Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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1a La seconde année du règne d’Assuérus, le grand roi, le premier jour du mois de Nisan, Mardochée, fils de Jaïr, fils de Séméi, fils de Cis, de la tribu de Benjamin, eut un songe.
1b C’était un juif qui demeurait dans la ville de Suse, homme illustre et attaché à la cour du roi.
1c Il était du nombre des captifs que Nabuchodonosor, roi de Babylone, avait transportés de Jérusalem avec Jéchonias roi de Juda.
1d Voici quel fut son songe : Soudain on entendit des voix, un grand bruit et des tonnerres ; la terre trembla et fut bouleversée.
1e Puis soudain, deux grands dragons s’avancèrent, tous deux prêts à combattre.
1g Puis soudain ce fut un jour de ténèbres et d’obscurité ; il y eut angoisse, détresse, tribulation et grande épouvante sur la terre.
1l S’étant levé après avoir vu ce songe et ce que Dieu avait résolu de faire, Mardochée le retint gravé dans son esprit et, jusqu’à la nuit, il fit tous ses efforts pour le comprendre.
1m Puis Mardochée demeura à la cour avec Bagathan et Tharès, les deux eunuques du roi gardiens de la porte du palais.
1n Ayant connu leurs pensées et pénétré leurs desseins, il découvrit qu’ils s’étaient proposés de porter la main sur le roi Assuérus, et il en donna avis au roi.
1o Celui-ci fit mettre à la question les deux eunuques et, sur leur aveu, les envoya au supplice.
1p Le roi fit écrire dans les Chroniques ce qui s’était passé, et Mardochée en consigna aussi par écrit le souvenir.
1q Et le roi ordonna qu’il exercerait un office dans le palais, et il lui donna des présents pour sa dénonciation.
1r Mais Aman, fils d’Amadatha, l’Agagite, était en grand honneur auprès du roi, et il voulut perdre Mardochée et son peuple, à cause des deux eunuques du roi qui avaient été mis à mort.
1 VICI COMMENCE LE LIVRE D'ESTHER
C'était au temps
VAux jours d’’Aḥšwérôš
VAssuérus, Mde cet Assuérus qui régnait depuis l’Inde et jusqu’à Kush
Vl’Éthiopie, sur cent vingt-sept provinces,
1 Et il arriva après ces événements, dans les jours d’Artaxerxès (cet Artaxerxès domina sur cent vingt-sept provinces depuis l’Inde),
1 Le livre d'Esther.
Et il arriva, aux jours d' ’Aḥšireš (cet Assuérus qui régnait depuis l'Inde et jusqu'à Kush sur cent vingt provinces),
2 En ces jours-là, le roi Assuérus était assis sur le trône de son royaume,
qui est à Suse, la capitale,
2 En ces jours-là, quand le roi Artaxerxès fut placé sur le trône dans Suse la ville,
2 comme il siégeait sur son trône royal,
Suse était la capitale de son royaume,
3 la troisième année de son règne,
il donna un banquet
Vun immense banquet pour tous ses princes
et pour ses serviteurs, l’armée de Perse et de Médie
Vles plus forts parmi les Perses et les Mèdes,
pour les grands et les princes
Vgouverneurs des provinces, en sa présence,
3 en la troisième année de son règne
il fit un banquet pour ses amis,
pour le reste des peuples
et pour les nobles des Perses et des Mèdes ainsi que pour les chefs des satrapes.
3 la troisième année de son règne
il donna un grand banquet pour tous ses princes
et ses serviteurs,
l'armée des Perses, Mèdes et Parthes,
les princes du royaume devant lui et les princes des provinces.
4 montrant
Vpour montrer les richesses de la gloire de son règneV,
et la rare magnificence de sa grandeur
Vla grandeur et l'étalage de sa puissance, pendant nombre de jours
pendant
Vc'est-à-dire pendant cent quatre-vingts jours.
4 Et après cela, après leur avoir montré la richesse de son royaume et la gloire de ses riches plaisirs pendant cent quatre-vingts jours,
4 pour faire voir la richesse et la valeur de son règne et la valeur de la gloire de sa grandeur durant des jours nombreux : cent quatre-vingt jours.
5 Et comme ces jours étaient accomplis, le roi fit pour tout le peuple qui se trouvait dans Suse la citadelle, du plus grand jusqu'au plus petit
Sdu plus petit jusqu'au plus grand, un banquet de sept jours dans la cour du jardin du pavillon du roi.
5 quand les jours des noces furent accomplis, le roi fit une réception pour les peuples se trouvant dans la ville, pendant six jours, dans la cour de la maison du roi,
5 Lorsque s'achevèrent les jours du banquet,
il invita toute la population que l'on put trouver à Suse,
du plus grand au plus petit,
et il ordonna qu'un banquet de sept jours soit préparé à l'entrée du jardin et du bois,
qui avait été planté par la main et les soins royaux.
6 MCe n'était qu'étoffes blanches de lin et de poupre violette tenues par des cordes de byssus, étoffes pourpres sur des anneaux d'argent et des colonnes d'albâtre; lits d'or et d'argent sur un pavage de pierres précieuses, d'albâtre, de nacre et de mosaïques.
SEt des voiles de lin et de poupre violette étaient déployés, étendus par des cordes de byssus et de pourpre à des anneaux d'argent et à des colonnes de buis; et des lits d'or et d'argent étaient posés sur des pavés d'albâtre, et les draps étaient de byssus et de soie.
6 décorée de lin et de gaze fine tendus sur des cordes de lin et de pourpre, sur des chevilles d’or et d’argent, sur des colonnes de marbre et de pierres ; il y avait des lits d’or et d’argent sur un pavement de pierres semblable à de l’émeraude, à de la nacre et à de la pierre de marbre, et des couvertures translucides et tissées de couleurs variées, des roses éparpillées tout autour ;
6 De tous côtés avaient été dressées des tentes de couleur azur, lin et hyacinthe,
maintenues par des cordes de lin et de pourpre,
lesquelles étaient passées dans des anneaux d'ivoire et fixées à des colonnes de marbres.
Des divans d'or et d'argent étaient disposés sur un sol pavé d'émeraude et de marbre de Paros,
qu'ornaient des motifs merveilleusement bigarrés.
7 Pour boire, il y avait des coupes d’or, chaque coupe étant différente l’une de l’autre, avec un vin royal abondant à main de roi.
et le vin royal était abondant, selon la puissance du roi.
7 des coupes d'or et d'argent et un petit gobelet garni d'escarboucle établi à trente mille talents ; du vin abondant et doux, que le roi en personne buvait.
7 Les invités buvaient dans des coupes d'or,
et les plats étaient apportés dans des vaisselles toujours diverses ;
le vin aussi, comme il était digne de la magnificence royale,
était servi en abondance et de la meilleure qualité.
8 Mais la règle était de boire sans contrainte, car ainsi avait assigné le roi à toute son abondante maisonnée
Schaque grand en sa maison : faire selon le bon plaisir de chacun.
8 Et cette réception fut sans restriction, car ainsi avait voulu le roi et il avait ordonné aux maîtres de maison de faire sa volonté et celle de chacun.
8 Et il n'y avait personne pour forcer à boire qui ne le voulait pas,
mais le roi avait décidé de faire présider les tables par un seul de ses princes,
pour que chacun se servît comme il voulait.
9 La reine Vašᵉtî
VVasthi
SVashti également offrit un banquet aux
Sun grand banquet pour toutes les femmes
dans la maison royale qui est au roi Assuérus.
Vle palais où le roi Assuérus avait coutume de demeurer.
9 Et Astin la reine fit une réception pour les femmes dans les appartements royaux là où était le roi Artaxerxès.
10 Le
VAussi, le septième jour, comme le cœur du roi était réjoui par le vin,
Vroi était assez gai,
Vet qu'il était échauffé par le vin pur, après des excès de boisson, il ordonna à Mᵉhûmān
VMaüman
Saux eunuques, Bizᵉtā'
VBazatha
SBizzeta, Ḥarᵉbônā'
VArbona
SHarvona, Bigᵉtā'
VBagatha
SBigta, 'Ăbagᵉtā'
VAbgatha
SAgbuta, STarash, Zētar
VZéthar
SZétar et Karᵉkas
VCarcas
SBarkash,
les sept eunuques qui servaient à table, au devant du
Và la vue du roi Assuérus,
10 Et au septième jour, devenu joyeux, le roi dit à Aman et Bazan et Tharra et Bôrazè et Zatholtha et Abataza et Tharaba, les sept eunuques serviteurs du roi Artaxerxès,
11 de faire venir
Vd'introduire
Sde faire entrer la reine Vašᵉtî
VVasthi
SVashti devant le roi,
avec la couronne royale,
Vportant le diadème sur sa tête,
Savec un diadème de royauté,
pour montrer aux peuples et aux grands sa beauté, car elle était belle de visage
Vparfaitement belle.
11 de faire conduire la reine vers lui pour qu’elle règne et pour qu’on la ceigne du diadème et pour qu’elle montre aux chefs et aux nations sa beauté, car elle était belle.
12 Mais la reine Vashti refusa de venir selon la parole du roi transmise par les eunuques
Sne voulut pas entrer, selon l'ordre que le roi lui avait envoyé par les eunuques, et le roi se fâcha très fort et sa colère s’enflamma.
12 Mais la reine Astin refusa d’aller avec les eunuques. Et le roi fut chagriné et se fâcha ;
12 Mais elle refusa et reçut avec mépris l'ordre de venir que le roi lui avait transmis par ses eunuques.
Aussi, le roi, irrité et enflammé d'une excessive fureur,
13 Et le roi dit aux sages qui connaissaient les temps, car il était d’usage que les affaires du roi soient amenées devant tous ceux qui connaissaient la loi et le droit,
SEt le roi commanda aux sages qui connaissaient les temps, car ainsi était la loi du roi: il commandait devant tous ceux qui connaissaient les lois et les jugements,
13 et il dit à ses amis : — C’est en ces termes qu’Astin a parlé, faites donc à ce sujet une loi et un jugement.
13 interrogea-t-il les sages qui, selon l'usage royal, l'assistaient toujours,
car il faisait tout sur le conseil de ces savants des lois et du droit ancestral.
14 VOr les premiers et les plus proches de lui étaient
Karᵉšᵉnā'
VCarséna
SBarnashy, Šētār
VSéthar
SAshtar, 'Adᵉmātā'
VAdmatha
SAdmut, SDemos, Tarᵉšîš
VTharsis
STharsis, Meres
VMarès, Marᵉsᵉnā
VMarsana
SMasrya' et Mᵉmûkān
VMamucan
SMa'ukan
sept
Sles princes de Perse
Vdes Perses et de Médie
Vdes Mèdes, qui voyaient la face du roi
et siégeaient au premier rang dans le royaume :
Vqui siégeaient d'ordinaire les premiers après lui :
Squi siègeaient devant le roi et paraissaient devant lui à la cour royale :
14 Alors s’approchèrent de lui Arkésaios et Sarsathaios et
Malèséar, les chefs des Perses et des Mèdes, les proches du roi, les premiers assis près du roi,
15 M— D’après la loi, que faire avec la reine Vašᵉtî parce qu’elle n’a pas fait le dire du roi Assuérus transmis par les eunuques ?
SIls dirent : — Que faut-il faire à la reine Vashti, pour n'avoir pas fait la parole du roi Assuérus envoyée par les eunuques ?
15 et ils lui rapportèrent, d’après les lois, comment il fallait faire à la reine Astin, parce qu’elle n’avait pas exécuté les ordres du roi transmis par les eunuques.
15 — À quelle sentence la reine Vasthi est-elle soumise,
pour avoir refusé d'exécuter l'ordre du roi Assuérus transmis par les eunuques ?
16 Mᵉmûkān
VMamucan
SMa'ukan répondit, devant le roi et les premiers de la cour :
— Ce n’est pas seulement contre le roi que la reine Vasthi a mal agi
Vle roi que la reine Vasthi a offensé, mais aussi M Scontre tous les princes et les peuples
qui sont dans toutes les provinces du roi Assuérus.
16 Et Moukhaios dit au roi et aux chefs : — Astin la reine n’a pas lésé seulement le roi, mais aussi tous les chefs et les dirigeants du roi.
17 Car l’affaire de la reine gagnera toutes les femmes pour les pousser à mépriser leurs maris ; et elles diront alors : — Le roi Assuérus a dit de faire venir Vašᵉtî la reine devant lui et elle n’est pas venue.
SEt lorsque la nouvelle se répandit, cette parole fut auprès de toutes les femmes : qu'elles méprisent et dédaignent leurs maris ; et qu'elles disent : — Le roi Assuérus a ordonné de faire entrer Vashti la reine devant lui et elle n’est pas entrée.
17 (Et en effet, il leur avait raconté précisément les paroles de la reine, et comment elle avait contredit le roi). Donc de la même manière qu’elle a contredit le roi Artaxerxès,
17 Car le propos de la reine se répandra auprès de toutes les femmes, si bien qu'elles mépriseront leurs maris et diront :
— Le roi Assuérus a ordonné à la reine Vasthi de venir auprès de lui et elle n'a pas voulu.
18 Et ce jour-là, les princesses de Perse et de Médie qui ont entendu l’affaire de la reine répliqueront à tous les princes du roi ; et selon le mépris, la colère !
Sdiront de tous les princes du roi : — À tout mépris, la colère !
18 ainsi aujourd’hui les autres dames des chefs des Perses et des Mèdes entendant ce qui a été dit au roi par celle-ci, oseront dédaigner semblablement leurs maris.
18 À son exemple, toutes les épouses des chefs des Perses et des Mèdes feront peu de cas des ordres de leurs maris.
Aussi l'indignation du roi est-elle légitime.
19 Si cela est bon pour le roi, que sorte une parole de royauté de sa part et qu’elle soit écrite dans les lois de Perse et de Médie et qu’on ne la transgresse pas, selon laquelle Vashti ne viendra plus en face du roi Assuérus,
Sun décret royal de sa part, qui soit écrit dans la loi de Médie et de Perse et qu’on ne transgresse pas, selon lequel Vashti la reine n'entrera plus chez le roi Assuérus,
et sa royauté, le roi la donnera à sa compagne meilleure qu’elle.
19 Donc s’il paraît bon au roi, qu’il prescrive un décret royal, et qu’il l’écrive selon les lois des Mèdes et des Perses, et qu’il ne procède pas autrement, et que la reine n’entre plus chez lui, et sa royauté, que le roi la donne à une femme meilleure qu’elle.
19 Si cela t'agrée, qu'un décret sorte de devant ta face
et qu'il soit écrit, selon la loi des Perses et des Mèdes
qu'il n'est pas permis de transgresser,
que dorénavant Vasthi ne pourra plus jamais entrer auprès de toi,
mais qu'une autre, meilleure qu'elle, recevra sa dignité de reine.
20 Le décret du roi qui sera fait sera entendu
SEt le décret du roi sera entendu et réalisé dans tout son royaume (et il est grand !) et toutes les femmes rendrons honneur à leurs maris du plus grand au plus petit.
20 Et que soit écoutée la loi établie par le roi, qu’il fera appliquer dans son royaume; et ainsi toutes les femmes couvriront d’honneur leurs maris, du plus pauvre au plus riche.
20 Que soit diffusé dans tout l'empire (qui est si vaste) de tes provinces ce décret,
afin que toutes les femmes, celles des plus grands comme des plus petits, rendent honneur à leurs maris.
21 Et cette parole
VSon conseil
SEt ce décret agréa au roi et aux princes,
et le roi fit selon la parole de Mᵉmûkān
Vselon le conseil de Mamucan
Ssuivant le décret de Ma'ukan.
21 Et la parole plut au roi et aux chefs, et le roi fit suivant ce que Moukhaois avait dit ;
22 Et il envoya des lettres à toutes les provinces royales
Gtout le royaume
à chaque province selon son écriture et à chaque peuple
Gselon la province selon sa langue
[portant] que tout homme serait maître dans sa maison et parlerait selon la langue de son peuple
Gafin qu'ils aient de la crainte dans leurs maisons.
22 Et il envoya des lettres à toutes les provinces de son royaume,
dans des langues et des écritures diverses, selon ce que chaque nation pouvait entendre et lire,
[déclarant] que les hommes seraient les premiers et les plus puissants dans leurs maisons,
et que cet [édit] était divulgué parmi tous les peuples.
2,1 Après cela, quand la colère du roi Assuérus se fut calmée
VLes choses s'étant passées de la sorte, après que l'indignation du roi Assuérus eut cessé de bouillonner,
il se rappela Vašᵉtî
VVasthi
Sla reine Vashti, Stout ce qu’elle avait fait et ce qui avait été décidé contre elle
Vqu'elle avait subi.
1 Et après cela, le roi calma sa colère
et il ne se souvint plus d'Astin au souvenir des choses qu’elle avait dites et comment il l'avait condamnée.
2,2 Les jeunes gens du roi
GEt ses serviteurs qui le servaient
Vet ses serviteurs
Set ses servants dirent :
— Qu’on cherche pour le roi des jeunes filles vierges
Gintactes et de belle apparence
Vjolies ;
2,3 que le roi prépose des préposés dans toutes les provinces de son royaume
Svilles et qu’ils rassemblent toute jeune fille vierge belle
Stoutes les jeunes filles belles Mvers Suse la citadelle à la maison des femmes dans la main d'Hégé l'eunuque du roi
Sà Hégé l'eunuque gardien des femmes et qu’on leur donne des polissoires
S ornements.
3 et le roi établira des chefs de village dans toutes les provinces de son royaume, et qu’ils choisissent des jeunes filles vierges de belle apparence pour Suse la ville, à la maison des femmes, et qu’elles soient confiées à l’eunuque du roi gardien des femmes, et qu'on leur donne de la crème et le reste des soins ;
3 qu'on envoie inspecter dans toutes les provinces les jeunes filles, belles et vierges,
qu'on les ramène à la ville de Suse, dans la maison des femmes
sous la garde d'Égé, l'eunuque
préposé et gardien des femmes royales ;
qu'elles reçoivent parures féminines et tout ce qui nécessaire à leur usage.
2,4 Et que la jeune fille qui sera bonne aux yeux du
Sdevant le roi soit reine à la place de Vašᵉtî
SVashti.
Et la parole fut bonne aux yeux du roi, et il fit ainsi.
4 et la femme qui plaira au roi régnera à la place d’Astin. Et la chose plut au roi, et il fit ainsi.
4 Et la jeune fille, quelle qu'elle soit entre toutes, qui aura plu aux yeux du roi, qu'elle règne à la place de Vasthi !
Leur propos plut au roi, et il ordonna qu'il fût fait ainsi qu'ils lui avaient suggéré.
2,5 Il y avait à Suse, la capitale
Vcité
Scitadelle, un homme juif et son nom était Morᵉdŏkay
Vdu nom de Mardochée
Get son nom était Mardokhaïos
fils de Yā'ir
VJaïr
SYaïr
GJaïros, fils de Šimᵉ‘iî
VSéméi
SShim'i
GSéméias, fils de Qîš
VQuis
SQish
GKisaias, homme
Vde la descendance
G Sde la tribu benjaminite
G Sde Benjamin
Vde Jamin,
2,6 qui avait été déporté
Slors de la déportation de Jérusalem, qui avait été déportée avec Yᵉkonᵉyāh, roi de Juda, qu'avait déporté Nᵉbûkadᵉne’çar, roi de Babylone,
6 qui était un déporté de Jérusalem, que Nabuchodonosor roi de Babylone avait déportée.
6 qui avait été déporté de Jérusalem
au temps où Nabuchodonosor, roi de Babylone, avait déporté Jéconias, roi de Juda,
2,7 Et il était
Vqui fut l'éducateur
Vle [père] nourricier
Sle maître de Hadassa
Vla fille de son frère, Édésse,
qui est Esther fille de son oncle,
Vétait appelée aussi d'un autre nom : « Esther »,
car elle n’avait ni père ni mère.
Vet qui avait perdu ses deux parents ;
Et la fille
Velle était belle de taille
V belle à l'excès
Sbelle de visage et belle d'apparence,
Vd'une grâce majestueuse ;
et à la mort de son père et de sa mère, Mardochée la prit auprès de lui, comme sa fille.
Vl'adopta pour sa fille.
7 Et celui-ci avait un enfant adoptif la fille d'Aminadab, le frère de son père
et son nom [était] Esthêr.
Quand ses parents furent décédés il l'éduqua pour lui pour femme
et la fille était belle d'apparence.
2,8 Et il arriva, quand furent entendus la parole du roi et son décret
et qu'on eut rassemblé un grand nombre de jeunes filles à Suse, la capitale
sous la main d’Hēge’
SHégé l'eunuque
qu'Esther fut prise
Saussi conduite dans la maison du roi
sous la main d’Hēge’
SHégé, gardien des femmes.
8 Et quand l’ordre du roi fut entendu, beaucoup de jeunes filles furent rassemblées à Suse la ville, sous la main de Gaï, et Esther fut amenée à Gaï le gardien des femmes.
8 Et comme l'ordre du roi s'était répandu partout,
que, suivant sa directive, on amenait un grand nombre de jolies vierges à Suse,
et qu'elles étaient confiées à l'eunuque Égé,
Esther aussi, parmi les autres jeunes filles, lui fut confiée
pour être gardée au nombre des femmes.
