La Bible en ses Traditions

Psaumes 114,2–8

M
G S
V

Juda devint son lieu saint

Israël son domaine.

...

Juda devint son lieu de sanctification

Israël sa puissance,

La mer [le] vit et s’enfuit

le Jourdain retourna en arrière

...

la mer vit et s'enfuit

le Jourdain retourna en arrière

M V
G S

les montagnes bondirent comme des béliers

les collines comme des agneaux :

Vles petits du troupeau :    

...

4 Tremblement de la terre Jg 5,4; Ps 29,6; 68,9 Sortie d’Egypte en bondissant Sg 19,9
M
G S
V

qu’as-tu, mer, à t’enfuir ?

Jourdain, à retourner en arrière ?

...

qu'as-tu, mer, à t'enfuir

et toi, Jourdain, à retourner en arrière ?

montagnes, à bondir comme des béliers

collines, comme des agneaux ?

...

montagnes, à bondir commes béliers

et collines, comme agneaux de brebis ?

Tremble, terre, devant la face du Seigneur

devant la face du Dieu de Jacob

...

devant la face du Seigneur, la terre a tremblé

devant la face du Dieu de Jacob

qui change le rocher en étang

le silex en source d’eaux.

...

lui qui change la pierre en étangs d'eaux

et le rocher en sources d'eaux.

Réception

Liturgie

1–8 LITURGIE JUIVE (rite séphardi) Ce psaume est le deuxième du Hallel, suite de psaumes de louange chantée les matins des fêtes et des néoménies (Ros ḥōdeš) (voir Ps 113)

Musique

113,1–118,29 Hallelujah

20e s.

Leonard Cohen (1934-2016), Hallelujah, 1984

archive.org→ 1S16,26 2S11,2.6-17 Ps113,1-118,29 Jg16,1-31

Hallelujah, qui signifie en hébreu Hallelou « Rendez louange » Yah, Yahweh « à Dieu », est une chanson écrite par Leonard Cohen. Elle a été enregistrée pour la première fois sur son album de 1984 intitulé Various Positions. Avec une dramatique ironie, ce psaume des jours modernes pose en contraste d'une part l'adoration des Psaumes de David pour le Seigneur qui s'est plu à écouter son harpe mystique, et d'autre part l'adoration du narrateur pour son amante qui ne s'est jamais plu à écouter sa musique. Il est comme David captivé par la beauté de Bethsabée quand il la voit dans son bain (2S 11,2), mais alors il perd sa puissance comme Samson à cause de Dalila (Jg 16,1-31). L'amour l'a laissé seul sur un chemin de douleurs et de souffrances malgré des moments d'intimité, et dans un verset final faisant allusion à la mort d'Urie (2S 11,6-17), il nous dit qu'il n'a rien appris de l'amour si ce n'est comment se protéger de potentiels rivaux.

1–8 Quand Israël sortit d'Egypte

20e s.

Zoltán Kodály (1882-1967), Psalm 114: When Israel went out of Egypt, 1952

József Maklári (dir.), Vox Humana Choir of Vác (HUN)

© License YouTube Standard→, Ps 114,1-8

Paroles

Alleluja! Kijövén Izrael Egyiptomból, Jákob háza az idegen nép közől, lőn Judea az ő szenthelyévé, Izrael az ő birodalmává. A tenger látta ezt, és futott; a Jordán visszafordúlt. A hegyek szökdeltek, mint a kosok, és a halmok, mint a juhok bárányai. Mi lelt téged, tenger, hogy futottál? és téged, Jordán, hogy visszafordúltál? és titeket hegyek, hogy szökdeltetek, mint a kosok, ti halmok, mint a juhok bárányai? az Úr színe előtt megrendűlt a föld, Jákob Istene előtt, Ki a sziklát tavakká változtatta, és a kőszirtet vízforrásokká. (Ps 114,1-8)

Compositeur

Zoltán Kodály est un compositeur, ethnomusicologue et pédagogue en musique. Il a notamment donné son nom à une méthode d'enseignement de la musique, codifiée par des disciples de sa pensée pédagogique nommée plus tard la méthode Kodály. Kodály a créé une œuvre chorale très importante. Il utilise notamment des chansons, des contes, des ballades et des mélodies populaires. Celles-ci reprennent des scènes de vie paysanne, des thèmes bibliques ou héroïques avec l'accent magyar. Il développera de nombreuses méthodes d'enseignement de la musique, dont on parle encore aujourd'hui sous le terme de méthode Kodály, initiant les jeunes enfants au chant et à la tradition chorale.

19e s.

