La Bible en ses Traditions

Genèse 18,7

M G V
S Sam

Puis Abraham

VQuant à lui, il courut vers le gros bétail

Vy prit un veau tendre et bon

Vtrès tendre et excellent,

il le donna au serviteur

Và un enfant qui se hâta de l’apprêter

Vle cuire.

...

Réception

Musique

1–33 Méditations sur le mystère de la Sainte Trinité

20e s.

Olivier Messiaen (1908-1992), Méditations sur le Mystère de la Sainte Trinité - Méditation I, 1969

Orgue : Olivier Latry

© License YouTube Standard, Gn 18,1-33

Composition

La visite des trois anges qu'Abraham salue comme un seul est une des traces précoces du mystère de la Sainte Trinité dans les Écritures. Olivier Messiaen intitule cette première partie de la Méditation « Père des étoiles », en référence à la promesse à Abraham d'une descendance plus nombreuse que les étoiles.

Contexte

Repères historiques et géographiques

1–16 Localisation des chênes de Mambré

Chênes de Mambré, (numérique, Jérusalem : 2022)

M.R. Fournier © BEST AISBL, Gn 18,1-16

Toponymie

Gomorrhe, Hébron, Bersabée, Béthel, Sichem, Salem, désert de Çin, désert de Shur, Négeb.

Réception

Tradition chrétienne

1–8 Interprétations typologiques  de l'Hospitalité d'Abraham

Typologie trinitaire

Saint Ambroise expose la typologie de l’hospitalité d’Abraham dans le panégyrique de son frère Satyre ; pour l’évêque de Milan, c’est bien une figure du Dieu Trine qu’a vue le patriarche,Trinitatem in typo vidit, ce que confirment à la fois les trois mesures de farine et le veau unique qu’il leur offre :

  • Ambroise de Milan Exc. II ; trad. Pdf 84), 96 « Abraham, prêt à recevoir ses hôtes (cf. Gn 18,1-8), croyant en Dieu, plein d’ardeur pour son mystère, tout disposé à son devoir, a vu la Trinité en figure ; il a enrichi l’hospitalité par la piété ; il en a accueilli trois,mais en a adoré un. Tout en sauvegardant la distinction des personnes, il les appelait un seul Seigneur ; offrant aux trois l’honneur d’un présent, il marquait en même temps l’unité de puissance. Ce n’était pas la doctrine mais la grâce qui parlait en lui et sa foi, qu’il n’avait pas reçue comme un enseignement, était meilleure que la nôtre,nous qui en recevons l’enseignement. Personne n’avait encore altéré l’image de la vérité ; c’est pourquoi il voittrois personnes et vénère l’unité. Il prend trois mesures de fleur de farine ; il immole un seul veau, croyant qu’il suffit d’un seul sacrifice mais qu’il faut rendre un culte aux trois personnes : une seule offrande et la faveur de trois personnes » (PL 16 [1845]/ 1342CD).

Dans son De Abraham, Ambroise s’est moins étendu sur la figure, s’appliquant principalement à tirer la leçon morale de l’hospitalité d’Abraham, et renvoyant pour le reste à son ouvrage précédent. Il souligne tout de même en quelque mots que les trois hommes sont une manifestation de la Sainte Trinité.

  • Ambroise de Milan Abr. I, V, 33.37  « Il leva les yeux et voici que trois hommes se tenaient debout à côté de lui. À leur vue, il courut à leur rencontre (Gn 18,2). Vois d’abord le mystère de la foi. Dieu lui est apparu et il a vu trois personnes. Celui à qui Dieu manifeste sa splendeur voit la Trinité, il ne reçoit pas le Père sans le Fils, il ne professe pas le Fils sans l’Esprit Saint. Cela a été développé ailleurs » (PL 14 [1845]/435A-B ; 436D-437A ; trad. Pdf 74).

