La Bible en ses Traditions

Philippiens 1,3–5

Byz V S TR Nes

Je rends grâce à mon Dieu à chaque fois que je fais mémoire de vous

 

Byz V TR Nes
S

toujours

et en chacune de mes prières pour vous tous

faisant cette supplication dans la joie

 

car en toutes mes prières pour vous

et dans la joie, j'intercède

Byz V S TR Nes

en raison de votre communion dans l’Évangile, depuis le premier jour jusqu’à présent,

5 dans l’Évangile 1Co 9,23

Texte

Vocabulaire

5.7d communion + êtes associés (G) koinôniaᵢ + sugkoinônous

Famille de mots structurant la lettre

Voc. de Paul « Il semble que ce soit l'emploi de cette famille de mots [le verbe koinôneô, le substantif koinônia et d'adjectif koinônos, formé à partir de koinos « commun »] dans les Philippiens qui en éclaire le mieux le sens ; en effet, les 6 emplois de koinônia et de ses composés structurent la lettre : Ph 1,5.7.4,14-15 encadrant Ph 2,1 et Ph 3,10. Or le 1er emploi désigne clairement une ''part active prise à'' l'annonce de l'évangile. Elle est explicitée par une participation des Philippiens aux épreuves de l'apôtre (Ph 1,7 et Ph 4,14), qui s'est concrétisée en une aide financière (Ph 4,15). Si Paul accepte des Philippiens seuls cette forme de koinônia, c'est qu'elle est le signe de la part qu'ils prennent à sa ''grâce'' d'évangélisateur, dans la défense et l'affermissement de l'évangile (Ph 1,7). En quoi consiste donc cette ''grâce de l'apôtre ? Elle passe par la ''conformation'' de sa propre vie à celle du Christ et par la participation à ses souffrances (Ph 3,10) dans l'attente de la résurrection ; la koinônia aux souffrances du Christ, c'est ce mouvement de don de soi et d'humiliation jusqu'à la mort sur la croix qui fut celui du Christ. À la suite de l'apôtre, c'est toute la communauté qui est appelée à conformer son ''corps d'humiliation'' pour devenir ''corps de gloire''. Se conformer au mouvement du Christ, c'est vivre en lui, en une unité où chacun reconnaît l'autre comme supérieur à soi ; c'est participer à l'Esprit (koinônia Pneumatos, Ph 2,1) qui donne à chacun des charismes différents.

Référence pour la compréhension des autres emplois pauliniens 

On comprend mieux alors, à la fois les emplois de Rm 12,13 (Vocabulaire Rm 12,13a) et Rm 15,26 (Vocabulaire Rm 15,26b.27b), visant la collecte, celui de Ga 2,9 où le signe des ''mains de communion'' fonde l'unité des évangélisateurs, et les expressions ramassées de 1Co 1,9 Vocabulaire 1Co 1,9 et surtout 1Co 10,16-17, où il s'agit de participer [sacramentellement au corps et au sang du Christ] pour vivre réellement de sa vie. Peut-être rejoint-on ainsi Ac 2,42 ? La koinônia, part prise à l'Esprit, fait de la vie de la communauté comme de celle de l'apôtre, un évangile vivant » (Roselyne Dupont-Roc, Communion, Avoir part (koinônia, koinônos), 16). Cf. →Communion, koinônia.

Réception

Arts visuels

1–30 Bénédiction

Johann Christoph Weigel (1654-1725), L'Épître de saint Paul aux Philippiens (gravure, 1695)

in Der Heiligen Apostel Geschichte und Episteln, letzlichen auch Die Hohe Offenbahrung S. Joannis : Nach anleitung Heyl. Schrifft in Bildnussen vorgestellt, éd. : Augsburg

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À terre, les chaînes de saint Paul, prisonnier pour l'évangile. Dans le ciel, la bénédiction de la croix du Christ, qui rappelle les adresses pleines de souhaits de grâces de saint Paul à ses destinaires.