La Bible en ses Traditions

Isaïe 54,11–17

M V
G S

11 Humiliée

VPauvre petite, balottée, tu n'as pas été consolée

Vsans aucune consolation

voici, je mettrai un cerne de fard autour de

Vdisposerai avec ordre tes pierres et je te fonderai sur des saphirs.

11 ...

M G V
S

12 Je ferai tes créneaux en rubis

Vjaspe

tes portes en pierres étincelantes

Vsculptées

Gde cristal

et toute ton enceinte

Vtoutes tes enceintes en pierres précieuses.

12 ...

13 Tous tes fils seront instruits par YHWH :

Vle Seigneur :

abondance de paix pour tes fils !

Genfants !

13 ...

M V
G S

14  Tu seras affermie sur

Vfondée dans la justice

éloigne-toi de l'oppression

Vla calomnie car tu n'auras plus à craindre

de la frayeur, car elle n’approchera plus de toi.

14 ...

M
G V
S

15  Voici, ils vont vouloir immigrer chez toi, mais cela ne viendra pas de moi

Qui immigre chez toi tombera devant toi.

15 Voici, des prosélytes se présenteront chez toi de ma part

Vun voisin viendra qui n'était pas avec moi

et s'y réfugieront.

Vquelqu'un qui t'était autrefois étranger se joindra à toi.

15  ...

M V
G
S

16 Voici, moi, j’ai créé l'artisan qui souffle sur un feu de braises

et en retire un instrument pour son travail

c’est moi aussi qui ai créé le destructeur

Vmeurtrier pour le détruire.

16 Voici, moi, je te crée, mais non comme le forgeron qui souffle sur le charbon

pour mettre en œuvre une forme :

moi, je ne t'ai pas créé pour connaître la ruine et l'anéantissement. 

16 ...

17 Tout instrument fabriqué contre toi échouera

toute langue qui s’élèvera contre toi en justice, tu la condamneras.

Vjugeras.

Tel est l’héritage des serviteurs de YHWH,

Vdu Seigneur, telle est leur justice qui vient

Vauprès de moi, oracle de YHWH.

Vdu Seigneur.

17 Toute forme est périssable. Je n'aplanirai pas ton chemin

et toutes les voix se dresseront contre toi pour te juger. De tous, tu triompheras, car ces gens te seront assujettis.

Tel est le lot de ceux qui servent le Seigneur, et vous, vous serez mes justes, dit le Seigneur.

17 ...

Réception

Liturgie

54,11–55,5 LITURGIE JUIVE (rite séphardi) Haftara du sabbat Réé (47)

13 LITURGIE JUIVE (rite séphardi) Ce verset est inclus dans la prière Amar rabbi elegnazar, qui se dit dans la partie conclusive de l'office journalier du matin ainsi que le vendredi soir.

Tradition juive

13 La jeunesse par excellence

  • Lévinas Sacré « Les enfants d'Israël, les enfants de l'Éternel. La jeunesse équivaut à la condition de l'enfant, quel que soit l'âge de l'enfant ! La jeunesse, c'est l'état de réceptivité à l'égard de ce qui est permanent, et tout le contraire du 'complexe du Père'. Les enfants d'Israël sont la jeunesse par excellence : les étudiants de la Thora. Ceux qui renouvellent la Thora en la recevant. [...] La citation de [ce] verset d'Isaïe [...] est suivie dans les traités Berakhot et Yevamoth, où il est également évoqué, par la remarque suivante : 'Il faut lire non pas 'banaïch', tes enfants, mais 'bonaïch', tes bâtisseurs' : grande est la paix de tes bâtisseurs. Recevoir en construisant. Apaiser le monde en le renouvelant constructivement, voilà la jeunesse du nazirat (Tradition juive Nb 6,1–21), voilà la jeunesse » (79-80).

Histoire des traductions

13 Disciples de l'Éternel

  • Lévinas Sacré « Tous tes enfants seront les disciples de l'Éternel ; grande sera la paix de tes enfants » (55, d'après b. Naz. 66b).

Propositions de lecture

40,1–55,13 Le « livre de la consolation d’Israël » L'incipit de ce chapitre et le thème des premiers versets inspire le titre souvent donné à cette deuxième partie du livre d'Isaïe : Is 40-55. En contraste avec les oracles pleins de menace d'Is 1-39, c'est la consolation qui est ici annoncée, par le  prophète anonyme de la fin de l'Exil qu'on appelle le « Deuxième Isaïe ».

Contexte

Milieux de vie

11s pierres LITURGIE Symbolisme Ces pierreries évoquent peut-être le pectoral du grand prêtre (Milieux de vie Ex 28,15–30) : elles irisent la Jérusalem rêvée par le prophète d'éclats oraculaires et sacerdotaux. 

Théo Truschel, Pectoral du grand prêtre, essai de visualisation de l'objet décrit par Ex 28,17-22.

(image numérique, 2020)

D.R. Théo Truschel © BEST aisbl 

Réception

Musique

11–17 Jerusalem la cité imprenable

20e s.

Sir Charles Hubert Hastings Parry (1848-1918, mus.), William Blake (texte), Jerusalem, 1916

Apollo Symphony Orchestra

© Licence YouTube standard→, Ap 3,12.21,2

Paroles

And did those feet in ancient times — Walk upon England’s mountains green? — And was the Holy Lamb of God On England’s pleasant pastures seen? — And did the Countenance Divine —Shine forth upon our clouded hills? — And was Jerusalem builded here — Among those dark Satanic Mills? — Bring me my Bow of Burning Gold; — Bring me my Arrows of Desire; — Bring me my Spear; O clouds Unfold! Bring me my Chariot of Fire! — I will not cease from Mental Fight, — Nor shall my Sword sleep in my hand, — Till we have built Jerusalem — In England’s green and pleasant Land.

Dans les temps anciens, ces pieds ont-ils — Foulé les vertes montagnes d'Angleterre ? — Et le saint Agneau de Dieu a-t-il été — Vu sur les prairies agréables de l'Angleterre ? — Et la Face Divine a-t-elle — Brillé sur nos collines couvertes de nuages ? — Et Jérusalem a-t-elle été bâtie iciParmi ces usines sombres et sataniques ? — Apportez-moi mon arc d'or flamboyant ; — Apportez-moi mes flèches de désir ; — Apportez-moi ma lance ; — O nuées déployées !Apportez-moi mon chariot de feu ! — Je ne cesserai jamais mon combat intérieur, — Et jamais mon épée ne dormira dans ma main, — Jusqu'à ce que que nous ayons bâti Jérusalem — Sur les terres vertes et plaisantes d'Angleterre.

Composition

Le compositeur adapte en hymne le poème de William Blake, « And did those feet in ancient time » (extrait de la préface à Milton: A Poem in Two Books, 1804-1811), plus connu sous le simple nom de « Jerusalem ».  Il en fit ainsi l'un des plus fameux airs patriotiques anglais, au même titre que Rule Britannia et Land of Hope and Glory. Ce sont les trois chants qui sont entonnés par l'assistance lors de la « Last Night of the Proms » et qui, en certaines occasions, comblent l'absence d'un hymne national officiel.