Dans ses Allégories, saint Isidore rappelle cette interprétation traditionnelle de l’apparition mystérieuse de trois « anges » à Abraham au chêne de Mambré :

  • Isidore de Séville, Allegoriæ 21 (104A) « Les trois Anges venant à la rencontre d’Abraham (Gn 18,2) évoquent l’action divine de la Trinité dansl’histoire. »

Typologie christologique : la Transfiguration

Cependant, dans ses Questions sur l’Ancien Testament, probablement d'une dizaine d’années postérieures aux Allegories, l’évêque de Séville s’en tient à une interprétation strictement christologique : comme lors dela Transfiguration, les trois hommes que vit Abraham étaient une figure du Christ accompagné de Moïse et d’Élie. Et, s’appuyant sur le témoignage de Jésus dans l’Évangile (Jn 8,6, il ajoute qu’Abraham a connu la réalité de cette figure :

  • Isidore de Séville, Quæst. in Vet.Test., in Gen., cap. XIV, 5-6 « En ces trois hommes qui vinrent à Abraham, se trouvait préfiguré l’avènement du Seigneur Jésus-Christ ; il était accompagné de deux anges, en lesquels la plupart voient Moïse et Élie. Le premier, législateur de la loi ancienne, qui par cette même loi a indiqué l’avènement du Seigneur ; l’autre qui doit venir à la fin du monde, afin d’annoncer le second avènement du Christ et de prêcher son Évangile aux Juifs. C’est la raison pour laquelle,lorsque le Seigneur se fut transfiguré sur la montagne, Moïse et Élie furent tous deux vus avec lui par les apôtres(cf. Mt 8,2-3 ; Mc 9,3-4 ; Lc 9,29-31). [...] Quant au fait qu’Abraham, voyant trois personnes, en adora une seule : c’est qu’il montrait le Seigneur Sauveur, dont il attendait l’avènement, selon ce que le Seigneur lui-même dit dans l’Évangile : Abraham a cherché àvoir mon jour ; il l’a vu, et il s’est réjoui (Jn 8,56). C’est qu’en effet il a alors contemplé le mystère dusacrement à venir » (PL 83/ 243C-D). 

C'était la lecture des plus anciens Pères de l’Église. 

  • Tels Justin le Martyr, considérant que, dans la suite du récit, Lot parle au pluriel à deux des visiteurs célestes, tandis qu’Abraham continue à parler à celui qu’il appelle encore « Seigneur », dans sa prière d’intercession, ils comprennent la vision des trois hommes comme celle du Verbe de Dieu accompagné de deux anges. C’est l’origine de l’interprétation christologique de la scène de Mambré, selon laquelle Abraham aurait eu la révélation du mystère de l’Incarnation du Fils de Dieu (selon la parole mystérieuse de Jésus en Jn 8,56 : « Abraham a exulté dans l’espoir de voir mon Jour : il l’a vu et il a été transporté de joie »).

Typologie ecclésiologique 

Ambroise dans son De Abraham, remarque que les trois mesures de farine cuites par Sara sont un rappel de la même figure, Sara la stérile étant en ce cas elle-même une figure de l’Église, selon le texte d’Isaïe (Is 53,1) que saint Paul a lui-même appliqué à Agar (Ga 4,27), et qui fut inlassablement repris par les Pères de l’Église ; quant aux galettes « cuites sous la cendre », elles sont la figure du mystère de la foi :

  • Ambroise de Milan Abr. I, V, 38 « Pétris trois mesures de farine et cuis des galettes (Gn 18,6). En grec on les appelle evgkru,fia, c’est-à-direcachées sous la cendre, parce que tout mystère doit être caché, presque enseveli dans le silence de la foi : pour ne pasêtre divulgué à la légère à des oreilles profanes. […] Sara résume le mystère de la foi : en prenant trois mesures de lamême farine, elle est la figure de l’Église à qui il est dit : Réjouis-toi, stérile, toi qui n’enfantes pas : éclate en cris dejoie et d’allégresse, toi qui n’accouches pas (Is 53,1). Voici ce qui constitue la conviction intime de l’Église : elleaffirme la Trinité d’une même divinité, elle adore également et avec le même respect le Père, le Fils et le Saint-Espritqu’elle célèbre dans l’unité de leur majesté, tout en distinguant le caractère propre des personnes. Pétris ta piété enaffirmant ta foi de cette façon » (PL 14 [1845]/435A-B ; 436D-437A ; trad. Pdf 74).