Felix Mendelssohn Bartholdy (1809-1847), Da Israel aus Aegypten zog op.51, 1840

Chamber Choir of Europe, Nicol Matt & Württembergische Philharmonie Reutlingen

© License YouTube Standard→, Ps 114,1-8

Paroles

1 In exitu Israël de Aegypto, domus Jacob de populo barbaro, 2 facta est Judaea sanctificatio ejus; Israël potestas ejus. 3 Mare vidit, et fugit; Jordanis conversus est retrorsum. 4 Montes exsultaverunt ut arietes, et colles sicut agni ovium. 5 Quid est tibi, mare, quod fugisti? et tu, Jordanis, quia conversus es retrorsum? 6 montes, exsultastis sicut arietes? et colles, sicut agni ovium? 7 A facie Domini mota est terra, a facie Dei Jacob: 8 qui convertit petram in stagna aquarum, et rupem in fontes aquarum. (Ps 114,1-8)

Compositeur

Felix Mendelssohn, né le 3 février 1809 à Hambourg et mort le 4 novembre 1847 à Leipzig, est un chef d'orchestre, pianiste et compositeur allemand du début de la période romantique. Contemporain de Liszt, Wagner et Berlioz, il laisse une œuvre très féconde pour sa courte vie de 38 ans (symphonies, concerti, oratorios, œuvres pour piano seul, musique de chambre…). Il a participé à la redécouverte de la musique baroque et surtout de Jean-Sébastien Bach et Georg Friedrich Händel. Il est notamment l'un des premiers compositeurs de son temps à renouveler l'art du contrepoint, ce qui lui vaut parfois d'être considéré comme « le classique des romantiques ».

19e s.

Samuel Sebastian Wesley (1810-1876), In exitu Israel

St. Matthew's Choir

© License YouTube Standard→, Ps 114,1ss

Paroles

1 In exitu Israël de Aegypto, domus Jacob de populo barbaro, 2 facta est Judaea sanctificatio ejus; Israël potestas ejus. 3 Mare vidit, et fugit; Jordanis conversus est retrorsum. (Ps 114,1ss)

Compositeur

Samuel Sebastian Wesley (14 août 1810-19 avril 1876) est un organiste, chef de chœur et compositeur anglais. De son vivant, il composa presque exclusivement pour l'Église d'Angleterre, qui continue de chérir sa mémoire. Ses hymnes mieux connus incluent “Thou wilt keep him in perfect peace” et “Wash me throughly”.

Arts visuels

8 Le miracle de l'eau

17e s.

Nicolas Poussin (1594-1665), Moïse faisant jaillir l'eau du rocher ou Le Frappement du rocher (huile sur toile, ca. 1633-1635), 97 × 133 cm

National Gallery of Scotland, Édimbourg, n° inv. NGL 066.46

Domaine public © Wikimedia commons→

19e s.

Gustave Doré (1832-1883), Moïse frappant le rocher à Horeb (gravure sur bois, 1866)

Illustration de la → Bible de Tours

Domaine public © Wikimedia Commons→

Comparaison des versions

2 V—IUXTA HEBR.

  • Juda devint son lieu de sanctification | Israël sa puissance

3 V—IUXTA HEBR.

  • la mer vit et s'enfuit | le Jourdain retourna en arrière

5 V—IUXTA HEBR.

  • qu'as-tu, mer, à t'enfuir ? | Jourdain, à retourner en arrière ?

4 V—IUXTA G

  • les montagens bondirent commes des béliers | les collines commes les agneaux des brebis

4 V—IUXTA HEBR.

  • les montagne sautèrent comme des béliers | les collines comme les petits du troupeau

6 V—IUXTA HEBR.

  • montagnes, à bondir comme des béliers, | collines, comme les petits du troupeau ?

8 V—IUXTA HEBR.

  • lui qui change la pierre en étangs d'eaux | le silex en sources d'eaux.

7 V—IUXTA HEBR.

  • tremble, terre, à la face du Seigneur, à la face du Dieu de Jacob

Texte

Procédés littéraires

7 devant la face de (V) Sémitisme Dans la Vulgate et les auteurs qui s'en inspirent, le terme facies forme de nombreuses locutions. Entre autres, la locution a facie qui signifie « en face de, en présence de, devant » (apo prosôpou, epi prosôpou) : a facie aquilonis Jr 1,14 ; a facie ignis Ps 67,3 ; a facie irae tuae Ps 37,4. Cette locution peut encore signifier « de devant, hors de : eicere aliquem a facie terrae Gn 4,14 ; egredi a facie Domini Gn 4,16 ; fugere a facie arcus Ps 59,6 (cf. Blaise Dict.).

Réception

Comparaison des versions

114,1–115,18  M G | V Disposition du texte et numérotation des psaumes La tradition hébraïque (M), dont on suit ici la numérotation, mais aussi  G, θ', Hie et S, fusionnent les  Ps 114 et Ps 115

© CC-BY-SA-4.0

Liturgie

113,1–118,29 Béni soit le Nom du Seigneur. Le grand Hallel. Ce psaume est le premier du Hallel, suite de psaumes de louange (113-118) chantée les matins des fêtes et des néoménies (Ros ḥōdeš, Liturgie Nb 28,11–15). Le Hallel complet se dit aux Cabanes, les huits jours de Hanoukka (Liturgie 1M 4,36–60), les deux premiers jours de Pâque, les deux jours de Pentecôte. Il est abrégé les six derniers jours de Pâque et les néoménies.

Les flammes qui montent de la hanoukkia (photographie, 2019)

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