La Bible en ses Traditions

Isaïe 54,1–6

M V
G S

Pousse des cris de joie

VChante une louange, stérile qui n’a pas enfanté

V, toi qui n’enfantes pas

éclate de joie et d’allégresse

Ven louange et crie de joie, toi qui n’as pas été en travail

Vn’enfantais pas

car les fils de la délaissée seront plus nombreux que les fils de celle qui n'a pas été épousée,

Vavait un époux, dit YHWH.

Vle Seigneur.

...

Élargis l’espace de ta tente ! Les toiles de tes habitations, qu'on les déploie,

Vdéploie-les, ne restreins pas !

Allonge tes cordages et renforce tes piquets !

...

Car tu te répandras

Vpénètreras à droite et à gauche

et ta semence héritera des nations

et peuplera

Vhabitera des villes désertes.

...

M G V
S

Ne crains pas car tu ne seras pas confondue

ne rougis pas, tu n'auras plus de honte

car tu oublieras la confusion de ton adolescence

et tu ne te souviendras plus de l’opprobre de ton veuvage

...

M V
G S

car celui qui t'a faite te dominera

YHWH

VDieu des armées est son nom

celui qui te rachète,

Vton rédempteur, le Saint d’Israël, sera appelé le Dieu de toute la terre.

...

M V
G
S

Car comme une femme délaissée et affligée d'esprit, YHWH

Vle Seigneur  t'a appelée

comme une jeune fiancée qui a été rejetée

Vfemme rejetée dès sa jeunesse

ton Dieu t'a parlé :

 Ce n'est pas comme une épouse abandonnée que le Seigneur te rappelle, ni comme une épouse haïe dès sa jeunese, dit ton Dieu.

...

Réception

Liturgie

1–10 LITURGIE JUIVE (rite séphardi) Haftara des sabbats Noarh (2) et Tetsé (49)

Arts visuels

2 allonge tes cordages Jérusalem céleste

Enluminure française du 14e s.

La Bible moralisée est un genre qui fleurit entre le 13e et le 15e siècles. Ce genre d'ouvrages s'attache à illustrer la plupart des chapitres de l'Ancien Testament, et à leur donner un sens allégorique ou typologique.

Jean Pucelle (1319-1334), Jérusalem céleste, (enluminure, 1345-1355)

in Bible moralisée, f.175r, Paris, Bibliothèque nationale de France→, département des Manuscrits. Français 167

 © Domaine public

Légende

Longos fac funiculos tuos & clavos tuos consolida. (Is 54,2)

Fais tes cordeaux longs et affine bien les clous de ta tente.

Cette enluminure illustre Is 54,2 ; on y voit trois personnages en train d'allonger les cordages de la tente, qui symbolise la joie de la Jérusalem céleste.

Propositions de lecture

40,1–55,13 Le « livre de la consolation d’Israël » L'incipit de ce chapitre et le thème des premiers versets inspire le titre souvent donné à cette deuxième partie du livre d'Isaïe : Is 40-55. En contraste avec les oracles pleins de menace d'Is 1-39, c'est la consolation qui est ici annoncée, par le  prophète anonyme de la fin de l'Exil qu'on appelle le « Deuxième Isaïe ».

Musique

1–17 Jerusalem

20e s.

Sir Charles Hubert Hastings Parry (1848-1918, mus.), William Blake (texte), Jerusalem, 1916

Apollo Symphony Orchestra

© Licence YouTube standard→, Ap 3,12.21,2

Paroles

And did those feet in ancient times — Walk upon England’s mountains green? — And was the Holy Lamb of God On England’s pleasant pastures seen? — And did the Countenance Divine —Shine forth upon our clouded hills? — And was Jerusalem builded here — Among those dark Satanic Mills? — Bring me my Bow of Burning Gold; — Bring me my Arrows of Desire; — Bring me my Spear; O clouds Unfold! Bring me my Chariot of Fire! — I will not cease from Mental Fight, — Nor shall my Sword sleep in my hand, — Till we have built Jerusalem — In England’s green and pleasant Land.

Dans les temps anciens, ces pieds ont-ils — Foulé les vertes montagnes d'Angleterre ? — Et le saint Agneau de Dieu a-t-il été — Vu sur les prairies agréables de l'Angleterre ? — Et la Face Divine a-t-elle — Brillé sur nos collines couvertes de nuages ? — Et Jérusalem a-t-elle été bâtie iciParmi ces usines sombres et sataniques ? — Apportez-moi mon arc d'or flamboyant ; — Apportez-moi mes flèches de désir ; — Apportez-moi ma lance ; — O nuées déployées !Apportez-moi mon chariot de feu ! — Je ne cesserai jamais mon combat intérieur, — Et jamais mon épée ne dormira dans ma main, — Jusqu'à ce que que nous ayons bâti Jérusalem — Sur les terres vertes et plaisantes d'Angleterre.

Composition

Le compositeur adapte en hymne le poème de William Blake, « And did those feet in ancient time » (extrait de la préface à Milton: A Poem in Two Books, 1804-1811), plus connu sous le simple nom de « Jerusalem ».  Il en fit ainsi l'un des plus fameux airs patriotiques anglais, au même titre que Rule Britannia et Land of Hope and Glory. Ce sont les trois chants qui sont entonnés par l'assistance lors de la « Last Night of the Proms » et qui, en certaines occasions, comblent l'absence d'un hymne national officiel.