La Bible en ses Traditions

Psaumes 144,2–15

M
G S
V

mon amour et ma forteresse

ma citadelle et mon libérateur

mon bouclier en qui je m'abrite

lui qui soumet mon peuple sous moi !

...

Il est miséricorde et mon refuge

mon soutien et mon libérateur

mon protecteur : c'est en lui que j'ai espéré,

lui qui soumet mon peuple sous moi.

— YHWH, qu’est-ce que l’homme pour que tu le connaisses

le fils de l’homme, pour que tu en fasses cas ? 

...

Seigneur, qu'est-ce que l'homme, pour que tu l'aies fait connaître ?

ou le fils de l'homme, pour que tu y songes ?

3 = Ps 8,5

L’homme est semblableM à un souffle

ses jours sont comme une ombre qui passe.

...

L'homme a été fait semblable à la vanité,

ses jours comme l'ombre passent.

MYHWH, incline tes cieux et descends 

touche les montagnes, et Mqu’elles fument ;

...

Seigneur incline tes cieux et descend

touche les montagnes et elles fumeront

fais briller l'éclair et disperse-les

envoie Mtes flèches et Mmets-les en déroute.

...

fais fulgurer l'éclair et tu les dissiperas

envoie tes flèches et tu les bouleverseras

6 = Ps 18,15

Etends ta main d’en haut

délivre-moi et tire-moi des grandes eaux

de la main des fils d'étrangers

...

envoie ta main de là-haut

arrache-moi et sauve-moi des grandes eaux

de la main des fils d'étrangers

7 = Ps 18,17

dont la bouche Mprofère  la vanité

et dont la droite est une droite de mensonge.

...

dont la bouche a dit la vanité

et leur droite est une droite d'iniquité.

O Dieu, je te chanterai un cantique nouveau

sur la lyre à dix cordes je jouerai pour toi.

...

O Dieu je te chanterai un cantique nouveau

sur le psaltérion à dix cordes je te chanterai

10 Toi qui donnes aux rois la victoire

qui sauves du glaive meurtrier David, ton serviteur,

10 ...

10 toi qui donnes le salut aux rois,

celui qui rachète David son serviteur

du glaive méchant,

10 = Ps 18,51

11 délivre-moi et sauve-moi de la main des fils d'étrangers

dont la bouche Mprofère la vanité

et dont M la droite est une droite de mensonge.

11 ...

11 arrache-moi

et arrache-moi de la main des fils des étrangers

dont la bouche a dit l'iniquité

et leur droite est une droite d'iniquité

12 MQue nos fils soient comme des plants grandis en leur jeunesse !

nos filles comme les colonnes d'angle Msculptées à la manière d'un temple !

12 ...

12 dont les fils sont comme des jeunes plants d'une plantation dans sa jeunesse,

leurs filles sont parées, toutes ornées à l'image d'un temple.

12 Beauté des filles de Job Jb 42,14-15 Comparaison avec des statues Si 26,18

13 Que nos greniers soient pleins et débordants de Mtous biens

nos Mbrebis  des milliers et Mpar myriades dans nos campagnes !

13 ...

13 Leurs greniers sont pleins, débordants l'un dans l'autre

leurs brebis sont prolifiques, débordantes à leur sortie 

13 Bénédiction et fructification Lv 26,4-5 ; Dt 7,13

14 Que nos boeufs soient Mpesants

Mni brèche, ni fuite

ni cri perçant sur nos places !

14 ...

14 leurs bœufs sont gras

il n'y a pas de brèches à leur mur de clôture ni de passage,

ni de clameur sur leurs places.

14 Paix dans le pays Lv 26,6 Plus de pleurs, plus de cris Is 65,19

15 Heureux le peuple qui jouit de tels biens

Heureux le peuple dont MYHWH est Mle Dieu !

15 ...

15 Il sera dit bienheureux le peuple à qui cela arrivera :

bienheureux le peuple dont le Seigneur est son Dieu !

15 = Ps 33,12

Réception

Liturgie

15 LITURGIE JUIVE (rite séphardi) Ce verset est inclus dans le centon commençant par Ps 105 qui introduit l'office dit des zemirot, suite de psaumes formant la seconde partie de l'office journalier du matin. Il précède la récitation du psaume 145 dans toutes ses occurrences. Il est également chanté en grande cérémonie au moment de la sortie des rouleaux de la Loi.

1–15 LITURGIE JUIVE (rite séphardi) Ce psaume se chante en introduction à l'office de sortie de sabbat, le samedi soir. Il est chanté en choeur sur un air rythmé, dont une tradition prétend qu'il remonterait à l'Antiquité. Benedetto Marcello s'est fait l'écho de cette tradition qui existait donc déjà à Venise en son temps.

10 Tes Saints, Seigneur, te béniront Alleluia

« Sancti tui... benedicent »

Traditionnel, Alleluia Sancti tui...benedicent

Chœur des moines de l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux

© Abbaye du Barroux→, Ps 144,10

Arts visuels

1–15 La louange de David

17e s.