2,9 Et la jeune fille fut bonne à ses yeux et elle éleva bonté en face de
S devant lui et il se hâta de lui donner ses polissoirs
Sornements et ses portions, et de lui donner sept jeunes filles choisies Set justes de la maison du roi, et il la fit passer
Smit à part avec ses jeunes filles vers le meilleur [appartement] de la maison des femmes
Spour être mieux [traitées] parmi toutes les femmes.
9 Et la jeune fille lui plut et elle trouva grâce devant lui, et il se hâta de lui donner la crème
et la part (de nourriture)
et les sept jeunes filles désignées pour elle du palais
et il la traita bien ainsi que ses suivantes dans la maison des femmes.
9 Or elle lui plut et trouva assez grâce à ses yeux, pour qu'il lui dépêchât au plus vite la parure féminine,
lui attribuât son rang
et les sept plus belles jeunes filles de la maison du roi ;
et se mît à les parer et honorer, elle-même aussi bien que ses suivantes...
2,10 Esther
G SEt Esther
VMais elle n’avait pas raconté
Gne présenta pas
Vne voulut faire connaître ni
Sn’avait pas montré son peuple ni sa parenté
G Vpatrie,
car Morᵉdŏkay
GMardokhaïos
VMardochée lui avait ordonné
Vrecommandé de ne pas raconter.
Gne pas l'annoncer.
Vgarder le silence à ce sujet.
Sne pas [le] montrer.
2,11 Et chaque jour Morᵉdŏkay se promenait en face de la cour de la maison
Sdevant la cour des femmes
pour connaître la santé
Sle sort d'Esther.
11 Et chaque jour Mardokhaïos se promenait près de la cour des femmes,
observant ce qui arriverait à Esther.
11 Il se promenait chaque jour devant l'entrée de la demeure
où les vierges élues étaient gardées,
ayant souci du sort d'Esther et voulant savoir ce qui lui arriverait...
2,12 Et comme arrivait le tour de chaque jeune fille de venir vers
Sle moment pour chaque jeune fille d'entrer devant le roi Assuérus, à la fin
Slorsque s'achevaient pour elle selon a loi des femmes Mdes douze mois
Sjours, car ainsi étaient remplis
Ss'accomplissaient les jours de leur polissage
Sornement : six mois
Sjours dans l'huile de myrrhe et six mois
Sjours dans les baumes et les polissoires
Sornements de femmes.
12 Et c’était le moment pour une jeune fille d'entrer auprès roi,
une fois qu'on complétait douze mois ;
car ainsi étaient complétés les jours de soins, six mois enduites d’huile de myrrhe et six mois dans les plantes aromatiques et dans les crèmes de femmes,
12 Or comme était venu le temps pour chacune des jeunes filles à son tour d'entrer auprès du roi
ayant fait tout ce qu'il fallait pour leur mise en beauté féminine,
le douzième mois se déroulait seulement ainsi :
pendant six mois on les enduisait d'huile de myrte,
et pendant les six autres elles usaient de fards et d'aromates,
2,13 Et ainsi la jeune fille allait vers
Sentrait devant le roi, tout ce qu'elle disait
Sdemandait lui était donné pour venir
Sentrer avec elle
de la maison des femmes à la maison du roi.
13 et alors elle pénètre auprès du roi ; et ce qu'elle a dit, il lui accorde d'enter avec des appartements des femmes à ceux du roi.
13 puis, entrant auprès du roi, elles recevaient tout ce qu'elles avaient pu réclamer pour être élégantes ;
et apprêtées comme il leur avait plu, elles passaient de l'appartement des femmes à la chambre du roi ;
2,14 Le soir elle venait et le matin elle rentrait dans la seconde maison des femmes,sous la main de Ša‘ăšᵉgazi
SShangashgashyr, eunuque du roi, gardien des concubines ; elle ne reviendrait plus vers
Selle n'entrerait plus devant
le roi, sauf si le roi avait plaisir en elle et si elle était appelée nommément.
14 Elle pénètre le soir, et vers le jour elle s'en retourne au deuxième appartement des femmes, où Gaï l’eunuque du roi [était] le gardien des femmes, et elle ne pénètre plus auprès le roi, à moins d'être appelée par son nom.
14 et celle qui était entrée le soir en ressortait le matin
et, de là, elle était conduite dans des résidences secondaires
qui étaient sous l'autorité de l'eunuque Sasagazi qui était préposé aux concubines du roi ;
et elle n'avait aucun pouvoir de revenir près du roi
à moins que le roi ne l'eût voulu et ne lui eût enjoint de venir nommément.
2,15 Et quand arriva le tour d'Esther, fille d'Ăbîḥaîl
SAbihayli/Abnhayil, oncle de Morᵉdŏkay qui l'avait prise pour fille, d'entrer chez le roi
elle ne demanda pas une chose/une parole que ce que dit Hēge’
SHégé, eunuque du roi et gardien des femmes ; mais Esther emportait la faveur aux yeux de tous ceux qui la voyaient.
15 Et à l'accomplissement du temps d’Esther la fille d’Aminadab, frère du père de Mardokhaïos, d’entrer auprès du roi, elle ne refusa rien de ce qu’avait ordonné l’eunuque gardien des femmes, Esther trouvant grâce parmi tous ses spectateurs.
15 Or, au moment venu, suivant l'ordre, se tenait le jour
où Esther, fille d'Abiaïl, frère de Mardochée, qui l'avait adoptée pour sa fille,
devait pénétrer près du roi.
Et elle ne demanda pour toilette de femme
que ce que voulut Égé, l'eunuque, gardien des vierges :
cela lui fut donné comme ornement.
Elle était en effet tout à fait séduisante, et par son incroyable beauté paraissait aux yeux de tous gracieuse et aimable.
2,16 Et Esther fut prise vers
S entra devant
le roi Assuérus vers la maison de sa royauté
S du roi
durant le dixième mois, c’est le mois Tébét,
S le dernier Kanwn (janvier)
dans l’année sept de sa royauté.
16 Et Esther entra chez le roi Artaxerxès le douzième mois, qui est Adar, la septième année de son règne.
16 Elle fut donc conduite dans la chambre du roi Assuérus lors du dixième mois, qui est appelé Tebeth, en la septième année de son règne.
2,17 Et le roi aima Esther
Vl'aima plus que toutes les femmes
et elle emporta grâce et faveur
Vmiséricorde
Sbonté en face de lui
Vdevant lui plus que toutes les vierges
Vfemmes,
et il posa
Selle reçut le diadème royal sur sa tête et la fit reine à la place de Vasthi.
17 Et le roi s'éprit d'Esther, et elle trouva grâce parmi toutes les jeunes vierges, et il lui mit le diadème des femmes.
2,18 Le roi donna
VIl ordonna que l'on préparât un banquet magnifique,
pour tous ses princes et ses esclaves, le banquet d’Esther,
Vpour célébrer l'union et le mariage avec Esther,
il accorda une rémission aux
Vun repos dans toutes les
Sun congé pour les provinces
et fit des largesses selon la puissance royale.
Vselon une magnificence princière.
Sà main de roi.
18 Et le roi fit une réception pour tous ses amis et pour les puissants pendant sept jours et il célébra les noces d’Esther et il fit une exemption d’impôts pour ceux qui étaient sous son règne.
2,19 Et alors que des vierges étaient Vcherchées et rassemblées une seconde fois,
Morᵉdŏkay
VMardochée était assis
Vdemeurait à la porte du roi.
19 Et Mardokhaïos servait à la cour.
2,20 Et Esther n’avait pas encore révélé sa parenté
Snaissance et son peuple, comme Morᵉdŏkay lui avait commandé, et Esther fit le dire de Morᵉdŏkay, comme quand elle était nourrie par lui
Sfaisait comme il [en] était dans la foi de son peuple.
20 Et Esther ne présenta pas sa patrie ; car ainsi lui avait ordonné Mardokhaïos, de craindre Dieu et de faire ses commandements, comme lorsqu’elle était avec lui ; et Esther ne changea pas sa conduite.
20 Et Esther n’avait pas encore révélé sa patrie et son peuple, suivant son commandement,
car tout ce que celui-ci lui prescrivait, Esther l'observait,
et elle agissait ainsi en tout, comme elle en avait pris l'habitude, au temps où, alors toute petite, il l'avait nourrie.
2,21 En ces jours-là, Morᵉdŏkay étant assis à la porte du roi, Bigᵉtān et Tereš, deux des eunuques du roi Md'entre les gardiens du seuil,
se mirent en colère
Sse fâchèrent
et cherchèrent à porter la main sur
Sétendre les mains contre le roi Assuérus.
21 Et les deux eunuques du roi, chefs des gardes du corps, furent chagrinés que Mardokhaïos soit promu, et ils cherchaient à tuer Artaxerxès le roi.
21 En ce temps-là, donc, où Mardochée s'attardait au seuil de la porte du roi,
Bagathan et Tharès, deux eunuques du roi qui étaient portiers
et avaient charge du premier seuil du palais, se mirent en colère,
ils voulurent se dresser contre le roi et le tuer.
2,22 Et la chose fut sue par
Srévélée à
Mordocaï et il raconta
Srévéla
à Esther la reine et Esther (le) dit au roi au nom de Mordocaï.
22 Mais le propos fut dévoilé à Mardokhaïos, et il le signifia à Esther et celle-ci révéla au roi ce qui concernait la conspiration.
22 Mais cela n'échappa pas à Mardochée, et il l'annonça aussitôt à la reine Esther, et celle-ci au roi, au nom de Mardochée qui lui avait rapporté la chose.
2,23 Et la chose fut examinée et fut trouvée [telle] et eux deux furent pendus sur un bois
Sélevés sur des croix, et il fut écrit dans le livre des paroles des jours en face du
Sdes jours devant le roi.
23 Et le roi interrogea les deux eunuques et il les pendit. Et le roi enjoignit d[e l']inscrire en souvenir dans la bibliothèque royale à cause de la bonne volonté de Mardokhaïos, en éloge.
23 On fit une enquête et on fit la découverte ;
chacun d'eux fut pendu à la potence.
On commanda de le rapporter dans les histoires et les annales en présence du roi.
3,1 Après cela, le roi Assuérus rendit grand
Véleva Hāmān
VAman, fils d’Hamᵉdātā’
VAmadath,
l'Agagite,
Vqui était de la descendance d'Agag,
Mil le fit élever et plaça son siège au-dessus de tous les princes qui étaient avec lui
Vqu'il avait [autour de lui].
1 Après ces événements, le roi Artaxerxès glorifia Aman (fils) d'Amadathos Bougaïos/l'orgueilleux et l'éleva et il était assis au premier rang de tous ses amis.
3,2 Tous les esclaves du roi, qui étaient à la porte du roi
Vdemeuraient aux portes du palais,
fléchissaient le genou et se prosternaient devant
Vadoraient Hāmān
VAman,
car ainsi l'avait ordonné le roi à son sujet.
Vtelle était la règle qu'avait fixée l'empereur.
Mais Morᵉdŏkay
VSeul Mardochée ne fléchissait pas le genou et ne se prosternait pas devant lui
Vne l'adorait pas.
2 et tous ceux qui étaient à la cour se prosternaient devant lui ; car ainsi le roi avait ordonné de faire. Mais Mardokhaios ne se prosternait pas devant lui.
3,3 Les esclaves du roi, qui étaient
Vse tenaient à la porte du roi, dirent à Morᵉdŏkay
Vpalais, lui dirent :
— Pourquoi vas-tu transgressant l'ordre du roi
Vn'observes-tu pas les commandements du roi, contrairement aux autres ?
3 Et ceux qui étaient à la cour du roi parlèrent à Mardokhaïos :
— Mardokhaïos, pourquoi n'écoutes-tu pas ce qui a été dit par le roi ?
3,4 Comme ils lui parlaient jour après jour
Vdisaient cela assez souvent et que lui ne les écoutait pas
Vles voulait pas entendre,
ils en informèrent Hāmān
VAman, pour voir
Vdésireux de savoir si les paroles de Mardochée se maintiendraient
Vs'il persévérerait dans sa résolution
car il leur avait dit qu’il était juif.
4 Chaque jour ils lui parlaient,et il ne leur obéissait pas. Et ils firent savoir à Aman que Mardokhaïos s'opposait aux paroles du roi, et Mardokhaïos leur fit savoir qu'il était juif.
3,5 Et Hāmān vit que Morᵉdŏkay ne s'agenouillait et ne se prosternait pas pour lui et Hāmān fut rempli de colère.
5 Et Aman, ayant appris que Mardokhaïos ne se prosternait pas devant lui, fut fortement irrité
5 Lorsqu'Aman eut entendu et vérifié par lui-même que Mardochée ne fléchissait pas le genou et ne se prosternait pas devant lui,
Aman s'en irrita fort.
3,6 Mais il parut méprisable à ses yeux
Vil tenait pour rien de porter la main Morᵉdŏkay
VMardochée seul,
car on l'avait informé du peuple de Morᵉdŏkay
Vil avait appris qu'il était du peuple juif
et Hāmān chercha à
Vil voulut plutôt faire périr tous les
Vtoute la nation des Juifs qui étaient dans tout le
Vle royaume d’AssuérusM, le peuple de Morᵉdŏkay.
6 et il décida de faire disparaître tous les juifs qui [étaient] sous la royauté d'Artaxerxès
3,7 Au premier mois qui est le mois de
Vdont le nom est
Squi est nisan,
dans la douzième année du roi
Vrègne d’Assuérus, on jeta le pur,
Vle sort dans une urne,
Sles sorts, devant Hāmān
VAman
jour par jour et mois par mois,
V[pour savoir] en quel jour et en quel mois la nation des Juifs devrait être tuée,
jusqu’au douzième [mois] qui est le mois d’adar
Vet le douzième mois en sortit, qui est appelé adar
Sdans le douzième mois qui est adar
7 Et il fit un décret
dans la douzième année du règne d'Artaxerxès et il jeta les sorts
jour après jour et mois après mois
pour faire périr en un seul jour la race de Mardochaios
et le sort tomba sur le quatorzième du mois qui est Adar.
3,8 Et Hāmān dit au roi Assuérus :
— Il y a un peuple, dispersé et séparé parmi les autres peuples, dans toutes les provinces de ton royaume,
et ses lois sont différentes [de celles] de tous les autres peuples,
et les lois du roi, ils ne les pratiquent pas.
Il n’y a pas d'intérêt pour le roi à les laisser en repos.
8 Et il parla au roi Artaxerxès en disant :
— Il y a un peuple dispersé parmi les peuples dans tout ton royaume, et leurs lois sont très différentes de tous les peuples, et ils n'écoutent pas les lois du roi, et il ne convient pas au roi de leur permettre.
8 Et Aman dit au roi Assuérus :
— Il y a un peuple, dispersé par toutes les provinces de ton royaume,
et qui s'est séparé de lui-même,
pratiquant de nouvelles lois et de nouveaux rites,
et qui plus est, méprisant les décrets du roi,
et tu sais très bien qu'il n'est pas dans l'intérêt de ton royaume qu'il s'enorgueillisse à force de licence.
3,9 S'il est bon au roi, que soit écrit [l'ordre de] les détruire, et je pèserai dix mille talents d'argent dans les mains de ceux qui font les affaires pour les faire venir vers le trésor du roi.
9 S'i paraît bon au roi, qu'il décide de les faire périr, et moi j'inscrirai pour le trésor du roi dix mille talents d'argent.
9 S'il te paraît bon, décrète qu'il périsse ;
de mon côté, je ferai peser dix mille talents aux contrôleurs de ton trésor.
3,10 Le roi ôta son anneau
Vl'anneau dont il se servait de son doigt
Vsa main et le remit à Hāmān
V Aman, fils d’Hamᵉdātā’, l'Agagite
VAmadath, de la descendance d'Agag, l'adversaire
Vl'ennemi des Juifs.
10 Et le roi, ôtant l'anneau, le donna dans la main d'Aman pour qu'il appose le sceau sur les lettres contre les juifs.
3,11 Et le roi dit à Aman : — L’argent t’est donné,
et ce peuple aussi, pour en faire ce qui te paraîtra bon.
11 Et le roi dit à Aman: — Tiens, l'argent, d'une part, et d'autre part, uses-en pour le peuple comme tu veux.
11 Et il lui dit : — Que l'argent que tu promets soit à toi,
du peuple, fais ce qui te paraît bon.
3,12 Et les scribes du roi furent appelés au premier mois, au treizième jour de celui-ci, et il fut écrit selon tout ce qu'ordonna Hāmān aux satrapes du roi et aux gouverneurs qui (sont) sur chaque province et aux princes de chaque peuple, chaque province selon son écriture et chaque peuple selon sa langue ; au nom du roi Assuérus il fut écrit et il fut cacheté avec le sceau du roi.
12 Et les scribes du roi furent appelés au premier mois, le treize, et ils écrivirent comme l'ordonna Aman, aux généraux et aux chefs de chaque province, de l'Inde jusqu'à l'Ethiopie, aux cent vingt-sept provinces, et aux chefs des peuples selon leur langue, au nom du roi Artaxerxès.
12 Les scribes du roi furent convoqués au premier mois, le mois de nisan, le treizième jour du mois,
et, sur l'ordre d'Aman, des lettres furent écrites au nom du roi Assuérus et signées de son sceau, à tous les satrapes du royaume
et aux juges des diverses provinces et nations,
afin que chacune des nations puisse les lire et les comprendre malgré la variété de leurs langues.
3,13 Les lettres
VElles furent envoyées par les coursiers Vdu roi dans toutes les provinces du roi,
pour détruire, tuer et anéantir
Vtuer et détruire tous les Juifs, depuis l'enfant jusqu'au vieillard, aux nourrissons et aux femmes,
en un seul jour, le treizième du douzième mois, qui est le mois d'Adar,
Vqu'on appelle adar,
et pour piller leurs biens.
13 Et on envoya par des porteurs de courrier dans le royaume d'Artaxerxès pour détruire la race des juifs en un seul jour du douzième mois, qui est Adar, et pour piller leurs biens.
3,13a Voici une copie de cette lettre : Assuérus, le grand roi, aux satrapes et aux gouverneurs des cent vingt-sept provinces, de l’Inde à l’Ethiopie, lesquels sont soumis à ses ordres, mande ce qui suit :
3,13b
13b Quoique je commande à un très grand nombre de peuples et que j’aie soumis tout l’univers, je veux, non pas abuser de ma puissance pour m’enorgueillir, mais, par un gouvernement toujours clément et doux, assurer continuellement à mes sujets une vie sans trouble ; et, procurant à mon royaume le calme et la sécurité jusqu’à ses extrêmes frontières, faire refleurir la paix chère à tous les mortels.
3,13c Ayant donc demandé à mes conseillers de quelle manière mes intentions pouvaient être réalisées, l’un d’eux, nommé Aman, supérieur à tous les autres en sagesse et en fidélité, et le premier après le roi,
3,13d m’a fait connaître qu’il y a un peuple mal intentionné, mêlé à toutes les tribus qui sont sur la terre, et se mettant en opposition avec les coutumes de tous les peuples, méprisant continuellement les commandements des rois, de façon à empêcher la parfaite harmonie de l’empire que nous dirigeons.
3,13e Ayant donc appris que ce seul peuple, en contradiction perpétuelle avec tout le genre humain, pervertissant les mœurs par des lois étrangères et mal affectionné à nos intérêts, commet les derniers excès et empêche ainsi la prospérité du royaume,
3,13f nous avons ordonné que ceux qui vous sont désignés dans les lettres d’Aman, lequel est à la tête de toutes les affaires et honoré comme notre second père, soient tous, avec femmes et enfants, radicalement exterminés par le glaive de leurs ennemis, sans miséricorde ni clémence, le quatorzième jour du douzième mois, le mois d’adar, de la présente année ;
3,13g afin que ces hommes, autrefois et maintenant encore hostiles, descendant le même jour, par mort violente, aux enfers, rendent pour l’avenir à notre royaume une prospérité et une paix parfaites.
3,14 Une copie du document fut publiée, pour que le décret soit transmis dans toutes les provinces,
à tous les peuples, pour qu'ils soient prêts ce jour-là.
14 Les copies de la lettre étaient exposées par territoires, et prescrivaient à tous les peuples d'être prêts pour ce jour-là.
14 Ce fut l'essentiel de la lettre,
pour que toutes les provinces en aient connaissance et se préparent au jour fixé.
3,15 Les courriers partirent en toute hâte, pressés par la parole
Vqui étaient envoyés pour accomplir l'ordre du roi.
L’édit fut aussitôt transmis
Vaussitôt affiché dans Suse, la capitale et
Valors que le roi et Aman étaient assis à boire
Vcélébraient un banquet,
et la ville de Suse était dans la consternation
Vque tous ceux qui étaient dans la ville pleuraient.
15 On dépêcha l'affaire à Suse ; alors que le roi et Aman s'enivraient, la ville était dans le trouble.
15 ...
3,16 ...
16 ...
16 ∅
4,1 Lorsque Morᵉdŏkay apprit tout ce qui se faisait, il déchira ses vêtements
se couvrit d’un sac et de cendre,
puis il sortit au milieu de la ville, et poussa un grand cri amer.
1 Mais Mardokhaïos, après connaissance de l'opération, déchira ses vêtements, se revêtit d'un sac et se répandit de la cendre ; et, il s'élança à travers la rue de la ville en criant d'une voix forte : — On enlève un peuple en rien injuste !
1 Lorsque Mardochée eut appris cela, il déchira ses vêtements,
et il se revêtit d'un sac, et répandit des cendres sur sa tête,
et sur la place au milieu de la ville, il alla crier d'une voix forte,
montrant l'amertume de son âme.
