Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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26 Jésus donc, ayant vu la
Ssa mère et se tenant là le disciple qu’il aimait
dit à la
Byz V S TRsa mère :
— Femme, voici ton fils.
27 Ensuite il dit au disciple :
— Voici ta mère.
Et dès cette heure-là le disciple la prit chez lui.
17–34 Représentations de la croix
→PARALITURGIE Reliques de la passion : la vraie croix
26–30 Les sept paroles du Christ en croix
La solitude de Jésus sur la croix est traduite dans l'effectif de cette composition: un violon (ou alto) non-accompagné, abandonné par tout le monde, sans contact avec la terre. La pièce suit les sept dernières paroles à travers sept miniatures. Un "motif de croix" reconnaissable sert comme ponctuation entre les paroles: un accord très court et fort (verticalité) suivi d'une longue seconde soutenue douce (horizontalité).
La première parole (Lc 23,34: "Père, pardonne-leur ...") est un jeu très virtuose, diabolique, on dirait fou, dépeignant ceux qui "ne savent pas ce qu’ils font."
Dans la deuxième (Lc 23,43: "... aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis.") deux voix chantent librement et paisiblement ensemble.
La jonction de la Mère et du disciple (Jn 19,26-27: troisième parole) se traduit en une valse noble, intime, pleine d'une joie intérieure.
Apogée et centre pivot des sept paroles, la quatrième parole "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné?" (voir aussi Mc 15,34 et Ps 22,2) est mis en musique en glissandi répétés de dissonants criants dans le suraigu.
"J'ai soif" (Jn 19,28: cinquième parole) est évoqué par des sons expérimentaux, imitant des gémissements et des souffles secs.
"Tout est accompli" (Jn 19,30: sixième parole) est reflété par seulement quelques harmoniques, ne donnant que les contours d'une mélodie presque évaporée.
La septième parole (Lc 23,46: "Père, entre tes mains je remets mon esprit." - voir aussi Ps 31,6) est une mélodie sereine, dépassionnée.
Motets en latin sur les sept dernières paroles du Christ en croix. Contrairement aux «The Seven Last Words» qui sont très atonaux et expressionnistes, les «Septem verba Christi» sont dans un langage néo-modal.
La première parole (Lc 23,34: "Père, pardonne-leur ..."; "Pater, dimitte illis ...") se concentre sur la proclamation tranquille, paisible du texte.
La deuxième (Lc 23,43: "... aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis."; "... Hodie mecum eris in Paradiso") est plus mélismatique, évoquant l'atmosphère céleste.
La jonction de la Mère et du disciple (Jn 19,26-27: troisième parole) devient évident avec des mélismes à deux voix, un fleuve tranquille de deux mélodies qui coulent ensemble.
La quatrième parole "Deus meus, ut quid dereliquisti me?" (voir aussi Mc 15,34 et Ps 22,2) est le centre pivot des sept paroles. C'est pourquoi elle est traitée de manière spéciale, c'est-à-dire dans un langage plus atonal, donnant expression aux mots dramatiques de Jésus. Les dynamiques sont également plutôt dans le forte, tandis que les autres se situent dans les dynamiques douces.
"J'ai soif" (Jn 19,28: cinquième parole) n'est en latin qu'un seul mot: sitio. Des quintes ouvertes et une pédale sur "si" (à la fois la syllabe et la note musicale) créent une atmosphère de désert.
"Tout est accompli", "consummatum est" (Jn 19,30: sixième parole) est une longue séquence d'harmonies qui glissent de manière chromatique en bas.
La septième parole (Lc 23,46: "Père, entre tes mains je remets mon esprit."; "Pater, in manus tuas comendo spiritum meum." - voir aussi Ps 31,6) reprend la musique de la première parole, les deux commencant par l'acclamation "Pater".