Liturgie

1–8 ICONOGRAPHIE L'hospitalité d'Abraham, révélation trinitaire et christologique — ou : Comment écrire l'icône de l'Indescriptible ?  La « Philoxénie d’Abraham » ou  « Trinité de l’Ancien Testament » constitue une icône à part, dont les canons iconographiques, comme la théologie, ont mis des siècles à s’affirmer, pour culminer dans la déclaration du « Synode des cent chapitres » (1551, Moscou). Ce synode affirmait que l’interprétation christologique de l’icône dite de « la Trinité selon Théophane-le Grec » devait être abandonnée, tandis que celle de Roublev, proclamée « l’icône des icônes », devait être désormais le seul modèle admissible d'une icône de « la Trinité », lisant la Trinité du Nouveau Testament en esquisse typologique dans la théophanie de Mambré.

1 — Prodromes dans l'art byzantin : les mosaïstes du 5e s.

Anonyme, L'hospitalité d'Abraham, (mosaïque, ca. 432-440)

Nef centrale, mur gauche, Basilique de Santa Maria Maggiore, Rome © Wikicommons

C'est sans doute la plus ancienne représentation (avec celle de Ravenne) sur ce thème.
  • Le registre supérieur représente Gn 18,2 Abraham vit les trois hommes, « courut à leur rencontre de la porte de sa tente, et adoré jusqu'à la terre. » L'artiste s'efforce de faire comprendre au spectateur que les hommes qu'approche Abraham représentent la Trinité. Tous les trois ont des auréoles, toges et cheveux identiques. La figure centrale rayonne la lumière à l'intérieur d'une mandorle, et ses pieds ne touchent pas le sol. On a peut-être là un très ancien témoin de l’exégèse à la fois christologique et trinitaire de Gn 18,1-15 : Abraham a vu trois hommes, dont l’un figurait le Verbe, en gloire entre deux anges. 
  • Dans le registre inférieur, sur la gauche, Abraham a ordonné à Sarah de faire des pains pour les visiteurs. À droite, il leur apporte un veau rôti.
  • L'arrière-plan de la figure d'Abraham et de Sarah est relativement naturaliste, tandis que le fond derrière les visiteurs est d'or, soulignant encore que malgré ce que ses yeux lui montrent, Abraham voit Dieu lui-même.
Divers éléments donnent à la scène un cadre liturgique
  • Le veau de Gn 18,7, où Abraham « courut au troupeau et prit un veau tendre et parfait », rappelle celui de Lv 9,2, où Moïse dit à Aaron « prends du troupeau un veau comme offrande pour le péché et une chèvre comme un holocauste, chacun immaculé, et offre-le au Seigneur ».
  • La structure derrière Sarah est bien plus que la « tente » de Gn 18,1. La mosaïque la présente de façon à rappeler au spectateur à la fois une église chrétienne et le temple de Jérusalem. Comme le temple représenté dans l'arche absidiale de la basilique à quelques mètres, la structure a un toit de tuiles en forme de touffe et une paire de rideaux à l'arrière de la porte. Mais comme une église, il y a une croix dans le fronton.
  • Aux pieds des trois visiteurs, sous la table, se trouve le bassin d'eau qu'Abraham a fourni pour pouvoir se laver les pieds. (Cf. He 13,1)
Cette représentation peut être la source des deux types d’icônes intitulés plus tard « Trinité »

En effet, les deux scènes, l’une christologique, l’autre trinitaire, sont superposées :

  • la révélation, faite à Abraham, dans la plaine de Mambré, de l’incarnation future du Fils de Dieu (le personnage central tend la main vers l’offrande d’un veau sacrifié, si petit qu’on dirait l’agneau pascal) 
  • celle du mystère de Dieu Un et Trine (chacun des voyageurs est distinct dans ses gestes et, devant chacun d’eux, sur une table-autel, se trouve une galette d’offrande, préparée par Sara, en forme de triangle parfaitement isocèle).

2 — L’expression « Trinité » pour désigner « l’hospitalité d’Abraham »

semble apparaître, d'abord de façon implicite, dans les églises rupestres de Cappadoce, au 11e s.