4,2 Et il vint jusque devant la porte du roi,
car il n'était pas permis de franchir la porte du roi, vêtu d'un sac.
2 Et il vint jusqu'à la porte du roi, et il se tint là ; car il n'était pas permis d'entrer dans la cour avec un sac et de la cendre [sur soi].
2 Et portant sa lamentation, il alla jusqu'aux portes du palais,
car il n'était pas permis de paraître, vêtu d'un sac, dans la cour du roi.
4,3 Et dans toute province et partout où parvint l'ordre du roi et son décret,
il y eut un grand deuil parmi les Juifs,
jeûne, pleurs et lamentations,
et le sac et la cendre servaient de lit à beaucoup.
3 Et dans toute province, où était exposé le décret, [il y eut] un cri, un coup de douleur et un deuil immenses parmi les Juifs, et ils se couvrirent d'un sac et de cendre.
3 Dans toutes les provinces, de même, dans toutes les villes et dans tous les lieux où était parvenu le cruel décret du roi,
il y avait parmi les Juifs une immense douleur,
jeûne, hurlements et pleurs,
et beaucoup se servaient du sac et de la cendre comme lit.
4,4 Les servantes d’Esther et ses eunuques vinrent et le lui rapportèrent,
et la reine
Ven l'entendant, elle fut bouleversée,
et elle envoya des vêtements à Morᵉdŏkay, pour le vêtir et lui faire ôter son sac,
Vpour que, ayant ôté son sac, il en soit revêtu,
mais il ne les accepta pas
Vvoulu pas les recevoir.
4 Et entrèrent les servantes et les eunuques de la reine, ils le lui annonçèrent, et elle se troubla à la nouvelle de la situation et envoya de quoi se vêtir à Mardokhaïos et lui faire ôter son sac, mais lui n'obéit pas.
4 ...
4,5 Esther appela Hătāk, un des eunuques que le roi avait placés auprès d’elle,
et le chargea [d’aller] à Mardochée pour savoir ce que c’était, et pourquoi cela.
5 Esther convoqua Akhrathaïos son eunuque, qui avait été placé auprès d'elle, et elle l'envoya s'informer exactement pour elle auprès de Mardokhaïos.
5 Ayant fait venir Athac, l'eunuque que le roi lui avait donné comme serviteur,
elle le chargea d'aller voir Mardochée et d'apprendre de lui pourquoi il agissait ainsi.
4,6 Et Hătāk sortit vers Morᵉdŏkay
VAthac sortit et alla voir Mardochée, qui se tenait sur la place de la ville, devant la porte du roi
Vpalais.
6 ...
4,7 Morᵉdŏkay lui raconta
Smontra tout ce qui lui était arrivé,
et la somme Mexacte d’argent qu’Hāmān avait promis de peser au trésor Mdu roi, afin de faire périr les Juifs.
7 Et Mardokhaïos lui présenta la situation et la promesse qu'avait faite Aman au roi pour le trésor de mille talents, afin de faire périr les Juifs.
7 Il lui indiqua tout ce qui était arrivé :
comment Aman avait promis
de porter de l'argent dans les trésors du roi, pour l'exécution des Juifs.
4,8 Et il lui donna une copie de l'écrit de l’édit donné dans Suse pour leur extermination afin de montrer à Esther, de lui raconter et de lui demander d'aller auprès du roi pour le rendre favorable et présenter une requête devant lui pour le peuple.
8 Et il lui donna une copie
de l’édit publié dans Suse au sujet de leur extermination, afin de montrer à Esther et lui dit de lui commander d'entrer supplier le roi et obtenir sa faveur pour le peuple
Sémise dans Suse, la ville forte, afin qu'il montrât à Esther et qu'il lui commandât d'aller auprès du roi pour le prier et le supplier pour le peuple,
8 Et il lui donna une copie de l’édit affiché dans Suse,
pour qu’il la montrât à la reine et l'engageât à paraître devant le roi,
et pour qu'elle le suppliât en faveur de son peuple.
Et il lui manda,
c'était sans aucun doute Mardochée à Esther,
d'entrer chez le roi et de le prier pour son peuple et pour sa patrie.
4,8a « Rappelle-toi, lui fit-il dire, les jours de ton abaissement, et comment tu as été nourrie de ma main ; car Aman, le premier après le roi, a parlé contre nous pour notre perte.
4,8b Invoque le Seigneur et parle pour nous au roi ; sauve-nous de la mort ! »
4,9 Et
VDe retour, Hătāk
VAthac vint rapporter
Vfit connaître à Esther les paroles de Morᵉdŏkay
Vtout ce que Mardochée lui avait dit.
9 À son entrée, Akhrathaïos lui rapporta tous ces propos.
9 ...
4,10 Et Esther dit à Hătāk de dire à Mardochée :
10 Et Esther s'adressa à Akhrathaïos :
— Rends-toi vers Mardokhaïos et dis-lui que
10 Et elle lui répondit et lui ordonna de dire à Mardochée :
4,11 — Tous les serviteurs du roi et le peuple des provinces du roi savent que
si quiconque, homme ou femme, vient chez le roi, dans la cour intérieure
sans avoir été appelé, il est une loi pour le mettre à mort,
à moins que le roi ne lui tende son sceptre d'or
pour qu'il vive.
Et moi je n'ai pas été appelée à venir devant le roi ces trente jours.
11 Tous les peuples du royaume savent que tout homme ou femme, qui entrera auprès du roi dans la cour intérieure sans invitation, il n'y a pas de salut pour lui.
11 — Tous les serviteurs du roi et toutes les provinces qui sont sous son commandement savent
que quiconque, homme ou femme, qui sera entré sans invitation dans la cour intérieure du roi,
sera tué sur le champ, sans aucun délai,
à moins que d'aventure le roi ne tende vers lui son sceptre d'or, en signe de clémence,
et qu'ainsi il puisse vivre.
Comment pourrai-je donc paraître chez le roi,
moi qu'il n'a pas appelée à lui depuis trente jours ?
4,12 Les paroles d'Esther furent rapportées à Morᵉdŏkay.
12 Et Akhrathaïos annonça à Mardokhaïos tous les propos d'Esther.
12 Lorsque Mardochée entendit cela,
4,13 Morᵉdŏkay dit en retour à Esther :
— Ne t'imagine pas en ton âme
que dans la maison du roi, tu seras épargnée d'entre les Juifs.
13 Et Mardokhaïos s'adressa à Akhrathaïos :
— Rends-toi et dis-lui : — Esther, ne te dis pas à toi-même que tu seras seule sauvée dans le royaume parmi tous les Juifs.
13 il fit dire en retour à Esther :
— Ne crois pas que tu sauveras seule ton âme
parce que tu es dans la maison du roi, à la différence de tous les Juifs.
4,14 Car si tu gardes le silence en ce temps-ci, un secours et une délivrance se lèveront pour les Juifs, d'un autre lieu
et toi et la maison de ton père serez détruits.
Et qui sait si ce n'est pas pour un temps comme celui-ci que tu es parvenue à la royauté ?
14 qu'en effet si tu refuses d'entendre à ce moment, il y aura du secours et un abri pour les Juifs, alors que toi et la demeure de ton père périrez ; et qui sait si tu n'es pas devenue reine pour ce moment ?
14 Car si tu gardes le silence maintenant, en une autre occasion les Juifs seront sauvés,
et toi et la maison de ton père, vous périrez.
Et qui sait si ce n'est pas pour cela que tu es parvenue à la royauté, pour qu'en un tel temps, tu sois prête [à agir] ?
4,15 Et Esther dit de répondre
Vfit dire en retour ces mots à Morᵉdŏkay
VMardochée :
15 Et Esther répondit à l'arrivant auprès d'elle de dire à Mardokhaïos :
15 ...
4,16 — Va, rassemble tous les Juifs qui se trouvent à Suse
Ssont à Suse, la forteresse, et jeûnez pour moi,
sans manger ni boire pendant trois jours, nuit et jour.
SEt moi aussi, je jeûnerai de même, et mes servantes,
et ainsi j’entrerai chez le roi, ce qui n'est pas selon la loi
Met si je [dois] périr, je périrai.
16 — Va, rassemble les Juifs qui sont à Suse et jeûnez pour moi,
sans manger ni boire pendant trois jours, nuit et jour.
Et moi aussi, mes servantes, nous jeûnerons
et alors j’entrerai chez le roi, malgré la loi, sans être appelée,
et même s'il me fait périr.
16 — Va, rassemble tous les Juifs que tu trouveras à Suse, et priez pour moi :
ne mangez pas, ni ne buvez, pendant trois jours et trois nuits.
Et moi, avec mes petites servantes, de même je jeûnerai,
et alors j’entrerai chez le roi, faisant contre la loi, sans y être appelée
et me livrant à la mort et au péril.
4,17 Et Mardochée s'en alla,
et fit tout ce qu'Esther lui avait ordonné.
4,17a Et Mardochée pria le Seigneur, se souvenant de toutes ses œuvres. Il dit :
4,17b
17b — Seigneur, Seigneur, Roi tout-puissant, je Vous invoque : car toutes choses sont soumises à votre pouvoir et il n’est personne qui puisse faire obstacle à votre volonté, si Vous avez résolu de sauver Israël.
4,17c C’est Vous qui avez fait le ciel et la terre et toutes les merveilles qui sont sous le ciel. Vous êtes le Seigneur de toutes choses et nul ne peut Vous résister, à Vous, le Seigneur !
4,17d Vous connaissez toutes choses et Vous savez que ce n’est ni par insolence ni par orgueil, ni par quelque désir de gloire que je ne me suis pas prosterné devant le superbe Aman ; car volontiers, pour le salut d’Israël, je serais prêt à baiser les traces mêmes de ses pas.
4,17e Mais je l’ai fait pour ne pas mettre l’honneur d’un homme au-dessus de l’honneur dû à mon Dieu ; et jamais je ne me prosternerai devant un autre que Vous, mon Seigneur, et en cela je n’obéirai point à l’orgueil.
4,17f Maintenant donc, Seigneur, mon Dieu et mon Roi, Dieu d’Abraham, ayez pitié de votre peuple, parce que vos ennemis veulent nous perdre et détruire votre antique héritage.
4,17g Ne méprisez pas votre lot, que Vous avez racheté pour Vous de l’Egypte.
4,17h
17h Exaucez ma prière ! Soyez favorable à votre part d’héritage et changez notre deuil en joie, afin que, conservant la vie, nous célébrions votre nom, Seigneur, et ne fermez pas la bouche de ceux qui vous louent, ô Seigneur !
4,17i Tout Israël cria aussi vers le Seigneur de toutes ses forces ; car ils avaient la mort devant les yeux.
4,17k La reine Esther aussi, se sentant placée en un extrême péril de mort, eut recours au Seigneur. Quittant ses vêtements de reine, elle prit des habits en rapport avec son angoisse et son deuil ; à la place de ses parfums précieux, elle se couvrit la tête de cendre et de poussière, affligea durement son corps et, s’arrachant les cheveux, elle en remplissait tous les lieux où elle avait coutume de se livrer à la joie. Et elle adressa cette prière au Seigneur, Dieu d’Israël :
4,17l
17l — Mon Seigneur, qui êtes seul notre Roi, assistez-moi dans mon délaissement, moi qui n’ai pas d’autre secours que Vous ; car le danger pour moi est déjà dans mes mains.
4,17m
17m J’ai appris dès mon bas-âge, au sein de ma tribu paternelle, que Vous, Seigneur, avez pris Israël de préférence à tous les peuples, et nos pères de préférence à tous leurs ancêtres, pour votre héritage éternel, et que Vous avez accompli en leur faveur toutes vos promesses.
4,17n Et maintenant, nous avons péché en votre présence, et Vous nous avez livrés aux mains de nos ennemis, parce que nous avons rendu hommage à leurs dieux. Vous êtes juste, Seigneur !
4,17o Et maintenant, il ne leur suffit plus de faire peser sur nous la plus amère servitude, mais ils ont mis leurs mains dans les mains de leurs idoles, pour faire serment d’abolir les décrets de votre bouche, d’anéantir votre héritage, de fermer la bouche de ceux qui Vous louent, et d’éteindre la gloire de votre temple et de votre autel,
4,17p
17p afin que s’ouvre la bouche des peuples, pour louer la puissance des idoles et célébrer à jamais un roi de chair.
4,17q Ne livrez pas, Seigneur, votre sceptre à ceux qui ne sont rien, afin qu’ils ne se rient pas de notre ruine ; mais faites retomber sur eux leur dessein et faites un exemple de celui qui le premier s’est déchaîné contre nous.
4,17r Souvenez-Vous de nous, Seigneur ; faites-Vous connaître dans ce temps de notre affliction et donnez-moi du courage, Roi des dieux et Dominateur de toute puissance !
4,17s Mettez de sages paroles sur mes lèvres en présence du lion et faites passer son cœur à la haine de notre ennemi, afin qu’il périsse, lui et tous ceux qui ont les mêmes sentiments.
4,17t Mais nous, délivrez-nous par votre main, et assistez-moi dans mon délaissement, car je n’ai d’autre secours que vous, Seigneur !
4,17u Vous connaissez toutes choses, et Vous savez que je hais la splendeur des méchants, que j’ai horreur de la couche des incirconcis et de tout étranger.
4,17w
17w Vous savez que qu’en cédant à la nécessité, je méprise l’insigne de mon élévation, qui est posé sur ma tête aux jours où je dois me laisser voir ; je l’ai en horreur comme un linge souillé, et je ne le porte point aux jours que je puis passer dans le repos.
4,17x Votre servante n’a jamais mangé à la table d’Aman, ni fait grand cas des festins du roi, ni bu le vin des libations.
4,17y Jamais, depuis que j’ai été amenée ici jusqu’à ce jour, votre servante n’a goûté la joie, si ce n’est en Vous, Seigneur, Dieu d’Abraham.
4,17z
17z O Dieu, qui l’emportez sur tous en puissance, exaucez la prière de ceux qui n’ont aucun espoir ; délivrez-nous des mains des méchants et tirez-moi de mon angoisse !
4,18
4,19
4,20
5,1 Et Mil arriva au troisième jour Mqu'Esther se revêtit de son vêtement royal
Vses vêtements royaux,
et Mqu'elle se tint dans la cour de la maison du roi
Vpalais,
[la cour] intérieure
Vqui se trouvait à l'intérieur en face de la maison
Vbasilique du roi,
et le roi
Vcelui-ci était assis sur le trône de son royaume dans la maison royale
Vdans le consistoire du palais,
en face de l’entrée de la maison.
1 Et il arriva au troisième jour quand elle cessa de prier, qu'elle enleva ses habits de service et se revêtit de sa gloire.
1 Or le troisième jour, Esther se revêtit de ses vêtements royaux,
et elle se tint dans la cour de la maison royale,
qui était à l'intérieur, face à la basilique du roi.
Quant à lui, il était assis sur le trône de son palais, dans son cabinet, face à la porte de la maison.
5,1b Celle-ci, tout empourprée du puissant éclat de sa beauté, avait le visage joyeux et l’air aimable ; mais la crainte lui serrait le cœur.
5,1c Ayant donc franchi toutes les portes, elle se présenta devant le roi. Assuérus était assis sur son trône royal, revêtu de tous les insignes de sa majesté, tout brillant d’or et de pierres précieuses ; son aspect était terrible.
5,1d Lorsqu’il eut relevé sa tête rayonnante de gloire et lancé un regard étincelant de colère, la reine tomba en défaillance, changeant de couleur et s’inclinant sur l’épaule de la servante qui marchait devant elle.
5,1e Alors Dieu changea la colère du roi en douceur ; inquiet, il s’élança de son trône et soutint Esther dans ses bras, jusqu’à ce qu’elle eût repris ses sens, calmant sa frayeur par des paroles amicales.
5,1f
1f — Qu’as-tu donc, Esther ? lui disait-il, je suis ton frère, aie confiance ; tu ne mourras point, car notre ordonnance est pour le commun de nos sujets. Approche !
5,2 Et Mil arriva, quand le roi vit la reine Esther se tenant dans la cour, qu'elle trouva grâce à ses yeux
Squ'elle éleva sa bonté devant lui,
et le roi tendit à Esther le sceptre d’or qui [était] dans sa main.
Et Esther s’approcha et saisit
Stoucha le bout du sceptre d'or.
2 Et ayant levé le sceptre d'or, il le posa sur son cou, il l'embrassa et il dit : — Parle-moi.
2 Lorsqu'il vit la reine Esther se tenant debout,
elle plut à ses yeux,
et il tendit vers elle le sceptre d'or qu'il tenait dans la main,
et celle-ci, en s'approchant, embrassa l'extrémité de son sceptre.
5,2a
2a Elle répondit :
— Je vous ai vu, seigneur, comme un ange de Dieu, et mon cœur a été troublé par la crainte de votre majesté ; car vous êtes digne d’admiration, seigneur, et votre visage est plein d’amabilité.
5,2b Comme elle parlait, elle s’affaissa de nouveau, prête à s’évanouir. Le roi était consterné et tous ses serviteurs cherchaient à ranimer la reine.
5,3 Et le roi lui dit :
— Qu'as-tu
G VQue veux-tu,
M Vreine Esther,
et quelle est ta demande ?
[Même] jusqu'à
VMême si tu demandes la moitié du
Gde mon royaume, elle te sera donnée
Gelle sera à toi.
3 ...
5,4 Esther dit :
— Si le roi le trouve bon, que le roi vienne, ainsi qu'Hāmān, aujourd’hui au banquet que j'ai préparé pour lui.
4 Esther dit :
— Le jour est marqué pour moi aujourd'hui ; si donc il paraît bon au roi, qu'il vienne lui ainsi qu'Aman au banquet, que je préparai aujourd'hui.
4 Elle répondit :
— S'il plaît au roi, je le prie de venir chez moi aujourd'hui, et Aman avec lui, au banquet que j'ai fait préparer.
5,5 Le roi dit aussitôt : — Qu’on se hâte [de chercher] Hāmān, pour faire ce qu’a dit Esther.
Et le roi se rendit avec Hāmān au banquet qu'avait préparé Esther.
5 Et le roi dit : — Qu'on dépêche Aman, pour que nous fassions selon la parole d'Esther ; et tous deux se rendirent au banquet, dont parlait Esther.
5 Et aussitôt le roi : — Appelez promptement Aman, dit-il, pour qu'il obéisse à la volonté d'Esther.
Aussi le roi et Aman se rendirent au banquet que la reine avait fait préparer pour eux.
5,6 Et le roi dit à Esther, pendant le festin de vin :
— Quel est ton souhait ? Il te sera accordé. Quelle est ta demande ?
[Quand ce serait] jusqu'à la moitié du royaume, ce serait fait.
6 Durant le festin le roi s'adressa à Esther : — Qu'en est-il, reine Esther ? Tu auras tout ce que tu requerrais.
6 Le roi lui dit, après avoir bu du vin en abondance :
— Que demandes-tu qu'il te soit donné, et pour quelle cause m'adresses-tu ta requête ?
Même si tu demandes la moitié de mon royaume, tu l'obtiendras.
5,7 Esther répondit et dit
Vlui répondit :
— Voici mon souhait
Vma demande et ma demande
Vvoici ma prière :
7 Et elle dit : — Ma demande et ma requête :
7 ...
5,8 Si j’ai trouvé grâce aux yeux du roi
et si le roi trouve bon d'accorder mon souhait
V de m'accorder ce que je requiers et d’accomplir ma demande,
que le roi vienne avec Hāmān
VAman au banquet que je préparerai
Vj'ai fait préparer pour eux,
et demain je ferai selon la parole du
Vje ferai connaître ma volonté au roi.
8 Si j'ai trouvé grâce aux yeux du roi, que le roi vienne ainsi qu'Aman demain au banquet que je leur ferai, et je ferai la même chose demain.
8 ...
5,9 Hāmān sortit ce jour-là joyeux et le cœur gai.
Mais lorsqu'Hāmān vit Morᵉdŏkay à la porte du roi,
qui ne se levait
ni ne bougeait,
Hāmān fut rempli de colère contre Morᵉdŏkay.
9 Et Aman sortit de chez le roi tout joyeux et allègre. Mais à voir Mardokhaïos le Juif dans la cour, Aman s'emporta violemment.
9 Aman sortit ce jour-là joyeux et allègre,
et lorsqu'il vit Mardochée assis devant les portes du palais,
et que non seulement il ne s'était pas levé pour lui, mais qu'il n'avait pas même bougé de l'endroit où il était assis,
il en fut très indigné.
5,10 Hāmān se contint et s’en alla chez lui,
et il envoya chercher ses amis et Zereš, son épouse.
10 De retour chez lui, il appela ses amis et Zôsaran sa femme ;
10 Et dissimulant sa colère, une fois de retour chez lui,
il appela à lui ses amis et Zarès, son épouse.
5,11 Hāmān
VAman leur raconta la gloire
Vexposa l'étendue de ses richesses et le grand nombre de ses fils,
et tout ce en quoi
Vtoute la gloire à laquelle le roi Ml'avait agrandi et l'avait élevé, au-dessus des
Vde tous ses princes et des serviteurs du roi
Vde tous ses esclaves.
11 et il leur exposa sa richesse et sa réputation, dont le roi l'avait gratifié, et comment il l'avait mis au premier rang et à la tête du royaume.
11 ...
