et ils ne les crurent pas.
14 Enfin, il se manifesta
Vapparut aux onze eux-mêmes
Và ces onze-là, qui étaient à table
et il leur reprocha leur incrédulité et leur dureté de cœur
parce qu'ils n'avaient pas cru ceux qui l’avaient vu ressuscité.
14 ...
15 Et il leur dit :
— Allant dans le monde entier, proclamez
Vprêchez l'Évangile à toute la création.
16 Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé
mais celui qui ne croira pas sera condamné.
17 Et voici les signes qui accompagneront ceux qui auront cru :
en mon nom ils chasseront les démons
en langues nouvelles ils parleront
18 ils prendront des serpents Nes[dans leurs mains]
et s’ils boivent quelque chose de mortel cela ne leur nuira pas
ils imposeront les mains sur les malades et ils se porteront bien.
19 Le Seigneur Jésus,
Byz V TRSeigneur, après leur avoir parlé,
fut enlevé au ciel et il s'assit à la droite de Dieu.
20 Mais ceux-ci, s’en étant allés, prêchèrent partout,
le Seigneur travaillant avec eux
Sles aidant et confirmant la parole
Sleurs mots par les signes
qui l'accompagnaient.
Squ'ils faisaient.
VICI FINIT L'ÉVANGILE SELON MARC
1–8 Représentations du Ressuscité
Une très vieille homélie anonyme de la vigile de Pâques (pseudo-Épiphane, Homélie pour le Samedi Saint, cité selon
, Dieu et l’homme d’aujourd’hui, 1956) décrit cette descente du Christ aux enfers :« Adam, en tant que premier père et premier créé de tous les hommes, et en tant que premier mortel, lui qui avait été tenu captif plus profondément que tous les autres, et avec le plus grand soin, il entendit le premier le bruit des pas du Seigneur, qui venait vers les prisonniers. Et il reconnut la voix de celui qui cheminait dans la prison, et, s’adressant à tous ceux qui étaient enchaînés avec lui depuis le commencement du monde, il parla : — J’entends les pas de quelqu’un qui vient vers nous ! Et pendant qu’il parlait, le Seigneur entra, tenant les armes victorieuses de la croix. […] Et lui ayant saisi la main, il lui dit : — Tiens-toi debout, toi qui dormais, lève-toi d’entre les morts, et le Christ t’illuminera. Je suis ton Dieu et, à cause de toi, je suis devenu ton Fils. Lèves-toi, toi qui dormais car je ne t’ai pas créé pour que tu séjournes ici enchaîné dans l’enfer. Surgis d’entre les morts, je suis la Vie des morts. Lève-toi, toi l’œuvre de mes mains, toi, mon effigie, qui a été faite à mon image […] Regarde sur mon visage les crachats que j’ai reçus pour toi, afin de te replacer dans l’antique paradis. Regarde sur mes joues la trace des soufflets que j’ai subis pour rétablir en mon image ta beauté détruite. Regarde mes mains qui ont été solidement clouées au bois, à cause de toi, qui autrefois a mal étendu tes mains vers le bois. […] Lève-toi et partons d’ici, de la mort à la vie, des ténèbres à la lumière éternelle. Levez-vous et partons d’ici et allons de la douleur à la joie, des chaînes à la liberté, de la captivité aux délices du paradis, de la terre au ciel. Mon Père céleste attend la brebis perdue, un trône de chérubin est prêt, les porteurs sont debout et attendent, la salle des noces est préparée. Les trésors de tout bien sont ouverts, le royaume des cieux qui existait avant tout les siècles vous attend. »
Pour retrouver une spiritualité moins doloriste, plus authentiquement pascale, de nombreux artistes occidentaux ne s'arrêtent pas à la mise au tombeau de Jésus et ajoutent des stations à la dévotion si populaire du →chemin de croix.
Et voici la station de la Résurrection : Jésus est vivant ! Il est vivant au milieu de cette constellation, de cet univers. De haut en bas, d’un vêtement blanc, de la gloire de cette blancheur ineffable, il bénit la Pologne, tout le peuple. Le Christ s’incorpore au corps de la nation ; de cette force et de ce regard, de cette intensité et de cette puissance. Mais l’artiste va encore poursuivre le commentaire. Et là, il va dépasser les stations traditionnelles d’un chemin de croix. (J.-M. N.)
19 PARALITURGIE Chemin de croix : une station inattendue Dans la volonté contemporaine de refonder les dévotions populaires dans leurs substrats bibliques, et d'éviter l'écueil du dolorisme, le chemin de croix du peintre Jerzy Duda-Gracz (1941–2004) à Jasna Gora→ ajoute l'Ascension à la méditation de la Passion glorieuse du Seigneur.
Jésus termine son séjour terrestre et s’élève au ciel : là où se tient le Christ, soleil levant au centre des cieux et au centre du ciel humain. Il est là représenté de la même façon qu’il était devant Pilate, dans la première station. Dans l’ultime aussi, il ferme les yeux, afin que nous nous souvenions de lui non pas comme d’un juge mais de celui qui délivre et qui fait entrer l’humanité dans la maison du Père, dans cette maison commune ; et cette Ascension se passe où ? Sur la « Montagne claire », « Jasna Gora », du sanctuaire de Notre Dame de Czestochowa. Parce que derrière, c’est le sanctuaire de Notre Dame de Czestochowa. Il y a une multitude de gens, une foule de pèlerins, de ces hommes et de ces femmes qui, au cœur de leur pèlerinage, revivent la Passion de l’espérance, la Passion d’une nation, la Passion de Notre Dame de Czestochowa, Notre Dame de Jasna Gora. La porte du ciel, chemin vers la Jérusalem céleste. Et ce ne sont pas seulement des paroles, mais c’est toute l’histoire d’un peuple et l’histoire en quelque sorte dit cette preuve éprouvée d’une nation tout entière et d’une humanité toute réunie. Car dans cette ville, il y a quelque chose du ciel, et quelque chose de l’offrande de la terre, qui s’y rencontrent. Il y a en ce lieu effectivement une terre de bénédiction, une terre de présence, comme il y a un lieu de vie. Le chemin d’une nation : Lourdes, c’est le chemin avec et au milieu des malades ; ici, c’est l’histoire d’une vie donnée c’est l’histoire d’un peuple tout entier, qui a su vivre, qui a su survivre grâce à la foi ! (J.-M. N.)
17s Disciples, serpents et poisons Les dangers annoncés par Jésus interviennent dans diverses légendes sur la vie des disciples.
Selon la →Légende dorée le grand prêtre Aristodème dit un jour à saint Jean : « Si tu veux que je croie en ton Dieu, je te donnerai du poison à boire ; et, s’il ne te fait aucun mal, c’est que ton Dieu sera le vrai Dieu. Mais que d’abord tu voies mourir d’autres hommes par l’effet de ce poison, pour en constater la puissance ! » Alors l’apôtre prit le calice, et, s’étant muni du signe de la croix, il but tout le poison et n’en éprouva aucun mal : sur quoi tous se mirent à louer Dieu.
Sur ce tableau Jean vient de faire le signe de croix, le venin, sous la forme d’un dragon noir, (ou d'un serpent dans d'autres représentations) sort de la coupe dont le contenu devient inoffensif.