Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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10 Or il y avait à Damas un certain disciple du nom d'Ananias
VAnanie
et le Seigneur lui dit dans une vision : — Ananias
VAnanie !
Et il dit :
— Me voici, Seigneur.
10 ...
1–43 Conversion de Paul : parcours iconographique
L'une des plus anciennes représentations de la conversion de Paul sur le chemin de Damas est une fresque de l’époque de Damase (305-384, évêque de Rome), sur la tombe de Leone, dans les catacombes de Commodilla :
Au milieu de toute cette agitation, on ne remarque pas immédiatement Paul, en bleu canard et dos au spectateur, tombé de son cheval. Le sujet principal est ici représenté en tout petit, noyé dans le paysage alpin et la foule de soldats. Remarquable par sa composition, le tableau peut être mis en parallèle avec Le suicide de Saül. Mais le Saul des Actes se convertit, pour devenir Paul, l'Apôtre des Gentils.
Paul ne parle pas sans raison du glaive de la parole (Ep 6,17). Sa rencontre avec le Seigneur sur le chemin de Damas et en figure toute la violence par cette lance qui traverse de façon oblique le tableau, passant derrière Paul précisément au niveau de ses yeux aveuglés. C'est quant Paul perd la vue qu'il perd ses illusions, que paradoxalement les écailles lui tombent des yeux et qu'il voit la vraie lumière. Cette thématique de l'aveugle voyant fait d'ailleurs écho à toute une tradition mythologique grecque, avec Tirésias notamment, devin aveugle de Thèbes.
Ce dernier tableau fut surnommé à l'époque « La conversion du cheval », par dérision. La place occupée dans la composition par la monture de Paul (qui est de surcroît absente du texte) fut vivement critiquée.
Paul a les bras en croix, comme le Sauveur dont il a la révélation, évoquant en cela l'événement sur lequel l'apôtre des Gentils fonde sa foi et sa pensée : la mort et la résurrection du Christ.