Jan de Bray (ca. 1627 Haarlem - 1697, Amsterdam), David jouant de la harpe, (huile sur toile, 1670), 142 x 154 cm

Collection privée, Karlsruhe (Allemagne), Domaine public © Wikimedia commons→, Ne 12

Tradition juive

15a Heureux le peuple qui jouit de tels biens Invitation à la patience

  • Buber Récits « Rabbi Yaakov Yossef, Rav de Polna, fut invité une fois comme parrain pour une circoncision dans un bourg voisin. Lorsqu'il se présenta, il manquait un homme pour constituer le minyan, ou la dizaine indispensable de participants. Le Rav était peu disposé à attendre et se fâcha ; il s'impatientait toujours quand il devait attendre. Mais comme une pluie dense n'avait cessé de tomber depuis le lever du jour, les chances étaient minces de pouvoir appeler un passant quelconque comme dernier invité. Néanmoins, à la fin, on vit s'avancer un mendiant sur la route. Sollicité comme dixième pour la cérémonie, il répondit : "Ainsi soit-il !" Et il entra. Quand on lui offrit du thé bouillant : "Ainsi soit-il !", fit l'homme comme réponse. Et lorsqu'on le pria, après la circoncision, de se mettre à table avec les convives : "Ainsi soit-il", dit-il encore. Le maître de maison lui ayant demandé pourquoi il répétait toujours la même chose, il cita ce verset de psaume : "Heureux le peuple à qui cela advient !" Et déjà il avait disparu. La nuit suivante, le Rabbi ne put fermer l'œil. Mais à force d'entendre le mendiant répéter son "Ainsi soit-il", il finit par comprendre que ce ne pouvait être qu'Élie venu lui reprocher d'être si fortement enclin au défaut d'impatience. "Heureux le peuple à qui cela advient", murmura-t-il, et aussitôt il retrouva le sommeil » (245).

Comparaison des versions

2 V—IUXTA HEBR.

  • Ma miséricorde et ma force | mon aide et mon sauveur | mon bouclier | et en lui j'ai espéré | lui qui a assujetti des peuples sous moi

3 V—IUXTA HEBR.

  • Seigneur, qu'est-ce que l'homme pour que tu le connaisses | le fils de l'homme, pour que tu en fasses cas ?

4 V—IUXTA HEBR.

  • L'homme est semblable au néant | ses jours sont comme une ombre qui passe.

5 V—IUXTA HEBR.

  • Seigneur, incline tes cieux et descends | touche les montagnes, et elles fumeront ;

6 V—IUXTA HEBR.

  • fais briller l'éclair et disperse-les | envoie ta flèche et tue-les.

7 V—IUXTA HEBR.

  • Etends ta main d'en haut | délivre-moi et tire-moi des grandes eaux | de la main des fils d'étrangers

8 V—IUXTA HEBR.

  • dont la bouche a proféré la vanité | et dont la droite est une droite de mensonge.

9 V—IUXTA HEBR.

  • O Dieu, je te chanterai un cantique nouveau | sur la lyre à dix cordes je jouerai pour toi.

10 V—IUXTA HEBR.

  • Lui qui donne aux rois le salut | qui sauve du glaive meurtrier David, son serviteur

11 V—IUXTA HEBR.

  • délivre-moi et sauve-moi de la main des fils d'étrangers | dont la bouche a proféré la vanité | et dont leur droite est une droite de mensonge.

12 V—IUXTA HEBR.

  • Pour que nos fils soient comme des plants grandis en leur jeunesse ! | nos filles comme les colonnes d'angle ornées à la manière d'un temple !

13 V—IUXTA HEBR.

  • Que nos greniers soient pleins et débordants l'un dans l'autre | nos bêtes des milliers et innombrables dans nos campagnes !

14 V—IUXTA HEBR.

  • Que nos bœufs soient gras | et il n'y a pas de brèche, ni fuite | ni cri perçant sur nos places !

15 V—IUXTA HEBR.

  • Heureux le peuple qui jouit de tels biens | Heureux le peuple dont le Seigneur est son Dieu !

Musique

90,1s.15 ; 144,3s ; 102,12 Seigneur notre refuge

20e s.

Edward Bairstow (1874-1946), Lord, Thou Hast Been Our Refuge, 1917

Stephen Cleobury (dir.), Choir of King's College, Cambridge

© License YouTube Standard→, Ps 90,2ss.15.144,3s.102,12

Paroles

Lord, thou hast been our refuge from one generation to another, Before the mountains were brought forth, or ever the earth and the world were made, thou art God from everlasting, and world without end. Again thou sayest Come again, ye children of men, seeing that is past as a watch in the night. And fade away, way suddenly like the grass. But in the Ev'ning it is cut down, dried up, and withered. Thou hast set our misdeeds before thee and our secret sins in thy light of the countenance. The days of our age are threescore years and ten, and tho' men be so strong that they come to fourscore years, yet is their strength then but labor and sorrow, so soon passeth it away, and we are gone. So teach us to number our days, that we may apply our hearts, unto wisdom. Glory be to the Father, and to the Son, and to the Holy Ghost; As it was in the beginning, is now and ever shall be, world without end, Amen.

Compositeur

Sir Edward Cuthbert Bairstow est né à Huddersfield le 22 août 1874. Il était organiste et compositeur anglais dans la tradition musicale de l'église anglicane.