5,12 Hāmān dit encore :
— La reine Esther n'a fait venir personne avec le roi au banquet qu'elle a préparé, sinon moi,
et demain encore, je suis invité chez elle avec le roi.
12 Et Aman dit : — La reine n'a appelé personne avec le roi au banquet sauf moi, et j'ai été appelé au festin.
12 Après cela, il dit :
— La reine Esther elle-même n'a invité à son banquet personne d'autre que moi, avec le roi,
et chez elle, demain encore, je déjeunerai avec le roi.
5,13 Mais tout cela est pour moi sans valeur,
aussi longtemps que je verrai Morᵉdŏkay le Juif, assis à la porte du roi.
13 Mais cela ne me plaît pas, aussi longtemps que je verrai Mardokhaïos le Juif dans la cour.
13 Mais bien que j'aie toutes ces [faveurs], je penserai que je n'ai rien,
aussi longtemps que je verrai Mardochée le Juif, assis devant les portes royales.
5,14 Zereš, son épouse, lui dit, ainsi que tous ses amis :
— Qu’on prépare un bois haut de cinquante coudées,
et demain matin demande au roi qu’on y pende Morᵉdŏkay,
et va avec le roi au festin, joyeux et gai.
Cette parole plut à Hāmān, et il prépara le bois.
14 Et Zôsara sa femme s'adressa à lui, ainsi que ses amis : — Qu'on te coupe un bois de cinquante coudées, et au point du jour demande au roi qu'on pende Mardokhaïos au bois.
14 Zarès, son épouse, et tous ses amis lui répondirent :
— Ordonne que l'on prépare une poutre de bois élevée, d'une hauteur de cinquante coudées,
et dis demain au roi qu'on y pende Mardochée.
Et ainsi tu iras joyeux, au banquet avec le roi.
Le conseil lui plut et il ordonna que l'on préparât une croix élevée.
6,1 Cette nuit-là, le sommeil fuyait le roi
VLe roi passa cette nuit sans trouver le sommeil,
et il ordonna qu'on apporte
Vque lui fussent apportées le livre des Mémoires, les Chroniques
Vles histoires et les annales des temps passés.
On en fit lecture en présence du roi
Ven sa présence.
1 Le Seigneur éloigna le sommeil du roi cette nuit-là, et il dit à son précepteur de lui apporter le livre des Mémoires des jours et de lui en faire la lecture.
1 ...
6,2 On trouva écrit
que Morᵉdŏkay avait dénoncé
Bigᵉtān et Tereš, les deux eunuques du roi, d'entre les gardiens du seuil,
qui avaient cherché à porter la main sur le roi Assuérus.
2 On trouva les écrits écrits au sujet de Mardokaïos, comment il avait informé le roi au sujet des deux eunuques du roi pour se garder d'eux, et qu'ils cherchaient à porter la main sur Artaxerxès.
2 On arriva à l'endroit où il était écrit
comment Mardochée avait fait connaître le complot de Bagathan et Tharès, les eunuques
qui voulaient égorger le roi Assuérus.
6,3 Le roi dit :
— Quel honneur et quelle dignité a-t-on faits à Morᵉdŏkay pour cela ?
Les serviteurs du roi, ses ministres, dirent :
— Rien n'a été fait pour lui.
3 Le roi dit : — Quelle gloire et quelle grâce avons-nous offert à Mardokhaïos ? Et les serviteurs du roi répondirent : — Tu n'as rien fait pour lui.
3 Quand il eut entendu cela, le roi dit :
— Quelle part d'honneur et de récompense est donc échue à Mardochée, pour cette fidélité ?
Ses esclaves et ministres lui dirent :
— Il n'a rien reçu pour salaire.
6,4 Et le roi dit Vaussitôt : — Qui est dans la cour ?
Hāmān
VC'était Aman qui était entré dans la cour extérieure
Và l'intérieur, dans la cour de la maison du roi,
pour demander
Vsuggérer au roi Vqu'il ordonne de faire pendre Mardochée au bois qu’il avait érigé
Vqui avait été préparé pour lui.
4 Durant le compte-rendu au roi de la bienveillance de Mardokhaïos, voici Aman à la cour ; le roi dit alors : Qui [est] dans la cour ? Car Aman entrait parler au roi de pendre Mardokhaïos au bois qu'il avait apprêté.
4 ...
6,5 Les esclaves du roi lui dirent
Vrépondirent : — Voici Hāmān qui se tient
VAman est dans la cour.
Et le roi dit : — Qu’il entre.
5 Les serviteurs du roi dirent : — Voici Aman qui se tient à la cour. Et le roi dit : — Appelez-le.
5 ...
6,6 Hāmān entra et le roi lui dit :
— Que faut-il faire à l’homme que le roi veut honorer ?
Hāmān se dit en son cœur : — À qui plus qu'à moi le roi voudrait-il faire honneur ?
6 Le roi dit à Aman : — Que ferai-je à l'homme que moi je veux glorifier ? Aman se dit en lui-même : — Qui le roi veut-il glorifier, sinon moi ?
6 Et lorsqu'il fut entré, il lui dit :
— Que faut-il faire à l'homme que le roi veut honorer ?
Réfléchissant en son cœur, et pensant que le roi ne voulait honorer personne d'autre que lui,
6,7 Hāmān dit au roi
VAman répondit :
— L’homme que le roi veut honorerM,
7 Et Aman s'adressa au roi : — L'homme que le roi veut glorifier,
7 ...
6,8 qu'on lui apporte un vêtement royal que le roi a porté,
et un cheval que le roi a monté,
et sur la tête duquel a été placée une couronne royale.
8 que les petits esclaves du roi lui apportent un vêtement de lin fin dont le roi s'est recouvert, un cheval que le roi a monté,
8 doit être revêtu des vêtements du roi,
monté sur un cheval de selle qui appartient au roi,
et recevoir le diadème du roi sur sa tête.
6,9 Qu'on remette le vêtement et le cheval à l’un des princes les plus nobles du roi, qu'on [en] revête l’homme que le roi veut honorer,
qu'on le conduise à cheval par la place de la ville, et qu'on proclame devant lui :
— C’est ainsi qu’il est fait à l’homme que le roi veut honorer !
9 et qu'on [les] donne à l'un des amis les plus nobles du roi et qu'on vêtisse l'homme que le roi veut glorifier.
9 Que le premier des princes et des tyrans du roi tienne son cheval,
et, marchant sur la place de la ville, qu'il proclame et qu'il dise :
— Ainsi sera-t-il honoré l'homme que le roi aura voulu honorer.
6,10 Le roi dit à Hāmān
Vlui dit : — Hâte-toi, prends le vêtement
Vla robe et le cheval,
comme tu l’as dit, et fais ainsi
Vet fais comme tu as dit pour Morᵉdŏkay
VMardochée le Juif, qui est assis à la porte du roi
Vpalais.
Ne néglige rien de tout
VPrends bien garde à ne rien omettre de ce que tu as dit.
10 Alors le roi dit à Aman : Selon ce que tu as dit, ainsi fais pour Mardokhaïos le Juif, mon serviteur dans la cour, et que ton discours ne s'écarte pas de ce que tu as dit.
10 ...
6,11 Hāmān prit le vêtement et le cheval,
il revêtit Morᵉdŏkay et le conduisit à cheval à travers la place de la ville, et il proclama devant lui :
— C’est ainsi qu'il est fait à l’homme que le roi veut honorer !
11 Aman prit le vêtement et le cheval, vêtit Mardokhaïos, le fit monter à cheval, traversa la place de la ville et proclamait en disant : — Ainsi en sera-t-il pour tout homme que le roi veut glorifier !
11 Ainsi, Aman prit la robe et le cheval,
et il précédait Mardochée, vêtu et monté à cheval sur la place de la ville, et il proclamait :
— Il est parfaitement digne de cet honneur, l'homme que le roi aura voulu honorer.
6,12 Morᵉdŏkay
VMardochée retourna à la porte du roi
Vl'entrée du palais
et Hāmān
VAman se rendit chez lui en hâte, en pleurant, la tête couverte.
12 Puis Mardokhaïos retourna à la cour ; quant à Aman, il s'en retourna chez lui, la tête à l'affliction.
12 ...
6,13 Et Hāmān
Vil raconta à Zeresh
VZarès, son épouse, et à Mtous ses amis tout ce qui lui était arrivé,
et ses sages
Vles sages qu'il avait dans son conseil et son épouse lui dirent
Vrépondirent :
— Si Morᵉdŏkay
VMardochée, devant lequel tu as commencé de tomber, est du peuple
Vde la semence des Juifs,
tu ne pourras rien contre lui
Vpas lui résister, mais tu tomberas certainement devant lui
Vsous ses yeux.
13 Et Aman raconta les événements à Zôsara, sa femme, et à ses amis,
et les amis et la femme lui dirent :
— Si Mardokhaïos [est] du peuple des Juifs, tu ne fais que commencer d'être humilié face à lui,
dans ta chute tu choirras [encore] ; tu ne peux pas lui riposter, car un Dieu vivant [est] avec lui.
13 Et Aman raconta à Zeresh, sa femme, tout ce qui lui était arrivé et ses amis et sa femme Zeresh lui dirent :
— Si Mardochée, devant lequel tu as commencé de tomber, [est] du peuple des Juifs, tu ne pourras rien contre lui, mais tu tomberas de nouveau devant lui.
6,14 Ils parlaient encore avec lui
quand les eunuques du roi arrivèrent, et se dépêchèrent d'emmener Hāmān
Vle pressèrent de se rendre aussitôt au banquet qu’avait fait préparer Esther
Vla reine.
14 En plein milieu de leur conversation, les eunuques arrivent pour dépêcher Aman au festin qu'avait organisé Esther.
14 ...
7,1 Le roi et Hāmān vinrent
Vparut donc avec Aman, pour boire avec la reine Esther
Vla reine.
1 Le roi, ainsi qu'Aman, entrèrent boire avec la reine.
1 ...
7,2 Le second jour aussi, le roi dit à Esther, pendant le festin de vin :
— Quel est ton souhait, reine Esther ? Il te sera accordé.
Quelle est ta demande ?
[Quand ce serait] jusqu'à la moitié du royaume, ce serait fait.
2 Le roi dit à Esther le deuxième jour au festin : — Qu'en est-il, reine Esther, et quelle [est] ta demande et quelle [est] ta requête ?
2 Et le roi lui dit encore en ce second jour, après s'être échauffé dans le vin :
— Que demandes-tu Esther, qu'il te soit donné ?
Et que veux-tu qu'il soit fait ?
Même si tu demandes la moitié de mon royaume, tu l'obtiendras.
7,3 La reine Esther
VEt elle lui répondit :
— Si j’ai trouvé grâce à tes yeux, ô roi, et si le roi le trouve bon
Vcela te plaît,
accorde-moi la vie, c'est mon souhait
Vce que je demande
et mon peuple, c'est ma demande
Vce pour quoi je te prie.
3 Et elle dit en réponse : — Si j'ai trouvé grâce aux yeux du roi, qu'il accorde à ma demande la vie à moi et à mon peuple sur ma requête.
3 ...
7,4 Car nous avons été vendus, moi et mon peuple, pour être détruits, tués, anéantis.
Si nous avions été vendus pour être esclaves et servantes,
je me serais tue,
mais l'adversaire ne peut compenser le dommage fait au roi.
4 Car nous avons été vendus, moi ainsi que mon peuple à la ruine, au pillage et à la servitude, nous et nos enfants en petits esclaves et petites esclaves, et en silence; car il n'en est pas digne, l'adversaire de la cour du roi.
4 Car nous avons été livrés, moi et mon peuple, pour être écrasés, égorgés, et périr.
Et plût au ciel que nous fussions vendus comme esclaves et comme servantes,
ce serait encore un mal supportable et je gémirais en silence,
mais maintenant, nous avons un ennemi dont la cruauté déborde sur le roi.
7,5 Le roi Assuérus parla et dit à la reine Esther :
— Qui est-il et où est-il, celui que son cœur a rempli [de l'audace] d'agir ainsi ?
5 Le roi dit alors : — Qui [est] celui qui a osé faire cette chose ?
5 En réponse, le roi Assuérus lui dit :
— Qui est celui-là ? et quel est son pouvoir, pour qu'il ose agir ainsi ?
7,6 Esther dit :
— L’adversaire, l’ennemi, c’est Hāmān, ce misérable que voilà !
Aman fut terrifié
en présence du roi et de la reine.
6 Esther dit : — Un homme, un ennemi, Aman, ce misérable-là ! Aman se troubla devant le roi et la reine.
6 Esther dit :
— Notre ennemi et adversaire, c'est ce misérable Aman !
Entendant cela, aussitôt celui-ci se figea de stupeur,
ne pouvant soutenir le regard du roi et de la reine.
7,7 Le roi, dans sa colère, se leva du festin de vin
[et alla] dans le jardin du palais,
et Hāmān resta pour faire requête pour sa vie à la reine Esther
car il voyait que son malheur était résolu auprès du roi.
7 Le roi se leva du repas pour le jardin ; quant à Aman, il suppliait la reine, car il se voyait dans le malheur.
7 Le roi, en colère, se leva,
et quittant le lieu du banquet, il entra dans le jardin planté d'arbres.
Aman se leva aussi, pour demander à la reine Esther [de sauver] sa vie,
comprenant qu'auprès du roi, son malheur était décidé.
7,8 Le roi revint du jardin du palais dans la maison du festin de vin,
et Hāmān était s'était effondré sur le lit où était Esther, et le roi dit :
— Ferait-il aussi violence à la reine chez moi, dans la maison ?
Cette parole sortit de la bouche du roi et on couvrit le visage d'Aman.
8 Le roi revint du jardin, alors qu'Aman était tombé sur le lit pour solliciter la reine. Le roi dit alors : — De la sorte, il ferait violence à ma femme aussi dans ma demeure ? À cette parole, on détourna le visage d'Aman.
8 Lorsque le roi fut revenu du jardin planté de forêts et qu'il fut entré dans le lieu du banquet,
il trouva Aman effondré sur le lit où Esther était étendue, et dit :
— Et il veut encore faire violence à la reine, en ma présence et dans ma maison !
À peine cette parole était-elle sortie de la bouche du roi,
qu'aussitôt on couvrit le visage d'Aman.
7,9 Ḥarᵉbônāh
VArbona, l’un des eunuques, dit devant le roi
Veunuques qui étaient au service du roi, dit :
— Voici Mencore le bois qu'Hāmān avait préparé
Vqu'il avait préparé pour Morᵉdŏkay
VMardochée, qui a parlé pour [le bien] du roi,
il se dresse dans la maison d’Aman, haut
Và une hauteur de cinquante coudées.
Le roi Vlui dit : — Qu’on l'y pende
VPendez-y-le !
9 Or Bougatha chez les eunuques s'adressa au roi :
— Voici aussi un bois qu'avait apprêté Aman pour Mardokhaïos, qui a parlé en faveur du roi, et il se dresse chez Aman, le bois de cinquante coudées.
Le roi dit : — Qu'on l'y pende !
7,10 Et l'on pendit Hāmān
VAman fut pendu au gibet qu’il avait érigé
Vpréparé pour Mardochée,
et la colère du roi s’apaisa.
10 Et on pendit Aman au bois qu'il avait apprêté pour Mardokhaïos. Et alors le roi apaisa sa colère.
10 ...
8,1 Ce jour-là, le roi Assuérus donna à la reine Esther la maison d’Hāmān
VAman, l'ennemi des Juifs,
et Morᵉdŏkay
VMardochée vint devant le roi
car Esther l'avait informé de ce qu’il était pour elle
Vlui avait révélé qu'il était son oncle.
1 Et le jour même le roi Artaxerxès fit don à Esther de tout ce qui appartenait à Aman l'adversaire, et Mardokhaïos fut appelé chez le roi, car Esther indiqua qu'il avait été introduit auprès d'elle.
1 ...
8,2 Le roi ôta son anneau,
Vl'anneau qu’il avait retiré
Vfait reprendre à Hāmān
VAman,
et le donna
Vconfia à Mardochée
et Esther établit Mardochée au-dessus de la maison d’Aman
Và la tête de sa propre maison.
2 Le roi prit l'anneau qu'il avait retiré à Aman, et le donna à Mardokhaïos, et Esther établit Mardokhaïos sur tous les biens d'Aman.
2 ...
8,3 Esther parla de nouveau devant le roi,
elle s'effondra à ses pieds, elle pleura et l'implora
d’écarter la méchanceté d’Hāmān, l'Agagite
et le dessein qu'il avait conçu contre les Juifs.
3 Et à nouveau elle s'adressa au roi, tomba à ses pied, et requerra de lui d'ôter la malveillance d'Aman et tout ce qu'il avait fait aux Juifs.
3 Et comme elle n'était pas satisfaite, elle tomba aux pieds du roi,
elle pleura et lui parla, en le priant qu'il ordonne
de faire disparaître la méchanceté d'Aman l'Agagite
et des misérables machinations qu'il avait conçues contre les Juifs.
8,4 Le roi tendit à Esther le sceptre d'or de sa main,
et Esther se leva et se tint debout devant le roi.
4 Le roi étendit son sceptre d'or vers Esther, et Esther se releva pour se tenir près du roi.
4 Et lui, selon la coutume, tendit de sa main le sceptre d'or
par lequel sera montré le signe de sa clémence,
et se relevant, elle se tint debout devant lui,
8,5 Et elle dit :
— Si le roi le trouve bon et si j’ai trouvé grâce devant lui,
si la chose paraît juste devant le roi et si je suis agréable à ses yeux,
qu’on écrive pour révoquer les lettres conçues par Aman, fils d’Amadathe, l'agagite,
qu'il a écrites pour anéantir les Juifs qui sont dans toutes les provinces du roi.
5 Et Esther dit : — S'il te plaît et si j'ai trouvé grâce, qu'on envoie retourner la lettre expédiée par Aman pour faire périr les Juifs qui sont dans ton royaume.
5 et dit :
— S'il plaît au roi, et si j'ai trouvé grâce devant ses yeux,
si ma supplication ne lui paraît pas contraire,
je t'implore pour que les anciennes lettres d'Aman, traître et ennemi des Juifs,
par lesquelles il avait prescrit qu'ils périssent, dans toutes les provinces du roi, soient corrigées par de nouvelles lettres.
8,6 Car comment supporterais-je de voir le malheur qui atteindrait mon peuple, et comment supporterais-je de voir l’anéantissement de ma race ?
6 ...
6 Car comment pourrais-je supporter la mise à mort et le meurtre de mon peuple ?
8,7 Le roi Assuérus dit
Vrépondit à la reine Esther et au Juif Morᵉdŏkay
VMardochée : — Voici, la
VLa maison d'Hāmān
VAman, j’ai l'ai donné à Esther et il a été pendu au bois
Vj'ai ordonné que lui-même fût attaché à la croix, pour avoir porté la main contre les Juifs.
7 Et le roi s'adressa à Esther : — Si j'ai donné toutes les possessions d'Aman, que je t'ai gratifiée et que je l'ai pendu au bois, parce qu'il a porté la main sur les Juifs, que cherches-tu encore à obtenir ?
7 ...
8,8 Vous, écrivez en faveur des Juifs comme il vous paraîtra bon, au nom du roi,
et scellez avec l’anneau du roi,
car un écrit qui a été écrit au nom du roi et scellé avec l’anneau du roi ne peut être révoqué.
8 Écrivez, vous aussi, en mon nom comme il vous plaira, et scellez avec mon anneau ; car tout ce qui est écrit sur prescription du roi et scellé avec mon anneau, il ne leur est permis de le contredire.
8 Écrivez donc aux Juifs comme il vous plaira, au nom du roi,
en scellant la lettre avec mon anneau.
Car l'usage était que les missives, qui étaient envoyées au nom du roi, et scellées de son anneau,
personne n'osait s'y opposer.
8,9 Et les scribes Vet les copistes du roi furent
Vayant été appelés,
en ce temps-là, au
Vc'était alors le temps du troisième mois, qui est le mois de
Vappelé Sivan
Vsivan,
le vingt-troisième Vjour de ce mois, et il fut écrit
Vles lettres furent écrites,
selon Mtout ce qu’ordonna
Vavait voulu Mardochée, aux Juifs et aux satrapes
Vprinces, aux gouverneurs
Vprocurateurs et aux chefs des provinces
Vjuges
qui [sont] de l’Inde jusqu'à Kush, cent vingt-sept provinces,
Vdirigeaient les cent vingt-sept provinces, de l’Inde jusqu'à l'Éthiopie,
à chaque province selon son écriture et à chaque peuple selon sa langue,
Và une province et à l'autre, à un peuple et à l'autre, selon sa langue et son écriture,
et aux Juifs, selon leur écriture et selon leur langue
Vafin qu'ils puissent les lire et les entendre.
9 Et les scribes furent appelés
au premier mois qui est Nisan,
le vingt-troisième [jour] de la même année, et il fut écrit
aux Juifs ce qui avait été ordonné aux économes et aux chefs des satrapes,
depuis l’Inde jusqu'à l'Éthiopie, cent vingt-sept satrapies,
région par région selon leur langue.
9 Et les scribes du roi furent appelés en ce temps-là, au troisième mois qui est le mois de ḥaziran, le vingt-troisième [jour] de ce mois et il fut écrit tout ce qu'écrivit Mardochée aux Juifs aux grands officiers et aux seigneurs et aux princes des provinces, depuis la Judée jusqu'à Kush, cent vingt-sept provinces,
à [chaque] province selon son écriture, et à [chaque] peuple selon sa langue, et aux Juifs selon leur écriture et selon leur langue.
