Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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1 J’ai dit, moi, en mon cœur
SJ’ai dit à mon cœur : — Va donc, que je t’éprouve par la jouissance et goûte au Bonheur !
Mais voici, cela aussi est absurdité.
1 J’ai dit, moi, en mon cœur : — Va donc, que je t’éprouve par la jouissance et goûte au Bonheur !
Mais voici, cela aussi est absurdité.
1 J’ai dit, moi, en mon cœur : — J'y vais ! que je déborde de délices et profite des bonnes choses !
Et j'ai vu que cela aussi était vanité.
2 Du rire j’ai dit : — Démence ! et de la jouissance : — Qu’est-ce qu’elle fait ?
SAu rire j’ai dit : —qu’est-ce que c’est ? Et à la joie : — qu’as-tu fait ?
2 Au rire j’ai dit : — Égarement ! et à la gaieté : — Pourquoi fais-tu cela ?
2 Le rire, je l’ai regardé comme une erreur ; et à la joie, j’ai dit : — Pourquoi m'as-tu trompé si vainement ?
3 J’ai exploré en mon cœur pour traîner dans le vin
Sj’ai réfléchi en mon cœur pour me réjouir dans le vin
ma chair (et mon cœur se conduisant avec sagesse)
Set mon cœur a réfléchi avec sagesse, en s’en tenant à la prudence
et pour saisir la folie, jusqu’à ce que je voie ce qui est vraiment bon pour les fils de l’être humain de faire
sous le ciel
Ssous le soleil,
le nombre des jours de leur vie :
3 J’ai examiné si mon cœur entraînerait ma chair comme le vin (et mon cœur a guidé en sagesse) et s’il dominerait sur la gaieté
jusqu’à ce que je voie ce qui est vraiment bon pour les fils de l’être humain de faire sous le soleil, le nombre des jours de leur vie :
3 J’ai pensé dans mon cœur à détourner ma chair du vin
pour porter mon âme à la sagesse et pour éviter la folie
jusqu’à ce que je visse ce qui était utile aux fils des hommes et ce qu’il faut faire sous le soleil pendant le nombre des jours de leur vie :
4 j’ai rendu grande mes œuvres, j’ai bâti pour moi des maisons
j’ai planté pour moi des vignes,
4 ...
4 j'exécutai des ouvrages magnifiques, je me bâtis des maisons
je plantai des vignes
5 je Mme fis des jardins et des vergers et j’y plantai
Vréunis des arbres Mà fruit de toute espèce
5 …
6 je me fis des réservoirs d’eau pour arroser une forêt où poussent les arbres.
Vles plants d'arbres qui poussaient.
6 …
7 j’ai acquis des esclaves et des servantes; les enfants de la maisonnée, ils étaient pour moi;
aussi une acquisition (gros bétail et petit bétail) en abondance, elle était pour moi, plus que tous ceux qui ont été avant moi à Jérusalem !
7 ...
7 j'achetai des esclaves et des servantes et j'eus une maisonnée nombreuse,
des bœufs aussi, et de grands troupeaux de brebis, au-delà de tous ceux qui furent avant moi dans Jérusalem !
8 J’ai aussi amassé pour moi argent et or, et un trésor de rois et de provinces.
J’ai eu pour moi des chanteurs et des chanteuses et les délices des fils de l’être humain :
une dame et des dames.
8 ...
8 Je me fis aussi un monceau d'argent et d'or, j'entassai les richesses des rois et des provinces
je me procurai chanteurs et chanteuses, et les délices des enfants des hommes,
des coupes et des vases pour le service, que les vins ruisselassent !
9 Je suis devenu grand et j’ai surpassé tous ceux qui ont été avant moi à Jérusalem.
Même ma sagesse se tenait [là] pour moi.
9 ...
9 Je surpassai en richesses tous ceux qui furent avant moi dans Jérusalem ;
et la sagesse persévéra avec moi ;
10 Et tout ce que demandaient mes yeux, je ne leur ai pas refusés ;
je n’ai privé mon cœur d’aucune jouissance. Oui, mon cœur a joui de toute ma peine
et cela a été mon lot de toute ma peine
10 Tout ce que mes yeux désiraient, je ne les en ai pas privés
je n’ai refusé à mon cœur aucune joie tout car mon cœur prenait plaisir àmon travail
et ce fut ma part de tout mon travail
10 toutes les choses que mes yeux désiraient, je ne les en ai pas privés ;
je n'ai pas empêché mon cœur de jouir de toute volupté ni de s'amuser avec ce que j'avais préparé :
j'ai même estimé que ma part était de jouir ainsi de mon travail !