  • En effet, à Karanlik Kilissé, les Anges que reçoivent Abraham et Sarah ont des nimbes crucifères.
  • À la même époque, la miniature d'un Psautier du British Museum (de 1066) porte, au-dessus de cette scène, l'inscription grecque : « La Sainte Trinité ».
  • Et dans une miniature du Psautier de la Bibliothèque du Patriarcat de Jérusalem, également du 11e s., les trois Anges sont séparés d'Abraham par toute la largeur du texte.
  • En Russie, la désignation de cette image par le nom de « Sainte Trinité » semble apparaître pour la première fois au au 13e s. sur un pectoral (Musée Historique de Moscou).

Pourtant, encore au au 16e s., en Grèce, voisinent les deux variantes du nom de l'icône : « l'Hospitalité d'Abraham » et « la Sainte Trinité ». Il est remarquable que les icônes de type christologique, aient gardé le titre de « Trinité ».

3 — La Trinité de Théophane le Grec (14s.)

Théophane le Grec (ca 1350 - ca 1410, maître de Roublev), La Trinité, (fresque, 1378), Hospitalité d'Abraham

Église de la Transfiguration-du-Sauveur-sur-Iline, Novgorod, Russie, in situ © Wikicommons

Le contenu de l’image est christologique

L’ange central est le Verbe de Dieu qui doit s’incarner dans la personne du Christ Jésus, lequel nous révélera le Père et nous enverra l’Esprit, après sa Résurrection, lors de la Pentecôte. C’est pourquoi il a les ailes si largement déployées, tandis que les deux autres anges ont les ailes rabattues. Il a plus d’importance que les deux anges qui l’encadrent ; il a un nimbe crucifère, lui seul, et il tient le rouleau des Écritures qu’il vient accomplir : la révélation faite à Abraham et Sara – personnage que l’on aperçoit dans la scène du bas, presque effacée, laquelle retraçait la préparation du veau sacrifié – (révélation) de la future incarnation rédemptrice de la seconde Personne de la Trinité et la promesse d’une descendance messianique.

Une « Trinité » interdite

Le titre de l’icône (la Trinité) pouvait dès lors faire croire à l’inégalité des trois Personnes divines, c’est pourquoi cette représentation fut finalement interdite lors du Concile des cent chapitres ; en effet, des hérésies trinitaires avaient surgi niant la divinité de telle ou telle personne divine.

4 — La célèbre Trinité d'Andreï Roublev (15e s.)

Andreï Roublev (1410-1427), Philoxénie ou Hospitalité d'Abraham, dite Trinité de l'Ancien Testament, (tempera sur panneau de bois, ca.1410-1427)

les trois anges sous le chêne de Mambré, 150 × 100 cm, Icône, Russie, Galerie Tretiakov - Moscou © Wikicommons

Trinité, vraiment ?

Il ne s’agit pas d’une icône de « la très sainte Trinité » en elle-même, évidemment impossible, puisque Dieu est pur Esprit, invisible, incirconscrit, « l’Au-delà de tout » (Grégoire de Nazianze). Ce mystère ayant une importance primordiale dans la foi chrétienne, réclame une particulière prudence dans la compréhension de son contenu théologique, à la base de son expression picturale. Il fallut des siècles et plusieurs conciles œcuméniques  pour fixer le dogme : le Dieu Un et Trine possède une unique nature en trois « Hypostases » ou Personnes distinctes. 

Les représentations iconographiques reflètent ce lent développement du dogme, face aux hérésies.  Il s’agit plutôt ici de l’interprétation trinitaire d’une théophanie mystérieuse où Dieu s’est fait connaître à Abraham et Sara, à Mambré, sous la forme d’une apparition subite de trois jeunes hommes, qu’Abraham a salués comme « un seul », du titre de « Seigneur » ; puis il leur a servi un repas, et « le Seigneur  » lui a promis un fils né de Sara. Abraham est « l’ami de Dieu » et donc finit par bien Le connaître (cf. Jn 15,15).

L'exégèse chrétienne lit dans la visite des trois voyageurs à Abraham une manifestation de la Sainte Trinité (cf.  Tradition chrétienne) — donnant un sens profond et presque ironique à la parole de Dieu en ce même récit : « Vais-je cacher à Abraham ce que je fais ? » (Gn 18,17).

Ainsi donc « les trois Anges ne représentent pas la Trinité au sens habituel de ce terme : ils permettent à l'esprit du croyant de prendre appui sur une image tirée de la Sainte Écriture pour arriver à la contemplation du mystère de la Trinité » (Georges DrobotIcône et Tradition n°3).