8,10 On écrivit au nom du roi Assuérus, et on scella avec l’anneau du roi,
et on envoya des lettres par des courriers à cheval, montés sur des coursiers de l’État, nés des haras royaux.
10 On l'écrivit donc au nom du roi, on le scella de son anneau, et on fit expédier la lettre par les secrétaires,
10 Ces mêmes missives qui étaient envoyées au nom du roi furent scellées de son anneau,
et envoyées par les courriers de l'État qui, parcourant toutes les provinces, devancèrent les anciennes lettres par de nouvelles dépêches.
8,11 Le roi y permettait aux Juifs, dans toute ville,
de se rassembler et de défendre leur vie,
de détruire, de tuer et d'exterminer, avec enfants et femmes, toute force du peuple et de la province qui les combattrait, et de piller leurs biens,
11 où il leur prescrivit d'user de leur lois, de se défendre et d'en user avec leurs ennemis et leurs adversaires comme ils le voudraient,
11 Le roi y enjoignit qu'on aille trouver les Juifs par toutes les villes,
et qu'on leur ordonne de se rassembler en un seul [corps], pour qu'ils défendent leur vie,
et qu'ils tuent et détruisent tous leurs ennemis, avec leurs femmes, leurs enfants et toutes leurs maisons,
8,12 en un seul jour, dans toutes les provinces du roi Assuérus,
le treizième [jour] du douzième mois, c'est-à-dire le mois d’Adar.
12 en un seul jour dans tout le royaume d'Artaxerxès, le treizième du douzième mois, qui est [le mois d']Adar.
12 et il fut établi, à travers toutes les provinces, un même jour de vengeance,
c'est-à-dire le treizième du douzième mois, adar.
8,12a
12a Ce qui suit est une copie de cette lettre :
8,12b
12b Artaxerxès, le grand roi, salue les gouverneurs des provinces en cent vingt-sept satrapies, de l’Inde à l’Éthiopie, et ceux qui ont à cœur nos intérêts.
12b
8,12c
12c Beaucoup, qui étaient sans cesse honorés par l'abondante bonté de leurs bienfaiteurs, ont eu des pensées de grandeur,
et cherchent non seulement à maltraiter nos sujets, mais ne pouvant supporter la satiété, fomentent encore des complots contre leurs bienfaiteurs.
12c
8,12d
12d Et non seulement ils bannissent la reconnaissance d'entre les hommes,
mais emportés par l'emphase d'[hommes] étrangers au bien,
ils supposent même qu'ils échapperont
à la justice, ennemie du mal, du Dieu qui toujours voit toutes choses.
12d
8,12e
12e Et souvent, beaucoup de ceux qui sont au pouvoir, amis [du roi] aux mains desquels il a confié ses affaires, une mauvaise exhortation les a rendus complices d'un sang innocent, en les impliquant dans des maux irrémédiables,
12e
8,12f
12f [exhortation] de gens qui, par le fallacieux mensonge de la méchanceté, et son faux raisonnement, ont trompé la prudence innocente des gouvernants.
12f
8,12g
12g Or on peut observer [cela] non tant dans les histoires anciennes que nous avons transmises, qu'en cherchant à vos pieds des actes impies accomplis par la peste de ceux qui sont indignement au pouvoir.
12g
8,12h
12h Et nous promettons d'assurer, à l’avenir, la tranquillité et la paix pour tous les hommes dans le royaume,
12h
8,12i
12i opérant les changements et jugeant les choses qui viennent à notre vue toujours avec une réponse très mesurée.
12i
8,12l
12l éprouva la bienveillance que nous avons envers tout peuple, au point qu'il fut proclamé « notre père »
et, honoré par la prosternation de tous, d'être la seconde image du trône royal.
12l
8,12r
12r Vous ferez donc bien de ne pas faire usage des lettres envoyées par Aman, fils d’Amadathos,
parce que celui qui a fait cela a été crucifié aux portes de Suse avec toute sa maison,
Dieu qui gouverne tout ayant bientôt rendu le jugement qui était digne de lui,
12r
8,12s
12s et, ayant fait une copie de cette lettre en tous lieux avec liberté,
de permettre aux Juifs de suivre leurs lois,
et de leur prêter main forte,
pour qu’au moment de détresse, ils repoussent ceux qui s'opposent à eux,
au treizième jour du douzième mois Adar, le jour même.
12s
8,12t
12t Car pour eux, Dieu qui a pouvoir sur toutes choses a changé ce [jour] de ruine du peuple élu en joie.
12t
8,12u
12u Et vous donc, célébrez parmi vos fêtes éponymes [ce] jour marqué d'un signe avec pleine réjouissance,
afin que maintenant et à l'avenir, le salut soit sur nous et sur tous les Perses de bonne volonté,
mais qu'à ceux qui complotent contre nous revienne le souvenir de [leur] ruine.
12u
8,12x
12x Et toute ville ou toute région, en un mot, qui n’aura pas agi ainsi, sera dévastée avec colère par la lance et par le feu,
elle sera rendue non seulement inaccessible aux hommes, mais odieuse même aux bêtes sauvages et aux oiseaux, pour tout le temps.
12x
8,13 Afin que le décret fût rendu dans toutes les provinces, une copie de l'écrit fut portée à la connaissance de tous les peuples,
pour que les Juifs fussent prêts, ce jour-là, à se venger de leurs ennemis.
13 Les copies furent exposées à vue d'œil dans tout le royaume, et tous les Juifs d'être prêts pour ce jour à combattre leurs opposants.
13 On fit un résumé de la lettre, pour que dans toutes les terres et dans tous les peuples qui se trouvaient sous l'autorité d'Assuérus, on sache
que les Juifs se préparaient à tirer vengeance de leurs ennemis.
8,14 Les courriers, montés sur des coursiers de l’État, sortirent en hâte, pressés par la parole du roi
et l'édit fut rendu à Suse, la capitale.
14 Les cavaliers sortirent donc en hâte accomplir les paroles du roi. Le décret fut exposé à Suse.
14 Les courriers rapides partirent, apportant les dépêches,
et l'édit du roi fut affiché à Suse.
8,15 Et Morᵉdŏkay sortit de devant le roi avec un vêtement royal
bleu et blanc,
une grande couronne d'or,
et un manteau de lin et de pourpre,
et la ville de Suse poussait des cris de joie et se réjouissait.
15 Quant à Mardokhaïos, il sortit revêtu du vêtement royal avec une couronne d'or et un bandeau de lin pourpre. À sa vue, ceux de Suse se réjouirent.
15 Or Mardochée, sortant du palais et de devant le roi, resplendissait des vêtements royaux,
d'hyacinthe et d'air,
portant sur sa tête une couronne d'or,
et vêtu d'un manteau de soie et de pourpre,
et toute la ville exultait et était en joie.
8,16 Pour les Juifs il y avait lumière et joie, allégresse et honneur.
16 Et il y eut lumière pour les Juifs, et allégresse ;
16 Et pour les Juifs, une nouvelle lumière sembla se lever, joie, honneur et liesse.
8,17 Et dans chaque province et dans chaque ville, partout où l'ordre du roi et son décret atteignaient,
joie et allégresse pour les Juifs, banquet et jours de fête,
et beaucoup de gens parmi les peuples du pays se firent Juifs,
car la crainte des Juifs était tombée sur eux.
17 et en chaque ville et province où était exposé le décret, où était exposé l'arrêt, joie et allégresse pour les Juifs, banquet et allégresse, et nombre de peuples se firent circoncire et juifs par crainte des Juifs.
17 Chez tous les peuples, villes et provinces, où les ordres du roi parvenaient,
joie prodigieuse, festins, banquets et jours de fête,
à tel point que nombre de gens d'autres nations et coutumes se joignirent à leur religion et à leurs rites,
car le nom juif les remplissait tous d'une grande terreur.
8,18
9,1 Au douzième mois, c'est-à-dire le mois d’Adar,
le treizième jour, où l’ordre du roi et son édit allaient être exécutés,
jour où les ennemis des Juifs avaient espéré triompher d'eux,
la situation s'inversa,
car les Juifs triomphèrent de ceux qui les haïssaient.
1 Car au douzième mois, le treizième [jour] du mois, qui est [le mois d']Adar, on présenta la lettre écrite par le roi.
1 Anisi le douxième mois qu'on appelle adar, nous l'avons déjà dit,
le treizième jour, alors que se préparait le meutre de tous les Juifs,
et que leurs ennemis étaient avides de sang,
les Juifs, au contraire, commencèrent à être plus forts,
et à triompher de leurs adversaires.
9,2 Les Juifs se rassemblèrent dans leurs villes et dans toutes les provinces du roi Assuérus,
pour porter la main sur ceux qui cherchaient leur malheur,
et personne ne tint devant eux, car la crainte [des Juifs] était tombée sur eux.
2 En ce même jour périrent les adversaires des Juifs ; car personne ne s'opposa par crainte d'eux.
2 Ils se rassemblèrent dans chaque ville, place forte et lieu,
pour porter la main sur leurs ennemis et persécuteurs,
et nul n'osa leur résister, car la crainte de leur grandeur avait pénétré tous les peuples.
9,3 Tous les princes des provinces, les satrapes, les gouverneurs
et les fonctionnaires du roi assistaient les Juifs,
car la crainte de Morᵉdŏkay était tombée sur eux.
3 En effet, chefs des satrapes, gouverneurs et fonctionnaires royaux honoraient les Juifs ; car la crainte de Mardokhaïos les envahissait.
3 Même les juges des provinces, les chefs et les procurateurs,
toute dignité qui était à la tête de lieux et de charges, élevaient les Juifs,
par crainte de Mardochée.
9,4 Car Mardochée était grand dans la maison du roi
et sa renommée se répandait dans toutes les provinces,
car cet homme, Mardochée, allait toujours grandissant.
4 Car le décret du roi eut des retombées sur son renom dans tout le royaume.
4 Ils savaient qu'il était prince du palais, et avait beaucoup de pouvoir,
et le bruit de son nom aussi croissait de jour en jour,
et il volait sur toutes les bouches.
9,5 Les Juifs frappèrent parmi tous leurs ennemis à coups d'épée, [ce fut] un massacre et une destruction,
ils firent selon leur gré à ceux qui les haïssaient.
5
5 Ainsi les Juifs frappèrent leurs ennemis d'un grand coup et les tuèrent,
leur rendant ce qu'ils s'étaient préparés à leur faire,
9,6 Dans Suse, la capitale, les Juifs tuèrent et exterminèrent cinq cents hommes
6 Et à Suse la ville les Juifs tuèrent cinq cents hommes :
6 au point que même à Suse, ils tuèrent cinq cent hommes,
en plus de dix des fils d'Aman, l'Agagite, l'ennemi des Juifs, dont voici les noms :
9,7 Met ils tuèrent Parᵉšanᵉdātā'
VPharsandatha, Dalᵉpôn
VDelphon, 'Asᵉpātā'
VPhermestha
7 Pharsannestaïn, Delphôn, Phasga
7 ...
9,8 Pôrātā'
GPhardatha
VPhorata, 'Ădalᵉyā'
GBarea
VAdalia, 'Ărîdātā'
GSarbakha
VAridatha
8 ...
9,9 Parᵉmašᵉtā'
GMarmasima
VÉphermesta, 'Ărîsay
GArouphaïos
VArisaï, 'Ăriday
GArsaïos
VAridaï et Wayᵉzātā'
GZabouthaïthan
VVaïzatha
9 ...
9,10 les dix fils d’Hāmān, fils d’Hamᵉdātā’, adversaire des Juifs. Mais ils ne mirent pas la main sur le butin.
10 les dix fils d'Aman fils d'Amadathos Bougaïos, l'ennemi des Juifs, et les dépouillèrent.
10 et lorsqu'ils les eurent tués, ils ne voulurent pas prendre de butin sur leurs biens.
9,11 Ce jour-là
VEt aussitôt, le nombre de ceux qui avaient été tués
Gdes trépassés dans Suse, M Vla capitale, vint à la connaissance du
fut livré au
Vfut rapporté au roi.
11 ...
9,12 Et le roi dit à la reine Esther : — Dans Suse, la capitale, les Juifs ont tué et exterminé cinq cents hommes
et les dix fils d’Aman,
et dans le reste des provinces du roi, qu'ont-ils dû faire !
Quel est ton souhait ? Il te sera accordé. Quelle est encore ta demande ? Elle sera accomplie.
12 Et le roi s'adressa à Esther : — Les Juifs ont fait périr dans Suse la ville cinq cents hommes ; à la périphérie comment penses-tu en user ? Que donc requerrais-tu encore et qu'en sera-t-il pour toi ?
12 Et celui-ci dit à la reine : — Dans la ville de Suse, les Juifs ont tué cinq cent hommes
outre les dix fils d'Aman.
Quelle grandeur penses-tu qu'atteigne leur massacre, dans toutes les provinces ?
Que demandes-tu encore, et que veux-tu que j'ordonne de faire ?
9,13 Esther répondit :
— Si le roi le trouve bon, qu’il soit accordé aux Juifs qui sont à Suse de faire encore demain selon le décret d’aujourd’hui,
et les dix fils d'Aman, qu'on les pende au bois.
13 Et Esther dit au roi : — Que soit accordé aux Juifs d'en user de même demain, de sorte à pendre les dix fils d'Aman.
13 Elle répondit :
— S'il plaît au roi, qu'on donne pouvoir aux Juifs de faire encore demain ce qu'ils ont fait aujourd'hui à Suse,
et qu'on pende au gibet les dix fils d'Aman.
9,14 Le roi ordonna de faire ainsi :
un décret fut Vaussitôt affiché dans Suse,
et les dix fils d'Aman furent pendus.
14 Et on s'en remit pour qu'il en soit ainsi aux Juifs de la ville et on exposa que les corps des fils d'Aman soient pendus.
14 ...
9,15 Et les Juifs qui étaient à Suse, se rassemblèrent de nouveau
Vs'étant rassemblés, le quatorzième jour du mois d’Adar,
et tuèrent
Von tua dans Suse trois cents hommes,
mais ils ne mirent pas la main sur le butin
Vleurs biens ne furent pas pillés par eux.
15 Et les Juifs dans Suse se rassemblèrent le quatorzième [jour] d'Adar et tuèrent trois cents hommes et les dépouillèrent.
15 ...
9,16 Et le reste des Juifs qui [étaient] dans les provinces du roi
Gle royaume s'assemblèrent,
pour tenir debout pour leur vie et [obtenir]
Get ils se portèrent mutuellement secours, et prirent du repos de leurs ennemis,et pour tuer
Gcar ils avaient tué
parmi ceux qui les haïssaient soixante-quinze mille
Gquinze mille d'entre eux au treizième [jour] d'Adar
mais ils ne mirent pas leur main au pillage
Gn'avaient rien pillé.
16 Mais à travers toutes les provinces qui étaient soumises à la juridiction du roi,
les Juifs se tinrent droits pour défendre leur vie, tandis que leurs ennemis et leurs persécuteurs étaient tués,
dans une quantité telle que soixante-quinze mille morts furent comptés,
sans que nul ne touchât rien de leurs biens.
16 Et le reste des Juifs, qui [étaient] dans les provinces du roi, s'assemblèrent pour tenir debout pour leur vie et [obtenir] du repos de leurs ennemis, et pour tuer parmi ceux qui les haïssaient soixante-quinze mille [hommes], mais ils ne mirent pas leurs mains au pillage.
9,17 [Cela se passa] le treizième jour du mois d’Adar,
et le quatorzième [jour] du mois
ils se reposèrent,
et ils en firent un jour de festin et de joie.
17 Et ils reposèrent le quatorzième [jour] du même mois, et ils passaient ce jour de repos avec joie et allégresse.
17 Le treizième jour du mois d'adar
fut pour tous le premier de l'extermination,
et le quatorzième jour ils cessèrent le massacre.
Ils en firent une fête solennelle,
en sorte qu'ils passaient tout ce temps, ensuite, en festins, joie et banquets.
9,18 Et les Juifs qui étaient à Suse, se rassemblèrent
le treizième et le quatorzième jour,
se reposèrent le quinzième,
et ils en firent un jour de festin et de joie.
18 Quant aux Juifs dans Suse la ville, il se rassemblèrent le quatorzième [jour] aussi et ne se reposèrent pas ; ils passèrent le quinzième avec joie et allégresse.
18 Et ceux qui avaient perpétré le massacre dans la ville de Suse
s'appliquèrent au massacre le treizième et le quatorzième jours de ce même mois,
mais le quinzième jour, ils cessèrent de frapper,
et ils firent de ce même jour un jour sacré, de festins et de joie.
9,19 C’est pourquoi les Juifs de la campagne, qui habitent des villes ouvertes,
font du quatorzième jour du mois d’Adar [un jour] de joie, de festin et un jour de fête,
et s'envoient des portions les uns aux autres.
19 Pour cela donc les Juifs dispersés dans tout le territoire à l'extérieur, passent un heureux quatorzième jour d'Adar avec allégresse à envoyer chacun des portions au voisin, alors que les habitants des grandes villes passent aussi un heureux quinzième jour d'Adar à envoyer des portions aux voisins.
19 Mais les Juifs qui demeuraient dans des villages sans remparts et dans des maisons à la campagne
fixèrent le quatorzième jour du mois d'adar comme jour de banquets et de joie,
si bien qu'ils exultent en ce jour et s'envoient les uns aux autres des parts de festin et de nourriture.
9,20 Et ainsi, Morᵉdŏkay
VMardochée écrivit Vtout cela, et il envoya des lettres
Vaprès en avoir fait une lettre, il l'envoya à tous les Juifs
qui étaient
Vdemeuraient dans toutes les provinces du roi Assuérus
Vroi,
à ceux qui étaient près et
Vcomme à ceux qui étaient loin
20 Mardokhaïos écrivit ces paroles sur un livre pour l'expédier aux Juifs, tous ceux qui étaient dans le royaume d'Artaxerxès, à ceux près et à ceux loin,
20 ...
9,21 afin de leur prescrire de célébrer le quatorzième jour du mois d'Adar et le quinzième jour,
d'année en année,
21 qu'ils ont établis ces jours comme joyeux et qu'ils passent le quatorzième et le quinzième [jour] d'Adar
21 afin qu'ils se donnent le quatorzième et le quinzième jours du mois d'adar pour fêtes,
et qu'à chaque nouvelle année, ils les célèbrent par des honneurs solennels,
9,22 comme étant les jours où les Juifs avaient obtenu du repos de leurs ennemis
et le mois où s'étaient changés pour eux la tristesse en joie, et le deuil en jour de fête,
et de faire de ces jours, des jours de festin et de joie,
où l'on s’envoie des portions les uns aux autres
et où [l’on distribue des dons] aux pauvres.
22 car en ces jours les Juifs avaient pris du repos de leurs ennemis, et le mois (qui était [le mois d']Adar), durant lequel ils étaient passés de l'affliction à la joie, d'un jour de chagrin à un jour de joie, de passer tout entier des jours heureux de noces et d'allégresse à envoyer des portions aux amis et aux mendiants.
22 parce qu'en ces jours-mêmes, les Juifs se vengèrent de leurs ennemis,
que le deuil et la tristesse se sont changés en gaieté et en réjouissance,
pour que ceux-ci fussent des jours de festin et de joie,
et qu'ils s'envoyassent les uns aux autres des parts des nourritures, et que de petits présents fussent donnés aux pauvres.
9,23 Les Juifs confirmèrent [pour usage]
Vse donnèrent en rite solennel
Vtout ce qu’ils avaient déjà
Ven ce temps commencé de faire,
et ce que Mardochée leur avait écrit
Vavait commandé de faire dans ses lettres.
23 Et les Juifs en firent bon accueil, selon ce que leur avait écrit Mardokhaïos,
23 ...
9,24 Car Hāmān, fils d’Hamᵉdātā’, l'Agagite, adversaire de tous les Juifs,
avait tramé contre les Juifs de les exterminer,
et il avait jeté le pur, c’est-à-dire le sort, afin de les faire périr et de les exterminer.
24 comme Aman, fils d'Amadathos, le Macédonien, les avait combattu, lorsque qu'il avait pris une décision et fait un tirage au sort pour les faire disparaître,
24 Car Aman, fils d'Amadath, de la souche d'Agag, ennemi et adversaire des Juifs,
avait médité le mal contre eux pour les tuer et les détruire,
et il avait jeté phur, que l'on traduit dans notre langue par sort.
9,25 Quand [Esther] vint devant
VPuis Esther entra chez le roi,
il ordonna par lettre
V suppliant que ses entreprises soient empêchées par les lettres du roi,
que son dessein méchant,
Vet que le mal qu'il avait médité contre les Juifs, revînt
V revienne sur sa tête.
Et
VEt enfin, ils le pendirent à un bois
Vl'attachèrent sur une croix lui et ses fils.
25 Et comme il était entré devant le roi
en disant de pendre Mardokhaïos ; les si grands maux qu'il avait envisagé entreprendre contre les Juifs furent sur lui
et lui fut pendu ainsi que ses enfants.
25 Et quand Esther entra devant le roi, l'[ordre] écrit/le scribe dit : — Que les desseins mauvais retournent sur la tête de [celui] qui a eu ces desseins contre les Juifs. Et ils le pendirent, lui et ses fils, sur des arbres/poteaux.