25–30 PARALITURGIE Chemin de croix : douzième station
Jésus meurt sur la croix : il est étendu sur la croix, et il est étendu sur la Pologne ; sur toute l’histoire de la Pologne. Ce qui va des premiers martyrs jusqu’à Jean-Paul II. L’artiste meurt en 2004 ; Jean-Paul II est mort en 2005. Et lorsqu’on voit Jean-Paul II au pied de la croix, ce n’est pas simplement un portrait de Jean-Paul II, c’est le portrait de l’Eglise ; et la multitude de croix, ce foisonnement de croix au fond, manifeste que tous ceux qui sont saints et tous ceux qui sont baptisés portent la croix. Et toujours Marie au pied de la croix : l’icône de Notre Dame de Czestochowa. Il y a une intelligence de cette présence, de cette vie et de ce Christ dont le sang coule toujours sur ce peuple ; et ce peuple a aussi, avec d’autres, versé son sang pour la patrie. C’est donc effectivement le Golgotha de Jasna Gora, le Golgotha du sanctuaire de la Pologne. Comme disait Jean-Paul II, Jasna Gora, le sanctuaire, c’est le lieu de la liberté des Polonais. Tout est mêlé, associé : on voit Saint Venceslas, on voit la multitude des saints et des saintes, des ermites, des pasteurs, des prêtres, des fidèles qui sont là, tout le peuple est en marche parce qu’une nation n’existe qu’à travers et que par son histoire. Et Marie dans sa fidélité associe cette présence, où l’Emmanuel qu’elle porte, cet enfant Jésus, prouve sa révélation dans la croix. (J.-M. N.)
27 Voici ta mère Let it be
Une célèbre chanson du célèbre groupe britannique, morceau initialement très intime, a rapidement été considérée par beaucoup comme l'équivalent d'un gospel, un hymne à la Vierge Marie.
Lorsque la frénésie de la Beatlemania commençait à s'estomper et que les relations au sein du groupe se détérioraient, annonçant une fin imminente, Paul McCartney fit un rêve marquant : sa mère Mary, décédée depuis une douzaine d'années, lui apparut. Dans ce rêve, elle lui offrit la consolation d'une rencontre inattendue et lui transmit ces paroles apaisantes : Let it be – « qu'il en soit ainsi », « ainsi soit-il », amen – ou, plus simplement « lâche prise », « accepte que ce qui est, est ». Et le cœur troublé du jeune homme retrouva la paix.
Ce fut le dernier grand succès du groupe, qui, sans le prévoir, produisit une œuvre résonnant comme un écho à l'un des préceptes les plus célèbres de Jésus : « — Que votre parole soit oui, oui ; non, non » (Mt 5,37), peut-être en rétroversion araméenne : « Dis ce qui est est, ce qui n'est pas n'est pas » (cf. Eric Jésus parlait araméen, Paris : Les éditions du Relié, 2000, 206-209). En ce sens, Let it be exprime une invitation à l’acceptation complète de la réalité.
Sans en avoir conscience, les Beatles ont laissé un héritage musical transcendant les frontières de la pop et abordant indirectement la figure de la Vierge, incitant les auditeurs à tourner leur regard vers la Reine du ciel. Le choix de McCartney d’employer l’expression « Mother Mary », sans utiliser de possessif, ouvre cette figure à une interprétation universelle, et facilite l’association avec Marie. Comme souvent avec les grandes œuvres, celle-ci échappe à son auteur et acquiert un caractère universel, abordant des thèmes qui semblent dépasser les intentions initiales.
L'association entre la figure maternelle et la souffrance rappelle également, à une autre échelle, les paroles adressées par Jésus à Jean depuis la croix : « Voici ta mère » (Jn 19,27). Cependant, la chanson s'achève sur un passage des ténèbres vers la lumière, un thème central dans la Bible, d'Isaïe à la Résurrection. La mélodie de Let it be, évoquant pour McCartney l’aube d’un jour nouveau, semble ainsi renvoyer à cette symbolique de renaissance et de paix.
Ces dynamiques, exprimées de manière simple mais puissante dans cette chanson, trouvent un écho dans les paroles du frère Roger : « Avec Marie (…) attendre dans la paix des nuits […] comme aux heures des plus grands combats intérieurs, attendre que fleurissent nos déserts » (
, Marie, mère de réconciliation, Les Presses de Taizé / Le Centurion, 1989, 24).