Le génie de Andreï Roublev, ou la mise au jour de la possibilité d'une icône du Dieu Trinitaire

Réalisation de style inégalable que fit Saint Andreï Roublev (1370-1430), moine moscovite du début du 15e s., à la demande de l’higoumène Nikon, proche disciple de saint Serge de Radonège, pour la cathédrale de la Trinité du monastère de la « Trinité-Saint-Serge ». Roublev fut très lié au mouvement spirituel dirigé par saint Serge de Radonège (1332-1392) qui insistait sur les valeurs de fraternité, de communion, d’unité et de concorde, ainsi que sur la « prière spirituelle » et contemplative. D’après le biographe de Serge, ce dernier fit bâtir l’église de la Trinité « afin que, par la contemplation de la sainte Trinité, l’odieuse division de ce monde fût vaincue. » Effectivement, à cette époque, l’icône de « la Trinité de l’Ancien Testament » répondait à un besoin dogmatique face aux hérésies comme celle des « bogomiles », des « cathares » ou des « strigolniki » qui n’admettaient pas l’égalité des personnes divines et prétendaient qu’à Mambré, Abraham avait offert l’hospitalité au Seigneur, accompagné de deux anges, mais non pas à trois envoyés figurant la Trinité sainte.  On raconte qu’ à ses jours de repos, l'humble moine A. Roublev restait assis pendant des heures en contemplation devant une icône de la « Trinité », et « comment cette lumière immatérielle et divine pénétra un jour son âme, le comblant de joie indicible, divine, car il voyait désormais ce qu'il devait peindre pour exprimer la connaissance de l'Être un et trine de Dieu ».

  • sa nature Une, et ses trois Hypostases distinctes seraient signifiées par les Trois envoyés célestes à la fois identiques par leur aspect ;
  • caractérisés par leurs relations mutuelles de communion (de circumincession), exprimée dans leur positions et leurs regards, dans un mouvement de circulation de vie et d’amour,et en même temps distincts, ceci étant signifié notamment par les couleurs différentes de leurs vêtements respectifs. Ce détail mérite d'être souligné contre la tendance de bien des imitateurs modernes de l'icône qui croient devoir souligner l'unité des trois Personnages en leur peignant des vêtements de même couleur, comme pour clarifier le propos, contre le sens de la différence maintenu par exemple par Basile de Césarée Lib. De Spiritu Sancto # 45, PG 32, col.149B ; Jean Damascène Fid. orth. 1,8 PG 94, col. 828-829). 
  • Le cadre resterait celui de Mambré mais réduit à un seul chêne, pouvant symboliser l’arbre de vie dont l’accès nous sera rouvert par l’arbre de la Croix ; la maison signifiant à la fois la tente d’Abraham et Sara et le symbole de la demeure ; le rocher serait symbolique aussi puisqu’il est un Nom de Dieu : Le Seigneur est le rocher, et ce symbole peut aussi s’appliquer à chaque Personne distincte, d’après l’Écriture.
  • Enfin, la coupe du salut (Cf. V-Ps 115 ) qui occupe la place centrale et serait de très grandes proportions, symbolisant, sous une évocation à peine ébauchée du veau tendre offert par Abraham, la coupe eucharistique qui rassemble dans l’unité les enfants de Dieu dispersés. La coupe serait offerte sur un autel, en forme de table ou de tombeau, qui présente sur sa face antérieure le loculus contenant les reliques des martyrs dans la liturgie chrétienne. La composition reflète le dogme : le cercle de la vie divine communiquée s’inscrit dans un octogone, figure du chiffre parfait. Les ailes coupées montrent le peu d’importance théologique de leur représentation, qui est tardive pour désigner les esprits angéliques.  
Unité du symbolisme pictural et du symbolisme verbal dans la liturgie
  • Georges Drobot Icône et Tradition n° 3 « Grâce à une solution graphiquement parfaite, le bienheureux iconographe nous présente comme une Unité constituée d'Hypostases différentes, ce que nous dit constamment l'Église dans ses doxologies : "Nous te rendons gloire, ô Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit...", [Dieu Un] et que la prononciation des paroles consécutives semble diviser. »