9,26 C’est pourquoi on appela ces jours Pourim, du nom de pur.
C'est pourquoi, à cause de toutes les paroles de cette lettre
de ce qu'ils avaient vu, et à cause de ce qui leur était arrivé,
26 Pour cela ces jours furent appelés Phrourai à cause des sorts, parce que dans leur langue on les appelle Phrourai, à cause de toutes les paroles de cette lettre, de tout ce qu'ils ont subi à cause de cela, et de tout ce qui leur est arrivé.
26 Et depuis ce temps-là, ces jours sont appelés Purim, c'est-à-dire, jours des Sorts
parce que le phur, c'est-à-dire le sort, avait été jeté dans l'urne
et tout ce qui s'est passé est conservé dans le rouleau d'une lettre, c'est-à-dire de ce livre.
9,27 les Juifs se prescrivirent
et acceptèrent pour eux, pour leurs descendants et pour tous ceux qui se joindraient à eux,
de ne pas négliger de célébrer ces deux jours,
selon [ce qui est] écrit et le temps [fixé]
d'année en année.
27 Et les Juifs l'établirent et le reçurent pour eux, pour leur semence et pour ceux qui se joindraient à eux, et n'en usent pas autrement ; les jours [sont] une commémoration imposée de génération en génération, et pour chaque ville, patrie et province.
27 Ils l'acceptèrent, et cela devint ensuite immuable.
Les Juifs se prescrivirent, pour eux et pour leur semence,
et pour tous ceux qui voudraient s'attacher à leur religion
de ne permettre à personne de passer ces deux jours sans la fête solennelle
que l'écriture atteste, et que demandent les temps fixés,
dans les années qui se suivent à l'infini.
9,28 Et ces jours seraient commémorés et célébrés,
de génération en génération, dans chaque famille, dans chaque province
et dans chaque ville, et ces jours des Pourim ne seraient jamais négligés au milieu des Juifs
ni leur mémoire effacée dans leur postérité.
28 Ces jours de Phrourai sont célébrés de tout temps, et leur commémoration ne saurait être délaissée des générations
28 Ce sont là des jours que nul oubli ne détruira,
et que dans les générations successives célébreront toutes les provinces, sur toute la terre,
et il n'y a pas une seule ville où les jours des Purim, c'est-à-dire des Sorts, ne soient pas observés des Juifs
et de leur descendance, qui est liée par ces rites.
9,29 Et la reine Esther, fille d'Ăbîḥaîl
VAbiaïl, et le juif Morᵉdŏkay
VMardochée écrivirent Vencore une seconde missive
en toute puissance, pour confirmer une seconde fois cette lettre sur les Pourim
Vpour qu'avec un entier dévouement, ce jour soit, à l'avenir, consacré par des fêtes solennelles.
29 Et Esther la reine, fille d'Aminadab, et Mardokhaïos le Juif écrivirent tout ce qu'ils avaient fait et la confirmation de la lettre des Phrourai
29 ...
9,30 On envoya des lettres
VIls l'envoyèrent à tous les JuifsV qui vivaient dans les cent vingt-sept provinces du royaume d’Assuérus,
Vroi Assuérus,
paroles de paix et de loyauté,
Vpour qu'ils aient la paix et reçoivent la vérité
30 Ø
30 ...
9,31 pour prescrire ces jours des Pourim aux temps fixés,
comme les avaient prescrits pour eux le juif Mardochée et la reine Esther,
et comme ils les avaient prescrits pour eux-mêmes et pour leurs descendants
à l'occasion des jeûnes et de leurs lamentations.
31 Mardokhaïos et Esther l'avaient établis pour eux et pour les leurs, ayant établi aussi alors leur volonté sur leur jeûne ;
31 en observant les jours des Sorts, et pour qu'ils les célèbrent avec joie, en leur temps,
comme l'avaient établi Mardochée et Esther,
et comme ils leur avaient prescrit, à eux et à leur semence,
d'observer les jeûnes, les cris, et les jours des Sorts,
9,32 Et l’ordre d’Esther prescrivit cette institution des Pourim, et cela fut écrit dans le livre.
32 et Esther l'établit en parole pour l'éternité, et l'écrivit en souvenir.
32 et tout ce qui est contenu dans l'histoire du livre qui est appelé Esther.
10,1 Le roi M VAssuérus établit un tribut sur la terre
V la terre entière et sur les îles de la mer.
Gsur la mer.
Vsur toutes les îles de la mer,
1 ...
10,2 Tous les faits concernant sa puissance et ses exploits, et les détails sur la grandeur à laquelle le roi éleva Mardochée
GTant sa puissance que son audace, tant la richesse que la gloire de sa royauté,
cela n’est-il pas écrit dans le livre des Chroniques des rois de Médie et de Perse ?
G cela fut écrit dans le livre des rois des Perses et des Mèdes en mémorial.
2 lui dont la puissance et le pouvoir et la dignité et la sublimité auxquelles il éleva Mardochée
sont écrits dans les livres des Mèdes et des Perses,
2 ...
10,3 Car le Juif Mardochée était le premier ministre du roi Assuérus
G Mardochée succéda au roi Artaxerxès et fut grand dans la royauté
V ainsi que la manière dont Mardochée devint second après le roi Assuérus
considéré en même temps parmi
Gglorifié par
Vet grand parmi les Juifs, aimé M Vde la multitude de ses frères
recherchant le bien de son peuple et parlant pour le bonheur de toute sa semence.
Gil consuma sa vie pour le peuple entier.
VJ'AI TRADUIT FIDÈLEMENT CE QUI SE TROUVE DANS LE TEXTE HÉBREU. MAIS CE QUI SUIT, JE L'AI TROUVÉ ÉCRIT DANS L'ÉDITION COURANTE, OÙ IL EST CONTENU EN LANGUE GRECQUE ET EN CARACTÈRES GRECS. CEPENDANT IL Y AVAIT, APRÈS LA FIN DU LIVRE, LE CHAPITRE QUI SUIT, QUE NOUS AVONS MARQUÉ SELON NOTRE COUTUME D'UN OBÈLE, C'EST-A-DIRE D'UNE PETITE BROCHE.
3 ...
10,3a
3a GAlors Mardochée dit : — C’est Dieu qui a fait toutes ces choses !
10,3b
3b GJe me souviens en effet du songe que j’ai eu à ce sujet ; aucun trait de la vision n’est resté sans accomplissement :
10,3c
3c Gla petite source qui devint un fleuve, et la lumière qui se fit, et le soleil et la masse d’eau. Le fleuve, c’est Esther, que le roi a prise pour femme et qu’il a faite reine.
10,3d
3d GLes deux dragons, c’est moi et Aman.
10,3e
3e GLes peuples, sont ceux qui s’étaient réunis pour détruire le nom des Juifs ;
10,3f
3f Get mon peuple, c’est Israël qui a crié vers Dieu et qui a été sauvé. Ainsi le Seigneur a sauvé son peuple, et il nous a délivrés de tous ces maux ; Dieu a fait des miracles et de grands prodiges, comme il n’en est point arrivé parmi les peuples.
10,3g
3g GA cet effet, il a préparé deux sorts ; un pour le peuple de Dieu et un pour tous les peuples.
10,3h
3h GEt ces deux sorts sont venus à l’heure, au temps et au jour du jugement, marqués devant Dieu pour tous les peuples.
10,3i
3i GEt Dieu s’est souvenu de son peuple, et il a rendu justice à son héritage.
10,3k
3k GEt ces jours du mois d’Adar, le quatorzième et le quinzième de ce mois, seront célébrés par eux en assemblée, avec joie et allégresse devant Dieu, durant les générations à perpétuité, dans Israël son peuple.
10,3l GLa quatrième année du règne de Ptolémée et de Cléopâtre, Dosithée, qui se disait prêtre et de la race de Lévi, ainsi que Ptolémée son fils, apporta cette lettre des Phrouraï, qu’ils dirent être authentique et avoir été traduite par Lysimaque fils de Ptolémée, résidant à Jérusalem.
3l ∅
10,4 ...
4 ÷ Alors Mardochée dit : — C’est Dieu qui a fait toutes ces choses !
10,5 ...
5 ÷ Je me souviens en effet du songe que j’ai eu à ce sujet
÷ rien de tout cela n’est resté sans accomplissement :
10,6 ...
6 ÷ la petite source qui devint un fleuve,
÷ et la lumière qui se fit, et le soleil et la masse d’eau.
÷ Le fleuve, c’est Esther, que le roi a prise pour femme et qu’il a faite reine.
10,7 ...
7 ÷ Les deux dragons, c’est moi et Aman.
10,8 ...
8 ÷ Les peuples qui s’étaient réunis, ce sont ceux qui s'efforcèrent de détruire le nom des Juifs
10,9 ...
9 ÷ et mon peuple, c’est Israël qui a crié vers Dieu et le Seigneur sauva son peuple
÷ et nous délivrera de tous nos malheurs ;
÷ il a fait de grands signes et des prodiges parmi les nations
10,10 ...
10 ÷ et il a préparé deux sorts :
÷ l'un pour le peuple de Dieu et l'autre pour toutes les nations.
10,11 ...
11 ÷ Chacun des deux sorts est arrivé, au jour marqué devant Dieu depuis ce temps-là, pour l'ensemble des peuples
10,12 ...
12 ÷ et le Seigneur s’est souvenu de son peuple, il a fait miséricorde à son héritage !
10,13 ÷ Et l'on observera ces jours au mois d’Adar
Vadar, le quatorzième et le quinzième jour de ce même mois,
÷ rassemblés avec beaucoup de zèle et de joie en un unique concours de peuple
÷ pour toutes les générations à venir du peuple d'Israël !
11.1 ÷ La quatrième année du règne de Ptolémée et de Cléopâtre, Dosithée, qui se disait prêtre et de la race de Lévi, ainsi que Ptolémée son fils, apporta cette lettre des Phurim, qu’ils dirent être authentique et avoir été traduite par Lysimaque fils de Ptolémée, résidant à Jérusalem.
CE QUI SUIT ÉTAIT LE COMMENCEMENT DE L'ÉDITION COURANTE MAIS NE SE TROUVE NI DANS L'HÉBREU NI CHEZ AUCUN INTERPRÈTE
11.2. ÷ La deuxième année du règne d'Artaxerxès le Grand, le premier jour du mois de Nisan, Mardochée, fils de Jaïr, fils de Séméi, fils de Quis, de la tribu de Benjamin vit en songe
11.3. ÷ un Juif qui habitait la ville de Suse, grand homme, et parmi les premiers de la cour du roi.
11.4. ÷ Il était du nombre des captifs que Nabuchodonosor, roi de Babylone, avait emmenés de Jérusalem avec Jéconias, roi de Juda ;
11.5. ÷ et voici quel fut son songe : des voix, des tumultes, des tonnerres, des tremblements de terre et des perturbations se répandirent sur la terre.
11.6. ÷ Voici deux grands dragons prêts à se battre l'un contre l'autre,
11.7. ÷ et à leur clameur, toutes les nations s'excitèrent pour combattre la race des justes.
11.8. ÷ Et ce fut un jour de ténèbres et de séparation, de tribulation et de détresse, et de crainte sur la terre.
11.9. ÷ Et la race des justes était troublée par la peur de ses propres maux, et se préparait à la mort.
11.10. ÷ Ils clamèrent à Dieu, et comme ils criaient, une petite fontaine devint un très grand fleuve, et déborda en de nombreuses eaux.
11.11. ÷ La lumière et le soleil se levèrent, et les humbles furent exaltés, et ils dévorèrent les glorieux.
11.12. ÷ Lorsque Mardochée eut vu cela, et qu'il se leva de sa couche, il pensa à ce que Dieu ferait, et il le fixa dans son âme, désireux de savoir ce que ce songe devait signifier.
12.1 ÷ En ce temps-là, il demeurait à la cour du roi avec Gabatha et Thara, eunuques du roi, qui étaient portiers du palais.
12.2 ÷ Et comme il comprenait leurs desseins, et qu'il avait diligemment examiné leurs projets, il apprit qu'ils se préparaient à porter la main sur le roi Artaxerxès, et il en fit part au roi
12.3 ÷ qui les fit interroger tous les deux, et après qu'ils eurent confessé, il ordonna qu'ils soient mis à mort.
12.4 ÷ Le roi dressa un procès-verbal de ce qui s'était passé, et Mardochée mit aussi la mémoire de la chose par écrit.
12.5 ÷ Le roi lui ordonna de demeurer dans la cour du palais, et lui donna des présents pour cette information.
12.6 ÷ Mais Aman, fils d'Amadath le Bugite, était en grand honneur auprès du roi, et voulait nuire à Mardochée et à son peuple, à cause des deux eunuques du roi qui avaient été exécutés.
JUSQU'ICI L'AVANT-PROPOS
CE QUI SUIT AVAIT ÉTÉ MIS À L'ENDROIT DU ROULEAU OÙ IL EST ÉCRIT Et ils pillèrent leurs biens OU leurs richesses CE QUE NOUS AVONS TROUVÉ DANS LA SEULE ÉDITION COURANTE
13.1 ÷ Et voici un exemplaire de la lettre : Artaxerxès, grand roi qui règne de l'Inde à l'Éthiopie, aux princes et aux gouverneurs des cent vingt-sept provinces qui sont soumises à son empire, salut.
13.2 ÷ Alors que je régnais sur de nombreuses nations et que j'avais placé le monde entier sous ma domination, je n'ai pas voulu abuser de la grandeur de mon pouvoir, mais j'ai gouverné mes sujets avec clémence et indulgence, afin qu'ils puissent vivre dans le repos, sans aucune terreur, et jouir de la paix, qui est désirée par tous les hommes.
13.3 ÷ Mais lorsque j'interrogeai mes conseillers sur la manière d'y parvenir, l'un d'eux, qui surpassait les autres en sagesse et en fidélité, et qui était le second après le roi, du nom d'Aman,
13.4 ÷ m'indiqua qu'il y avait un peuple dispersé dans le monde entier, qui usait de lois nouvelles, agissait contre les coutumes de toutes les nations, méprisait les commandements du roi, et violait par son opposition la concorde de toutes les nations.
13.5 ÷ C'est pourquoi, ayant appris cela, et voyant une nation se révolte contre tout le genre humain en usant de lois perverses, en allant contre nos commandements, et en troublant la paix et la concorde des provinces qui nous sont soumises,
13.6 ÷ nous avons ordonné que tous ceux qu'Aman, qui est chef de toutes les provinces, qui est second après le roi, et que nous honorons comme un père, aura désignés, soient exterminés par leurs ennemis, avec leurs femmes et leurs enfants, et que personne n'ait pitié d'eux, le quatorzième jour d'Adar
Vadar, du douzième mois de cette année, sans que personne en ait compassion ;
13.7 ÷ pour que ces néfastes hommes, descendant en enfer en un jour, puissent rendre à notre empire la paix qu'ils avaient troublée.
JUSQU'ICI L'EXEMPLAIRE DE LA LETTRE
CE QUI SUIT JE L'AI TROUVÉ ÉCRIT APRÈS L'ENDROIT OÙ SE LIT et Mardochée, s'en allant, fit tout ce que lui avait mandé Esther TOUTEFOIS CELA NE SE TROUVE NI DANS L'HÉBREU NI CHEZ AUCUN INTERPRÈTE
13.8. ÷ Mais Mardochée implora le Seigneur, se souvenant de toutes ses œuvres,
13.9 ÷ et dit : — Seigneur, Seigneur, roi tout-puissant, toutes choses sont en ton pouvoir, et nul ne peut résister à ta volonté, si tu décides de sauver Israël.
13.10 ÷ Tu as fait le ciel et la terre, et tout ce qui est sous la voûte céleste.
13.11 ÷ Tu es le Seigneur de toutes choses, et nul ne peut résister à ta majesté.
13.12 ÷ Tu connais tout, et tu sais que ce n'est ni par orgueil, ni par mépris, ni par désir de gloire, que j'ai refusé d'adorer l'orgueilleux Aman,
13.13 ÷ (car j'aurais volontiers, pour le salut d'Israël, embrassé les traces de ses pieds),
13.14 ÷ mais j'ai craint de transférer l'honneur de mon Dieu à un homme, et d'adorer quelqu'un d'autre que mon Dieu.
13.15 ÷ Maintenant donc, Seigneur, roi, Dieu d'Abraham, aie pitié de ton peuple, car nos ennemis veulent nous détruire et anéantir ton héritage.
13.16 ÷ Ne méprise pas ta part, que tu as rachetée d'Égypte pour toi.
13.17 ÷ Exauce ma supplication, et sois propice envers ton lot et ton héritage, et change notre deuil en joie, pour que, de notre vivant, nous louions ton nom, Seigneur, et ne ferme pas la bouche de ceux qui te louent.
13.18 ÷ Et tout Israël, dans un même esprit et une même supplication, cria au Seigneur, parce qu'une mort certaine les menaçait.
14.1 ÷ La reine Esther eut aussi recours au Seigneur, craignant le danger qui se présentait ;
14.2 ÷ et après avoir déposé ses vêtements royaux, elle revêtit des habits de pleurs et de deuil ; au lieu de divers onguents précieux, elle se couvrit la tête de cendres et de fumier, et elle humilia son corps par des jeûnes ; et tous les endroits où elle avait l'habitude de se réjouir auparavant, elle les remplit de ses cheveux arrachés.
14.3 ÷ Et elle suppliait le Seigneur, Dieu d'Israël, disant : — Mon Seigneur, qui seul es notre roi, aide-moi, moi qui suis abandonnée, et qui n'ai d'autre secours que toi.
14.4 ÷ Mon danger est dans mes mains.
14.5 ÷ J'ai appris de mon père que toi, Seigneur, tu as pris Israël d'entre toutes les nations, et nos pères d’entre tous leurs ancêtres, pour les posséder comme un héritage éternel, et tu leur as fait ce que tu avais promis.
14.6 ÷ Nous avons péché sous tes yeux, et c'est pourquoi tu nous as livrés entre les mains de nos ennemis ;
14.7 ÷ car nous avons honoré leurs dieux. Tu es juste, Seigneur.
14.8 ÷ Et maintenant ils ne se contentent pas de nous opprimer par une servitude des plus dures, mais attribuant la force de leurs mains à la puissance de leurs idoles,
14.9 ÷ ils veulent changer tes promesses, détruire ton héritage, fermer la bouche de ceux qui te louent, et éteindre la gloire de ton temple et de ton autel,
14.10 ÷ pour ouvrir la bouche des nations, pour louer la force des idoles, et pour glorifier à jamais un roi charnel.
14.11 ÷ Ne donne pas, Seigneur, ton sceptre à ceux qui ne sont rien, de peur qu'ils ne rient de notre ruine ; mais retourne leur conseil contre eux-mêmes, et détruis celui qui a commencé à se déchaîner contre nous.
14.12 ÷ Souviens-toi, Seigneur, et montre-toi à nous au temps de notre tribulation, et donne-moi la confiance, Seigneur, roi des dieux et de toute puissance :
14.13 ÷ mets dans ma bouche des paroles habiles en présence du lion, et dirige son cœur vers la haine de notre ennemi, pour que lui-même périsse, et tous les autres qui consentent à lui.
14.14 ÷ Mais délivre-nous par ta main, et aide-moi, moi qui n'ai pas d'autre secours que toi, Seigneur, qui as la connaissance de toutes choses.
14.15 ÷ et tu sais que je hais la gloire des impies, et que je déteste la couche des incirconcis et de tout étranger.
14.16 ÷ Tu connais ma nécessité : j'abhorre le signe de mon orgueil et de ma gloire, qui est sur ma tête aux jours de mon ostentation, et je le déteste comme un haillon menstruel, et je ne le porte pas aux jours de mon silence ;
14.17 ÷ et que je n'ai pas mangé à la table d'Aman, ni n’ai pris plaisir au banquet du roi, et je n'ai pas bu le vin des libations,
14.18 ÷ et que ta servante ne s'est jamais réjouie, depuis que j'ai été amenée ici jusqu'à ce jour, qu'en toi, Seigneur, Dieu d'Abraham.
14.19 ÷ Dieu, puissant entre tous, exauce la voix de ceux qui n'ont pas d'autre espoir, délivre-nous de la main des méchants, et délivre-moi de ma crainte.
CECI AUSSI, JE L'AI TROUVÉ AJOUTÉ DANS L'ÉDITION COURANTE
15.1 ÷ Et il lui commanda (sans doute, c'était Mardochée à Esther) d'aller auprès du roi, et de prier pour son peuple et pour sa patrie.
15.2 ÷ — Rappelle-toi, dit-il, les jours de ton humiliation, comment tu as été nourrie par ma main, parce qu'Aman, le second après le roi, a parlé contre nous jusqu'à la mort.
15.3 ÷ Invoque le Seigneur, parle pour nous au roi, et délivre-nous de la mort.
ET CELA AUSSI, QUI ÉTAIT PLACÉ AU-DESSOUS
15.4 ÷ Et le troisième jour, elle déposa les vêtements qu'elle portait, et s'entoura de sa gloire.
15.5 ÷ Et comme elle resplendissait dans ses habits royaux, après avoir invoqué Dieu, le guide et le sauveur de tous, elle prit avec elle deux servantes ;
15.6 ÷ et elle s'appuyait sur l'une d'elles, comme si, par délicatesse et par excès de tendresse, elle ne pouvait supporter son propre corps.
15.7 ÷ Et l'autre servante suivait sa maîtresse, portant sa traîne qui traînait par terre.