11 Alors, je me suis tourné, moi, vers toutes les œuvres qu’ont faites mes mains
et vers la peine que j’ai peiné à faire.
Et voici le tout : absurdité et poursuite de vent ! Et il n’y a aucun profit sous le soleil !
11 ...
11 Et comme je m'étais retourné vers toutes les œuvres qu'avaient faites mes mains
et vers les peines dans lesquelles j'avais sué en vain,
je vis en elles toutes vanité et affliction de l'esprit, et que rien ne dure sous le soleil !
12 Alors j'ai tourné les regards vers la sagesse pour la comparer avec la sottise et la folie.
Car quel est l’homme qui pourrait venir après le roi, lui à qui on a conféré cette dignité depuis longtemps ?
12 Je suis passé à la contemplation de la sagesse pour la comparer avec des erreurs et de la folie.
— Qu'est-ce que l'homme, ai-je dit, qui pourrait suivre le roi, son créateur ?
12 …
13 Et j’ai vu que la sagesse a autant d’avantage sur la folie que la lumière sur les ténèbres
13 …
14 Le sage a ses yeux
VLes yeux du sage sont à la tête
Vdans sa tête, Met l’insensé marche dans les ténèbres.
V et j'ai appris que l'un et l'autre mouraient.
14 …
15 Et j’ai aussi reconnu qu’un même sort les atteindra tous deux, et j’ai dit dans mon cœur :
Le même sort que celui de l’insensé m’atteindra moi aussi, à quoi bon donc toute ma sagesse ?
Et j’ai dit dans mon cœur que cela encore est une vanité.
15 Et j'ai dit dans mon cœur :
— Si mon sort et celui de l’insensé est le même, à quoi bon me suis-je appliqué à accroître ma sagesse ?
Et j’ai dit dans mon cœur et j’ai compris que cela encore est une vanité.
15 …
16 Car la mémoire du sage n’est pas plus éternelle que celle de l’insensé
dès les jours
V et les temps qui suivent, tous deux sont également oubliés
V enseveliront tout également dans l'oubli
MEh quoi ! Le sage meurt aussi bien que l’insensé !
16 …
17 Et j’ai haï la vie
car ce qui se fait sous le soleil est mauvais à mes yeux car tout est vanité et poursuite du vent.
17 Voilà pourquoi ma vie m’a lassé
en voyant que tout ce qui se trouve sous le soleil est mauvais et que tout est vanité et affliction de l’esprit.
17 …
18 Et je hais, moi, toute ma peine que moi je peine sous le soleil
et que je laisserai à l’être humain qui sera après moi.
18 Et je hais, moi, toute ma peine que moi je peine sous le soleil
parce que je le laisse à l’homme qui vient après moi.
18 De nouveau, j’ai détesté tout mon travail auquel sous le soleil j’ai peiné avec tant de zèle,
car je vais avoir un héritier après moi.
19 Et qui sait
Vj'ignore s’il sera sage ou insensé ?
Cependant
VEt il sera maître de mon travail
Vmes travaux dans lequel
Vlesquel j’ai mis ma peine
Vtoute ma sueur et ma sagesse
Vtout mon soin sous le soleil.
C’est encore là une vanité.
VEt y a-t-il chose aussi vaine ?
19 …
20 Et j'en suis venu à livrer mon cœur au découragement, à cause de tout le travail que j’ai fait sous le soleil.
20 J'ai donc arrêté, j'ai fait renoncer mon cœur à m'affairer davantage sous le soleil.
20 …
21 Car qu’un homme qui
Valors qu’un homme a déployé dans son travail sagesse, intelligence
Vscience et habileté
Vsollicitude il en laisse le fruit en partage à un homme qui n’y a pas travaillé
Voisif
c’est encore là une vanité et un grand mal.
21 …
22 En effet que revient-il à l’homme de tout son travail et du souci de son cœur
Vde l'affliction de l'esprit qui le fatiguent
Vmettent au supplice sous le soleil ?
22 …
23 Tous ses jours ne sont que
V sont emplis de douleur, ses occupations que
V et de chagrins
Vmisères — la nuit même son cœur ne se repose pas
c’est encore là une vanité.
Vet n'est-ce pas là une vanité ?
23 …
24 Il n’y a rien de meilleur pour l’homme que de manger et de boire et faire jouir son âme du bien-être de son travail au milieude
mais j’ai vu que cela aussi vient de la main de Dieu.
