Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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20 bénissez YHWH
Vle Seigneur, vous ses anges
héros puissants qui exécutez sa parole
Vpuissants en force, réalisant son verbe
en obéissant à la voix de sa parole !
Vpour que soit entendu le son de ses paroles !
20 ...
1–22 LITURGIE JUIVE (rite séphardi) Psaume récité dans l'office dit des zemirot, suite de psaumes formant la seconde partie de l'office journalier du matin. Il n'est génralement pas récité dans les communautés israélites non françaises.
20 Faire avant d'entendre : un secret angélique
b. Šabb. 88b « Rabbi Éliézer a dit : ‘Lorsque les Israélites se sont engagés à ‘faire’ avant ‘d’entendre’ (Tradition juive Ex 33,6) - une voix du ciel s’écria : ‘Qui a révélé à mes enfants ce secret dont se servent les anges, car il est écrit (Ps 103,20)' » ( Lectures 98).
→ « Ils exécutent avant d’entendre ( LecturesTradition juive Ct 2,3) ! Il s’agit d’un secret d’anges et non pas de la conscience enfantine. Israël aurait donc été un autre Prométhée. Il aurait ravi le secret des intelligences pures, des intelligences séparées. ‘Nous ferons et nous entendrons’, qui nous parut contraire à l’ordre logique, est l’ordre de l’existence angélique. [...] Le oui du 'nous ferons' ne peut être un engagement d'un faire en tant que faire, d'une je ne sais quelle praxis merveilleuse, antérieure à la pensée et dont l'aveuglement, fût-il celui de la confiance, mènerait à la catastrophe. Il s'agit au contraire d'une lucidité avertie comme le doute, mais engagée comme le faire — d'un savoir d'ange dont tout savoir ultérieur ne fera que le commentaire ; il s'agit d'une lucidité sans tâtonnement, non précédée d'un savoir-hypothèse, d'une idée, d'un savoir-essai (Philosophie Pr 11,3). Mais un tel savoir est celui dont le messager est, à la fois, le message même » (98-99, 104).
20.1 Bénissez le Seigneur Introït
20.1 Bénissez le Seigneur -Graduel
Graduel chanté pour la fête des saints archanges le 29 septembre.
20 V—IUXTA HEBR.
20 La parole comme ses ordres
20 vous ses anges (V) Entre le siège céleste de Dieu et ses opérations sur la terre : médiations angéliques entre Créateur et créatures L'iconographie d'inspiration biblique s'est plu à figurer les créatures spirituelles qui assurent la communication continuelle entre le Verbe créateur et les créatures.
Au conseil divin, les ministres sont assimilés aux anges, naïvement présenté ici.
La Tradition a identifié leur hiérarchie, sur la base des textes bibliques. L'ensemble des Écritures évoque, en effet, 9 catégories différentes de créatures angéliques, organisées en trois ordres, selon leur systématisation chrétienne due en particulier au
La miniature présente en 9 cercles concentriques les 9 chœurs des « anges » (c’est-à-dire des créatures spirituelles envoyés par Dieu comme médiatrices entre lui et la création), réunis en une parfaite unité (« Einheit »), autour du centre blanc symbolisant l’irreprésentable simplicité (perfection et pureté) divine (dans l’iconographie postérieure, on montrera le chef du Christ).
montrent Anges et Archanges, symbolisant l’aide surnaturelle apportée au corps et à l’âme humains :
figurent les 5 légions d’anges (Vertus, les Puissances, les Principautés, les Dominations et les Trônes). Ces 5 légions soutiennent les 5 sens de l’homme : les Vertus aident aux bonnes œuvres, les Puissances à la clarté resplendissante, les Principautés qui sont les Princes des hommes dans le siècle, les Dominations casquées, les Trônes qui n’ont pas forme humaine, mais symbolisent la divinité s’abaissant vers l’humanité.
Incandescents, Chérubins et Séraphins, figurent le rayonnement double de l’Amour, pour Dieu et pour le prochain. Les Chérubins, remplis d’yeux et d’ailes, figurent la science et la sagesse divines. Les yeux sont le symbole de la connaissance divine. Les séraphins, dont le nom signifie « le brûlant », sont les plus proches du rayonnement divin. Ils ont six ailes : deux pour voler, deux pour se voiler la face devant l’Eternel, deux pour se couvrir les pieds, afin d’adoucir le feu d’amour qui les dévore :
Les Postilles de Nicolas de Lyre sont des commentaires de la Bible. Ce manuscrit a été enluminé par le maître du missel de Troyes vers 1460. Le Paradis est représenté au centre de la page sous la forme conventionnelle d’un jardin peuplé d’animaux dans lequel se trouvent Adam, Ève et les quatre fleuves. Cette vision paradisiaque est entourée d’une série de cercles concentriques représentant le ciel et l’univers. Au-dessus, dans la sphère du divin, sont disposés les neuf chœurs angéliques, dominés par Dieu le Père, sortant de l’image et esquissant un geste de bénédiction.
En haut de l'image, les chœurs des anges forment une assemblée compacte, hiérarchisée par leur disposition en rangs.
Tous participent de la diffusion de la lumière en tant qu'instrument du pouvoir divin. Plus ils sont proches de Dieu, plus ils sont représentés de manière abstraite ; plus ils s'en éloignent, plus ils sont incarnés, et donc proches des hommes. La place des anges dans l'image est conforme à leur rôle d'instruments du pouvoir divin : le grec aggelos signifie « messager ». « Vicaires » de Dieu, ils sont envoyés en mission et participent à la Révélation du Verbe aussi bien dans l'Ancien que dans le Nouveau Testament.
Sous la hiérarchie céleste, l'univers comme somme de toutes les choses est représenté par une série de sphères au centre desquelles se trouve la Terre entourée d'eau, selon la tradition aristotélicienne. On observe aussi un parallèle entre la structure chromatique des chœurs et celle du cosmos. Cette image montre l'organisation du pouvoir divin, et insiste sur son ordonnancement rigoureux. Elle met en avant les principes d'ordre et de cohésion au sein de l'univers chrétien, servant à l'expression de l'autorité divine en dehors de toute temporalité.
20 son verbe + pour que soit entendu le son de ses paroles (V) : FRANÇAIS BIBLIQUE Du Verbe aux verbes et réciproquement L'obéissance parfaite des anges envers le Verbe divin (facientes verbum illius, cf. v. 21 qui facitis voluntatem eius) semble ici décrite comme une condition de possibilité de l'écoute (ad audiendam vocem...) des paroles (... sermonum) qu'il fait entendre à ses créatures.
Le nom verbum, omniprésent dans les Écritures, signifie « mot, énoncé, parole(s) » et beaucoup plus encore. Il assume les significations de dabar et de →logos, cristallisant la méditation sur la présence d'un « langage » transcendant avec le Créateur, participé dans la création. Cet usage culmine dans le Nouveau Testament pour désigner le mystère personnel de Jésus-Christ (cf. V—Jn 1,1.14.17).
L'expression verbum Domini, en particulier, crée donc un fil continu de révélation christique, de livre en livre. Pour les scribes latins :
Autant que possible, nous traduisons donc verbum par « verbe », le plus souvent sans majuscule, parfois avec.