15.8 ÷ Elle cependant, avec son visage rose et ses yeux gracieux et brillants, cachait une âme pleine d'angoisse et une très grande crainte.
15.9 ÷ Elle entra, franchit toutes les portes en bon ordre, et se présenta devant le roi, assis sur son trône royal, couvert de ses vêtements royaux, étincelant d'or et de pierres précieuses, et terrible à voir.
15.10 ÷ Et quand il eut relevé son visage, et que de ses yeux brûlants il eut manifesté la colère de son cœur, la reine s'affaissa, son teint devint pâle, et elle reposa sa tête fatiguée sur sa servante.
15.11 ÷ Et Dieu changea l'esprit du roi en douceur, et tout en hâte et avec crainte, il sauta de son trône, et la tenant dans ses bras, jusqu'à ce qu'elle revienne à elle, il la caressa avec ces mots :
15.12 ÷ — Qu'y a-t-il, Esther ? Moi, je suis ton frère, ne crains rien.
15.13 ÷ Tu ne mourras pas, car cette loi n'est pas faite pour toi, mais pour tous les autres.
15.14 ÷ Approche donc, et touche le sceptre.
15.15 ÷ Et comme elle se taisait, il prit le sceptre d'or, le posa sur son cou, l'embrassa et dit : — Pourquoi ne me parles-tu pas ?
15.16 ÷ Elle répondit : — Je t'ai vu, mon seigneur, comme un ange de Dieu, et mon cœur a été troublé par la crainte de ta gloire
15.17 ÷ car toi, seigneur, tu es très admirable, et ton visage est plein de grâces !
15.18 ÷ Et comme elle parlait, elle tomba de nouveau, et fut presque évanouie.
15.19 ÷ Mais le roi fut troublé, et tous ses serviteurs la consolèrent.
EXEMPLAIRE DE LA LETTRE QUE LE ROI ARTAXERXÈS ENVOYA EN FAVEUR DES JUDÉENS À TOUTES LES PROVINCES DE SON ROYAUME, LEQUEL NE SE TROUVE PAS NON PLUS DANS LE ROULEAU EN HÉBREU
16.1 ÷ Le grand roi Artaxerxès, de l'Inde à l'Éthiopie, envoie ses salutations aux gouverneurs et aux princes de cent vingt-sept provinces qui obéissent à nos ordres.
16.2 ÷ Plusieurs ont abusé jusqu'à l'orgueil de la bonté des princes, et de l'honneur qui leur a été rendu ;
16.3 ÷ et non seulement s'efforcent-ils d'opprimer les sujets du roi, mais, ne supportant pas la gloire qui leur est donnée, ils tendent des pièges à ceux mêmes qui le leur ont accordée.
16.4 ÷ Ils ne se contentent pas de ne pas rendre grâce pour les bienfaits, et de violer en eux-mêmes les lois de l'humanité, mais ils pensent aussi pouvoir échapper à la justice de Dieu qui voit tout.
16.5 ÷ Et ils entrent dans une folie si grande qu'ils s'efforcent de miner par des mensonges ceux qui observent avec soin les fonctions qui leur sont confiées, et font toutes choses de manière à être dignes de la louange de tous les hommes,
16.6 ÷ tandis que, par une fraude astucieuse, ils trompent l'oreille des princes bien intentionnés, et jugent les autres d'après leur propre nature.
16.7 ÷ C'est ce que prouvent les récits anciens et les faits quotidiens, comment les bons desseins des rois sont corrompus par les mauvaises suggestions de certains hommes.
16.8 ÷ C'est pourquoi nous devons veiller à la paix de toutes les provinces.
16.9 ÷ Ne croyez pas non plus que, si nous ordonnons des choses différentes, ce soit par légèreté de notre âme, mais que nous prononçons des sentences selon la qualité et la nécessité des temps, comme l'exige le bien de la communauté.
16.10 ÷ Pour que vous compreniez mieux ce que nous disons, Aman, fils d'Amadath, Macédonien d'esprit et de pays, n'ayant rien du sang perse, mais dont la cruauté entache notre bonté, a été reçu par nous comme un étranger ;
16.11 ÷ et nous avons trouvé notre humanité si grande à son égard, qu'il a été appelé notre père, et que tous l'ont adoré comme le prochain homme après le roi :
16.12 ÷ Mais il s'est tellement enflé d'arrogance, qu'il a voulu nous priver de notre royaume et de notre vie.
16.13 ÷ Car, par des machinations nouvelles et inouïes, il a cherché à faire disparaître Mardochée, par la fidélité et les bons services duquel notre vie a été sauvée, et Esther, la compagne de notre royaume, avec toute leur nation
16.14 ÷ pensant qu'une fois qu'ils auraient été tués, il nous aurait tendu un piège dans notre solitude, et qu'il aurait transféré le royaume des Perses aux Macédoniens.
16.15 ÷ Mais nous avons constaté que les Judéens, qui ont été désignés pour être tués par le plus méchant des hommes, ne sont nullement coupables, et qu'au contraire, ils usent de lois justes,
16.16 ÷ et qu'ils sont les fils du Dieu le plus élevé et le plus grand, le Dieu toujours vivant, au bénéfice duquel le royaume a été donné à nos pères et à nous, et est conservé jusqu'à ce jour.
16.17 ÷ Sachez donc que les lettres qu'il a envoyées en notre nom sont nulles et inopérantes.
16.18 ÷ À cause de ce crime dont il a été l'instigateur, il a été pendu à des gibets devant les portes de cette ville, c'est-à-dire de Suse ; non pas nous, mais Dieu l'ayant traité comme il l'a mérité.
16.19 ÷ Cet édit, que nous envoyons maintenant, sera affiché dans toutes les villes, afin que les Juifs puissent suivre librement leurs propres lois.
16.20 ÷ Vous devrez leur prêter secours, afin qu'ils puissent tuer ceux qui se sont préparés à les tuer le treizième jour du douzième mois, appelé « Adar
Vadar ».
16.21 ÷ Car le Dieu tout-puissant a tourné pour eux ce jour de tristesse et de deuil en joie.
16.22 ÷ C'est pourquoi vous compterez aussi ce jour parmi les autres jours de fête, et vous le célébrerez avec toute la joie possible, afin qu'il soit aussi connu dans les temps à venir,
16.23 ÷ que tous ceux qui obéissent fidèlement aux Perses reçoivent une digne récompense pour leur fidélité, mais que ceux qui tendent des pièges contre le royaume périssent pour leurs crimes.
16.24 ÷ Et que toutes les provinces et les cités qui ne veulent pas participer à cette solennité périssent par le glaive et par le feu, et soient détruites de manière à être inaccessibles non seulement aux hommes, mais aussi aux bêtes, comme exemple de mépris et de désobéissance.
ICI FINIT LE LIVRE D'ESTHER
11,1 La quatrième année du règne de Ptolémée et de Cléopâtre, Dosithée, qui se disait prêtre et de la race de Lévi, ainsi que Ptolémée, son fils, apportèrent cette lettre des Phrouraï, qu’ils dirent être authentique et avoir été traduite par Lysimaque, fils de Ptolémée, résidant à Jérusalem.
11,2 La seconde année du règne d’Assuérus, le grand roi, le premier jour du mois de Nisan, Mardochée, fils de Jaïr, fils de Séméi, fils de Cis, de la tribu de Benjamin, eut un songe.
11,3 C’était un Juif qui demeurait dans la ville de Suse, homme illustre et attaché à la cour du roi.
11,4 Il était du nombre des captifs que Nabuchodonosor, roi de Babylone, avait transporté de Jérusalem avec Jéchonias, roi de Juda.
11,5 Voici quel fut son songe : Soudain on entendit des voix, un grand bruit et des tonnerres ; la terre trembla et fut bouleversée.
11,6 Puis soudain deux grands dragons s’avancèrent, tous deux prêts à combattre.
11,7 Ils firent entendre un grand cri et, à leur voix, toutes les nations se préparèrent à la lutte, pour combattre le peuple des justes.
11,8 Puis soudain, ce fut un jour de ténèbres et d’obscurité ; il y eut angoisse, détresse, tribulation et grande épouvante sur la terre.
11,9 Le peuple entier des justes, craignant pour lui tous les maux, était dans le trouble et se préparait à périr.
11,10 Ils crièrent vers Dieu et, à leurs cris, il y eut comme une petite source d’où sortit un grand fleuve, une masse d’eau.
11,11 La lumière et le soleil brillèrent ; ceux qui étaient dans l’humiliation furent élevés, et ils dévorèrent ceux qui étaient dans les honneurs.
11,12 S’étant réveille après avoir vu ce songe et ce que Dieu avait résolu de faire, Mardochée le retint gravé dans son esprit et, jusqu’à la nuit, il fit tous ses efforts pour le comprendre.
12,1 Puis Mardochée demeura à la cour avec Bagatha et Tharès, les deux eunuques du roi, gardiens de la porte du palais.
12,2 Ayant connu leurs pensées et pénétré leurs desseins, il découvrit qu’ils s’étaient proposés de porter la main sur le roi Assuérus, et il en donna avis au roi.
12,3 Celui-ci fit mettre à la question les deux eunuques et, sur leur aveu, les envoya au supplice.
12,4 Le roi fit écrire dans les Chroniques ce qui s’était passé, et Mardochée en consigna aussi par écrit le souvenir.
12,5 Et le roi ordonna qu’il exercerait un office dans le palais, et il lui donna des présents pour sa dénonciation.
12,6 Mais Aman, fils d’Amadatha, l’Agagite, était en grand honneur auprès du roi, et il chercha à perdre Mardochée et son peuple à cause des deux eunuques du roi.
13,1 Voici la copie de cette lettre : « Assuérus, le grand roi, aux satrapes et aux gouverneurs des cent vingt-sept provinces, de l’Inde à l’Ethiopie, lesquels sont soumis à ses ordres, mande ce qui suit :
13,2 « Quoique je commande à un très grand nombre de nations et que j’aie soumis tout l’univers, je veux, non pas abuser de ma puissance pour m’enorgueillir, mais, par un gouvernement toujours clément et doux, assurer continuellement à mes sujets une vie sans trouble ; et, procurant à mon royaume le calme et la sécurité jusqu’à ses extrêmes frontières, faire refleurir la paix chère à tous les mortels.
13,3 Ayant donc demandé à mes conseillers de quelle manière mes intentions pouvaient être réalisées, l’un d’eux, nommé Aman, qui excelle parmi nous en sagesse, qui est connu pour son dévouement inaltérable et sa fidélité constante, et qui occupe la seconde place dans le royaume,
13,4 m’a fait connaître qu’il y a un peuple mal intentionné, mêlé à toutes les tribus qui sont sur la terre, en opposition avec tous les peuples au nom de ses lois, méprisant continuellement les commandements des rois, de façon à empêcher la parfaite harmonie de l’empire que nous dirigeons.
13,5 Ayant donc appris que ce seul peuple, en contradiction perpétuelle avec tout le genre humain, s’en séparant par le caractère étrange de ses lois, et mal affectionné à nos intérêts, commet les derniers excès et empêche ainsi la prospérité du royaume,
13,6 nous avons ordonné que ceux qui vous sont désignés dans les lettres d’Aman, lequel est à la tête des affaires et honoré comme notre second père, soient tous, avec femmes et enfants, radicalement exterminés par le glaive de leurs ennemis, sans aucune miséricorde ni clémence, le quatorzième jour du douzième mois, le mois d’Adar, de la présente année ;
13,7 afin que ces hommes, autrefois et maintenant encore hostiles, descendant le même jour, par mort violente, aux enfers, rendent pour les temps à venir à nos affaires une prospérité et une paix parfaites ».
13,8 Et Mardochée pria le Seigneur, se souvenant de toutes ses œuvres.
13,9 Il dit : « Seigneur, Seigneur, Roi tout-puissant, toutes choses sont soumises à votre pouvoir, et il n’est personne qui puisse Vous faire obstacle, si Vous avez résolu de sauver Israël.
13,10 C’est Vous qui avez fait le ciel et la terre, et toutes les merveilles qui sont sous le ciel.
13,11 Vous êtes le Seigneur de toutes choses et nul ne peut Vous résister, à Vous le Seigneur !
13,12 Vous connaissez toutes choses et Vous savez que ce n’est ni par insolence, ni par orgueil, ni par quelque désir de gloire que j’ai agi en ne me prosternant pas devant le superbe Aman,
13,13 car volontiers, pour le salut d’Israël, je serais prêt à baiser les traces mêmes de se pas.
13,14 Mais je l’ai fait pour ne pas mettre l’honneur d’un homme au-dessus de l’honneur dû à mon Dieu ; et jamais je ne me prosternerai devant un autre que Vous, mon Seigneur, et ce n’est pas par orgueil que j’agirai de la sorte.
13,15 Maintenant donc, Seigneur mon Dieu et mon Roi, Dieu d’Abraham, ayez pitié de votre peuple, parce que nos ennemis jettent les yeux sur nous pour nous perdre et veulent détruire votre antique héritage.
13,16 Ne méprisez pas votre lot, que Vous avez racheté pour Vous de la terre d’Egypte. Exaucez ma prière !
13,17 Soyez favorable à votre part d’héritage et changez notre deuil en joie, afin que, conservant la vie, nous célébrions votre nom, Seigneur, et ne fermez pas la bouche de ceux qui vous louent. »
13,18 Tout Israël cria aussi vers le Seigneur de toutes ses forces ; car ils avaient la mort devant les yeux.
14,1 La reine Esther aussi, se sentant placée en un extrême péril de mort, eut recours au Seigneur.
14,2 Quittant ses vêtements splendides, elle prit ses habits d’angoisse et de deuil ; à la place de ses parfums précieux, elle se couvrit la tête de cendre et de poussière, affligea durement son corps et, s’arrachant les cheveux, elle en remplissait tous les lieux où elle avait coutume de se livrer à la joie.
14,3 Et elle adressa cette prière au Seigneur, Dieu d’Israël « Mon Seigneur, qui êtes seul notre Roi, assistez-moi dans mon délaissement, moi qui n’ai, pas d’autre secours que Vous ;
14,4 car le danger qui me menace, je le touche déjà de mes mains.
14,5 J’ai appris dès mon bas âge, au sein de ma tribu paternelle, que Vous, Seigneur, avez pris Israël de préférence à toutes les nations, et nos pères de préférence à tous leurs ancêtres, pour votre héritage éternel, et que Vous avez accompli en leur faveur toutes vos promesses.
14,6 Et maintenant, nous avons péché en votre présence, et Vous nous avez livrés aux mains de nos ennemis,
14,7 parce que nous avons rendu hommage à leurs dieux. Vous êtes juste, Seigneur !
14,8 Et maintenant, il ne leur suffit plus de faire peser sur nous une amère servitude, mais ils ont mis leurs mains dans les mains de leurs idoles,
14,9 pour faire serment d’abolir les décrets de votre bouche, d’anéantir votre héritage, de fermer la bouche de ceux qui Vous louent, et d’éteindre la gloire de votre temple et de votre autel,
14,10 afin que s’ouvre la bouche des nations, pour louer la puissance des idoles et célébrer à jamais un roi de chair.
14,11 Ne livrez pas, Seigneur, votre sceptre à ceux qui ne sont rien, afin qu’ils ne se rient pas de notre ruine ; mais faites retomber sur eux leur dessein et faites un exemple de celui qui le premier s’est déchaîné contre nous.
14,12 Souvenez-Vous de nous, Seigneur ; faites-Vous connaître dans ce temps de notre affliction et donnez-moi du courage, Roi des Dieux et Dominateur de toute puissance !
14,13 Mettez de sages paroles sur mes lèvres en présence du lion, et faites passer son cœur à la haine de notre ennemi, afin qu’il périsse, lui et tous ceux qui ont les mêmes sentiments.
14,14 Mais nous, délivrez-nous par votre main, et assistez-moi, moi qui suis seule et n’ai que Vous, Seigneur ! Vous connaissez toutes choses,
14,15 et Vous savez que je hais la splendeur des méchants, que j’ai horreur de la couche des incirconcis et de tout étranger.
14,16 Vous savez la contrainte que je subis, vous savez que j’ai en horreur l’insigne de mon élévation, qui est posé sur ma tête aux jours où je dois me laisser voir ; je l’ai en horreur comme un linge souillé, et je ne le porte point aux jours que je puis passer dans la retraite.
14,17 Votre servante n’a jamais mangé à la table d’Aman, ni fait grand cas des festins du roi, ni bu le vin des libations.
14,18 Jamais, depuis le jour où j’ai été amenée ici jusqu’à maintenant, votre servante n’a goûté la joie, si ce n’est en Vous, Seigneur Dieu, Dieu d’Abraham.
14,19 O Dieu, qui l’emportez sur tous en puissance, exaucez la prière de ceux qui n’ont aucun autre espoir ; délivrez-nous des mains des méchants et tirez-moi de mon angoisse ! »
15,1 Il fit mander à Esther d’entrer chez le roi, afin de lui adresser une supplication pour son peuple et sa patrie.
15,2 « Rappelle-toi, lui dit-il, les jours de ton abaissement, et comment tu as été nourrie de ma main ; car Aman, le premier après le roi, a parlé contre nous pour notre perte.
15,3 Mais toi, invoque le Seigneur et parle pour nous au roi ; sauve-nous de la mort ! »
15,4 Le troisième jour, ayant fini sa prière, Esther quitta ses habits de pénitence, et revêtit les ornements de sa dignité.
15,5 Dans tout l’éclat de sa parure, après avoir invoqué Dieu, l’arbitre et le sauveur de tous, elle prit avec elle les deux suivantes d’usage.
15,6 Elle s’appuyait sur l’une comme pouvant à peine soutenir son corps délicat ;
15,7 l’autre suivait, relevant la longue robe de sa maîtresse.
15,8 Celle-ci, tout empourprée du puissant éclat de sa beauté, avait le visage joyeux et l’air aimable ; mais la crainte lui serrait le cœur.
15,9 Ayant donc franchi toutes les portes, elle se présenta devant le roi. Assuérus était assis sur son trône royal, revêtu de tous les insignes de sa majesté, tout brillant d’or et de pierres précieuses ; son aspect était terrible.
15,10 Lorsqu’il eut relevé sa tête rayonnante de gloire et lancé un regard étincelant de colère, la reine tomba en défaillance, changeant de couleur et s’inclinant sur l’épaule de la servante qui marchait devant elle.
15,11 Alors Dieu changea la colère du roi en douceur ; inquiet, il s’élança de son trône et soutint Esther dans ses bras, jusqu’à ce qu’elle eût repris ses sens, calmant sa frayeur par des paroles amicales :
15,12 « Qu’es-tu donc, Esther ? lui disait-il, je suis ton frère, aie confiance ;
15,13 tu ne mourras point, car notre ordonnance est pour le commun de nos sujets.
15,14 Approche ! »
15,15 Et levant le sceptre d’or, il le lui posa sur le cou et lui donna un baiser, en disant : « Parle-moi. »
15,16 Elle répondit : « Je vous ai vu, seigneur, comme un ange de Dieu, et mon cœur a été troublé par la crainte de votre majesté ;
15,17 car vous êtes digne d’admiration, seigneur, et votre visage est plein d’amabilité. »
15,18 Comme elle parlait, elle s’affaissa de nouveau, prête à s’évanouir.
16,1 « Assuérus, le grand roi, aux satrapes et aux chefs des cent vingt-sept provinces, de l’Inde à l’Ethiopie, et à ceux qui ont à cœur nos intérêts, salut !
16,2 « Plusieurs, après avoir été comblés de distinctions par la grande bonté des princes leurs bienfaiteurs, deviennent arrogants.
16,3 Non seulement ils prennent à tâche d’opprimer nos sujets, mais, incapables de porter le poids des honneurs, ils ourdissent des trames contre leurs bienfaiteurs.
16,4 Ce n’est pas assez pour eux de bannir la reconnaissance du milieu des hommes ; enflés par le fastueux éclat d’une fortune inaccoutumée, ils vont jusqu’à se persuader qu’ils pourront échapper à la justice vengeresse de Dieu, qui toujours voit toutes choses.
16,5 Maintes et maintes fois, le langage artificieux des hommes que l’amitié des princes avait chargés d’administrer les affaires, a engagé dans d’irrémédiables maux ceux qui étaient à la tête des empires, en les rendant complices de l’effusion du sang innocent ;
16,6 les fallacieux mensonges de la malice trompant ainsi la bienveillante simplicité des gouvernants.
16,7 Et ce n’est pas seulement dans les anciennes histoires — comme nous venons de le rappeler, — que vous pourrez voir des actes impies dus à l’influence pestilentielle de ceux qui exercent indignement le pouvoir ; vous le pourrez mieux encore en examiner ce qui se passe auprès de vous.
16,8 Il nous faut donc pourvoir à l’avenir, afin d’assurer en faveur de tous les hommes, la tranquillité et la paix du royaume,
16,9 opérant les changements nécessaires et jugeant avec prudence les choses qui se présentent à nous, afin d’y faire face avec une constante équité.
16,10 « Vous savez, en effet, comment Aman, fils d’Amadatha, un Macédonien, vraiment étranger à la rade des Perses et fort éloigné de notre mansuétude, ayant été recueilli par notre hospitalité,
16,11 éprouva les effets de la bienveillance que nous portons à tous les peuples, jusqu’à être appelé notre père et à voir tout le monde se prosterner devant lui, comme possédant la dignité la plus proche du trône royal.
