La Bible en ses Traditions

Psaumes 115,1–8

M
G S
V

Non pas à nous, YHWH, non pas à nous

mais à ton nom donne gloire

à cause de ta bonté, à cause de ta fidélité !

...

= V—Ps 113b.

Non pas à nous, Seigneur, non pas à nous

mais à ton nom donne gloire

Pourquoi les nations diraient-elles : — Où donc est leur Dieu ? 

...

à cause de ta miséricorde et de ta vérité

de peur que les nations ne disent : — Où est leur Dieu ? 

2 = Ps 79,10

Notre Dieu est au ciel

tout ce qu’il veut, il le fait.

...

mais notre Dieu est dans le ciel

tout ce qu'il voulut il le fit

Leurs idoles sont de l’argent et de l’or

œuvre de mains d'hommes.

...

simulacres des nations : argent et or

œuvres de mains d'hommes

4 Néant des idoles Is 44,9s ; Jr 10,1s ; Ba 6,3.7s

Elles ont une bouche et ne parlent  pas

elles ont des yeux et ne voient pas.

...

ils ont une bouche et ne parleront pas

ils ont des yeux et ne verront pas

Elles ont des oreilles et n’entendent  pas

elles ont des narines et ne sentent  pas.

...

ils ont de oreilles et n'entendront pas

ils ont des narines et ne sentiront pas

Elles ont des mains et ne palpent  pas

elles ont des pieds et ne marchent pas

et elles ne rendent aucun son avec leur gosier.

...

ils ont des mains et ne palperont pas

ils ont des pieds et ne marcheront pas

ils ne crieront pas avec leur gosier

Qu’ils leur ressemblent ceux qui les font

et quiconque se confie en elles !

...

qu'ils leur deviennent semblables ceux qui les font

et tous ceux qui se confient en eux !

Réception

Liturgie

1–18 LITURGIE JUIVE (rite séphardi) Ce psaume est le troisième du Hallel, suite de psaumes de louange chantée les matins des fêtes. On l'omet lors des néoménies (Ros ḥōdeš) et autres jours où se dit le demi-Hallel (voir Ps 113)

Musique

113,1–118,29 Hallelujah

20e s.

Leonard Cohen (1934-2016), Hallelujah, 1984

archive.org→ 1S16,26 2S11,2.6-17 Ps113,1-118,29 Jg16,1-31

Hallelujah, qui signifie en hébreu Hallelou « Rendez louange » Yah, Yahweh « à Dieu », est une chanson écrite par Leonard Cohen. Elle a été enregistrée pour la première fois sur son album de 1984 intitulé Various Positions. Avec une dramatique ironie, ce psaume des jours modernes pose en contraste d'une part l'adoration des Psaumes de David pour le Seigneur qui s'est plu à écouter son harpe mystique, et d'autre part l'adoration du narrateur pour son amante qui ne s'est jamais plu à écouter sa musique. Il est comme David captivé par la beauté de Bethsabée quand il la voit dans son bain (2S 11,2), mais alors il perd sa puissance comme Samson à cause de Dalila (Jg 16,1-31). L'amour l'a laissé seul sur un chemin de douleurs et de souffrances malgré des moments d'intimité, et dans un verset final faisant allusion à la mort d'Urie (2S 11,6-17), il nous dit qu'il n'a rien appris de l'amour si ce n'est comment se protéger de potentiels rivaux.

96,2–10 ; 115,3–15 Attribuez au Seigneur

19e s.

Samuel Sebastian Wesley (1810-1876), Ascribe Unto the Lord, O Ye Kindreds of the People, 1853

© License YouTube Standard→, Ps 96,2-10.115,3-15

Paroles

Ascribe unto the Lord, O ye kindreds of the people : ascribe unto the Lord worship and power. Ascribe unto the Lord the honour due unto his Name. Let the whole earth stand in awe of him. Tell it out among the heathen that the Lord is King : and that he shall judge the people righteously. Let the whole earth stand in awe of him. O worship the Lord in the beauty of holiness. Sing to the Lord, and praise his Name : be telling of his salvation from day to day, and his wonders unto all people. As for the gods of the heathen, they are but idols. Their idols are silver and gold : even the work of men's hands. They have mouths, and speak not : eyes have they, and see not. They have ears, and hear not : noses have they, and smell not. They have hands, and handle not; feet have they, and walk not : neither speak they through their throat. They that make them are like unto them : and so are all such as put their trust in them. As for our God, he is in heaven : he hath done whatsoever pleased him. The Lord hath been mindful of us, and he shall bless us : he shall bless the house of Israel, he shall bless the house of Aaron. He shall bless them that fear the Lord : both small and great. Ye are the blessed of the Lord : you and your children. Ye are the blessed of the Lord : who made heaven and earth.

