La Bible en ses Traditions

Psaumes 110,1

M
G S
V

De David. Psaume

YHWH a dit à mon Seigneur :

— Siège à ma droite

jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis l’escabeau de tes pieds. 

...

PSAUME DE DAVID

Le Seigneur a dit à mon Seigneur : — Siège à ma droite

jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis l'escabeau de tes pieds ;

1 Application de cet oracle au Christ Mt 22,44 ; Mc 12,36 ; Lc 20,42s ; Ac 2,33ss ; 1Co 15,25 ; He 1,13 ; 10,12s ; 1P 3,22

Réception

Philosophie

1 l'escabeau de tes pieds Les obstacles à penser Dieu

  • Marion Dieu « L'Être, même et surtout en Ex 3,14 (v. Philosophie Ex 3,14), ne dit rien de Dieu ; ou n'en dit rien de déterminant. Il faut donc reconnaître que l'impossibilité, ou du moins l'extrême difficulté de penser hors de la différence ontologique pourrait, en quelque manière, convenir directement à l'impossibilité – elle, indiscutable et définitive – de penser Dieu comme tel. La différence ontologique [i.e., la différence entre Être et étants], presque indispensable à toute pensée, s'offre ainsi comme une propédeutique négative de la pensée impensable de Dieu. Ultime idole, la plus dangereuse, mais aussi la plus éducatrice et, à sa manière, profitable, puisqu'elle s'offre comme un obstacle qui, abattu et piétiné, devient un ultime échafaudage – scabellum pedibus tuis – sans entrer dans l'impensable, l'indispensable impensable. » (71-72)

Liturgie

1–7 La Rédemption Alleluia

« Redemptionem »

Traditionnel, Alleluia Redemptionem

Chœur des moines de l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux

© Abbaye du Barroux→, Ps 110,9

Comparaison des versions

1 V—IUXTA HEBR.

  • CANTIQUE DE DAVID | Le Seigneur a dit à mon Seigneur : — Assieds-toi à ma droite | jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis l'escabeau de tes pieds

Arts visuels

1–7 Interprétation messianique : accomplissement des Écritures

Gravure classique

Goeree, Willem (1635-1711), texte, Cranach L. , Hans Brosamerill, Meister der Jacobsleiteret artistes aux monogrammes AW and MS, ill. (?), Accomplissement des Écritures, (gravure sur bois), h. 36 cm, illustration dans Goeree, Willem (1635-1711), Voor-bereidselen tot de bybelsche wysheid, en gebruik der heilige en kirklijke historien: uit de alder-oudste gedenkkenissen der Hebreen, Chaldeen, Babyloniers, Egiptenaars, Syriers, Grieken en Romeinen... Door een liefhebber der Joodische oudheden, Amsterdam, 1690, vol.1 p. 412

© Domaine public — numérisation : Pitts Theology Library→ , Candler School of Theology, Emory University,  

Sur une stèle que Moïse invite à lire de son index pointé, sont gravés les versets de prophéties accomplies dans le Nouveau Testament. En haut, Moïse tournant le dos à une idole brisée contemple les rois mages apportant leurs présents à l'Enfant. Les citations mises en exergue aux pieds du groupe inférieur sont : Gn 3 ; Ps 2 ; Is 2 ; Jos 11 ; Is 11; Is 46; Ps 110.

Contexte

Milieux de vie

1 l'escabeau de tes pieds MŒURS AULIQUES Marchepied du trône de Toutânkhamon Le trône du pharaon Toutânkhamon (XVIIIe dynastie, 1355-1346 av. J.-C.) date des premières années de son règne, quand il vivait à Tell el Amarna.

Marche-pied et trône d'or de Toutânkhamon, (Nouvel Empire, vers 1332-1323 av. J.-C.), trouvé dans la tombe de Toutankhamon (KV62), Vallée des Rois, Thèbes-Ouest

 JE 62028, Musée égyptien du Caire, (Égypte) © photo prise au Parc des Exposition, « Toutankhamon : son tombeau et ses trésors», Paris, mai-sept 2012, Fair use

Datant du début du règne de Toutankhamon, le trône porte le nom du roi et celui de son épouse Ankhsenamen (l'inscription dit « Toutankhaten » et « Ankhsenpaaten », noms qui leur ont été donnés à la naissance). Il est doté d'un marchepied sculpté en bois stuqué et doré, orné sur la face supérieure d'un motif composé de six arcs qui représentent trois ennemis nubiens et trois ennemis asiatiques de l'Égypte, tous sous le contrôle du pharaon qui les piétine chaque fois qu'il monte sur son trône. 

Marche-pied du trône de Toutânkhamon, (Incrustations de faïence bleue et de pierres jaunes, détrempe et or sur bois massif et stuqué, ca 1335-57 av. J.-C.), L : 63,5 cm

Musée égyptien des antiquités, Le Caire, Égypte © Domaine public→

  • Le texte hiéroglyphe dit notamment : taw khaswt wrw n rtnw kher tbay.k  [Toutes les grandes terres étrangères des Retenw (Asiatiques) sont sous tes sandales ].
  • Sur les deux faces du marchepied, l'oiseau rekhyt symbolise le peuple égyptien et figure avec le signe nb, tout, à côté d'une étoile qui signifie adorer. On lit alors que « le pharaon est adoré de tout le peuple ».

Il n'y a ici que six figures, mais sans doute renvoient-elles aux « Neuf Arcs », terme générique pour les ennemis traditionnels de l'Égypte antique, dont la première représentation connue date de la fin de la période prédynastique (3200-3000 av. J.-C.) et qui sont bien présents sur d'autres marchepieds de Toutânkhamon conservés. Le chiffre 3 était symbole de pluriel dans la langue égyptienne, 3 x 3 symbolisait le pluriel des pluriels et pouvait désigner la totalité des ennemis de l'Égypte. Leur liste n'est pas fixée, mais on peut énumérer aux frontières maritimes : les Peuples de la mer (Palestiniens, Sardes, Grecs ... ?) ; méridionale : les Nubiens (connus pour leur utilisation d'arcs et de flèches) ; occidentale : les Lybiens ; orientale : les Asiatiques, dont les Hittittes, les Assyriens, les Babyloniens, les Cananéens souvent représentés comme des captifs avec les bras attachés dans le dos.