16,12 Mais incapable de porter dignement une si haute fortune, il s’étudia à nous priver de la royauté et de la vie.
16,13 Par toutes sortes d’artifices et de mensonges, il s’efforça de perdre et Mardochée, qui nous a sauvé et toujours utilement servi, et Esther, la compagne irréprochable de notre royauté, avec leur peuple tout entier.
16,14 De cette manière il espérait nous surprendre dans l’isolement et livrer l’empire des Perses aux Macédoniens.
16,15 Mais ces Juifs, voués à la mort par le plus scélérat des hommes, nous avons reconnu qu’ils n’étaient coupables d’aucune faute, mais qu’ils obéissent à des lois très justes,
16,16 et qu’ils sont les enfants du Dieu très haut, très grand et éternellement vivant, lequel, pour nous comme pour nos ancêtres, conserve ce royaume dans l’état le plus florissant.
16,17 « C’est pourquoi, vous ferez bien de ne pas tenir compte des lettres envoyées par Aman, fils d’Amadatha,
16,18 attendu que l’auteur de ces crimes a été pendu au bois, avec toute sa maison, devant les portes du Suse ; Dieu, Maître souverain de toutes choses, lui ayant infligé sans retard le châtiment mérité.
16,19 Affichant la copie de la présente lettre publiquement en tout lieu, permettez aux Juifs de suivre leurs lois en toute liberté,
16,20 et prêtez-leur assistance, afin qu’ils puissent repousser l’attaque de ceux qui, durant les jours d’oppression, se sont élevés contre eux ; et cela, le treizième jour du douzième mois, appelé Adar, en un même jour.
16,21 Car Dieu, le Maître de toutes choses, a changé, pour la race choisie, ce jour de malheur en un jour d’allégresse.
16,22 Vous donc, célébrez aussi ce grand jour avec toutes sortes de réjouissances, comme une de vos fêtes solennelles, afin qu’il soit, maintenant et dans l’avenir,
16,23 pour nous et pour tous ceux qui sont affectionnés aux Perses, un gage de salut et au contraire un souvenir de ruine pour ceux qui complotent contre nous.
16,24 « Toute ville, et généralement toute contrée qui n’aura pas suivi ces prescriptions, sera dévastée avec fureur par le fer et le feu, de telle sorte qu’elle soit à jamais, non seulement inaccessible aux hommes, mais encore abhorrée des bêtes sauvages et des oiseaux. « Que des copies de ce décret soient exposées aux yeux dans toute l’étendu de l’empire et qu’ainsi tous les Juifs soient prêts, pour le jour susdit, à combattre leurs ennemis. »
9,20ss Mordechaï écrivit ces paroles sur un livre. L'institution de la fête de Pourim, ne figurant pas dans la Tora de Moïse. La fête de Pourim (en hébreu pûrîm) est aussi appelée « fête des sorts ».
On fait mémoire du sauvetage in extremis des Juifs de Perse du massacre décrété par Aman, grand vizir du roi Assuérus. On identifie ce dernier avec le roi Xerxès (486 à 465 av. notre ère) mais aucune autre source ne vient corroborer les événements rapportés dans le récit biblique.
Le style du livre d’Esther est plus proche du conte que du récit historique.
L’institution de la fête de Pourim est rapportée seulement dans le traité talmudique Meguila. Les rabbins insistent sur l’importance du rouleau d’Esther auquel ils accordent une autorité pratiquement semblable à celle de la Tora de Moïse. Le fait est cependant que Mardochée « écrivit ces choses » (Est 9,20) comme Moïse, puis décréta la fête de Pourim. Comment recevoir le décret de Mordechaï et le concilier avec Dt 4,2, qui interdit de rajouter quoi que ce soit à la Loi de Moïse ? Voici un passage illustrant le contexte de la discussion sur la légitimité, et donc la canonicité, du livre d’Esther :
On finit par considérer Esther et Mardochée comme (plus que) des prophètes :
La fête de Pourim est célébrée les 14 et/ou 15 du mois d'Adar (février ou mars).
Dans les villes de rempart, comme Jérusalem, la fête a lieu le 15 Adar, sous le nom de « Shoushan Pourim », c'est-à-dire le « Pourim de Suse », selon les événements relatés en Est 9,13-18 : le roi Assuérus avait accordé sa protection aux Juifs pendant un jour supplémentaire, lors des combats qui eurent lieu à Suse entre les partisans d’Aman et les Juifs. C'est donc en mémoire des combats de Suse que l'on célèbre la fête un jour plus tard dans les villes fortifiées.
Pendant les années embolismiques (comportant deux mois de Adar), Pourim est fêté le second mois de Adar (Adar sheni) de manière à tomber un mois précisément avant la Pâque (Pessah). Ces années-là, le 13 du premier mois de Adar est appelé « Pourim qatan », soit le « petit Pourim ». On doit s’abstenir de jeûner ce jour-là, tandis que la veille de la fête, on observe un jeûne en souvenir du jeûne d’Esther (Est 4,16).
(Vidéo numérique,17 mars 2022)
Selon l’incipit choisi pour la proclamation, l’accent est placé sur l’un ou l’autre des protagonistes ou des événements. Les alternatives sont consignées dans le traité Meguila du Talmud de Babylone :
La pratique la plus importante de la fête est la lecture du rouleau d’Esther aux deux offices de la veille au soir et du matin.
La méguila d’Esther doit être écrite sur un rouleau de parchemin selon les mêmes règles scrupuleuses qu’un Sefer Tora, et lue avec la psalmodie traditionnelle. Chaque mot doit être entendu distinctement. On prononce une prière particulière avant et après la lecture.
Pendant la lecture, l’assemblée et les officiants sont déguisés. Chaque fois que le nom d’« Aman » est prononcé, on agite des crécelles, ou l'on frappe des mains pour « effacer la mémoire d’Amaleq » selon l’injonction de Dt 25,19. Aman est en effet un descendant d’Agag l’Amalécite (Est 3,1 ; 1S 15,8). Mardochée est benjaminite, fils de Qich (Est 2,5) comme le roi Saül.
L’institution des trois autres commandements trouve sa source dans le texte même de la Meguila. Il s’agit :
, Pourim 2016 à Bnei Brak — agglomération de Tel Aviv (Vidéo numérique, 2016)
La tradition veut que l'on mange des « oreilles d'Aman » (Hamantashen).
, Pâtisseries dites « oreilles d'Aman »
(Photographie numérique, 2017)
La fête de Pourim est comparée à celle du don de la Tora (Shavouoth, Pentecôte) :
Cette insistance des rabbins est due en partie au fait que le nom de Dieu n’apparaît pas dans le livre d’Esther :
Bien que le nom d’« Esther » soit d’origine perse (« Astar » ou « Astarée »), les rabbins voient dans son nom une allusion au verbe « aster » qui veut dire « voiler », « occulter ». Le thème du ester panim, voilement de la face de Dieu, est classique dans la cabale.
Enfin, Pourim, comme le jour de Kippour, a acquis une dimension messianique, avec l’idée que dans le monde à venir seules ces deux fêtes continueront à être célébrées :
Le philosophe Maïmonide souligne aussi cette importance de la fête :
Outre des œuvres célèbres comme
la fête de Pourim a fait naître un genre littéraire. De nombreuses œuvres (notamment des pièces de théâtre) rapportent les événements du livre d’Esther et sont fréquemment mises en scène pendant la fête. Depuis le 16e siècle, les communautés ashkénazes désignent ces compositions sous le nom de « Pourim-Shpil » ;
, Pourim Pourim Lanou
(Meguila d'Esther & Chants de Pourim, Disque audio, 2009)
, Purim Song
(Vidéo numérique, 2011) Paroles de David Block et Immanuel Shalev, UriFilms
Paroles en français : Levez-vous pour cette histoire si grandiose – Shushan est l'endroit où tout a commencé – Le miracle caché – Un homme, commandant en second – Tuer tous les Juifs était son plan diabolique – Un plan si misérable – Il a choisi une date pour le désastre – Ce qui s'est passé après est ironique – Il ne savait pas qu'une fille nommée Esther – Le retournerait – Alors levez votre verre si vous voyez le sens caché, il est juste devant vous – Nous ne serons jamais rien d'autre que fiers de raconter l'histoire – v'nahafoch hu [C'était à l'envers] – Ne viendrez-vous pas et venez et levez votre verre – Venez et levez votre verre, venez et levez votre verre – Esther est devenue reine – Parce que Dieu tirait les ficelles dans les coulisses – Elle a porté la couronne royale – Pendant 3 jours, les Juifs ont prié – La reine Esther a risqué sa vie pour sauver la situation – Elle a fait tomber Haman – Les rues étaient remplies de célébrations – Tout le monde a mangé des Hamantashen [oreilles d'Haman] – Jubilation pour la nation – Ken tihiyeh lanu... [Il devrait en être de même pour nous] – Levez votre verre si vous voyez le sens caché, il est juste devant vous – Nous ne serons jamais rien d'autre que fiers de raconter l'histoire – v'nahafoch hu – Ne viendrez-vous pas et venez et levez votre verre – Venez et venez et levez votre verre – Mettez vos costumes – Faites du bruit et noyez Haman – Ne buvez pas comme des imbéciles – Et rappelez-vous et rappelez-vous – Le but de la journée... – Alors levez votre verre si vous voyez Dieu dans des lieux secrets – Il est juste devant vous – Nous ne serons jamais rien d'autre que fiers de raconter notre histoire – v'nahafoch hu (notre trad.)
, Encanto Purim - (We Don't Talk About Haman)
(Vidéo numérique, 2022) Paroles de Spencer Garfield, Plaid Productions
Paroles en français : Nous ne parlons pas d'Haman – Mais ! – En l'an 12 du roi – Au pouvoir depuis peu, il jette les sorts pour choisir chaque date – (Aucun juif n'est autorisé dans le pays) – Le sort tombe sur Adar, les Juifs proches et lointains : dans le viseur – Est-ce la fin pour la tribu ? (Ha'ir shushan navocha) – Haman dit : « Hé, roi, regarde ici » (Qu'est-ce qu'il lui a dit ?) – « Ils nous désobéissent sans crainte » (Quel misérable criminel !) – Il a le sourire jusqu'aux oreilles (Quel ennemi odieux, il faut le savoir) – Nous ne parlons pas d'Haman – Hé, Haman est vraiment intelligent, malveillant et rusé – Il a dépensé beaucoup d'argent pour mener à bien sa mission – Nous l'associons au son du tirage au sort – La rage au cœur, Mordechai ne veut pas s'incliner – Le jeu d'échecs commence : manipuler la couronne – Le roi est le pion et Haman mène la danse – C'est Haman qui mène la danse ! – Debout à la porte, l'idole autour du cou – Si tu ne te prosternes pas, tu pourrais être le prochain – Il hante vos rêves, son nom vous fait hurler – Nous ne parlons pas d'Haman – Il construit des potences de 50 coudées – Pour ma tête – J'ai déchiré toutes mes chemises et mes robes à ses paroles – Ils ont écrit dans toutes les écritures et dans toutes les langues qu'il voulait nous voir morts – Nous avons regardé la défaite en face à la lecture des édits – Ne parlez pas d'Haman (Pourquoi avons-nous parlé d'Haman ?) – Pas un mot sur Haman (Chaque année, nous parlons d'Haman) — Elle est la nouvelle reine à votre service – Et ils ne peuvent pas savoir qu'elle n'est pas Perse – Elle a des tours, elle a des perchoirs – Elle doit montrer qu'elle connaît sa valeur – Elle ne demande pas si le travail est dur – Elle a une surface calme et infaillible – Les diamants et le platine, les rois les ont (elle les a) – Elle aime ce qu'on lui donne, elle suit les commandements – Mais... – Elle se sent nerveuse – Elle ne sait pas si ses efforts nous sauveront ou s'ils nous feront du mal – Elle se sent nerveuse – Son peuple a besoin d'aide, je ne saurais dire si elle se demande : « Suis-je digne, ai-je mérité cela ? » – Elle se sent nerveuse – Tout ce qu'elle a vécu ne valait-il rien ? Comment peut-elle être utile ? – La loi est insensée – Notre peuple revêt le sac – Et s'habille tout en noir – Elle veut retrouver sa nation ! – Elle est Esther, elle a été choisie, choisie, choisie pour la couronne perse – Esther mais elle va trébucher, trébucher, trébucher si elle ne regarde pas en bas – Elle doit faire face à ses peurs et à ce lourd fardeau – Si elle ne veut pas voir le rideau final de son peuple – Comment décide-t-elle ? Quel coup doit-elle jouer ? Après tout, elle est – Esther avec une poigne, poigne, poigne qui ne passera jamais – Esther et elle s'en tiendra, s'en tiendra, s'en tiendra au plan qu'elle a fait – Elle marchera jusqu'au trône, espérant le sceptre – « Suis-je Hadassah ou suis-je Esther ? » – Elle est là, je sais qu'elle a ce qu'il faut – Pas de fissure, pas de rupture – Pas d'erreur, c'est Esther (notre trad.)
, HAPPY (PURIM)!
(d'après la chanson originale Happy de ; Vidéo numérique, 2014)
Paroles en français : Ce que je suis sur le point de dire peut paraître insensé – Rayon de soleil, elle est là, tu peux faire une pause – Je suis une montgolfière qui pourrait aller dans l'espace – Avec l'air, comme si je m'en fichais, babe, au passage – Huh – (Car je suis heureux) Tape dans tes mains si tu te sens comme une chambre à ciel ouvert – (Car je suis heureux) Tape dans tes mains si tu sens que le bonheur est la vérité – (Car je suis heureux) Tape dans tes mains si tu sais ce qu'est le bonheur pour toi – (Car je suis heureux) Tape dans tes mains si tu sens que tu en as envie –– Voilà les mauvaises nouvelles, à parler de ci et ça (Ouais) – Eh bien! donne-moi tout ce que tu as, ne retiens rien (Ouais) – Eh bien! Je devrais probablement t'avertir que tout ira bien pour toi (Ouais) – Sauf ton respect, ne perds pas ton temps – Voici pourquoi – Huh, me faire tomber – Rien ne peut me faire tomber – Je suis trop haut pour tomber – J'ai dit : rien ne peut me faire tomber (notre trad.)
, Pourim : le Premier Iranien
(Vidéo numérique, 2012) extrait de la série « Grand Pays »
10,3 G « Addition F » = V—Est 10,4-11,1. Additions de l'explication du songe de Mardochée et de la conclusion Parce que notre édition numérique est fondée sur la versification →massorétique, les chapitres 11 à 16 du livre d'Esther apparaissent comme des ajouts même sur le plan technologique, les numéros de chapitre et de versets étant comme ajoutés « à la main ».
Les sept passages qui suivent, absents du texte massorétique, sont des suppléments de la Septante. Appelés habituellement « additions grecques à Esther », ils ont été traduits par Jérôme en appendice de la Vulgate. Relégués en fin de livre, ils sont numérotés comme des chapitres supplémentaires à l’aide d’obèles, de Est 10,4 à 16,24.
Il existe des témoignages antiques sur ces additions. Flavius Josèphe, par exemple, paraphrase quatre d’entre elles dans sa récriture de l’histoire d’Esther au livre XI des Antiquités Juives. Origène pour sa part, signale dans les Lettres à Julien l’Africain qu’Esther fait partie, avec Daniel et Isaïe, des livres qui contiennent des passages n’existant qu’en grec :
Pour sa part, dans son prologue du livre d’Esther, Jérôme déplore les ajouts faits au texte massorétique :
Un scribe juif à l'œuvre, Massada, Israël, 2012 (photographie numérique)
© photo: Spaceboyjosh CC-BY-SA-4.0→
1,1 Commence le livre (V) Les titres de la bible latine Un des grands intérêts de traduire la version latine produite par saint Jérôme, est d’entrer avec lui dans l'atelier des passeurs de l'Écriture de l'Antiquité. En effet, Jérôme continue l’usage de ceux qui transmettaient les écritures : il y laisse des traces de ses interventions.
Dans la tradition hébraïque, les transmetteurs de l'Écriture sont appelés « massorètes » et c'est à eux qu'est dû le texte hébraïque le plus fiable, dit →« texte massorétique » (cf. Tradition juive Dt 31,24). Leurs interventions descriptives et prescriptives sont codifiées dans des notes marginales, infra ou suprapaginales, ou de fin de livre, qu'on appelle respectivement la « petite massore », la « grande massore » et la « massore finale ».
Dans la tradition latine, c'est d’abord en indiquant le début et la fin de chaque livre que le traducteur intervient, mais pas seulement comme on va le voir.
Voici par exemple les titres des premiers livres dans la Bible selon Théodulfe. Ce proche de Charlemagne devenu évêque d’Orléans puis abbé de quelques abbayes travailla à l'édition des Écritures latines et l'on conserve au moins six bibles composées sous sa direction. Ces titres apparaissent dans un manuscrit de la Bibliothèque nationale de France (Mss BnF lat. 9380 et 11937) :
Comme on le voit, ce ne sont pas de simples titres mais de véritables phrases, commençant par des verbes : incipit (du verbe latin incipere : « commencer ») et explicit (du verbe latin explico : « déployer, dérouler », d'où « développer, expliquer »).
Aux lecteurs sensibles, ces indications disent bien plus de choses que le simple nom donné au livre. Ponctuant la bible latine livre après livre, elles y conservent le double souvenir de son origine linguistique et des modes de transmission des traces écrites de la révélation.
À l'imitation de saint Jérôme, Théodulfe a travaillé avec un juif (peut-être devenu chrétien, et qui pourrait être l’auteur anonyme des Quaestiones in libros Regum et Paralipomenon, recueil sur les livres des Rois et des Chroniques attribuée ... à saint Jérôme !). Suivant l’usage juif, Théodulfe translittère comme titres le ou les premiers mots de chacun des livres de la Torah en hébreu. Il se permet cependant des variations :
Au-delà du Pentateuque, on peut remarquer que chez Théodulfe les deux livres des Rois n’ont qu’un titre en hébreu, Malachim. Dans les bibles latines, les livres de Samuel et des Rois sont souvent appelés Regum primus, secundus, tertius, quartus : il y a pour elles 4 livres des Rois). 1S 1,1 (cf. 2S 1,1) ; 1R 1,1 (cf. 2R 1,1).
, lui, semble avoir été plus pédagogue sur ce point : voyez par ex. ses titres enExplicit (de explicare) garde peut-être dans son étymologie la mémoire de l'utilisation des livres antiques qui avaient la forme du rouleau (volumen), avant de se couler dans la forme moderne du codex.
instruments d'écriture romaine, (fresque, 1er s. apr. J.-C.)
Pompéi, Musée archéologique national de Naples, Italie
De g. à dr. : calame sur son pot à encre, volumen (rouleau) de papyrus, codex (livre) sous forme de tablette de cire, et tablette en bois.
Incipit et explicit ne sont pas seulement de vieux termes de paléographie. Ils sont couramment utilisés en théorie littéraire contemporaine, en particulier dans la science de l’analyse des récits (la « narratologie ») :
L'incipit et l'explicit d’une œuvre sont cruciaux pour qui cherche à la comprendre, car en début et en fin de livre leurs auteurs donnent souvent des clés d’interprétation et laissent paraître plus ou moins clairement quelles étaient leurs intentions en le composant.
Évangéliaire de Schuttern, détail : incipit de l'évangile de Marc, (enluminure sur velin, Schuttern (Baden), Allemagne, ca 816-825), 30 x 21,5 cm,
MS Add. 47673, Folio 71v, British Library, Londres (Royaume-Uni) © Domaine public→
Les incipits des livres bibliques devinrent des lieux privilégiés où les enlumineurs déployèrent leur art, non seulement pour marquer visuellement la séparation entre les livres par un élément surtout décoratif (comme c'est le cas ici), mais aussi, parfois, pour introduire des personnages, des thèmes ou des scènes caractéristiques du livre qui commence, l'image devenant déjà une exégèse, comme dans ... l'incipit d'un roman moderne.
Le traducteur antique ne se contente pas d'indiquer ainsi le début et la fin de chaque livre. Il intervient parfois au milieu, pour donner son avis sur les textes qu'il transmet. Ainsi Jérôme prend-t-il soin d'indiquer qu'il n'a pas trouvé tel ou tel passage dans les manuscrits hébreux qu'il a pu consulter, dans les milieux juif de la Palestine du 4e siècle, et de dire à partir de quelles sources il a travaillé. C'est le cas dans deux livres, Esther et Daniel :
(nota bene : Parce que notre édition numérique est fondée sur la versification massorétique, les chapitres 11 à 16 du livre d'Esther apparaissent comme des ajouts même sur le plan technologique, les numéros de chapitre et de versets étant comme ajoutés « à la main »).
Les interventions des transmetteurs latins des Écritures ne se sont pas limitées aux titres et aux didascalies sur le texte lui-même. On devra y ajouter des considérations sur les prologues, les sommaires, les « canons » et les listes d'interpretationes, qui finirent par être parfois intégrés au texte même de l'Écriture, au fil de leurs éditions manuscrites...
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N. M.
, notice « Bible », Encyclopaedia Judaica, t. IV, Jérusalem, 1971, col. 820-821—— Chr. , « Théodulfe d’Orléans », dans Histoire littéraire de la France, t. XLII, Paris, 2002, 237-267 —— Gilbert , La Bible latine du XIIIe siècle, à par. coll. « Patrimoines thomistes», Paris : Cerf, 2025.