Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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1 Et il arriva que, la sixième année, au sixième mois, le cinquième du mois
j’étais assis dans ma maison et les anciens de Juda étaient assis devant moi
et là, la main du Seigneur YHWH
VDieu tomba sur moi
1 ...
2 et je vis, et voici, l'apparence [d'un homme] comme l'aspect d'un feu :
Gd'un homme :
depuis M Vl'aspect de ses reins et vers le bas
Gjusqu'en bas
Vau-dessous, du feu,
et à partir de ses reins et vers le haut
Gen haut
Vau-dessus, M Vcomme l'aspect d’une lumière éclatante, comme l'apparence
G Vune vision d'or blanc.
2 ...
3 Il étendit une forme de main et
VDe l'apparence de sa main tendue il me saisit par une boucle des cheveux de ma tête
et l’esprit m’éleva entre terre et ciel
il m’emmena à Jérusalem dans des visions
Vla vision de Dieu
à l’entrée
Vprès de la porte intérieure qui regardait l'aquilon
là où l’idole de jalousie
est placée
Vavait été érigée pour provoquer la jalousie
Vla convoitise
3 ...
4 et voici, là, la gloire du Dieu d’Israël, selon l'aspect
Vla vision que j’avais vu
Vvue dans la plaine !
4 ...
5 Et il me dit : — Fils d’homme, lève Mdonc les yeux en direction de l'aquilon.
Et je levai les yeux en direction de l'aquilon
et voici, à l'aquilon, à l'entrée de l’autel, cette
Vl'idole de jalousie sur le seuilV-même !
5 ...
6 Et il me dit : — Fils d’homme, vois-tu
Vpenses-tu ? Tu vois ce qu’ils peuvent faire, les grandes abominations
que la maison d’Israël fait ici pour m'éloigner de mon sanctuaire ?
Et tu seras amené à voir des abominations plus grandes encore !
Mde grandes abominations...
6 ...
7 Et il me fit avancer vers l’entrée du parvis
Vla porte de l'atrium et je vis, et voici : dans la paroi, un trou isolé.
7 ...
8 Et il me dit : — Fils d’homme, perce Mdonc la paroi.
Et je perçai la muraille, et voici
Vlorsque j'eus transpercé la paroi, apparut une porte isolée.
8 ...
9 Et il me dit : — Entre à l'intérieur et vois les Mhorribles abominationsV atroces qu’ils font ici !
9 ...
10 Et je vins et
V, entré à l'intérieur, je vis, et voici : toute forme de reptile et d’animal,
Vapparence de reptiles et d'animaux, une abomination !
Et la totalité des idoles de la maison d’Israël gravées
Vétaient représentées sur le pourtour entier de la paroi...
10 ...
11 Et [je vis encore] soixante-dix hommes des anciens de la maison d’Israël :
Jézonias,
VJézonias, fils de Saphan, était debout au milieu d'eux, qui étaient debout devant elles
Vles peintures
chacun avait à la main son
Vun encensoir et la vapeur d'un nuage d’encens s'élevait.
11 ...
12 Et il me dit : — As-tu vu,
VTu vois bien, fils d’homme, ce que les anciens de la maison d’Israël font dans les ténèbres
chacun dans ses appartements couverts de dessins !
Vle secret de sa chambre !
Ils disent en effet : — YHWH
VLe Seigneur ne nous voit pas, YHWH
Vle Seigneur a abandonné sa terre...
12 ...
13 Et il me dit : — Tu seras amené à voir des abominations plus grandes encore,
Mde grandes abominations, qu’ils font [aussi].
13 ...
14 Et il me fit avancer à
Vpar la porte d'entrée de la maison de YHWH
Vdu Seigneur qui regardait l'aquilon
et voici, que les femmes y étaient
Vdes femmes assises y pleuraient Thammuz
VAdonis
14 ...
14 Adonis (V) Inculturation et génie de Jérôme : interpretatio romana Dans la Vulgate, la présence de personnages issus de la mythologie gréco-romaine tels qu’Adonis (Ez 8,14), Priape (1R 15,13 ; 2Ch 15,16) et Mercure (Pr 26,8) est remarquable. Ces figures ne sont pas issues du texte hébreu traduit par Jérôme, mais constituent des choix de traduction s’inscrivant dans ce qu'on a coutume d’appeler l’« interpretatio romana ». Cette pratique consiste à assimiler des divinités étrangères à celles de Rome, associant par exemple des dieux grecs à leurs équivalents romains (Zeus à Jupiter, Héra à Junon, Poséidon à Neptune, etc.).
Suivant ce principe, Jérôme traduit l’hébreu « hattammûz » (Milieux de vie Ez 8,14) par « Adonis ». Quant au nom « Adonis » (désignant l’amant mortel d’Aphrodite et de Perséphone, considéré comme l’idéal de la beauté masculine dans l’Antiquité), Jérôme l’emploie afin d’être compris par ses contemporains de culture gréco-romaine. Ce faisant, il indique que les Syriens honoraient Hattummouz d’un culte semblable à celui des Grecs pour Adonis.
Il existait du temps de Jérôme un bois sacré d’Adonis dans les environs de Bethléem. Nous le savons grâce à sa correspondance, dans une déploration insérée dans une lettre au prêtre Paulin :
Cas inversé d'inculturation romaine : dans le sourire dentu de l'animal mythique, la maladresse du mosaïste « britannique » contemporain de Jérôme traduit naïvement quelque chose de la rapacité impériale.