24 Ne vaut-il pas mieux manger et boire et faire voir à son âme les biens tirés de son travail et cela aussi vient de la main de Dieu ?
24 …
25 Qui en effet et peut sans lui manger et jouir du bien-être ?
25 Qui se rassasiera avidement et débordera de délices autant que moi ?
25 …
26 Car à l’homme qui est bon devant lui il
VDieu donne
Vdonna la sagesse, la science
Vle savoir et la joie
mais au pécheur il donne
Vdonna le soin de recueillir
Vl'affliction et d’amasser
Vle souci inutile
afin de donner
V qu'il ajoute, amasse et transmette à celui qui est bon devant
Va plu à Dieu.
C’est encore là une vanité et la poursuite du vent
Vune vide application de l'esprit
26 …
1,1–12,14 Liturgie synagogale : une des lectures principales de la fête de Sukkoth (Tentes)
La lecture du Livre de Qohelet au cours de l'office du matin du sabbat de hol hamoëd (« [période] profane du temps fixé » : période de quelques jours mi-chômés entre le début et la fin de la fête de Pâque et de la fête ddes Tentes), ou du premier jour de la fête, si le 15 tishre est un sabbat, est une institution rabbinique tardive visant à maintenir les manifestations de joie à un seuil raisonnable. Les discussions sur la vanité de l'existence et le rappel que l'homme rendra compte de tous ses actes devant Dieu viennent tempérer l'allégresse. Arts visuels Qo 1,1–12,14
1,1–2,26 Vanité des vanités
1,1–14,14 SYNAGOGUE Lecture juive à Sûkkôt De nos jours, à la synagogue, de nombreux Juifs lisent Qohélet (l'Ecclésiaste) à la fête des Huttes (Sûkkôt). Le choix de ce livre vient de ce que cette fête célèbre dans la joie (Musique) le souvenir des huttes où Dieu avait fait habiter son peuple après la sortie d’Égypte et du fait que Qo est censé faire la promotion de la joie (Qo 2,24ss ; 3,12.22 ; 5,17ss ; etc.).
Peut-être peut-on aussi voir dans les tentes, les Sûkkôt que construisent les Juifs pour cette fête, et dans laquelle ils vivent durant plusieurs jours, un vivant symbole et un rappel liturgique de la fragilité du séjour de l'homme sur la terre, thème si central dans le livre de Qohélet ?
Le temps de la fête, pieds des immeubles et balcons se transforment, avec des planches, en résidences plus frêles, où revivre l'expérience de la liberté et de la joie des nomades au désert ...
La proximité des éphémères constructions de Sukkot et du mur occidental, vestige du Temple résidence du Nom sur la terre, donne à méditer, dans l'esprit de l'Ecclésiaste, sur ce qui est stable et sur ce qui passe, dans la relation entre l'homme et Dieu...
14 les yeux du sage sont dans sa tête Interprétation typologique Le latin traduit littéralement l'hébreu, qui veut peut-être dire platement « le sage a les yeux où il faut », ainsi que l'a étonamment choisi la traduction liturgique officielle (cf. →LH, 7e semaine du Temps Ordinaire, Lundi, Office des Lectures), rendant presque incompréhensible la lecture proposée pour le même office !
Au plus près du sang rédempteur dont le Christ fait don à la terre, Dominique lève les yeux vers Celui qui le sauve, et qui est par le baptême devenu sa tête (Col 1,18 ; 1Co 12,12-27).
1,1–12,14 Questions sur l’inspiration du livre (Séminaire des Sources Chrétiennes — HiSoMA→)
Qo a fait l’objet d’un nombre appréciable de commentaires, d’homélies et de citations chez les auteurs patristiques, qui reconnaissaient généralement le caractère inspiré, et même prophétique, du livre.
Le mot rêmata, « paroles » (Qo 1,1), amène en particulier des réflexions sur l’inspiration de l’Esprit Saint et le caractère prophétique de l’Ecclésiaste, par exemple
Le caractère déroutant de certaines affirmations a de fait conduit certains exégètes à les interpréter comme dites au nom d’autres personnes.
Selon plusieurs, Salomon aurait donc rapporté dans son livre maintes doctrines impies ou hérétiques afin de les combattre. Par exemple :
Cela peut conduire à élargir le propos à toute l’Église, sans remettre en question le bien-fondé des affirmations :
Les témoignages de rejet ou de prudence vis-à-vis du livre sont assez rares :