Rendez au Seigneur, famille des peuples, rendez au Seigneur gloire et puissance. Rendez au Seigneur la gloire due à son nom. Que toute la terre tremble devant lui. Dites parmi les nations que le Seigneur est roi, qu'il jugera les peuples avec droiture. Que toute la terre tremble devant lui. Adorez le Seigneur dans la beauté du sanctuaire. Chantez pour le Seigneur, et bénissez son nom : annoncez de jour en jour son salut, et ses merveilles à tout les peuples. Les dieux des nations ne sont que des idoles. Les idoles des nations sont de l'argent et de l'or, œuvre de mains d'hommes. Elles ont une bouche, et ne parlent pas ; elles ont des yeux, et ne voient pas. Elles ont des oreilles, et n'entendent pas ; elles ont des narines, et ne sentent pas. Elles ont des mains, et ne palpent pas ; elles ont des pieds, et ne marchent pas ; elles ne rendent pas non plus de son avec leur gosier. Ceux qui les font leur ressemblent, et quiconque se confie en elles. Notre Dieu, quant à lui, est au ciel ; tout ce qu'il a voulu, il l'a fait. Le Seigneur s'est souvenu de nous, et il nous bénira ; il bénira la maison d'Israël, il bénira la maison d'Aaron. Il bénira ceux qui craignent le Seigneur, les petits et les grands. Soyez bénis du Seigneur, vous et vos enfants. Soyez bénis du Seigneur, qui a fait le ciel et la terre.

Compositeur

Samuel Sebastian Wesley (14 août 1810-19 avril 1876) est un organiste, chef de chœur et compositeur anglais. De son vivant, il composa presque exclusivement pour l'Église d'Angleterre, qui continue de chérir sa mémoire. Ses hymnes mieux connus incluent “Thou wilt keep him in perfect peace” et “Wash me throughly”. Cette hymne est chantée dans l'église Saint Thomas de New-York, par "Seabury Academy, Choristers, Norwalk, CT, St. Paul's on the Green, Episcopal Church, Norwalk" par 100 choristes.

1–18 Dieu est au ciel et toi sur la terre

18e s.

Antonio Vivaldi (1678-1741), «In exitu Israel» [psaume 115] RV 604, 1739

Kevin Mallon (dir.), Aradia Ensemble

© Licence YouTube Standard→, Qo 5,1-20 Ps 115,1-18

Composition

Antonio Vivaldi met en musique le texte du Psaume 114 d'une manière très dense et rapide par un style d'accompagnement très varié. Par la virtuosité de prononciation et le débordement de notes le compositeur laisse entrevoir la gravité de la phrase « Deus autem noster in cælo » que l'on retrouve dans l'Ecclésiaste pour inviter l'homme au silence.

Comparaison des versions

3 V—IUXTA HEBR.

  • mais notre Dieu est dans le ciel, tout ce qu'il voulut il le fit

6 V—IUXTA HEBR.

  • elles ont des oreilles et n'entendront pas | elles ont un nez et ne sentiront pas

8 V—IUXTA HEBR.

  • qu'ils leur deviennent semblables ceux qui les font | tout homme qui se confie en elles

4 V—IUXTA HEBR.

  • idoles des nations : argent et or, oeuvre de mains d'hommes

5 V—IUXTA HEBR.

  • elles ont une bouche et ne parleront pas | elles ont des yeux et ne verront pas

7 V—IUXTA HEBR.

  • elles ont des mains et ne palperont pas | elles ont des pieds et ne marcheront pas | et elles ne rendront aucun son dans leur gosier

114,1–115,18  M G | V Disposition du texte et numérotation des psaumes La tradition hébraïque (M), dont on suit ici la numérotation, mais aussi  G, θ', Hie et S, fusionnent les  Ps 114 et Ps 115

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Liturgie

113,1–118,29 Béni soit le Nom du Seigneur. Le grand Hallel. Ce psaume est le premier du Hallel, suite de psaumes de louange (113-118) chantée les matins des fêtes et des néoménies (Ros ḥōdeš, Liturgie Nb 28,11–15). Le Hallel complet se dit aux Cabanes, les huits jours de Hanoukka (Liturgie 1M 4,36–60), les deux premiers jours de Pâque, les deux jours de Pentecôte. Il est abrégé les six derniers jours de Pâque et les néoménies.

Les flammes qui montent de la hanoukkia (photographie, 2019)

© Domaine public→

Arts visuels

2–8 Les paîens et leurs idoles : Daniel, Cyrus et l'idole de Bel

17e s.

Rembrandt Harmenszoon van Rijn dit Rembrandt (1606–1669), Daniel et Cyrus devant l'idole Bel, (huile sur panneau, 1633), 23,5 x 30,2 cm

The J. Paul Getty Museum, Museum East Pavilion, Gallery E205, Los Angeles

© Domaine public→ , Dn 14

Daniel, en retrait dans l'ombre, dévoile peu à peu au roi Cyrus sa crédulité. Est-ce le premier passage, où le roi, montrant de son sceptre les récipients vides, demande à Daniel : « Bel ne te semble-t-il pas être un dieu vivant ? Ne vois-tu pas tout ce qu’il mange et boit chaque jour ? » (Dn 14,5) ou bien le retour dans le temple après la nuit qui est ici représenté ? La signature de Rembrandt, comme tracée dans la cendre déposée sur le sol sous la table d'offrandes pour exposer la tromperie des prêtres de Bel, et le visage effrayé de ces derniers à l’arrière-plan laissent supposer qu’il s’agit plutôt de la fin de l’épisode.